Le temps suspendu

Par Monique Rolet

Ce livre est un témoignage. Celui de la lutte contre le cancer que j’ai, durant quatre ans, menée chaque jour avec ténacité, et finalement succès.
Malgré le silence informatif des médecins. Malgré l’abondance informative d’internet.
Conçu comme un journal de bord car je n’ai pas l’ambition de me prétendre écrivain, ce livre saura, je l’espère de tout cœur, vous apporter espoir et réconfort. Que vous soyez vous-même atteint ou qu’il s’agisse d’un être cher.

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 2 août 2016
• ISBN: 9782312045849

Aperçu du livre

Vis

15 janvier 2010

Ce matin, dans le miroir, ma cuisse gauche me paraît un peu enflée. Bizarre.

Je me rappelle avoir souvent eu mal à cette jambe-ci. Sciatiques répétées, problèmes de vertèbres…, les radios n’ont de toute manière jamais rien donné. Je n’ai donc pas à m’inquiéter. Je ne m’inquiète pas d’ailleurs.

Je touche ma cuisse. Je ne ressens rien. Pas de douleur. Une légère gêne peut-être.

Je décide tout de même de consulter. On ne sait jamais.

A première vue le médecin ne trouve rien d’anormal et me renvoie chez moi. Mais l’aspect inesthétique de ce renflement me dérange et je retourne le voir.

Pour me faire plaisir, sans doute, il mesure mes cuisses. La différence est là. Indiscutablement. Simple distension musculaire selon lui. Dommage collatéral sans gravité d’un traumatisme très probablement. Rien de grave en tout cas. Une échographie m’est tout de même proposée.

Histoire d’être tout à fait rassurée.

10 février 2010

Première échographie. Premier examen d’une longue série mais je ne le sais pas encore.

Les résultats tombent : je souffre d’une désorganisation des structures musculaires au niveau de la face interne de la cuisse gauche. L’évaluation anatomique étant impossible, on me prescrit une I.R.M.

Cette fois-ci, le verdict est sans appel : le fût diaphyse-métaphysaire fémoral présente une plage d’infiltration graisseuse. Et ce refoulement des structures musculaires évoque une pathologie lipomateuse.

Scintigraphie osseuse, prise de sang…, la machine est lancée. Dans la foulée, je prends rendez-vous avec un des chirurgiens de la ville où j’habite. Une de mes filles se propose pour m’accompagner.

Assez décontracté, le chirurgien plaisante et m’explique avec bonne humeur que je présente un lipome. La masse est assez importante mais sans gravité. L’opération étant néanmoins délicate, il ne veut pas intervenir lui-même et nous prenons ensemble rendez-vous auprès du C.H.U. le plus près de mon