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Les trafiquants de rêves: Roman
Les trafiquants de rêves: Roman
Les trafiquants de rêves: Roman
Livre électronique100 pages2 heures

Les trafiquants de rêves: Roman

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À propos de ce livre électronique

Un meurtre vient perturber l'équilibre en apparence parfait d'Idéalopolis...

Idéalopolis, une cité végétale à la croisée d’une jungle apprivoisée et d’un potager à l’abandon, fait figure de paradis pour les rescapés de la fin du monde, surtout depuis l’avènement d’Oracle, le logiciel de prédiction de la vie quotidienne qui ne se trompe jamais. Mais un meurtre, le premier depuis cinquante ans, vient bouleverser cet équilibre. Pour résoudre cette affaire, Léonard Chance, inspecteur inexpérimenté, misanthrope, psychorigide et dénué d’empathie, doit faire équipe avec la sublime Claire Wahou, star adulée du réseau, ce qui ne peut que tourner au cauchemar. Un comble quand on sait que les idéalopoles ne rêvent pas…

Suivez pas à pas l'enquête de Léonard Chance et Claire Wahou sur les traces d'un meurtre dans la cité végétale d'Idéalopolis.

EXTRAIT

La fin du monde… La destruction de l’humanité, à l’exception des passagers de l’Arche… Pendant des mois, ils avaient erré sur les mers en furie déchaînées par l’utilisation des armes de destruction massive, persuadés qu’ils finiraient noyés ou morts de faim. Et finalement, alors que tout semblait perdu, ils avaient trouvé cette île, ce paradis terrestre, et y avaient fondé une nouvelle cité, symbole de leurs espoirs. Soucieux de ne pas reproduire la catastrophe à laquelle ils avaient miraculeusement survécu, et conscients des conditions exceptionnellement favorables à la vie humaine de leur refuge, ils avaient détruit toutes les armes à feu de l’ancien temps et voté à l’unanimité l’interdiction d’en construire de nouvelles.
-  « Je vois… » répondit le maire d’une voix brisée.
Pourtant le regard blême et le silence hésitant du commissaire Serin lui susurraient que ce n’était pas terminé.
-  « Quoi d’autre ? »
-  « Monsieur, ce meurtre vient également – comment pourrais-je le dire ? – contrecarrer une prédiction de l’Oracle. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Cyril Pujos est né en 1979, issu d’une famille Limousine. Lecteur assidu, pratiquant le jeu de rôles depuis son enfance, passionné d’arts martiaux, il poursuit des études scientifiques avancées : classes prépa à Limoges, école d’ingénieurs (ENSCPB) et doctorat à Bordeaux. Alors qu’il entame une profession d’enseignant chercheur dans une école d’ingénieurs consulaire au Mans (ISMANS), il publie son premier roman de fantasy en 2008. S’en suivront plusieurs ouvrages, qu’il présente à la 25 ème heure du Mans.
En 2016, il quitte le Mans et l’enseignement académique pour Toulouse et un poste d’ingénieur en simulation numérique mais n’en arrête pas pour autant sa production littéraire.
LangueFrançais
Date de sortie27 juil. 2018
ISBN9782378772383
Les trafiquants de rêves: Roman

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    Aperçu du livre

    Les trafiquants de rêves - Cyril Pujos

    Prologue

    Il était presque 23 h lorsque la soirée romantique d’Évan Mestre fut interrompue, ce qui ne lui était encore jamais arrivé depuis qu’il était le maire d’Idéalopolis. Avec une pointe d’agacement, mais surtout de curiosité, le sémillant quadragénaire se dirigea vers le globe aux reflets azurés, d’où provenait le désagréable son de l’alarme. L’eau bleue à l’intérieur de l’orbe translucide semblait bouillir d’impatience dans un clapotement inhabituel. En regardant de plus près, Évan Mestre aperçut dans les bulles le nom de la personne qui tentait de le contacter et sa perplexité s’accrut aussitôt : Séraphin Serin était le commissaire de police depuis plus de quinze ans et jamais il n’avait jugé un événement suffisamment important pour importuner le maire chez lui. Il fallait d’ailleurs en convenir : il ne se passait jamais rien à Idéalopolis qui justifie un tel appel.

    « J’écoute », répondit Évan Mestre, ce qui fit apparaître le visage grave du commissaire dans le memaquarium. Ce dernier cligna des yeux, surpris sans doute de découvrir la plus haute autorité d’Idéalopolis dépeignée et en robe de chambre, mais il reprit rapidement contenance, à savoir une mine défaite, un front soucieux et un regard fuyant.

    Évan Mestre vacilla sous le coup de la terrible nouvelle. En cinquante ans d’existence d’Idéalopolis, pendant lesquels il avait assumé le mandat municipal¹, jamais un tel crime n’avait été commis. Les délits eux-mêmes étaient quasiment inexistants et l’action des forces de police se concentrait plus sur la prévention et l’aide aux personnes qu’à la répression.

