Courir au temps du cancer
Par Danièle Caron
()
À propos de ce livre électronique
Lié à Courir au temps du cancer
Livres électroniques liés
Le Pace du bonheur: Courir et vivre pour soi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDe Mirabel à Compostelle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSang dessus dessous: Quand le cancer nous sert Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOser avancer : A travers la maladie et les défis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEspoir et Victoire - Le comble pour une gynécologue Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout est possible! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBorderline... mais pas folle ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCourir Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/526 Nouvelles nuances de Rose Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon retour vers les étoiles: Témoignage de fin de vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBorderline... et heureuse!: 100 stratégies gagnantes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUrgence de vivre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation25 Nuances de Rose Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPlus jamais seuls face au cancer: 100 témoignages de malades, aidants, soignants - en Partenariat avec l'Association C my New Me Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGuide de l’âme au quotidien: 70 sujets de réflexion Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMa vie... mise à nu !: Confession intime. La volonté de changer sa destinée ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationA chacun ses défis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'endométriose dans mon intimité. Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJe t’aime…je ne t’aime plus!: 50 CLÉS pour comprendre et améliorer vos relations amoureuses, amicales et familiales Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVaincre la fatigue: Accroître son énergie en huit étapes faciles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLaisse-moi t'aimer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPartie pour la gloire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'effet Popcorn 1 : Faites éclater votre quotidien! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGagner la course de sa vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNouvelles aventures vers toujours plus d'humanité: Le récit de mon séjour au Népal puis en Inde en mai 2016 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLE BONHEUR EST LÀ, OUVREZ LES YEUX !: Neuf formules pour le trouver Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMa vie entre les deux mondes: Des messages de l'au-delà... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES SECRETS DES BRULEURS DE GRAISSE Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa dépression : Le plus beau cadeau de ma vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRevez Grand Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Bien-être pour vous
Dégonfle ton ventre en 21 jours !: Jusqu'à -10cm de tour de taille Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Performances sexuelles au top !: Messieurs, voici l'alimentation qu'il vous faut… Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Chakras: Émotions et Aromathérapie Vibratoire Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le qi gong: Des exercices pour un art de vivre chinois Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe dos en forme: Massages, assouplissements et musculation Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Harmonisation Energétique des Lieux: Habitat et haut-lieux sacrés 2020 Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5Secrets ancestraux d'un maître guérisseur: Un sceptique occidental, un maître oriental et les plus grands secrets de la vie Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Beauté Santé: 107 Recettes faciles de produits cosmétiques bio à faire vous-mêmes avec les ingrédients de votre cuisine ! Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Harmonisation Energétique des Personnes: Manuel de Curothérapie 2020 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Régime Charge Glycémique, Régime Express IG: Perdre 10 kg et vivre 10 ans de plus ! + 39 Recettes IG bas Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Hypersensibilité, l'apprivoiser pour ne plus subir vos tsunamis émotionnels Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Géobiologie de l'habitat et Géobiologie sacrée: Pour un lieu sain Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Kamasutra: L'art de la sexualité sacrée et des jeux de l'amour selon la tradition tantrique hindoue Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Bioénergie et Sciences Occultes: Pour un corps sain et un esprit sain dans un lieu sain Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/512 mois pour moi: Manuel pour améliorer et préserver sa santé physique, mentale et émotionnelle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDix plantes magiques pour votre santé: Guide d'utilisation et recueil de recettes à base de plantes médicinales Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Quand la bouche se tait, les organes parlent...: Dévoiler les messages des symptomes Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La réflexologie et ses bienfaits: Une médecine alternative pour avoir une bonne hygiène de vie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe régime DASH: La fin de l’hypertension artérielle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBoissons naturelles pour votre santé: Petit guide digital avec quelques boissons naturelles et leurs propriétés naturelles et curatives Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'alchimie des herbes: Guide du débutant Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Comment soulager la douleur Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Recettes Rééquilibrage Alimentaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationApprenez à manger & maigrissez !: Halte aux régimes ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRégime keto : découvrez la céto cuisine avec un plan de repas de 28 jours + 121 recettes cétogènes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Courir au temps du cancer
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Courir au temps du cancer - Danièle Caron
Danièle
Au cours de l’année 2016, j’ai continué à pratiquer la course à pied alors que j’étais traitée pour un cancer du sein. Je partage ici mon parcours de coureuse pendant mes traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Mon propos n’a strictement rien de scientifique et n’apporte que l’éclairage de ma propre expérience. Cela dit, tout ce qu’on y trouve a été humainement prouvé par le cobaye que je suis devenue. Le récit de cette expérience sera peut-être utile à d’autres passionnés de course à pied qui croient devoir cesser cette activité quand le cancer se manifeste. Cette expérience pourrait également s’appliquer à d’autres types d’activité physique, l’idée étant que la pratique d’une activité physique apporte des bienfaits aux personnes traitées pour un cancer. Dans mon cas, il s’agit de la course à pied.
