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Trilogie d'un rônin
Trilogie d'un rônin
Trilogie d'un rônin
Livre électronique157 pages2 heures

Trilogie d'un rônin

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À propos de ce livre électronique

L'histoire d'un retraité qui devient tueur a gages afin d’éviter l'ennui et arrondir ses fins de mois. Mais il ne faut pas s'en prendre a sa famille.
LangueFrançais
Date de sortie19 juil. 2013
ISBN9782312012414
Trilogie d'un rônin

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    Aperçu du livre

    Trilogie d'un rônin - Michel Declaus

    cover.jpg

    Trilogie d’un rônin

    Michel Declaus

    Trilogie d’un rônin

    Roman

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01241-4

    Avant-Propos

    Le rônin est un samurai sans maitre. Même vers la fin de sa vie, il peut vendre ses services pour faire le bien ou le mal. L’histoire se déroule de nos jours, bien loin du Japon ancestral.

    Chapitre 1

    Cornes de gazelle

    Je descendais tranquillement les hauteurs de Nice par l’autoroute, coincé dans une file de poids lourds. La radio diffusait un air de Bob Marley, quand je me fis dépasser  rapidement par deux grosses berlines allemandes. Elles ne m’étaient pas inconnues, car je les avais repérées dans l’allée de la villa de Claudio Alvarez, juste après lui avoir mit les tripes à l’air.

    Je ne fus pas surpris quand la deuxième voiture, qui avait fortement ralenti, se retrouva à ma hauteur, le passager pointant son pouce dans ma direction. Je rétrogradais en troisième, écrasais l’accélérateur en passant la colonne de poids lourds par la droite sur la bande d’arrêt d’urgence. J’arrivais devant le péage et choisissais d’un coup volant brusque, un passage  rapide. Je me collais derrière une auto dont la barrière se levait, puis la suivis à deux centimètres de son pare chocs, dupant ainsi le radar qui avait pris l’ensemble pour une voiture et sa remorque. Le péage passé, sans regarder en arrière, je pris la sortie direction: Dignes Gap

    Je roulais à une vitesse déjà conséquente, mais pas encore trop sport. Il faudra un jour que quelqu’un m’explique, pourquoi les gardes du corps de malfrats, se mettent en chasse du meurtrier de leur patron, alors que par le même fait, ils se retrouvent au chômage instantanément. La vengeance peut être, ou se faire  bien voir vis-à-vis d’un éventuel nouveau boss, car pour  Pole Emploi,  c’était sans espoir.

    Dans le retro, je vis le museau de la Mercedes AMG qui dépassait quelques voitures. Des lors, je poussais le turbo de ma Focus ST. J’attaquais les épingles de la route Napoléon en faisant gronder le moteur  dans ses derniers retranchements, dépassant à la vitesse de l’éclair les prudents automobilistes qui s’appliquaient à économiser du carburant. Dans les lignes droites, je sentais que l’AMG me reprenait du terrain, mais je compensais par une agilité hors pair des que cela redevenait sinueux.

    Une grande droite en montée, se terminant par un virage à gauche dangereux en épingle. La Mercedes était derrière moi. Grand coup de patin avant la courbe, je relâchais, écrasais à nouveau le champignon en tirant le frein à main à fond, afin de faire glisser l’arrière de l’auto, prenant ainsi tout le virage en travers beaucoup plus rapidement. Le chauffeur de la Mercedes voyant qu’il ne  tournerait pas aussi vite, coupa la route dans l’espoir de me heurter sur le coté. Mais déjà j’attaquais la ligne droite suivante, sa voiture me frôla à l’arrière puis fit un tout droit, pulvérisant le petit mur de pierre et disparut dans le ravin.

    A son tour la BMW M5 me collait. On amorçait une descente, je dépassais un camping car  juste avant un virage à droite sans aucune visibilité, me rabattais pour bien prendre ma trajectoire. Limite, car un poids lourd surgit devant moi juste après le tournant, m’aveuglant d’appels de phares. Je passais de justesse, mais mon poursuivant n’eut pas la même chance, car j’entendis  l’air  comprimé du camion qui  vidait ses bombonnes de freins, suivi d’un énorme  fracas de tôles.

    Je ralentissais l’allure, personne en vue, puis refis chanter Bob Marley.

           La chaleur du soir en ce début d’été était propice pour une balade à moto. De plus ce n’était pas anodin d’avoir sorti ma Bonneville  pour cette mission.

    A 23 heures précises, je me garais en face du « Blue Lagon » à coté de quelques autres motos, dont une superbe Harley Fat boy. Quelques coups d’accélérateur  afin de faire ressortir la musique de mes pots, et je coupais le contact. Je pensais bien que cela aurait eu l’effet escompté, car Karl, le portier videur, regarda dans ma direction. Karl était une armoire à glace, ceinture noire d’un sport de combat quelconque, ne faisait rentrer les gens qu’au faciès, mais était surtout un amoureux passionné de motos. Avec sa renommée d’envoyer facilement les gens à l’hôpital, il était préférable de le prendre dans le sens du poil.

    Je descendis de ma bécane, posais mon casque sur le retro, et détachais ma canne que j’avais fixé par un dispositif maison sur le coté. Karl ne vit qu’un homme d’un certain âge, bedonnant aux cheveux et barbe un peu roux qui, boitillant, venait dans sa direction. Arrivé à sa hauteur, il me fit :

    – Belle moto ! On en voit plus beaucoup des comme ca…

    Je pris un accent méridional pour lui répondre, en chantant un peu sur mes mots en fin de phrase.

    – C’est vrai, mais à coté de cette superbe Fat Boy, j’ai l’air d’un con, peuchère…Lui répondis-je.

    – C’est la mienne !

