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Flic sans frontières: De Madagascar au Sénégal
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Flic sans frontières: De Madagascar au Sénégal
Livre électronique152 pages2 heures

Flic sans frontières: De Madagascar au Sénégal

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À propos de ce livre électronique

Découvrez le récit authentique de 8 années de policier-coopérant à l'étranger.

Au travers de nombreuses anecdotes, il nous fait découvrir l'expérience de ce travail de policier peu ordinaire au sein de deux polices de deux pays francophones. Après 24 ans de police judiciaire en France, l'auteur a voulu donner un nouveau sens à son métier et est parti exercer à Madagascar puis au Sénégal.

Un témoignage inédit qui plonge le lecteur dans le quotidien d'un agent de police français expatrié !

EXTRAIT

Comme il est différent d’habiter au milieu de la population locale plutôt que dans une résidence française sécurisée, il est également différent de travailler dans des bureaux de police locaux plutôt que dans le cocon douillet de l’ambassade de France. Ma présence dans ce service de police doit gêner certaines pratiques suspectes. En effet, je constate souvent des allées et venues incessantes de mêmes personnes, des regards qui fuient, mais je ne suis pas là pour tenter de mettre un terme à la corruption locale existante, comme dans la plupart des « services à pouvoir ». Dans ce contexte un peu flou, je trouve un allié précieux en la personne de Lalaina.

Lalaina devient assez vite mon seul copain au sein de la DPJ. Il est commissaire de police et chef de cabinet du DPJ. Il arbore fièrement, dans son bureau vétuste dont le fauteuil n’a que trois pieds stables, une photographie jaunie de son père au milieu d’un groupe d’élèves à l’école des commissaires de police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône). La formation y était et y est encore de qualité, contrairement aux écoles de police malgaches aujourd’hui quasiment livrées à elles-mêmes, par manque de crédits alloués.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Prenez votre billet, embarquez et plongez dans le quotidien hors du commun d'un flic sans frontières. - Azul47, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Muratet est né en 1958. Il est commandant de police honoraire.
Il débute comme Inspecteur de police au commissariat de Vincennes puis intègre l'Office Central pour la Répression du Banditisme avant de poursuivre au S.R.P.J.de Toulouse à la division criminelle.
LangueFrançais
Date de sortie16 juil. 2018
ISBN9782378772901
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    Flic sans frontières - Philippe Muratet

    Philippe Muratet

    Flic sans frontières

    de Madagascar au Sénégal

    Témoignage

    ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions – Philippe Muratet

    ISBN : 978-2-37877-290-1

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Préface

    Philippe Muratet est un homme curieux du monde. Voilà pourquoi il l’a parcouru.

    Ce qui fait la valeur de son regard, c’est son expérience de policier. Il est flic, comme il l’écrit lui-même. Mais sous ce terme que certains voient péjoratif, il met, lui, une haute exigence humaine. Un flic est un témoin et un acteur, quelqu’un qui tout à la fois observe les drames humains et s’efforce de les atténuer. Ce n’est pas un justicier mais il aime la justice. Ce n’est pas un homme violent mais il sait quand il faut appliquer la force. Ses armes sont l’écoute, l’intelligence des êtres, la connaissance des faiblesses et des passions. Il a appris ce métier sur le terrain, dans divers postes en France et a gravi les échelons jusqu’au grade de commandant.

    Muni de ce précieux bagage, Philippe Muratet s’est porté volontaire pour aller exercer ce métier sous d’autres cieux. C’est au cours de son séjour au Sénégal que j’ai eu le plaisir de le rencontrer lorsque j’étais ambassadeur dans ce pays. J’ai eu maintes occasions d’apprécier ses qualités professionnelles et sa loyauté. Il a également effectué une longue mission à Madagascar.

    Ce qu’il a vu, ce qu’il a compris, ce qu’il a fait durant ces séjours à l’étranger, il nous le livre avec une grande sincérité dans ces pages. On y découvrira un observateur attentif des cultures et des peuples. L’Afrique qu’il nous montre est diverse. Il la déchiffre pas à pas, sans autres préjugés que ceux que nous avons tous, à des degrés divers, lorsque nous abordons ces pays bien différents et trop mal connus. Mais il sait voir plus profond et plus loin.

    Il nous décrit sa vie au quotidien, ses rencontres, ses amitiés, ses surprises et ses déconvenues. Ses succès aussi, même si le professionnel qu’il est observe un droit de réserve bien compréhensible lorsqu’il évoque des affaires judiciaires.

    Chaque époque dissémine ainsi de tels témoignages de terrain. Certains nous sont parvenus du plus profond des guerres de religion, d’autres ont été laissés par les grognards de Napoléon. Rien ne nous en apprend plus sur un siècle que ces évocations sans artifice. Gageons que les souvenirs de ce « Flic sans frontières », en diront plus long sur notre époque, ses contradictions et ses mœurs, que bien des thèses arides.

