25 Nuances de Rose

Par Geneviève Patry, Karyne Plouffe et Lolitta Dandoy

Beaucoup trop de gens voient leur vie basculer en un clin d'oeil quand ils apprennent qu'ils sont atteints du cancer du sein. Le choc émotif, la souffrance physique et mentale, le bouleversement du quotidien, les traitements de chimio et radiothérapie de même que la chute complète des cheveux leur font parfois verser bien des larmes. Dans son désir sincère d'aider la personne affectée à passer au travers, l'entourage subit souvent les contrecoups.

Vingt-cinq survivants du cancer du sein nous livrent dans ces pages leur témoignages poignants en posant un regard d'amour sur ceux et celles qui les ont accompagnées dans la souffrance comme dans la joie. Ces anges accompagnateurs sont un véritable baume sur leur vie pendant toute la durée de leur traitement, et ce, jusqu'à la guérison tant attendue.

25 Nuances de Rose propose des récits empreints de résilience, d'espoir, d'humanité et de relations uniques, parfois nées de l'adversité. Dans cet hommage aux proches aidants qui ont donné si généreusement dans l'ombre, vous découvrirez qu'à partir d'une situation qui échappe à notre contrôle naissent parfois de précieuses relations interpersonnelles qui ont un pouvoir de guérison insoupçonné.

• Langue: Français
• Éditeur: Performance Édition
• Date de sortie: 5 oct. 2022
• ISBN: 9782925096139

Geneviève Patry

Geneviève Patry est fondatrice et propriétaire de Seinplement moi, une entreprise spécialisée dans la vente d'articles post-mastectomie. Elle a pour mission de redonner confiance et féminité aux femmes atteintes du cancer du sein. Poursuivant sa quête de donner au suivant, elle s'investit depuis plusieurs années dans divers projets au profit d'organismes caritatifs en lien avec cette cause qui lui tient à coeur.

Aperçu du livre

Remerciements

Écrire ce livre a été pour nous un des plus beaux projets humains auxquels nous avons eu le bonheur de travailler. Sans l’appui de certaines personnes, cette œuvre n’aurait pu se trouver entre vos mains.

Nous aimerions remercier Marie-Josée Blanchard, présidente de Performance Édition, d’avoir cru en nous et d’avoir sauté à pieds joints dans ce projet magnifique où les relations humaines à travers la maladie sont mises en lumière. Merci aussi à toute son équipe pour les heures de travail consacrées à la réalisation de ce livre, qui reflète notre dévouement à la cause du cancer du sein.

Merci à toutes les personnes extraordinaires que nous avons rencontrées, pour leur confiance et leur ouverture en nous livrant leurs témoignages inspirants. C’est dans leurs parcours aux différentes teintes de rose que nous avons pu découvrir des personnes d’une grande résilience face aux impacts importants que le cancer du sein a eus sur leur vie quotidienne. Ces rencontres empreintes d’émotions nous ont fait évoluer en tant qu’êtres humains et nous en ressentons une immense gratitude.

Merci à nos familles respectives pour leur soutien et leur compréhension pendant toutes ces journées que nous avons passées à rédiger ce livre, ce qui nous rendait moins disponibles.

Enfin, un merci particulier à vous tous, lecteurs, de nous lire et de croire en nous!

À propos des auteures

Karyne Plouffe

Par un matin ensoleillé de février 2022, j’écoute le message vocal que m’a laissé mon éditrice, Marie-Josée Blanchard. Sur un ton de voix encore plus enjoué qu'à l'habitude, elle me demande de la rappeler rapidement, car elle a un épatant projet à me proposer.

Photographe de métier, j’ai toujours aussi été passionnée pour l’écriture. J’ai conjugué ces deux passions il y a déjà quelques années en présentant des livres au public qui contenaient des photos et des témoignages de personnalités inspirantes. Marie-Josée est entrée dans ma vie il y a près de quatre ans et j’en suis aujourd’hui à mon troisième livre avec sa maison d’édition. Je me suis attachée à elle grâce à sa belle personnalité pétillante! J’ai été très ébranlée à l’automne 2021 lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle venait de recevoir le diagnostic qu’elle redoutait : un cancer du sein. Quel choc j’ai eu!

Nul besoin de vous dire que je suis très sensible à cette cause depuis que je la sais atteinte.

Donc ce matin-là, je m’empresse de la rappeler. Non seulement elle me suggère de recueillir des témoignages de survivants du cancer du sein afin d’en faire un nouveau bouquin, mais elle me propose également de le co-écrire avec une femme qu’elle tient absolument à me présenter, Geneviève Patry. De l’avis de Marie-Josée, Geneviève et moi avions beaucoup de choses en commun et une personnalité similaire.