Mon expérience démontre qu’il est possible de courir au temps du cancer, même si l’on n’a pas les attributs d’un athlète, ce qui est mon cas. Je suis une femme d’un « certain âge » qui fait de la course à pied en moyenne quatre fois par semaine. Si je peux me considérer comme une coureuse confirmée, – je cours régulièrement depuis quelques années – mes résultats en compétition témoignent hautement de mes limites. La seule fois où je suis parvenue à courir 5 km en-deçà de 29 minutes, c’est lors de la course de la Descente royale, en juin 2015. Comme son nom l’indique, le parcours va en descendant du début à la fin. Tous les coureurs y battent leur record.
Avant d’entreprendre l’expérience de la course à pied pendant les traitements, j’ai d’abord obtenu l’avis des médecins qui me traitaient, un conseil que je prodigue à toute personne qui souhaite courir pendant des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. C’est donc en m’appuyant sur l’opinion de mes médecins traitants que je me suis donné comme objectif d’essayer de courir pendant mes traitements, car au début de l’expérience, il s’agissait simplement de tenter de courir. J’ignorais si j’y parviendrais et, si c’était le cas, je ne savais pas combien de temps j’arriverais à le faire.
Dès le départ, je me suis fixé certaines règles, comme celle de cesser la course si elle me faisait plus de tort que de bien. Même si je pressentais qu’elle m’apporterait beaucoup sur les plans physique et psychologique, il n’était pas question de mettre ma santé en péril en voulant à tout prix relever ce défi. Autre règle : Je devais courir par plaisir et non par obligation. Je pourrais en tout temps interrompre une séance de course ou renoncer à courir les jours où l’envie n’y serait pas. Pour le reste, je me fierais à mon gros bon sens.
Évidemment, je n’avais aucun objectif de performance. Je ne visais que le plaisir de courir. Comme la course m’avait toujours apporté beaucoup d’énergie et de bien-être, j’espérais qu’il en irait de même pendant mes traitements. Je ne détenais aucune preuve à cet égard, mais j’en avais la forte intuition. Comme la documentation que l’on ma remise à la clinique d’oncologie n’abordait pas la question de l’activité physique pendant les traitements, j’ai donc cherché sur le Web s’il existait des renseignements à ce sujet. J’en ai trouvé un peu. Voici ce qu’on pouvait lire sur le site du Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia en 2016, dans la section consacrée aux bienfaits de l’activité physique pour les patientes atteintes du cancer du sein :
« Depuis les cinq dernières années, les données sur les bénéfices de l’activité physique chez les patients atteints de cancer abondent dans la littérature. Les études démontrent clairement que la pratique de l’activité physique pendant les traitements est sécuritaire et efficace pour une patiente atteinte d’un cancer du sein. Autant sur le plan physique que psychologique, l’activité physique aide à diminuer certains effets secondaires liés au traitement ou à la maladie. En période de traitement du cancer, il est fortement recommandé que la pratique d’activités physiques soit encadrée par un professionnel de la santé, spécialiste de l’activité physique (kinésiologue). »
J’étais donc sur une bonne piste. On ne parlait pas précisément de course à pied, mais d’une activité physique modérée à pratiquer trois ou quatre fois par semaine pour une durée variant de 30 à 60 minutes. Cela ressemblait beaucoup à mon propre entraînement, la course faisant déjà partie de ma routine. Je m’y consacrais quatre fois par semaine depuis trois ans et la plupart des séances se déroulaient modérément. Va pour la course!
J’ai toutefois adapté mon entraînement à mon état de santé en réduisant l’allure et en écourtant la durée. J’ai aussi couru en tenant compte de mes sensations beaucoup plus qu’en suivant un plan. Comme chaque sortie était différente en raison des effets secondaires des traitements, je devais continuellement m’ajuster à de nouvelles situations sur le plan physique. Malgré toutes les difficultés rencontrées au cours de l’expérience, je suis parvenue à courir au moins 5 km tous les deux jours pendant toute la durée de mes traitements. Même qu’après vingt-cinq séances de radiothérapie, j’ai participé à une course de 10 km à Nicolet, presque un exploit quand on sait que la radiothérapie occasionne de la fatigue chez les gens qui en reçoivent.
Au final, la course m’a procuré beaucoup plus que de l’agrément. Grâce à cette activité, je me suis sentie plus vivante que jamais, tout en éprouvant beaucoup de fierté à courir au temps du cancer. Je crois également qu’elle m’a permis de mieux supporter les effets de la chimiothérapie. J’ai bien récupéré entre les traitements et j’ai pu conserver un bon niveau d’énergie pendant toute leur durée. Sans la course à pied, j’en suis profondément persuadée, je n’aurais jamais connu autant de bien-être. Ces milliers de pas parcourus à la course ont certes constitué le meilleur investissement que je pouvais faire dans les circonstances.
