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Breizh châtiment: Le 13e vénérable
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Breizh châtiment: Le 13e vénérable
Livre électronique177 pages2 heures

Breizh châtiment: Le 13e vénérable

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À propos de ce livre électronique

Ce polar nous plonge dans le sud de la Bretagne, où des francs-maçons meurent mystérieusement d'une mort violente...

Un peu partout en France, mais principalement en sud Bretagne, à Vannes, à Nantes, des francs-maçons meurent de mort violente. Les enquêteurs tardent à relier entre elles ces différentes affaires, au modus operandi souvent différent. Il apparaît toutefois au fil du temps que ce ne sont pas n’importe quels francs-maçons qui étaient visés : le ou les auteurs s’intéressent tout particulièrement aux présidents d’associations locales du Grand Orient de France, dites « loges » ou « ateliers ». Les francs-maçons appellent ces présidents de leurs « loges bleues » des « vénérables maîtres ». Qui les exécute : les illuminatis, leurs ennemis jurés ? Un simple « illuminé » isolé ? Et pourquoi ? Gendarmes et policiers en charge des différentes enquêtes sur tout le territoire devront unir leurs compétences et partager leurs informations afin de percer enfin cet étrange mystère et mettre un terme à cette hécatombe.

Qui sont les meurtriers ? Et pourquoi s’intéressent-ils tout particulièrement aux présidents d’associations locales du Grand Orient de France ?

EXTRAIT

Le conducteur guettait prudemment un éventuel faisceau lumineux en face ou sur les petites routes perpendiculaires. En revanche, il ne s’attendait absolument pas à voir surgir de l’obscurité, sur sa droite, ce qu’il aperçut soudain… trop tard… La masse métallique d’une tonne sept lancée à toute allure percuta le petit vélo d’enfant et le propulsa à une dizaine de mètres, tandis que le cœur de Charles s’emballait et que son pied droit écrasait la pédale de frein.
La Jaguar se déporta puis glissa de travers, en crabe, avant de s’immobiliser sur la voie gauche de la chaussée. Une odeur de caoutchouc chaud, émanant des pneus, agressa l’odorat de Charles lorsqu’il s’extirpa de l’habitacle, terrifié, se demandant ce qu’il avait vu voler fugacement dans la lueur de ses feux de route : un… sac ? Un ours en peluche ? Un… Même en pensée, il n’osait pas formuler distinctement cette dernière hypothèse.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Originaire du petit village de Port-Blanc, en Morbihan, Guillaume Moingeon est né en 1961 et père de deux garçons. Journaliste en presse quotidienne durant 16 ans, il a quitté ce métier en 1997 pour s’installer « au pays » et se consacrer à ses deux passions : l’écriture et la voile. Il a publié une trentaine de livres dans des genres aussi variés que des nouvelles, des romans d’aventures, des policiers ; deux guides gastronomiques et plusieurs livres d’histoire sur la Bretagne et les Bretons. Tout en rédigeant ses œuvres de fiction et d’histoire diffusées en librairie, il a inventé en 1997 le métier de « Nègre pour inconnus » qui consiste à rédiger la vie de tous ceux qui le désirent pour en faire un livre diffusé à 30 ou 40 exemplaires dans le cercle familial et amical du narrateur. Invention qui lui a valu de recevoir de nombreux prix comme le prix Créavenir (1999), le Cristal régional de l’innovation (1999) et un prix national de la fondation Vivendi (2000). Il vit à Ploeren, près de Vannes.
LangueFrançais
Date de sortie4 avr. 2019
ISBN9791035304553
Breizh châtiment: Le 13e vénérable

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    Aperçu du livre

    Breizh châtiment - Guillaume Moingeon

    Breizh châtiment

    Le 13e vénérable

    © – 2019 – 79260 La Crèche

    Tous droits réservés pour tous pays

    Guillaume Moingeon

    Breizh châtiment

    Le 13e vénérable

    Remerciements

    Je dédie ce livre à ma muse, mon ange, Lily, qui, par ses idées et ses précieux conseils de première lectrice, m’a bien aidé dans la conception de cette œuvre.

    « Le vrai mystère du monde est le visible, non l’invisible »

    Oscar Wilde

    « La mort peut bien t’oublier un jour,

    mais elle ne t’oubliera pas le lendemain »

    Les Mille et Une Nuits

    Triste nuit d’été

    Charles sifflotait joyeusement en conduisant tout en souplesse sa Jaguar XJ Sovereign dont le ronronnement des huit cylindres ne s’exprimait qu’en phase d’accélération virulente. Le seul reproche qu’il aurait pu formuler quant à ce véhicule d’exception était d’ailleurs son excessive discrétion. Trop bien insonorisé ! Lorsque le moteur produit un bruit aussi sensuel, on a envie d’en profiter, de l’entendre dans l’habitacle.