Elle me demande de bien réfléchir et de lui revenir rapidement, car nous n’aurions que cinq mois pour mener le projet à terme. C’est très peu pour un projet d’une si grande envergure.

Je ne suis pas du genre à chercher les zones grises. L’hésitation, je ne connais pas ça! Je me suis empressée d’accepter la proposition de Marie-Josée, songeant déjà aux photos que je prendrais pour accompagner les textes. J’avais également l’intuition qu’elle venait de me présenter une nouvelle amie avec ce mandat.

C’est bien ce qui s’est passé. Mon intuition me trompe rarement!

À la lecture des vingt-cinq témoignages retenus, j’ai beaucoup pleuré. Pour dire vrai, ça faisait vraiment longtemps que je n’avais pas été touchée par tant d’émotions en entendant chacun des témoignages que nous vous présentons dans ce livre. Ne connaissant pas les termes médicaux reliés au cancer du sein, je n’ai pas simplement écrit; j’ai aussi beaucoup appris. J’ai passé énormément de temps avec Geneviève qui, elle, avait plus de connaissances dans ce domaine. En combinant nos expertises respectives, nous avons aussitôt cru au projet. C’était puissant! Nous avons organisé les séances photo, beaucoup écrit, mangé rapidement sur un coin de bureau et pris diverses décisions tout en se racontant nos vies mou-vementées. La naissance de ce projet m’a valu une amie! La cause m’avait interpellée et je savais que je devais participer à l’écriture de ce livre. Mon souhait est que celui-ci puisse aider et inspirer quelques personnes, atteintes ou non du cancer du sein.

À travers les entrevues et les séances photo avec les survivants du cancer du sein et leurs accompagnateurs, j’ai voulu faire ressortir le positif, la réalité de la vie ainsi que la puissance des relations.

Même à travers les pires épreuves que nous avons à traverser, de belles surprises peuvent survenir à l’improviste. Tous ceux que nous vous présentons dans ce livre ont une mission, un projet ou encore un produit qui est né de leur histoire avec le cancer du sein. Certes, nous aimerions nous épargner une maladie ou une épreuve de ce genre, mais je crois sincèrement que la vie nous impose des moments difficiles afin de nous ouvrir la porte à quelque chose qui n’aurait jamais pu exister autrement. La résilience a vraisemblablement quelque chose à y voir!

Les personnalités que j’ai photographiées et côtoyées pour ce livre resteront dans ma vie et dans mon cœur, et je les regarderai toujours avec admiration, à travers mes yeux ou la lentille de ma caméra. Grandie de ces rencontres, de ces découvertes, j’espère qu’il en sera de même pour vous.

Karyne

Geneviève Patry

Du plus loin que je me souvienne, dès mon plus jeune âge, j’ai voulu aider les autres. J’avais ce désir profond d’apporter du bonheur dans le quotidien des gens, sans trop savoir de quelle façon je m’y prendrais pour accomplir cette mission qui bouillait en moi. Je crois que chaque chemin que nous empruntons est destiné à nous apprendre sur nous-mêmes et à évoluer en tant qu’êtres humains. Par nos expériences, nous façonnons notre identité qui nous permet de relever les défis quotidiens, d’atteindre nos objectifs et de réaliser les projets que nous poursuivons. Pour ma part, l’année 1999 fut celle où ma destinée s’est tracée pour accomplir de grandes choses en lien avec mes valeurs personnelles et professionnelles.

À l’époque, j’étais esthéticienne, métier que j’avais choisi pour prendre soin des autres. Voulant donner de mon temps, j’ai été sollicitée pour diriger un groupe de bénévoles à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal en vue d’animer les ateliers de l’organisme Belle et bien dans sa peau . Ce dernier, présent dans plusieurs hôpitaux, offre gratuitement des ateliers aux femmes atteintes d’un cancer qui apprennent à composer avec les effets indésirables des traitements sur leur apparence grâce à des conseils sur les soins de la peau, le maquillage et les prothèses capillaires. J’alliais mon expertise professionnelle à ma mission d’aider les gens.

Quelle belle expérience! Pendant près d’un an, j’ai côtoyé des femmes à différentes étapes de leurs traitements oncologiques en les aidant à regagner leur estime d’elles-mêmes grâce à ces ateliers. Les voir quitter la salle après chaque rencontre, maquillées, souriantes et plus confiantes, me remplissait de gratitude. J’avais amélioré positivement le quotidien d’un être humain et le désir de donner au suivant ne m’a plus jamais quittée. La vie m’indiquait le chemin à suivre.