Pendant cette période, je me suis souvent rappelé une citation du célèbre joggeur Jim Fixx, auteur du best-seller The Complete Book of Running : « La course à pied n’ajoute peut-être pas d’années à ma vie, mais elle ajoute de la vie à mes années. »¹ En ce sens, je ne prétends pas que la course à pied m’a sauvé la vie d’une quelconque façon. Toutefois, elle m’a permis de demeurer sereine et de conserver une très belle qualité de vie pendant toute la durée des traitements. Ne serait-ce que pour ces raisons, je crois qu’il a valu la peine d’intégrer la course à pied à mon protocole de traitement.
En poursuivant la course à pied en dépit du cancer, j’ai dû passer pour une extraterrestre à certaines occasions, surtout aux yeux des personnes atteintes de cette maladie. Celles rencontrées en oncologie se sentaient souvent épuisées et ne voyaient pas comment elles auraient pu en faire autant. Pourtant, certaines auraient certainement bénéficié d’une meilleure forme en faisant un peu d’exercice physique. Personnellement, je crois que l’activité physique devrait faire partie intégrante des protocoles de traitement. Certains milieux de soins conseillent déjà l’activité physique à leurs patients, comme le Centre intégré de cancérologie de la Montérégie. On trouve d’ailleurs sur son site Web des capsules éducatives à ce sujet². Mais il reste encore tellement à faire dans d’autres milieux. Étant donné qu’un Canadien sur deux sera diagnostiqué d’un cancer au cours de sa vie³, l’activité physique pourrait faire une grande différence non seulement sur sa qualité de vie, mais également sur sa réponse au traitement.
En effet, une recherche internationale menée auprès de 1 000 hommes atteints d’un cancer avancé de la prostate (avec métastases) est actuellement en cours. Selon l’hypothèse de départ, l’activité physique augmenterait l’efficacité des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie pour deux raisons. D’abord, l’augmentation de la circulation sanguine due à l’activité physique permettrait d’accroître la quantité de chimio qui se rend aux tumeurs. Ensuite, l’activité physique stimulerait le système immunitaire souvent affaibli par la maladie. Ce faisant, l’activité physique pourrait prolonger la durée de vie des patients tout en diminuant la taille des tumeurs.⁴
N’est-ce pas prometteur, d’autant plus que l’activité physique ne coûte pas grand-chose par rapport à tous les bienfaits qu’elle procure? Ma propre expérience m’a tant apporté, que je la partage aujourd’hui. J’espère maintenant que l’activité physique sera mieux considérée par les équipes en oncologie et qu’elle procurera du bon et du meilleur aux personnes atteintes de cancer. Pourquoi pas?
Avant de parler de mon expérience de course à pied pendant mes traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, je crois opportun de tracer le portrait de la coureuse que j’étais avant d’être traitée pour un cancer du sein.
Les premiers pas
C’est ma soeur Andrée qui m’a initiée à la course au printemps 2013. Elle-même avait commencé cette activité quelques semaines auparavant. C’est en répondant au défi lancé par son patron de l’époque, Christian Mercier, un des meilleurs marathoniens du Québec (il est arrivé deuxième dans sa catégorie au marathon de Boston en 2015), que ma soeur s’est entraînée avec une dizaine de ses collègues de bureau pour la course de 5 km L’éveil des Plaines. Même si je la trouvais audacieuse de se lancer dans pareille aventure, j’étais néanmoins convaincue qu’elle y parviendrait. Ma soeur faisait déjà de l’activité physique, contrairement à moi qui étais plutôt sédentaire. Andrée faisait déjà beaucoup de vélo et pratiquait un peu la natation.
Le 11 mai 2013, sous la pluie et par bon vent, Andrée a réalisé sa première course de 5 km en 37:14:09. Un an plus tard, elle effectuait cette même course en retranchant sept minutes au chrono, c’est dire sa progression. À cette époque, je n’avais aucun repère qui m’aurait permis d’évaluer sa performance, tant je ne connaissais rien à la course à pied. Il reste que j’étais quand même grandement impressionnée qu’elle ait pu courir sur une telle distance. Je ne croyais pas être en mesure d’en faire autant un jour. C’est pourquoi je ne me suis pas occupée du programme d’entraînement qu’Andrée m’avait fait parvenir. Ce programme, qui préparait à courir une distance de 5 km sur une période de huit semaines, lui avait parfaitement bien réussi.
