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Basses mers: Les abîmes célestes
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Basses mers: Les abîmes célestes
Livre électronique136 pages41 minutes

Basses mers: Les abîmes célestes

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À propos de ce livre électronique

Ici, le regard du côtier – que dis-je ? – l’âme du bordier déverse sur l’univers salin ses émotions complexes faites d’un amour viscéral et d’une haine antique pour un pays de cap en veille sur l’Univers avec à la fois son cœur aux aguets du monde et son morfond granitique scellé dans l’insondable indémêlé. Je dirai quelque jour ma pensée douloureuse. Et mon cœur chaviré au sentir de sa peau, elle rappelle sa fierté, son odeur fauve et sa beauté brutale, elle qui d’humble se révolte, elle qui d’assoupie se rebelle. Terre de lande et de genêts hérissée de clochers vides pointillée de quais désertés de phares déshabités. Mais de vives amours sous l’arbre ou le canot le cœur donné l’âme ouverte aux brutales alliances des rocs et des courants Mais de vents qui ramènent depuis l’envers du monde s’épuiser à nos pieds et mourir sur nos sables des indices de fortunes de mer ciels ouverts sur les temps insondables bravoure inépuisée des roches métamorphiques debout les rocs debout les ombres l’infini fauve cruel et magnifique nous ramène à nos pieds quelques bois de ramasse sous des splendeurs qui s’entremêlent dans des ciels qui s’échevellent.

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Guégan -Né en 1941 dans le Trégor. Études abrégées sans le moindre diplôme s’emploie à 15 ans dans l’atelier de son père menuisier. Lis, écris, dessine peint. 1963 entre dans la presse retour d’un séjour OutreMed. À partir de 1965 à Paris, fréquente un peu tout ce qui dessine, peint, sculpte, grave. Amitiés fertiles avec poètes et peintres. Refait pour son compte le chemin de la peinture. 1980, paraît dans l’anthologie des poètes de Bretagne de Le Quintrec. Participe au sauvetage de la “Cité fleurie” avec Henri Cadiou, à la “Défense des vitraux de France” suite à la restauration agressive de L’arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres. S’oppose avec succès à l’occultation partielle des vitraux du choeur de la cathédrale de Saint-Malo (280 m2 réalisés par Le Moal), ce qui contribuera à son rapprochement avec le peintre rencontré peu avant à la prestigieuse galerie de France… 1978 réalise des “multiples”, des gouaches pliées plissées… huiles, aquarelles consacrées aux alliances chromatiques des éléments. Réalise ses premiers Amers, structures-sculptures marines en bois polychromes. Portraits et nus très libres sans modèle. Expose en marge des circuits marchands.1985, s’installe sur un bateau au port Solferino, à l’aplomb de ce qui sera le musée d’Orsay. En 2006/07 peint Littorale, ronde de 56 mètres en 112 pièces jamais montrée. Poursuit les séries dé-figurées de paysages mentaux : alliages versatiles. Nus et portraits – constantes de travail comme les arbres, le vent, la mer. 2011, écrit Sept poèmes au Damascène puis Sous le soleil des tyrans, premières pages du drame syrien qui deviendront Syria, le bal des macchabs (publié en 2014 aux éd. Nanga suivies des Encres de miséricorde et de Hurriyya, Héroïde à l’Assadin. Remet peu à peu au jour sa friche poétique dont sera extrait début 2014 un avant-goût des Abîmes célestes avec Vents d’estran. Puis Coaltars 120 pages de poèmes illustrées de 22 de ses peintures… que suivront Ponants, Basses mers… Remise sur le métier des poèmes bordiers où s’affrontent et s’allient la mer, l’amour et la mort… Accumule depuis 1980 les notes sur l’art (Dialogue avec l’ombre).
Ateliers: Senlis puis rue de La Huchette à Paris durant les seize ans de vie de bateau au pied du Musée d’Orsay où défilent amis et artistes et dans l’étrave duquel il se ménage un mur à peindre. Dans les années 2000 migre sur les flancs de Montmartre… Puis, quitté Paris peu propice aux infortunés, se retire aux Andelys ville qui lui rend hommage en 2013 dans une rétrospective de “50 ans d’art libre”. Occupe aujourd’hui un atelier au Pont Firmin sur la rive gauche de l’Odet à Quimper.
LangueFrançais
Date de sortie22 sept. 2020
ISBN9791037710062
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    Aperçu du livre

