Un chanteur qui écrit sa biographie : on devine que l’on va s’ennuyer et que le héros va nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Mais Florent Pagny est arrivé. Sans se presser : une vedette qui attend sa soixante-deuxième année pour se raconter sans se la raconter, cela fait du bien. D’autant que la vie de Pagny n’est pas banale. D’une enfance peu favorisée à Chalon-sur-Saône jusqu’aux rivages de la gloire, le voyage est long, fascinant et heureux. Heureux jusqu’à ces derniers mois où un méchant cancer est venu percuter une trajectoire qui ressemblait à un conte de fées. Avec l’aide d’Emmanuelle Cosso, sa coauteure, le chanteur ne change pas de ton pour évoquer sa huitième vie, comme il l’appelle : celle faite d’incertitudes, d’espoirs fracassés, de doutes et de douleurs. Pas de pleurnicheries, pas de scène mélodramatique. Mais une description précise, sans afféterie du mal qui l’assaille et qu’il rendra public en janvier 2022. Pagny par Florent est aussi une leçon de courage et de résilience quand la vie impose une embardée. Nous vous en proposons ici des extraits.
La toux n’est d’abord pas méchante. Intermittente, elle ne me pose pas de problème. Et puis, il n’est pas rare de tousser lorsque tu attaques ce genre d’exercice qui consiste à solliciter autant, tout d’un coup, tes cordes vocales et ta colonne d’air. Sur scène, je suis dans un confort vocal total, pile dans mes tonalités. Je chante comme un rossignol. Je n’ai aucun mal à faire le voyage des deux heures que dure le concert. Avant cette tournée, je n’ai jamais pu être au top plus