Quelques jours après cette première course, Andrée et moi avons fait un court voyage à New York. Dans le train qui nous y menait, et aussi au retour, elle m’a beaucoup parlé de course à pied. À quelques reprises, elle a même effectué quelques pas de course sur les trottoirs new-yorkais tellement elle avait hâte de reprendre cette activité. Je voyais bien qu’elle était déjà passionnée de course à pied, mais j’étais bien incapable de comprendre son engouement. Il faut dire qu’à cette époque je ne faisais même pas trois pas consécutifs en courant. Même que je détestais la course au plus haut point.
Chaque fois que ma soeur communiquait avec moi, elle me demandait si j’avais débuté le programme d’entraînement. Pas encore, disais-je, un peu coupable de ne pas avoir au moins essayé. Et elle repartait de plus belle pour me vanter les mérites de la course à pied, m’entretenait sur ses progrès et m’invitait plus que jamais à m’y mettre également. Même si j’avais peu d’intérêt pour cette activité, j’étais néanmoins consciente de ma piètre forme physique. Tôt ou tard, il faudrait bien que je me mette à quelque chose de physique, mais ce quelque chose n’était certes pas la course à pied.
C’est en marchant sur la voie cyclable qui encercle le Réservoir Beaudet (que les résidents du coin surnomment le lac), à Victoriaville, que l’idée de courir a commencé à se frayer un petit chemin dans mon esprit. D’une part, j’essayais toujours d’effectuer le tour du lac en marchant plus rapidement que la fois précédente. D’autre part, je rencontrais de nombreux joggeurs dans ce magnifique endroit, dont j’enviais la forme physique et la capacité à courir sur une si grande distance, soit 5,2 km. Est venu un temps où, pour effectuer le tour du lac plus rapidement, il ne restait plus qu’une seule solution : courir au lieu de marcher. Soudain, j’avais un projet : celui de courir autour du lac comme les joggeurs que j’y croisais. L’idée de courir à cet endroit m’apportait enfin la motivation nécessaire pour entreprendre le fameux programme de course à pied. Je ne pouvais pas courir pour courir. Il me fallait un objectif. Ça y était!
C’est ainsi que le vendredi 7 juin 2013, je me suis rendue chez Sports Experts Victoriaville, où travaille mon conjoint, pour me procurer des chaussures de course. Je me souviens de son air ahuri quand je lui ai dit que j’avais l’intention de me mettre à la course à pied et que j’avais donc besoin de chaussures. Convaincu que cette idée me passerait très vite, il m’a proposé un modèle plutôt bas de gamme, que j’ai refusé. Je voulais d’excellentes chaussures pour être certaine que je ne cesserais pas en raison d’inconfort aux pieds. Je ne crois pas que mon conjoint m’ait prise au sérieux à ce moment. Il est vrai que j’avais l’habitude d’abandonner toutes les activités physiques que j’entreprenais.
Je suis néanmoins repartie avec de confortables chaussures roses de marque New Balance. Comme le programme d’entraînement débutait le mardi suivant, cela me laissait encore quelques jours supplémentaires pour me motiver davantage avant le grand jour. Je ne savais pas encore à quel point j’aurais besoin de motivation pour persévérer, du moins les premières semaines.
Le mardi 11 juin 2013
Ce matin-là, avant de me rendre au travail, j’ai enfilé mes nouvelles chaussures et je suis sortie pour un premier entraînement. Il fallait alterner deux minutes de marche avec une minute de course pendant quinze minutes. De prime abord, cela me semblait fort raisonnable. Toutefois, j’ai vite constaté qu’une minute de course répétée cinq fois en quinze minutes, constituait tout de même un grand défi pour la sédentaire que j’étais. J’ai même pensé que je n’arriverais pas à tenir la cadence. En plus de l’essoufflement, j’avais extrêmement chaud. J’étais vêtue beaucoup trop chaudement pour la circonstance. Je ne savais pas à ce moment qu’il fallait se vêtir comme s’il faisait dix degrés de plus. Je suis donc retournée à la maison aussi trempée qu’essoufflée. À ce moment, j’ai eu quelques doutes quant à ma capacité de courir. Mais je n’allais tout de même pas abandonner dès le premier jour d’entraînement et donner raison à mon entourage, persuadé que je serais incapable de persévérer. Si mes attributs physiques ne réussissaient pas à me faire tenir le coup, ce serait au moins l’orgueil.
Deux jours plus tard, je m’y remets, mais vêtue moins chaudement, cette fois en alternant une minute de marche et deux minutes de course, toujours pendant quinze minutes. J’ai pensé mourir tellement cela m’a demandé d’incroyables efforts que de courir pendant deux minutes consécutives. Pourtant, j’y suis arrivée. Péniblement, mais j’y suis arrivée. Je doutais cependant plus que jamais de mes