C’est en 2002, après avoir donné naissance à mon fils Vincent, qu’un changement de carrière s’est imposé. Je voulais profiter davantage des moments précieux en famille grâce à un horaire de travail mieux adapté à une vie familiale épanouie. J’ai donc intégré mes nouvelles fonctions en tant que représentante des ventes pour un fabricant et distributeur de lingerie, notamment Wonderbra, marque bien connue de la gent féminine. Pendant près de douze ans, j’ai appris les rudiments de la confection, de la distribution et de l’ajustement de soutiens-gorges. Mon expertise sur l’ajustement, peu importe le type de sein et ses particularités, s’affinait pour me préparer à ma vocation d’aider les femmes atteintes du cancer du sein à retrouver confiance et féminité par le biais de divers produits spécialisés.

Mes fonctions de représentante des ventes m’ont permis de parcourir le Québec tout en desservant mes clients. Au fil des années, j’ai constaté lors de mes visites commerciales en boutique un manque de choix pour de beaux sous-vêtements post-mastectomie. Je me rappelle m’être questionnée à maintes reprises sur le sujet et m’être dit que je serais découragée si je devais être atteinte d’un cancer du sein. Ayant la fibre entrepreneuriale depuis mon jeune âge, c’est en discutant avec une cliente, propriétaire d’une boutique, que l’idée de fonder mon entreprise a émergé.

Après une étude de marché, c’est en avril 2011 que j’ai démarré mon entreprise spécialisée dans la vente de produits adaptés aux femmes atteintes du cancer du sein, Seinplement moi. Aujourd’hui, onze ans plus tard, j’ai le privilège de pouvoir redonner du bonheur au quotidien aux femmes atteintes d’un cancer du sein en les rencontrant dans ma boutique spécialisée de Laval ou dans le confort de leur foyer. Le plus beau métier du monde! Dans ma mission de donner au suivant, je m’implique également chaque année dans divers projets visant à sensibiliser les gens à la cause et à amasser des fonds pour soutenir les femmes atteintes par la maladie.

Au début de 2022, un vieux projet que je caressais depuis très longtemps refit surface : écrire un livre composé de récits inspirants d’hommes et femmes ayant souffert d’un cancer du sein tout en mettant en lumière les anges accompagnateurs qui ont été pour eux des piliers dans leur parcours. Ces histoires touchantes que mes clientes me confient depuis des années, je voulais les faire connaître à mon tour pour leur rendre hommage et à la fois sensibiliser la société à ce qu’est le cheminement tumultueux de ces personnes tellement résilientes.

J’ai l’immense privilège d’avoir une bonne étoile dans tout ce que j’entreprends. J'ai parlé de mon projet d'écriture sur les réseaux sociaux et il n’aura fallu que quelques heures pour qu’une éditrice, Marie-Josée Blanchard, me contacte pour travailler avec moi et me présenter mon acolyte et co-auteure, Karyne Plouffe. Mener ce projet d’envergure m’a non seulement permis de rencontrer des êtres humains touchants par leurs histoires inspirantes, mais aussi de développer de profondes amitiés avec Karyne et Marie-Josée, femmes de cœur pour qui la cause du cancer est aussi importante que pour moi.

À vous qui tenez ce livre teinté de vingt-cinq nuances de rose , merci du fond du cœur de poursuivre ce projet avec nous et de nous donner l’occasion de faire briller ces personnes magnifiques!

Geneviève

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« J’ai compris que le cancer avait peut-être un impact sur mon corps, mais qu’il ne pouvait m’enlever ma passion ni mon talent»

Préface de Lolitta Dandoy

Quand je pense à ma propre histoire avec le cancer, plein de mauvais souvenirs reviennent à la surface : les traitements, la perte de cheveux, la douleur, la dépression, l’anxiété et, omniprésente, la peur de mourir. Mais il y a aussi du beau, car j’ai pu prendre conscience de ma résilience face à la maladie, de la beauté de la vie et, surtout, de la force de l’amour. Je pense sincèrement que l’amour a eu un impact aussi grand que la chimiothérapie sur ma guérison.

Le cancer m’a fait grandir et y est pour beaucoup dans la personne que je suis devenue. Je l’ai souvent dit et je le répète, c’est d’avoir frôlé la mort qui m’a convaincue de ne plus jamais attendre que les choses m’arrivent; j’allais suivre mes idées, saisir toutes les occasions qui m’inspiraient. Aujourd’hui, je suis entrepreneure, pro-fesseure d’histoire de la mode, chroniqueuse à la télé et à la radio, animatrice, conférencière, blogueuse, créatrice de contenu. Bref, j’ai la chance de faire tout ce que j’aime et de vivre pleinement ma passion pour la mode.

Mais avant de vous parler du présent, laissez-moi replonger dans mon combat, qui a commencé au printemps 2010.

