Une promesse
L’appel de détresse arriva sur le poste 1. – Ici le lieutenant Lerieu! Nous venons de trouver une femme et deux hommes
à terre. Les hommes sont blessés à la tête et aux jambes, nombreuses fractures. La femme souffre d’une hémorragie importante, sa situation semble critique. En possession de cartes de presse, certainement une équipe de reporters tombée dans un guet-apens. Nous venons de sécuriser la zone. Envoyez SVP un hélico de suite. Merci.
– OK, lieutenant ! Bien reçu. On vous l’envoie immédiatement, répondit un officier depuis la base militaire.
L’équipe du lieutenant surveillait le périmètre. La situation était instable, le danger permanent. Derrière un vieux bâtiment, les soldats avaient mis en sécurité les trois blessés, à couvert.
L’hélico les évacua au plus vite jusqu’à la base militaire où les attendait l’équipe médicale. A leur arrivée, les trois blessés, attachés par des sangles sur des brancards, furent tout de suite pris en charge.
Pour Julie, l’infirmière en chef, arrivée depuis peu, cet après-midi était son baptême du feu.L’état de la femme inconnue semblait désespéré: hémorragie importante, plaie abdominale, organes vitaux et yeux atteints. Son pronostic vital était engagé. Agée d’environ 50 ans, longs cheveux bruns, très beau visage malgré sa blancheur et le sang séché sur ses joues.
L’infirmière fouilla les poches de sa chemise et de son jean. A l’arrivée de blessés, son premier réflexe était de chercher l’identité de la personne pour prévenir la famille proche. Dans l’étui attaché au cou de la blessée, elle trouva une carte de presse au nom de Stella Bastien, une photo représentant un homme accompagné d’un petit garçon sur une plage, un petit morceau de papier sur lequel était inscrit un numéro de portable. Certainement son mari ou compagnon et leur fils, songea-t-elle. Maintenant, elle la reconnaissait. Elle l’avait déjà vu à la télévision, une femme engagée, grand reporter, journaliste expérimentée des zones de combat à risques: Syrie, Mali, Afghanistan, Irak, Soudan.