    Au début, quand il l’avait récupérée à la concession, flambant neuve, puis les jours suivants, il lui était carrément arrivé de couper le contact et de redémarrer, au feu rouge, pensant avoir calé, tellement la mécanique s’avérait silencieuse. Alors que, sauf panne sérieuse, on ne peut pas caler avec une boîte automatique. Mais c’était la première fois qu’il achetait un véhicule à boîte automatique, alors Charles ignorait ce détail, à l’époque…

    La soirée avait été enrichissante, il avait beaucoup appris sur « la couleur bleue ». Le bleu du drapeau français, celui de la République, de la royauté, celui de l’océan, celui des peintres qui en avaient exploré toutes les facettes, toutes les nuances. Une soirée passionnante, oui. Et une belle soirée d’été. Il était presque minuit et le thermomètre de l’ordinateur de bord indiquait encore une température extérieure de 21°. Pas fréquent, en Bretagne. Ce mois de juin 2011 était vraiment particulier. Et nul n’aurait envisagé de s’en plaindre, après trois étés pourris.

    Ce jeudi soir, Charles n’était pas resté manger avec ses frères, exceptionnellement. Il se sentait nauséeux et incapable d’avaler quoi que ce soit. à cette pensée, il pesa instinctivement du bout de son élégante chaussure en daim noir sur l’accélérateur pour arriver plus vite dans son lit, injectant un peu plus d’essence dans les 294 chevaux DIN de la puissante berline dont le compteur afficha 120 kilomètres/heure. C’était beaucoup pour la petite départementale 779 reliant Grand-Champ à Brandivy, où il résidait, à quinze kilomètres de Vannes et du magnifique golfe du Morbihan, mais à cette heure tardive, Charles ne croisait quasiment aucun automobiliste, et il connaissait chaque virage par cœur. En outre, la tenue de route de la belle automobile s’avérait tout simplement parfaite, comme si elle faisait corps avec le ruban d’asphalte.

    Le conducteur guettait prudemment un éventuel faisceau lumineux en face ou sur les petites routes perpendiculaires. En revanche, il ne s’attendait absolument pas à voir surgir de l’obscurité, sur sa droite, ce qu’il aperçut soudain… trop tard… La masse métallique d’une tonne sept lancée à toute allure percuta le petit vélo d’enfant et le propulsa à une dizaine de mètres, tandis que le cœur de Charles s’emballait et que son pied droit écrasait la pédale de frein.

    La Jaguar se déporta puis glissa de travers, en crabe, avant de s’immobiliser sur la voie gauche de la chaussée. Une odeur de caoutchouc chaud, émanant des pneus, agressa l’odorat de Charles lorsqu’il s’extirpa de l’habitacle, terrifié, se demandant ce qu’il avait vu voler fugacement dans la lueur de ses feux de route : un… sac ? Un ours en peluche ? Un… Même en pensée, il n’osait pas formuler distinctement cette dernière hypothèse. Un… Un enfant ? Parce que c’était bien un vélo d’enfant qu’il avait percuté et en général, ce n’est pas un sac ni un ours en peluche qui circulait là-dessus ! Son esprit tentait pourtant de l’en convaincre, afin de lui éviter de perdre pied. Il avait dû heurter un sac, forcément. à cette heure-ci…

    … « Il circule plus de sacs que d’enfants, c’est bien connu », lui souffla une petite voix sarcastique, dans sa tête.

    Il eut brusquement envie de vomir et se plia en deux, mais rien ne sortit, hormis un filet de bave collante, malgré quelques spasmes douloureux. Il se redressa lentement, essuyant d’un revers de manche la commissure de ses lèvres.

    Lui qui, l’instant d’avant, regrettait de ne pas entendre le ronflement du moteur, se surprit à ne pas le supporter, dans l’instant, le trouvant soudainement incongru. Se tenant au volant gainé de cuir, de la main gauche, il se pencha sur le siège conducteur afin de couper le contact, puis se redressa, en état de choc.

    Une sueur grasse coulait sur ses tempes et le long de sa colonne vertébrale. Ses pensées redevenaient progressivement rationnelles. Planté près de la portière de sa voiture, il se demandait quelle conduite adopter. Il convenait d’aller voir à l’endroit où était tombé le… « sac »… la « peluche »… mais il ne pouvait avancer d’un pas. Il s’apprêtait enfin à avancer dans cette direction quand une ombre surgit à vive allure du chemin d’où le petit vélo avait jailli quelques minutes plus tôt. L’homme se rua sur le… « sac »… la « peluche »… en hurlant un prénom :

    — Maëlle ! Maëlle !

    Il glissa ses mains sous le petit corps inerte, se releva sans le quitter des yeux, criant toujours son prénom. Charles crut que son cœur allait cesser de battre, en apercevant distinctement la fillette, à présent, dont la tête pendait en arrière, selon un angle tout à fait anormal. Instantanément, il sut que la petite était morte. Paniqué, il eut alors une pensée étrange : il chercha à se remémorer combien de verres de vin il avait bus durant la soirée, dans la perspective d’un inéluctable contrôle d’alcoolémie. Une pensée bien égoïste en pareil cas, mais son cerveau devait essayer de se raccrocher à quelque chose de concret pour l’empêcher de trop raisonner autour de sa culpabilité dans le terrible drame qui venait de se jouer.

