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Incertains Regards
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Livre électronique206 pages1 heure

Incertains Regards

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À propos de ce livre électronique

Il y a un an, alors que le monde s'assombrissait, mon frère Paul commençait à écrire. Le 18 mars 2020, je recevais les premiers fragments d'une aventure poétique qui allait nous porter très loin…
La main, étonnée d'elle-­même, incertaine oui ! a balbutié les premiers mots, des mots blottis au creux de son âme depuis toujours, et qui soudain se bousculaient pour venir nous raconter une vie. Une vie de joies partagées et d'insondables chagrins, une vie de colères et d'émerveillements, de curiosité et d'érudition.
Durant des mois, chaque matin, l'arrivée d'un nouvel opus animait ma journée. S'ensuivait un bref échange : quelques mots d'encouragement, une taquinerie, une question… l'envie d'en savoir plus, autant de moments de complicité qui nous ont permis, à l'un comme à l'autre, d'affronter l'adversité. À l'heure où le monde se recroquevillait sur lui-­même pour échapper à sa propre absurdité, mon frère, l'homme secret, nous a ouvert sa porte. Pour se dévoiler ? Certainement pas ! Je crois sincèrement qu'il a entrouvert le rideau pour nous aider à porter notre regard au-­delà de notre propre condition.
En partageant ses émotions, Paul nous a raconté le monde, le sien, le nôtre. Un monde dans lequel l'espoir est un phare que le marin en lui saura reconnaitre afin de nous ramener au port.

LangueFrançais
Date de sortie17 déc. 2021
ISBN9782491934989
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    Aperçu du livre

    Incertains Regards - Paul Gianni

    Illustration 1 Illustration

    Les jolis mots

    J’ai des poèmes plein la tête,

    Des vers des rimes et des mots,

    Qui virevoltent en fagots,

    De jolis mots qui font la fête.

    Cela peut vous paraître bête,

    Ils rient, ils dansent sur les flots,

    Alors souvent c’est le chaos,

    Mais ainsi rêvent les poètes.

    Comme un grand vol de papillons,

    Arrivant en toutes saisons,

    Mettant des couleurs à ma vie.

    Las ne suis qu’un écrivaillon,

    Ah que ne suis-je un mirmillon,

    Pour les attraper à l’envie.

    Illustration 2 Illustration

    Fraternité

    Surtout n’ayons pas peur de ce pesant virus,

    Qui frappe allègrement les chinois ou les russes,

    Et l’Europe et l’Afrique, les îles Pacifiques.

    De par le vaste monde il nous envoie ses piques,

    Fauchant sans distinction et les jeunes et les vieux,

    Moissonnant sans remords, aiguisant son épieu,

    Semant le désarroi la terreur ou l’effroi,

    Sonnant partout l’alerte en haut de son beffroi

    Aucun n’est épargné nul ne peut s’en cacher,

    Chacun est en danger chacun turlupiné,

    Pour nos amis, nos sœurs, nos frères, nos parents,

    La sourde angoisse monte pareille à un torrent,

    Qui gonflé par les pluies charrie le désespoir,

    Nous laissant hébétés emportant nos espoirs.

    Mais l’heure n’est pas là de la désespérance,

    L’âme humaine est si belle et forte d’espérance,

    Faisons fi des Avé, des Pater, des prières,

    Un sourire est parfois plus qu’un Pater Noster,

    Tends ta main amicale et formons une chaîne

    Faisant le tour du monde et effaçant les peines.

    Illustration 3 Illustration

    Dans ton regard j’ai vu…

    Des fleurs et des oiseaux et des algues marines,

    Et tous les ciels du monde enluminés d’étoiles,

    Les gouffres infinis peuplés de sortilèges,

    Le volcan expulsant ses terribles colères,

    Les îles alanguies aux souffles alizés,

    Les grands déserts d’Afrique embrumés de chaleur,

    L’hirondelle écrivant notre amour dans l’azur,

    La sirène dansant sur la vague écumante,

    L’enfant qui espérait et le vieux qui priait,

    Des perles de rosée devenant gouttes d’or,

    Et la rose exhalant son parfum au matin,

    La tempête jouant avec le capitaine,

    Une infinie douleur et des sanglots de joie,

    Des oiseaux bariolés redessinant le ciel,

    Le vieillard harassé usé de tant de peines,

    Ce garçon innocent riant à perdre haleine,

    L’été qui s’est enfui pourchassé par l’automne,

    De larges ciels d’été constellés de pépites,

    Des nuits illuminées aux foudres de l’orage,

    Une larme qui brille à de chers souvenirs.

    Dans ton regard j’ai vu…

    Un amour infini plus vaste que les cieux,

    Et cette bête immonde qui allait t’emporter.

    Illustration 4 Illustration

    Pinarello

    L’air est limpide et pur, les oiseaux engourdis,

    L’astre du jour s’élève en une féerie

    De lumière et d’espoir sur les flots immobiles.

    Quelque nuage rose à l’allure gracile,

    S’en va on ne sait où emporté par le temps,

    Saluant la splendeur depuis le firmament,

    La Ruscana là-bas vieux roc de granite,

    Se dresse fièrement, vaillante stalagmite,

    La tour sur son île, noble guerrier de pierre,

    Veille par habitude inutile et altière.