    – Félicitations…

    Après quelques bavardages sur les motos d’hommes, et ne représentant aucune menace pour l’établissement, Karl me fit entrer avec un large sourire, presque amical, ce qui était rare chez ce genre de personnage.

    Une musique indigeste gueulait dans les enceintes. Quelques personnes se trémoussaient sur la piste. La boite était à moitié pleine, l’heure d’affluence se portant plutôt vers les deux heures du matin. Je me dirigeais vers une petite table libre, la plus proche des toilettes. Quand je parlais de boite, en fait, c’était un mélange de club privé, de bar grimpant, et de night club. D’ailleurs, des cendriers trônaient sur les tables ainsi qu’une petite loupiote rouge pour donner une ambiance intime. Le bar gigantesque abritait deux barmans qui gesticulaient dans tous les sens, remplissant les plateaux que les serveuses s’empressaient d’apporter aux clients. Quelques filles seules, grimpées sur des tabourets, faisaient semblant de boire de l’alcool, mais sirotaient leur thé pèche glacé, cherchant le pigeon.

    Une serveuse assez jolie, mais comme dirait « Renaud » maquillée comme un carré d’as, me demanda ce que je voulais boire. Avec l’accent Belge ou l’on traine sur les syllabes de milieu de mots je lui répondis :

    – Une vodka orange, plait il !

    Elle acquiesça avec les sourcils un peu relevés. Il y a bien longtemps qu’elle n’avait eu un svp lors d’une commande. La boisson arriva, la remerciais, encore des sourcils levés, payais de suite et lui laissais un bon pourboire, ce qui la fit dérider un peu.  Comme dans la plupart des bars américains, le verre fut placé sur une serviette en papier. Je posais ma manche sur le coté du verre et de l’autre main je saisis la serviette. Je pris le verre à l’aide de cette dernière et vidais mon cocktail d’un trait. Je reposais mon verre et pris dans la poche une petite lingette citronnée, que je débarrassais de son emballage plastifié, la passait sur tout le rebord du verre ou j’avais bu. Puis j’allumais une cigarette.

    Ce que je redoutais arriva. Une des poufs assise au bar descendit de son perchoir et se dirigea vers moi. Ma réponse était toute prête, car je n’étais pas venu pour ca. Elle me lança sans trop de conviction :

    – Tu m’offre un verre, chéri ? Ou préfères-tu un peu de compagnie ?

    Sans même la regarder, et toujours avec le même accent, je lui répondis :

    – Je suis impuissant, fauché et pédé.

    C’était un peu vrai pour la première réponse, car après les rayons subits pour ma prostate, ma virilité en avait pris un coup, mais pour le reste j’avais un confortable matelas et j’aimais trop les filles, surtout ma femme.

    – Vous savez, dit-elle, avant d’aller plus loin, il faut approcher de prés.

    J’aimais ce genre d’humour à la façon de Bernard, un ami de longue date, qui me sortait toujours des vannes  pleines de bon sens et drôles à la fois, genre : « Elle est belle comme la femme d’un autre, ou entre elle et moi c’est à moitié fait, vu que je suis déjà d’accord. »

    Je la fixais en lui gratifiant un large sourire et rajoutais :

    – Désolé, mais pas ce soir, une prochaine fois peut être…

    Elle haussa les épaules et retourna sur son perchoir, dit quelques mots à ses copines qui à leur tour me dévisagèrent, et m’oublia, n’étant pas une proie intéressante. La musique avait changé : Du RAP.

    Si il y a une musique que s’exècre, c’est bien celle la. C’est à la portée de n’importe  qui de faire ca. Le rythme est monotone à grand coup de basse dans les tympans, quant aux paroles, c’est toujours la même chose, le mal des banlieues, la haine envers la France,  la police, etc.…En plus dans leurs clips ils sont toujours accroupis la casquette de travers, agitant deux doigts vers le bas, avec  en arrière plan des superbes filles ou des bagnoles bling bling. Il m’est avis que c‘est fait par des individus qui n’ont pas les couilles de vendre de la daube, ou qui ne savent pas taper dans un ballon.

    Mon regard se posa de l’autre coté de la piste. Dans un canapé profond se vautrait Max Clavier, dit « Dédé vitriol » une fille sur chaque genou. Dans un fauteuil  à coté, Charles Clavier son frère, et debout derrière, Jeannot, dit « La gâchette », son garde du corps, dénué de toute sensibilité et aussi sauvage et cruel que son patron à qui appartenait l’établissement. Sans ramifications avec  une mafia connue, les Clavier régnaient en maitre dans la région Champagne Ardennes sur la drogue, la prostitution et le racket. Quelques téméraires junkies tentèrent de faire un peu de trafic dans leur coin, mais sur ordre de Dédé, « La gâchette » fit vite le ménage. Charles était « plus humain » mais quand même une sacrée fripouille, il tenait les comptes et blanchissait le fric. Pour les règlements de compte, par contre, on ne le voyait jamais. Un mec de bureau plus que de terrain.

    Des cadavres de bouteilles de champagne envahissaient leur table. Je ne devais plus attendre longtemps. Fallait bien qu’il pisse.

    Dédé repoussa les filles et se mit debout. J’en profitais pour mettre dans la poche mon mégot écrasé ainsi que la lingette, son emballage et la serviette en papier. Aucune trace. Puis en boitillant, appuyé sur ma canne, je me dirigeais vers les toilettes, et entrais chez les hommes. Face aux urinoirs vides, quelques cabines  WC  inoccupées également. J’entrais  dans celle du milieu, refermais la porte sans le verrou, puis grimpais sur la cuvette face à la porte, m’accroupis, et attendis.

    J’entendis la voix de Dédé grognant sur Jeannot :

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