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Les Prédatrices
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Livre électronique118 pages1 heure

Les Prédatrices

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À propos de ce livre électronique

Après l’AVC de son compagnon Laure doit faire face au rejet de ses filles, à une mise sous tutelle de cet homme ainsi qu’au Tribunal. En effet non contente de séparer le couple, les filles veulent aussi récupérer la totalité des biens acquis en indivision et dont Laure est majoritairement propriétaire.
LangueFrançais
Date de sortie16 juil. 2019
ISBN9791029009808
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    Aperçu du livre

    Les Prédatrices - Eva Roses

    979-10-290-0980-8

    Chapitre 1

    Laure venait d’avoir 60 ans.

    La vie professionnelle s’achevait.

    Elle lui offrait enfin cette liberté tant désirée.

    Elle avait attendu ce moment pendant des années.

    Elle y avait mille fois pensé, rêvé, imaginé.

    Ce désir l’avait aidé à supporter les tâches les plus ingrates, à supporter les uns les autres, les chefs, les grands et les petits.

    Elle n’avait jamais nourri d’ambitions, elle avait juste voulu se sentir autonome, libre sans en avoir trop l’air.

    Trop différente pour ne pas éveiller les soupçons de cette indépendance et de cette différence qui lui était vitale, elle s’était donc cachée le plus souvent ou faite petite, restant dans l’ombre.

    Bien que sa vraie nature rebelle lui eut parfois jouer des tours, Laure s’en était sortie presque indemne.

    Elle avait essuyé des tempêtes mais suscité aussi de l’intérêt, fini par trouver une place qu’on lui avait reconnu le plus souvent.

    S’en était allée l’esprit serein d’un devoir accompli tant bien que mal.

    Elle allait pouvoir jouir de son temps et profiter de ceux qu’elle aimait.

    Elle espérait malgré les doutes qui l’assaillaient souvent, eIle espérait une nouvelle vie.

    Inexorable, son destin guettait une nouvelle fois au bord du chemin.

    Nous étions au milieu de l’été.

    Laure et son compagnon partageaient les vacances avec leurs enfants, le fils de Laure, les filles de Pierre.

    Ils étaient venus les rejoindre au bord d’un lac où le couple avait pour un mois louer un chalet.

    C’était au tour de son fils avec sa petite famille de partager quelques jours ensemble.

    La veille de leur départ, ils avaient décidé d’aller à la fête.

    La fête du village, la fête de l’été, la fête dans leur tête.

    Les grands, les petits, ils riaient tous joyeusement.

    Ce soir là, ils étaient heureux.

    Pourtant, ils n’étaient pas amateurs de ces fêtes de village.

    Ce soir là, ils étaient d’humeur légère, wagabonde.

    Pour être rare, ils appréciaient l’instant.

    Charmante cette fête au bord du lac.

    Des artisans, des artistes, de la musique !

    Des odeurs, des lumières, du monde dans les allées.

    Des sourires, des rires.

    Une nuit chaude d’été…, on avait tout oublié.

    Se tenant par la main, on se perdait, se retrouvait.

    On achetait, achetait… aux uns aux autres colifichets, souvenirs d’un moment, barbes à papa qu’on dégustait doucement.

    On s’assit pour boire, se poser, profiter.

    Il l’invita à danser un passo comme elle aimait.

    Il la serra dans ses bras, sa tête sur son épaule.

    Oui ils s’aimaient malgré tous leurs chagrins, leurs démons.

    Oui ils s’aimaient.

    Leur lien, on le sentait, serrés l’un contre l’autre.

    Moment rare, moment bonheur.

    À ce moment précis, ils ne pensaient à rien d’autre.

    Puis son visage changea, Pierre etait las.

    Les enfants regardaient, sourires aux lèvres.

    C’etait bien.

    Les petits se frottèrent les yeux, il etait temps de quitter cette fête.

    Ils laissaient derrière eux un instant délicieux, bavardant joyeusement.

    Certains allèrent se coucher, Pierre, la belle fille de Laure et son grand, s’attardèrent.

    Ils s’assirent dans le petit jardin.

    Sous leurs regards séduits, le lac immobile reflètait ce ciel des nuits d’été.

    Dans son demi sommeil, Laure entendait leurs bavardages chuchoter.

    La tête dans les étoiles, ils s’émerveillaient d’un spectacle unique.

    Qu’on leur avait réservé ce soir spécialement.

    La tête dans les étoiles, ils ne se lassaient pas, ne voulaient pas rentrer.

    La tête dans les étoiles, ce soir savaient-il que le ciel leur offrait comme un dernier présent ?

    Qui pourra le dire ?

    Il l’avait rejointe, serrée fort son corps contre le sien.

    Il s’était endormi, heureux, apaisé.

    Non il ne savait pas ce que demain serait.

    Non elle ne savait pas ce que demain préparait.

    Le lendemain, la tête pleine de projets, Pierre et Bruno le fils de Laure partaient s’encquérir d’une nouvelle habitation pour une nouvelle vie…

    Le couple avait décidé de s’installer au bord de ce lac six mois de l’année.

    Laure venait de découvrir une charmante maison pour jouir tous deux de cette nature si chère à leur cœur et y acceuillir en permanence leur famille… recomposée.

    À la sortie de son divorce vingt ans auparavant, Laure avait rencontré Pierre à l’occasion d’un congré professionnel.

    Ce fut un coup de foudre qui devînt une passion. Mais lui n’était pas libre.

    Sept ans plus tard il la rejoignait, elle l’avait attendu.

    Ce furent de belles années… de ce qu’il lui en souvient.

    Bien que l’on traîne chacun nos histoires avec son cortège de déceptions et de blessures, ils avaient trouvé un équilibre sur fond de sentiments vrais et profonds.

    Par prédiction, par intuition, à travers son quotidien, sa façon de vivre, ses mal être, ses combats avec et contre le tabac, ses souffrances, ses échecs, sa fragilité, les défaillances progressives de son corps, de sa tête, Laure se doutait.

    Elle le craignait, elle l’attendait la peur au ventre… ce moment là.

    Au lieu de le protéger, de lui apporter toute la tendresse du monde qu’elle avait pour lui, cachée tout au fond d’elle, c’est souvent par de l’agressivité et du rejet qu’elle lui faisait passer les messages.

    Étrange réaction inexplicable, inexpliquée due sans doute au fonctionnement psychologique complexe et particulier de chacun d’entre nous.

    Bien au delà de ses imaginations sombres et tragiques, c’est alors que le pire arriva.

    Ce jour d’été comme les autres, il avait oublié, il oubliait de plus en plus…

    Les médicaments étaient restés sur la table.

    Le voulait-il pour en finir une bonne fois, pour mettre fin à ses souffrances, aux siennes, nul ne saura le dire même pas lui.

    Il chuta……

    Un accident vasculaire cérébral venait de le faucher en plein élan de vie.

    Pierre s’était endormi mais seulement pour un temps…

    Sans doute n’était-il pas encore prêt à s’endormir définitivement…

    Transporté d’urgence à l’hopital,

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