    Ce que l’on trouvera ici, c’est la vie, tout simplement et le parcours généreux d’un homme qui est allé à la rencontre du monde et des autres.

    Jean-Christophe Rufin

    de l’Académie française

    À mes petits-enfants,

    Avant-propos

    Ma carrière d’inspecteur de police s’est échelonnée sur trente-trois ans, dont vingt-quatre en France. Cet ouvrage ne retrace que mes huit dernières années passées comme policier coopérant à l’étranger. En effet, tant à Madagascar qu’au Sénégal, où j’ai été en poste de 2004 à 2012, j’ai vécu des moments inoubliables à titre professionnel et personnel. Certains de ces moments sont drôles, d’autres le sont moins. Mais faisons un court retour en arrière avant de nous transporter au sein de cette expérience si particulière et entièrement authentique.

    En 1980, après avoir réussi le concours d’inspecteur de police, je découvre cette profession. Ainsi, je fais mes premières armes au commissariat de police de Vincennes (Val-de-Marne) où, pendant sept ans, j’effectue des enquêtes sur des faits de petite délinquance commis sur cette commune, sans avoir trop de moyens, mais dans une ambiance inoubliable. En commissariat, on traite une multitude d’affaires judiciaires et l’on apprend vite à faire face à des situations très diverses. Ce premier échelon constitue une bonne école d’apprentissage de la pratique des enquêtes judiciaires.

    Sept ans plus tard, aguerri et avide d’une police judiciaire plus élaborée, j’intègre, à Paris, un des prestigieux services de police judiciaire : l’Office central pour la répression du banditisme. Durant quatre ans (1987-1991), cela me permet de découvrir, sur toute la France, les surveillances (planques et filatures), les écoutes téléphoniques, les déplacements en province ou à l’étranger, les arrestations et les interrogatoires d’individus plus méfiants et plus retors, auteurs présumés de vols à main armée, de séquestrations ou de tentatives d’extorsion de fonds. Bien entendu, tout ce travail est « couché » sur le papier, qui constitue la procédure pénale. Cette dernière est essentielle puisqu’elle représente l’ensemble des procès-verbaux de toute enquête judiciaire.

    Comme je suis Montalbanais de naissance et Ariégeois d’adoption, je souhaite par la suite me rapprocher, avec ma famille, de ma région d’origine. Je demande et j’obtiens ma mutation en 1991 pour le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse (Haute-Garonne) en division criminelle. Cela ne m’apporte pas trop de changements, si ce n’est que mon travail s’effectue essentiellement dans la région Midi-Pyrénées, intégrée aujourd’hui dans la région Occitanie, chère à mon cœur, notamment pour élucider des faits de vols à main armée commis au préjudice de banques. L’image d’une province plus calme se révèle rapidement fausse, puisque les années 1992 à 2000 sont très « prolifiques » en la matière et notre service résout la grande majorité des affaires dont il est saisi. À cette époque, les « enquêteurs », ici l’ensemble des officiers (commandants, capitaines, lieutenants) ou des agents (brigadiers, gardiens), assurent encore à la fois le travail de terrain et celui du « papier », et ne comptent pas leurs heures. Aujourd’hui, dans ces services de PJ, ce travail s’effectue séparément.

    L’année 2002 est une période décisive. Je divorce après presque vingt ans de mariage. Mes deux enfants sont majeurs et ma nouvelle situation familiale me permet d’envisager un changement professionnel. En effet, j’ai alors le sentiment d’avoir fait le tour du domaine de la police judiciaire. J’ai été satisfait d’avoir vécu les trois « niveaux » qui existent dans ce domaine, à savoir schématiquement, le commissariat (petite délinquance), l’Office central (grand banditisme) et le SRPJ (moyenne délinquance). À l’issue de cette longue période qui m’a valu de participer de près ou de loin à de multiples enquêtes criminelles, les conditions de travail et certaines exigences ne me conviennent plus. Ainsi, j’ai envie de découvrir un autre domaine de la Police nationale. Celui de la coopération policière à l’étranger me tente depuis quelque temps.

    Cette coopération est soit technique, c’est-à-dire qu’elle consiste à partager des connaissances professionnelles – tout en renforçant l’étendue de la francophonie –, soit opérationnelle. Il s’agit alors d’échanger des informations dans divers domaines (stupéfiants, terrorisme…), voire à coopérer pour des arrestations de Français en fuite dans ces pays. Elle peut parfois s’exercer sous ces deux formes, selon les accords passés.

