Au Vernet, certaines pistes de l’enquête se referment, mais d’autres laissent planer une sourde inquiétude
Aux yeux de certains, la famille très religieuse paraît trop calme, presque suspecte
Juché sur un piton verdoyant au cœur du massif des Trois-Évêchés, le Haut Vernet est isolé depuis presque une semaine. Entouré de prairies, de parcelles piquées de bottes de foin, de sous-bois et de forêts, le hameau des Alpes-de-Haute-Provence est plongé dans la nuit ce dimanche soir. La pression médiatique est retombée, après huit jours de furie. Désormais, un arrêté municipal empêche quiconque d’approcher. L’air est doux, malgré l’altitude, 1 300 mètres, et seul un brouhaha de conversations trouble le silence. On dirait les mots légers d’une banale tablée d’été. Il provient de la solide maison grise où est retranchée la famille d’Émile depuis la disparition mystérieuse du bambin de 2 ans et demi, samedi 8 juillet, en fin d’après-midi. Devant la bâtisse, une ruelle en forte pente coule le long du hameau et aboutit, après une cinquantaine de mètres à peine, sur un triangle d’herbes folles, près de larges abreuvoirs, cerné par des habitations aux teintes ocre ou rosées. C’est ici que passe le fin ruban d’asphalte de la départementale 457 et près de ce triangle que les chiens de Saint-Hubert utilisés par la gendarmerie pour leur redoutable flair ont « marqué » une dernière fois l’odeur de l’enfant.
Deux kilomètres plus loin, au bas du piton, s’étire le village du Vernet, dont dépend le hameau, 125 âmes, le double en saison, un hôtel trois étoiles,