    Puis l’homme posa délicatement l’enfant mort dans l’herbe du bas-côté et en se relevant, se tourna vers Charles, qui déglutit péniblement. Avant même que l’autre ne lui fonce dessus, il avait compris qu’il s’agissait du père de l’enfant et que cet homme désespéré allait le frapper violemment. Bien que terrorisé, Charles ne chercha pas à fuir, essayant de trouver quelques arguments pour calmer cette colère qu’il pouvait sentir dans l’air, même à plusieurs mètres de distance, tellement elle était puissante.

    — Je suis sincèrement désolé. Elle a surgi brusquement. À cette heure-ci, je ne m’attendais vraiment pas à voir un enfant à vélo ! Je…

    Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase : un violent coup de poing l’atteignit au niveau de la mâchoire inférieure gauche. L’homme avait littéralement bondi jusqu’à lui et il s’ensuivit une pluie de coups, que Charles tenta mollement d’esquiver en plaçant ses bras en protection. Sa dernière pensée cohérente fut pour cet homme si malheureux : Charles se dit qu’il aurait peut-être agi de même et qu’il lui pardonnait. À cet instant, trébuchant en voulant reculer, il ressentit une douleur fulgurante à l’arrière du crâne, comme une brûlure, en tombant violemment sur l’angle de la portière ouverte dont le métal pénétra profondément en haut de sa nuque. La mort fut instantanée, aussi n’éprouva-t-il plus rien tandis que le père de la fillette continuait à s’acharner sur lui à coups de pied.

    C’est précisément cette scène qu’un automobiliste décrivit quelques minutes plus tard aux gendarmes de la brigade de recherches de Vannes qu’il avait alertés, ayant vu un homme en frapper sauvagement un autre, tombé à terre, dans la lueur de ses phares. Ce que le témoin n’avait pas vu, en revanche, c’est que Philippe Gallo, le père de Maëlle, avait ramassé une sorte de petit carnet à l’épaisse couverture cartonnée bleu marine, guère plus grand qu’une carte de crédit, et qu’il avait d’abord pris pour un petit téléphone portable dans son étui de protection. L’ayant ouvert, il l’avait feuilleté à la lueur des phares de la Jaguar, éberlué, avant de conclure d’une voix rageuse :

    — Putains d’enculés ! Ils se croient tout permis !

    Le jugement

    — Mesdames et messieurs, la cour !

    L’assemblée se leva d’un même élan respectueux tandis que magistrats et greffière prenaient place. Après quoi tout le monde se rassit. Un silence pesant succéda à cette installation. Le président de la cour d’assises du Morbihan consulta ses notes durant une dizaine de secondes qui parurent interminables à l’accusé et à son avocat, maître Rodolphe du Goupiller.

    Le président redressa la tête et proclama :

    — Accusé, levez-vous !

    Philippe Gallo obéit à l’injonction, l’air las, le teint livide. Les cernes noirs autour de ses yeux et la barbe de deux jours qui ombrageait ses joues lui donnaient l’apparence d’un mort-vivant tel qu’on les maquille dans les films d’horreur de série B. Seule l’acuité de son regard, porté par de beaux yeux bleu clair, démontrait que la vie n’en avait pas fini avec lui… et réciproquement. Mais nul n’aurait pu imaginer les terribles desseins qui lui donnaient désormais du sens, pour cet homme tragiquement privé de sa fille unique, quelques mois après que son épouse, la femme de sa vie, l’ait quitté à cause d’une petite tromperie de rien du tout. Selon lui, du moins. Un écart qu’il regrettait amèrement de ne pas lui avoir avoué sur le coup, ce qu’elle aurait peut-être pu lui pardonner. L’apprendre par des amis communs l’avait plongée dans un tel désarroi, une telle honte, qu’il n’avait absolument pas pu argumenter pour empêcher le divorce. Heureusement qu’au moins, elle acceptait que leur fille passe un week-end sur deux chez lui. Il n’aurait pas supporté d’être privé de ses deux amours… c’est pourtant bien ce qui venait de lui arriver.

    Le président le sortit de ses tristes pensées en poursuivant :

    — Monsieur Philippe Gallo, la cour d’assises du Morbihan, réunie ce jour à Vannes, statuant publiquement et en premier ressort, vous a reconnu coupable des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, jeudi 21 juin 2011 à 23 h 45, sur la commune de Grand-Champ, de monsieur Charles Soloy, infraction criminelle prévue à l’article 222-7 du Code pénal et passible d’une peine de quinze années de réclusion criminelle. La cour d’assises, eu égard au décès involontairement provoqué par la victime de votre fille, mademoiselle Maëlle Gallo, a répondu positivement à la question : « L’accusé bénéficie-t-il de circonstances atténuantes ? » Pour ces faits et ces raisons, la cour vous condamne à une peine de réclusion criminelle de neuf années, dont trois assorties du sursis. Vous retournerez dormir en prison ce soir, nous délivrons un mandat de dépôt à votre encontre.

    Un murmure confus parcourut l’assemblée, apparemment partagée par ce verdict, tandis que Philippe Gallo se rasseyait, sans manifester la moindre émotion, comme si ce qui venait d’être dit ne le concernait en rien. Maître Rodolphe du Goupiller se tourna

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