La scène est inimaginable aujourd’hui. Le 2 juin 1996, le Tchad est en ébullition. Le pays vient de voter lors de son premier scrutin pluraliste au suffrage universel. Le général Déby, qui a pris le pouvoir par les armes six ans plus tôt, est candidat à son maintien en poste. Quelques heures après le dépouillement, Jean-Pierre Augé, agent de la DGSE, est « le premier étranger informé des résultats officieux du scrutin ». Il occupe une place essentielle dans le dispositif de renseignement français sur le continent.
En tant que membre du SR/N, le secteur Afrique noire – comme on disait à l’époque – de « la Boîte », il est conseiller spécial du président tchadien, au point que son bureau jouxte celui du chef de l’Etat. C’est donc lui qui téléphone en France pour (Mareuil Editions). Un mois plus tard, Idriss Déby devient le premier président tchadien élu au suffrage universel.