    Ces postes de policiers ou de gendarmes basés à l’étranger sont regroupés au sein d’une direction du ministère de l’Intérieur, la DCI (Direction de la coopération internationale). Cette direction a été créée vers 1961, après les décolonisations, et jusqu’en 2005 s’est appelée le SCTIP (Service de coopération technique internationale de police), un nom plus évocateur qui est resté très ancré, comme j’ai pu le constater, notamment dans les mémoires des policiers africains.

    Cette direction est la seule qui soit mixte en matière d’effectifs police et gendarmerie. Elle est constituée d’une base parisienne et de délégations situées à l’étranger appelées SSI (Services de sécurité intérieure). Ces SSI sont composés d’une à dix personnes, dont le chef est l’attaché de sécurité intérieure, qui peut être un commissaire de police, un colonel de gendarmerie, ou un commandant de police. Ils sont implantés au sein des ambassades de France de quatre-vingt-dix pays et couvrent environ cent soixante pays. Les personnels de ces unités ont des profils variés (lutte contre les stupéfiants, police judiciaire, sûreté aéroportuaire…) D’autres assurent les gardes des ambassades de France (contrôles des entrées et sorties, sécurité de monsieur l’ambassadeur).

    Vers les années 2000, après plus de vingt ans d’opacité totale sur la publication des postes à pourvoir à l’étranger, le ministère de l’Intérieur change de politique. En 2003, la DCI diffuse un appel d’offres pour quelques postes. Ne maîtrisant que la langue française, voire quelques mots d’argots ou de verlan, j’adresse ma candidature pour trois postes francophones. Quelques semaines plus tard, je suis présélectionné en compagnie de deux autres candidats pour un poste en Guinée-Conakry. La sélection se déroule à Paris lors d’un entretien avec un haut fonctionnaire de la DCI.

    J’ai peu l’habitude de me promouvoir auprès d’un recruteur et je suis conscient de l’importance de cet entretien, je dois donc me démarquer des deux autres candidats. Les choix se font parfois sur un détail, or je connais les origines occitanes du commissaire de police chargé de la sélection. Aussi, je prends soin de porter une cravate, aux discrets motifs rugbystiques, reconnaissables par tout amateur. Mon interlocuteur me reçoit et me pose diverses questions personnelles et professionnelles. Vers la fin de notre entretien, je parviens à évoquer succinctement ce sport qui m’a toujours passionné et qui, visiblement, l’intéresse aussi. J’aime à penser, à tort ou à raison, que ma cravate ou notre bref échange rugbystique a influencé mon avenir, car, à ma grande joie, je suis sélectionné pour ce poste.

    Malheureusement, ma ferveur est de courte durée, puisque quelques semaines plus tard, à cause d’aléas administratifs incompréhensibles, le poste convoité en Guinée-Conakry est fermé budgétairement par le ministère des Affaires étrangères, pour des raisons que j’ignore. Rapidement, la DCI me propose un poste de substitution à Madagascar. Je connais très peu ce pays, mais comme la réponse doit être immédiate et que je sais ce pays francophone, j’accepte aussitôt. 

    Que de changements m’attendent : à quarante-six ans, je me prépare donc à partir comme conseiller du directeur de la police judiciaire malgache, pour une durée de trois ans. Je vais perdre ma qualité d’officier de police judiciaire, puisque je pars dans un pays étranger et souverain. Je ne ferai donc plus de police au sens strict du mot, mais de l’assistance et du conseil dans le domaine des enquêtes judiciaires que je connais plutôt bien.

    Quelques semaines avant mon départ, j’effectue, durant une semaine à Paris, un stage de préparation à l’expatriation organisé par la DCI. J’y apprends, entre autres, que le ministère de l’Intérieur ne pratique pas le « tuilage ». Cette méthode de passation consiste à rencontrer sur place son prédécesseur afin d’échanger des consignes, des conseils, des contacts et donc d’avoir un chevauchement temporaire de deux fonctionnaires sur un même poste. On m’explique que c’est impossible pour des raisons budgétaires. Je constaterai plus tard que cette règle ne s’applique pas aux militaires, qui ont la bonne idée d’utiliser cette technique sur trois ou quatre jours pour passer efficacement le relais aux nouveaux arrivants, et ainsi faciliter leur mise en service effective. Enfin, je ne peux taire un détail non négligeable que je n’ai pas encore évoqué, à ce type de poste, la rémunération est doublée. Cette différence compense tant l’éloignement que le coût de la vie ou la difficulté du poste. Parfois même les trois ! Elle peut ainsi varier d’un pays à l’autre ou d’une administration à une autre, puisque la coopération existe également dans d’autres domaines liés à la bonne gouvernance (éducation, santé, armée...)

    Environ un mois avant mon départ, je parviens à obtenir l’adresse courriel de mon prédécesseur, encore en poste, qui m’écrit en substance « sache que tu auras une Renault Clio de 160 000 km, que la plage est à trois heures de route

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