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Les Visages de la Vie: Poèmes
Les Visages de la Vie: Poèmes
Les Visages de la Vie: Poèmes
Livre électronique96 pages33 minutes

Les Visages de la Vie: Poèmes

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "En un pays de canaux et de landes, Mains tranquilles et gestes lents, Habits de laine et sabots blancs, Parmi les gens mi-somnolents, Dites, vivre là-bas, en de claires Zélandes ! Vers des couchants en or broyé, Vers des rivages foudroyés, Des des ans, j'ai navigué."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

● Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
● Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie12 janv. 2016
ISBN9782335145564
Les Visages de la Vie: Poèmes

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    Les Visages de la Vie - Ligaran

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    AU POÈTE FRANCIS-VIELÉ GRIFFIN

    Au bord du quai

    En un pays de canaux et de landes,

    Mains tranquilles et gestes lents,

    Habits de laine et sabots blancs,

    Parmi des gens mi-somnolents,

    Dites, vivre là-bas, en de claires Zélandes !

    Vers des couchants en or broyé,

    Vers des rivages foudroyés,

    Depuis des ans, j’ai navigué.

    Dites, vivre là-bas,

    Au bord d’un quai piqué de mâts

    Et de poteaux mirés dans l’eau ;

    Promeneur vieux de tant de pas,

    Promeneur las.

    Vers des espoirs bientôt anéantis,

    L’orgueil au vent, je suis parti.

    La bonne ville, avec ses maisons coites,

    Carreaux étroits, portes étroites,

    Pignons luisants de goudron noir,

    Où le beffroi, de l’aube au soir,

    Tricote

    Un air toujours le même, avec de pauvres notes.

    J’ai visité de lointains fleuves,

    Sombres et lents, comme des veuves.

    Serait-il calme et frais, mon coin,

    Qu’une vieille servante, avec grand soin,

    Tiendrait propre, comme un dimanche :

    Contre le mur d’une chambre blanche,

    Une carte pendrait des îles Baléares,

    Avec, en or, des rinceaux rares

    Et des drapeaux épiscopaux ;

    Et sur l’armoire, la merveille

    – Petits bâtons, minces ficelles –

    D’une fragile caravelle

    Qui voguerait, voiles au clair,

    Dans la panse d’une bouteille.

    J’ai parcouru, sous des minuits de verre,

    Des courants forts qui font le tour de la terre.

    Au cabaret, près du canal,

    Le soir, à l’heure réglementaire,

    Je m’assoirais, quand le fanal,

    Au front des ponts,

    Darde son œil, comme une pierre verte.

    J’entreverrais, par la fenêtre ouverte,

    Dormir les chalands bruns, les barques brunes,

    Dans leur grand bain de clair de lune,

    Et le quai bleu et ses arbres lourds de feuillée,

    Au fond de l’eau, fuir en vallée,

    En cette heure d’immobilité d’or,

    Où rien ne bouge au fond du port,

    Sauf une voile mal carguée,

    Qui doucement remue encore,

    Au moindre vent qui vient de mer.

    La mer ! la mer

    La mer tragique et incertaine,

    Où j’ai traîné toutes mes peines !

    Depuis des ans, elle m’est celle,

    Par qui je vis et je respire,

    Si bellement, qu’elle ensorcelle

    Toute mon âme, avec son rire

    Et sa colère et ses sanglots de flots ;

    Dites, pourrais-je un jour,

    En ce port calme, au fond d’un bourg,

    Quoique dispos et clair,

    Me passer d’elle ?

    La mer ! la mer !

    Elle est le rêve et le frisson

    Dont j’ai senti vivre mon front.

    Elle est l’orgueil qui fit ma tête

    Ferme et haute, dans la tempête.

    Ma peau, mes mains et mes cheveux

    Sentent la mer

    Et sa couleur est dans mes yeux ;

    Et c’est le flux et le jasant

    Qui sont le rythme de mon sang !

    Au cassement de souffre et d’or

    D’un ciel d’ébène et de portor,

    J’ai regardé s’ouvrir la nuit

    Si loin vers l’immense inconnu,

    Que mon désir n’est point encore

    Jusqu’aujourd’hui,

    Du bout du monde, revenu.

    Chaque coup d’heure au cœur du temps,

    Chaque automne, chaque printemps,

    Me rappellent des paysages

    Plus beaux que ceux que mes yeux voient ;

    Golfes, pays et cieux, en mon âme, tournaient

    Et mon âme elle-même, avec l’humanité,

    Autour de Dieu, depuis l’éternité,

    À travers temps, semble en

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