    Un cormoran maussade à son rocher ripaille,

    Une tourterelle chante vaille que vaille.

    Un léger goéland de son œil acéré,

    Scrute l’immensité cherchant sa proie nacrée.

    Un geai multicolore en le maquis cacarde,

    Quand les merles moqueurs sous la futaie fouinardent.

    Les cigales jasent dans les pins parasols.

    Et dans un flamboiement les papillons s’envolent.

    La mer nappe de plomb à peine se devine,

    Que la barque tranche de son étrave fine,

    Ramenant le filet si chargé de promesses.

    Immense de beauté que la brise caresse,

    La plage inanimée s’étire infiniment,

    Sous les genévriers courbés à tous les vents.

    Et le jardin secoue son manteau de rosée.

    La vie renaît alors d’amour inépuisée,

    Le soleil Apollon entame son parcours,

    Pinarello s’éveille en la douceur du jour.

    Illustration 5 Illustration

    Le septième jour

    C’est le septième jour dans la ville silence.

    Le soleil s’est levé sur un monde d’absences,

    Dans le ciel désert quelques oiseaux timides,

    Regardent inquiets les grandes places vides.

    C’est le septième jour dans la ville silence.

    Les larges avenues dorment dans l’ignorance.

    Dans les rues, les jardins, les parcs et les squares

    Nul ne déambule, les passants sont si rares.

    Quelques chiens fatigués de promener leurs maîtres,

    Rebelles à la laisse hésitent à se soumettre,

    Des chats faméliques rasent les bâtiments,

    cherchant dans la rue vide un peu d’amusement.

    Mais où sont donc passés les rires des enfants ?

    Mais où s’en est allé le joli temps d’avant ?

    Peu de jours ont suffi pour arrêter la danse.

    Tant de temps a passé d’une folle insouciance !

    Mais au son des trompettes gardons l’espérance,

    Plus fort que Jericho tombée de suffisance,

    Que les puissants remparts nous fassent résistance.

    C’est le septième jour dans la ville silence.

    Illustration 6 Illustration

    La belle

    Elle passe là-bas arborant ses vingt ans,

    Sur les pavés son pas sonne joyeusement,

    Elle est passée hier sure de son pouvoir

    Elle est passée hier ignorant les regards.

    Un rien suffisante, invincible et certaine,

    À peine en son visage un air de souveraine.

    Ses cheveux halo d’or, telle une icône antique,

    Ses yeux aussi profonds que les mers arctiques,

    Sa poitrine arrogante et forte d’avenir,

    Ses hanches ondulant comme lys au zéphyr,

    Et ses jambes sans fin moulées de clair satin.

    Elle est belle et le sait sous son rire mutin.

    Moi la voyant ainsi passant,

    Je lui ai dit bien gentiment,

    Sais-tu belle demoiselle,

    Que le temps file à tire d’aile ?

    Sais-tu fière demoiselle,

    Que le temps passe bien cruel ?

    Il se hâte et presse le pas,

    En ignorant tous tes appas,

    Chaque jour hier oublié,

    Feuille d’automne piétinée,

    D’un passé jamais composé,

    Au vent qui souffle et disparaît.

    Sais-tu jolie jouvencelle ?

    Qu’il est comme la chandelle,

    Qui se fond et point ne renaît.

    Saturne veille et passera,

    Sur ta beauté, en scélérat,

    La faux du temps qui te fera,

    Belle jeunesse un souvenir.

    Alors ça l’a vraiment fait rire,

    Elle s’est bien amusé de moi !

    Elle s’est bien amusé de moi !

    Illustration 7 Illustration

    Les réfugiés

    Depuis l’aube des temps sur les routes du monde,

    Les réfugiés s’en vont sur les chemins d’exil,

    Tamisent leur douleur et recherchent une île.

    Un port ou un refuge, une terre féconde.

    Voyageurs de misère et traînant leur fardeaux,

    Portant un baluchon de rêves fantastiques.

    Songeant la vieille Europe ou lointaine Amérique,

    Tels des Conquistadors voguant d’Eldorado.

    Ils vont quitter leur terre, affronter les périls,

    Jeter leurs oripeaux, abandonner leurs frères

    Et les villages aussi où leurs aïeux trimèrent.

    Laisser à l’abandon leurs pauvres domiciles,

    Piètres cases d’adobe au mince toit de chaume,

    Et les champs délaissés vaincus par le désert.

    La famille là-bas espère en la prière,

    Marabouts et griots préparent philtre et baume.

    Les épouses esseulées transpirent leur chagrin,

    Le regard furtif dans leurs robes indigo,

    Quand les enfants rieurs jouent dans le marigot.

    Que les femmes sont belles au soleil d’airain !

    Ils nous viennent toujours de pays de lumière,

    De la corne d’Afrique, des lacs ougandais,

    De Syrie, du Mali ou bien de Yaoundé.

    Partant pour oublier le présent et l’hier.

    Un périple lointain chargé d’incertitudes,

    C’est leur chemin de croix, c’est leur chemin de choix.

    Périlleux, incertain, lourd de leur désarroi.

    Que de larmes, de pleurs ; la piste sera rude !

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