Côté Ouest

L’ÉDITO

Larguer les amarres et embarquer pour les paysages de bout du monde de Belle-ÎIe, avec escale à Groix: un numéro de printemps qui insuffle la douceur de vivre insulaire, comme une bulle d’oxygène.

C’est loin une île, même si elle n’est qu’à quelques dizaines de minutes des côtes. comme aimait à les appeler Bernardin de Saint-Pierre. Quelle que soit la longueur du bras de mer à traverser, toujours les mêmes sensations romantiques de détachement du réel, rythmées par la houle qui termine sa course sur le relief escarpé et le vent qui fouette les joues. Quelle que soit la durée du voyage, le panorama énergique et primitif de ces places fortes cernées par la mer, solides comme le roc dont elles sont faites, vous happe à chaque fois. Belle-Île et Groix sont de ces qui excitent l’imaginaire. Sauvages et indomptables, à l’image du fortin militaire désaffecté, à la pointe des Poulains, dont s’amourache Sarah Bernhardt dans les dernières années du XIX siècle. s’enthousiasme l’extravagante tragédienne. Belle-Île, Groix... La seule évocation de leur nom fait naître des images de maisonnettes blanches flanquées de genêts, de criques secrètes, de petits ports de pêche et de landes à perte de vue. De longs hivers rigoureux, aussi, qui s’achèvent sur des printemps glorieux. Et avec eux des parfums qui s’entremêlent dans une partition du bonheur, où les notes végétales de l’immortelle rencontrent celles, délicatement poudrées, du mimosa et celles, vigoureusement iodées, venues de la mer. Une nature en majesté, opulente dans sa saison fétiche, ses camaïeux et ses essences inspirées, qui résonne avec tout notre Ouest au fil de ce numéro de plein air. Un printemps qui fait resplendir les 37 jardins remarquables de Normandie et réveille le salon végétal d’une céramiste à Guéthary, sur fond de montagne et d’océan. Un bouquet de fragrances qui associe les talents de parfumeurs et designers, à l’image des brins de muguet sublimés par le flacon porte-bonheur, précieux comme un bijou, de Francesco Truscelli. Un renouveau qui s’exprime en couleurs dans les assiettes fraîches et naturelles d’une table d’hôtes dans le Morbihan et d’un bistrot de village dans le Perche. Une lumière pure et céleste qui magnifie l’île d’Oléron, immortalisée par l’œil sensible d’un photographe et les balades naturalistes d’une artiste-peintre dans les dunes du bassin d’Arcachon. Parce que d’autres ne les ont plus, le luxe de la légèreté et de la liberté, les joies simples, sont plus que jamais à cultiver.

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