J’allais avoir trente ans, je venais de décrocher l’emploi de mes rêves comme rédactrice en chef de la chronique mode sur le tout nouveau site Web du magazine Clin d’œil, j’allais me marier avec Jonathan – mon amoureux depuis le jour de mes seize ans – et on parlait déjà des enfants qu’on allait avoir ensemble. En d’autres mots, ma vie était pas mal parfaite. Mais le 2 mars, tout a chamboulé...

Ce jour-là, j’avais un rendez-vous de suivi à la clinique du sein de l’Hôpital Royal-Victoria. Très sincèrement, je pensais que le docteur voulait me proposer d’enlever le kyste dans mon sein, car la semaine précédente, après une échographie et une biopsie, il m’avait dit que tout était beau et qu’on devait simplement avoir à l’œil cette petite masse bénigne logée dans mon sein gauche. Malheureusement, il voulait m’annoncer autre chose…

Jonathan se rappelle cette journée : « Mon pressentiment était tout l’inverse, moi, l’éternel optimiste. C’est tellement étrange, car c’est comme si nous avions échangé nos personnalités ce matin-là.

J’étais persuadé que si le médecin convoquait Loli, c’était bien plus grave et c’est pour ça que j’ai tout de suite dit que je l’accompagnerais.

Par contre, et c’est important, dès la nouvelle tombée, je me suis convaincu (il me fallait l’être pour pouvoir ensuite espérer la convaincre, elle) que nous nous en sortirions et ce sentiment ne m’a presque jamais quitté. Les quelques rares fois que le doute m’a pris, que la peur me saisissait, j’allais prendre une marche ou pleurer sous la douche, et je revenais avec l’une ou l’autre bonne nouvelle, idée ou plus ou moins bonne blague, les larmes disparues avec l’eau de la douche, le sourire et la confiance pleinement de retour. »

Vous rappelez-vous la publicité où les gens tombaient à la renverse en entendant le mot cancer? C’est exactement ce qui m’est arrivé. Quand le docteur m’a annoncé la nouvelle, je me suis évanouie dans les bras de Jonathan. Il m’a aidée à me rasseoir, puis j’ai posé plein de questions, mais évidemment rien retenu des réponses… sauf que j’allais être opérée six jours plus tard pour retirer la tumeur de mon sein. Dans le taxi qui nous ramenait à la maison, j’ai appelé mon frère Jhonny pour lui annoncer la nouvelle.

Il est accouru du bureau pour venir me voir et dès cet instant, il s’est complètement investi dans ma guérison, cherchant, lisant, s’informant, afin de tout connaître sur mon diagnostic. Alors que Jonathan était mon soleil dans toutes les difficultés du quotidien, Jhonny était mon roc sur lequel je pouvais toujours m’appuyer.

Après six jours d’amour et d’encouragements de mon petit cercle rapproché, car seule une poignée de gens savait ce qui se passait, j’étais un peu plus positive quant à ma chirurgie. Je m’étais rendu compte que le 8 mars était la Journée de la Femme, et que ça ne pouvait donc être qu’un signe positif. Tout s’est effectivement bien passé. On m’a enlevé la tumeur ainsi que trois ganglions, cela afin de s’assurer que le cancer n’avait pas commencé à se propager.

Pendant les trois longs mois qu’il a fallu pour recevoir les résultats, je ne cessais de me répéter ce que le docteur m’avait dit : le cancer n’était plus dans mon corps. C’est ce qui m’a permis de continuer à vivre ma vie normalement malgré le nuage d’anxiété qui commençait déjà à planer. Durant cette période, j’ai continué à travailler et je suis partie au Brésil et en Argentine, où j’ai fêté mes trente ans. Ce voyage devait en être un d’affaires pour Jonathan, mais avec ce qui se passait, il a tout annulé, car il ne voulait pas me laisser seule. Mais son merveilleux patron a plutôt proposé que je me joigne à eux! Le 22 avril 2010, nous avons donc célébré mes trente ans et notre qua-torzième anniversaire de couple à Buenos Aires, et c’était magnifique!

Quand les résultats sont finalement arrivés, mon docteur m’a expliqué que même si j’avais un cancer de stade I, le stade le plus précocement détecté, il était de type HER2 positif, donc plus agressif et plus susceptible de se propager. Il voulait donc ajouter trente séances de radiothérapie à mon traitement pour s’assurer de l’enrayer complètement. J’aurais évidemment aimé m’en tenir à la chirurgie, mais j’étais quand même heureuse avec le protocole de traitements, car je n’allais pas perdre mes cheveux et Jonathan et moi pourrions nous marier comme prévu. En attendant le début de la radiothérapie, je me suis donc concentrée sur le mariage. J’ai créé un petit site qui célébrait notre amour et nous avons envoyé les invitations.

Je n’ai pas été dans ma bulle de mariage longtemps, car le lendemain, je recevais