    Une goutte de sueur perla le long des cheveux grisonnants du maire, alors qu’il réalisait que le plus talentueux pilote de course venait de mourir. Toute la ville le connaissait, les hommes l’admiraient, les femmes en étaient folles… Même son ambitieuse maîtresse, qui l’attendait lascivement dans un déshabillé de soie en dégustant un grand cru, se serait certainement autorisée une incartade avec le jeune prodige, s’il s’était intéressé à autre chose qu’à la mécanique…

    La fin du monde… La destruction de l’humanité, à l’exception des passagers de l’Arche… Pendant des mois, ils avaient erré sur les mers en furie déchaînées par l’utilisation des armes de destruction massive, persuadés qu’ils finiraient noyés ou morts de faim. Et finalement, alors que tout semblait perdu, ils avaient trouvé cette île, ce paradis terrestre, et y avaient fondé une nouvelle cité, symbole de leurs espoirs. Soucieux de ne pas reproduire la catastrophe à laquelle ils avaient miraculeusement survécu, et conscients des conditions exceptionnellement favorables à la vie humaine de leur refuge, ils avaient détruit toutes les armes à feu de l’ancien temps et voté à l’unanimité l’interdiction d’en construire de nouvelles.

    Pourtant le regard blême et le silence hésitant du commissaire Serin lui susurraient que ce n’était pas terminé.

    Pour comprendre l’émoi que cette nouvelle causa à l’homme le plus puissant d’Idéalopolis, il convient de préciser que l’Oracle était un logiciel de plateforme sociale, qui analysait les données personnelles des individus pour prévoir et organiser leur vie. Il mettait ainsi les individus connectés en relation en fonction de leur taux de compatibilité, assurait leur suivi médical régulier ou organisait la gestion de leur patrimoine… Et malgré l’étendue de son domaine d’action, cela faisait plus de trois ans qu’il n’avait pas commis d’erreur répertoriée. Bien que l’événement de ce soir soit imprévisible au regard des antécédents de la ville, Évan Mestre savait parfaitement que cet argument rationnel ne satisferait pas ses concitoyens et il craignait que la fin de leur confiance aveugle marquât le début d’une réflexion de masse, susceptible – comme chacun sait – de déclencher le chaos.

    Évan Mestre ferma les yeux de dépit et souffla profondément. Sa future épouse… Depuis que l’Oracle gérait les relations sentimentales, la dernière source de stress de ses administrés avait globalement disparu : plus besoin de se demander si l’on plairait à l’autre, s’il nous serait fidèle, combien de temps on vivrait ensemble… Oui, l’Oracle rendait la vie bien plus facile et bien plus confortable, assurant au magistrat municipal de le rester aussi longtemps qu’il le souhaitât. Mais cela nécessitait qu’il ne commît pas d’erreur.

    Pendant un instant, Évan Mestre espéra que sa future épouse était une illustre inconnue et que la situation pourrait être maîtrisée. Pourtant son instinct lui hurlait que le pire était encore à venir et c’est la voix tremblante qu’il s’enquit du nom de la promise.

    Évidemment… L’Oracle avait dû conclure que seule la plus belle femme d’Idéalopolis pourrait extraire le pilote de sa vapomobile² suffisamment longtemps pour fonder une famille. La jeune égérie de David Staïle faisait la une des pages-personne³ depuis des mois, volant même la vedette à la voluptueuse maîtresse de l’administrateur du Nouveau Monde.

    Il était donc inutile d’espérer étouffer l’affaire. À la première heure, tous ses administrés découvriraient l’information sur le réseau, la vie des modèles étant l’élément principal des bulletins d’information. Ainsi l’avait-il voulu pour détourner l’esprit de ses concitoyens des vrais problèmes… Il était désormais trop tard pour le regretter. La seule chose à faire consistait à mener l’enquête avec diligence et efficacité. C’est à ce moment-là précis qu’il réalisât l’ampleur de la catastrophe.

    Évan Mestre ferma les yeux. Son pressentiment s’était révélé exact. L’ordre même d’Idéalopolis venait d’être bousculé. Il acquiesça de la tête à la réponse de son interlocuteur puis interrompit la connexion. De toute façon, que pouvait-il faire de plus ? Il rajusta sa robe de chambre, lissa ses cheveux d’un revers de la main, prit trois profondes inspirations, puis, de nouveau maître de lui, il partit retrouver sa maîtresse et profiter de sa dernière nuit de tranquillité.

    Léonard Chance

    Vue du ciel, Idéalopolis ressemblait à une immense forêt primitive aux arbres gigantesques. Cet aspect

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