    Basses mers - André Guégan

    Du même auteur

    Aux Éditions Nanga/Revue d'artiste

    Vents d'estran

    Coaltars

    Syria, le bal des macchabs

    En préparation, poésie illustrée

    Les sanderlings

    Vadrouilles

    Récit poétique illustré

    Un balcon sur Venise

    À celle qui, depuis que l'amour

    m'a pris, en est l'objet et le sujet

    Préface

    La force de l’artiste qui crée

    Voici une poésie qu’on a envie d’aller crier, seul, pour soi, un soir sur une plage, une falaise, pour se sentir moins frêle face à l’acier de cet horizon trop vaste.

    On lui rendrait, à la mer, cette grande houle venue de l’océan poétique, cette vague qui soulève les entrailles, submerge les émotions, engloutit toute médiocrité.

    Ici, les mots sont granit, veinés de mille grains de sens, luisant d’échos, de rumeurs, d'éclatements de vagues.

    Ils étreignent, empoignent, bousculent les paroles et les pensées…

    Comme la grande houle fait avec les navires, les plus grands comme les plus petits.

    Et longtemps après que le vers se soit retiré, il reste sur la page l’écume chaude et vive de la brûlante caresse de la poésie. Et de la peinture.

    C’est si rare d’ouvrir un livre qui déborde autant d’images, autant marqué de couleurs, autant dévoré de ciels… Au point d’équilibre de l’étale, là où le poète et le peintre ne font qu’un.

    Là où le poète et le peintre se dresse, un soir, face à la mer.

    Le voici qu’il crie à la houle, aux tempêtes, aux soleils, à toutes les mélancolies et toutes les misères que l’homme qui crée ressent en lui toute la force de l’océan.

    Philippe SIMON

    À temps perdu

    N’épouvantail ni sémaphore

    un homme une femme à son côté

    restée l’aider à regarder la mer

    Pénitre passagète¹ à temps perdu

    au fil de rive à la dérive du moment

    et d’entourloupes d’éléments

    quand la mer se mêle au ciel et la terre

    se démêle des vagues et des vents

    et des grêles du sel des embruns

    gestes d’ombre ailes sombres

    s’encerclent se malmènent

    s’embrasent en chambards

    aux hasards des courants

    et des envies des vents

    de leurs ennuis et de leurs haines

    s’embrassent nuitamment

    s’embrument et s’éteignent

    les roches par-dessus les cieux

    les étoiles leurs yeux noyés au fond des flots

    et dans les peignes leurs échos aux écumes en feux

    Le dit de potinière

    On naît

    On est

    On n’est plus

    Qu’a-t-on fait d’être

    Les vents murmurent

    de touffe en souche

    et claque en bec

    entre les potinières

    fourchelangue et bistenclaque

    des yeux vermillent dans les flaques

    Les vents rapportent les murmures

    de la mort amoureuse

    de tourments verts de vase

    charognarde de mer

    au tri des mèches de varechs

    elle va de vivants en claqués

    colporter ses succulentes piteuses

    là où le ciel raconte à la terre

    les histoires d’oiseaux

    que la mer raconte aux poissons

    que la houle raconte au ciel

    les histoires de noyés

    que la terre raconte aux pendus

    Grève

    Au commencement était la mer

    la terre en apparut et le ciel pardessus

    le vent entre les deux

    les unir comme amants qui s’emparent

    les sépare tonitruent

    Au commencement était l’espace

    le temps s’en est suivi

    passe

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