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Partout et nulle part à la fois: Récit de vie
Partout et nulle part à la fois: Récit de vie
Partout et nulle part à la fois: Récit de vie
Livre électronique156 pages2 heures

Partout et nulle part à la fois: Récit de vie

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À propos de ce livre électronique

Suivez un couple devenu gardiens de propriété et découvrez avec eux des domaines époustouflants !

Je crois que Jacques Gaillot l’a très bien résumé, je prendrais donc un extrait de sa préface :
Dans nos sociétés, on est vite vieux quand on cherche du travail. Ce couple en sait quelque chose. Le mieux pour eux est d’être gardiens de propriété. Ils savent tout faire et le font bien. Nous découvrons en leur compagnie de magnifiques domaines à couper le souffle où l’argent ne manque pas. Mais la richesse ne fait pas le bonheur. Les propriétaires apparaissent souvent comme des gens de pacotille, qui ont perdu le sens des relations humaines vraies, sont devenus insensibles à la souffrance des gens et peu portés à pratiquer la justice. Il y a des exceptions, mais elles sont peu nombreuses.

Plongez-vous dans ce récit de vie qui aborde des thèmes aussi divers que la recherche d'emploi, les différences de milieux, les relation humaines ou encore la justice.

EXTRAIT

Une propriété immense, un parc démesuré, un lac, des étangs, une rivière, une roseraie et un potager, un magnifique château principal et des maisons annexes comme sorties d’un chapeau de magicien, en veux-tu en voilà ! Monsieur et Madame viennent tous les week-ends, en semaine ils habitent Neuilly. Le samedi et le dimanche toute la tribu se réunit, enfants, petits-enfants, copains, copines, cousins, cousines, amis, amies. Vous devez donc faire à manger pour toute la smala et faire les chambres et les multiples salles de bains. Comme vous travaillez le week-end, il est normal que vous preniez deux jours de congé en semaine.
Oui, mais quand vous faites le compte, si vous consacrez le lundi et le mardi à la remise en ordre du château et de ses annexes, lingerie, nettoyage, rangement, repassage, le vendredi aux courses,à la préparation des premiers repas, il vous reste le mercredi et le jeudi comme jours de congé. Petite question : le parc, les jardins, la roseraie, le potager, vous y travaillez quand ? Réponse courante : « mais vous savez, il n’y a pas grand-chose à faire quand on n’est pas là ! » De plus, on commence à comprendre que Monsieur et Madame n’ont pas énormément d’argent à consacrer à leurs domestiques, si on pouvait abaisser un peu nos prétentions salariales, vous comprenez nous ne sommes pas vraiment très riches, juste un peu riches ! La maison des gardiens importants, c’est quand même notre lieu de vie en cas d’embauche, nous demandons donc à la voir, et là, c’est le sauve-qui-peut ! Imaginez une maison noire, quasi insalubre, vétuste, coincée entre la route nationale et la ligne de chemin de fer. Aux murs un vieux papier peint qui a dû être orange au début de sa vie et qui se décroche par lambeaux, une salle de bain qui doit dater des années d’avant-guerre, celle de 14, hein ! pas l’autre ! Pas de chauffage, lugubre au possible ! « Oui, dit Monsieur il faut un peu rénover, mais ce sera vite fait, on va un peu repeindre, abattre un mur ou deux, ça devrait aller ! » Eh bien non, ça n’ira pas, je ne veux pas vivre dans un taudis.
Merci, au revoir, à plus jamais !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Claire Pierret est belge mais vit en France depuis onze ans. Elle a fait mille métiers différents. Elle part en France et devient : gens de maison. Elle a côtoyé tous les milieux dans ses multiples métiers.
LangueFrançais
Date de sortie26 sept. 2019
ISBN9791037700407
Partout et nulle part à la fois: Récit de vie

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    Aperçu du livre

    Partout et nulle part à la fois - Claire Pierret

    Préface

    L’avenir est ouvert

    C’est une invitation au voyage ! Un couple dynamique nous emporte avec eux pour une aventure incroyable à travers le beau pays de France. On ne restera pas longtemps au même endroit, car la recherche d’un travail est souvent source de déceptions et d’illusions. Il y a des méprises et des incompréhensions. Ceux qui embauchent se révèlent être autrement quelque temps après. Le salaire ne correspond plus à ce qui avait été annoncé. Ces déconvenues n’arrêtent pas pour autant le courage et l’humour de nos amis. Ils ne se laissent pas enfermer dans leurs difficultés.Quand l’orage gronde, ils ont la certitude que le beau temps reviendra. Pour eux, l’avenir n’est pas écrit. Ils repartent tenter leur chance ailleurs.

    Dans nos sociétés, on est vite vieux quand on cherche du travail. Ce couple en sait quelque chose. Le mieux pour eux est d’être gardiens de propriété. Ils savent tout faire et le font bien.

    Nous découvrons en leur compagnie de magnifiques domaines à couper le souffle où l’argent ne manque pas. Mais la richesse ne fait pas le bonheur. Les propriétaires apparaissent souvent comme des gens de pacotille qui ont perdu le sens des relations humaines vraies sont devenus insensibles à la souffrance des gens et peu portés à pratiquer la justice. Il y a des exceptions, mais elles sont peu nombreuses.

    Notre couple aime la vie, le chant, la beauté des paysages, le plaisir de déguster une bonne bouteille ainsi que les produits du terroir. Ils ne sont pas fortunés mais ils sont heureux de vivre au jour le jour sans se préoccuper du lendemain.Ils savent vivre l’instant présent avec le sens de la fête quand ils retrouvent la famille et les amis.

    Quel contraste entre ce couple qui connaît la joie de vivre et ces riches propriétaires qui apparaissent prisonniers d’un mode de vie !

    Il y a un esprit d’appropriation des choses qui procure la sécurité mais qui met à distance et nous sépare des autres.

    La possession est un écran qui empêche la communication entre les humains.

    Le désir de posséder n’est-il pas un obstacle à la fraternité entre les humains ?

    Jacques Gaillot

    Évêque de Partenia

    Au revoir la Belgique

    C’était un vendredi du mois de mai 2007. Le ciel était gris, mais l’air était lourd et moite.

    J’avais reçu un tas de factures fameusement désagréables, et une lettre de l’ONEM comme quoi j’étais en situation de chômeuse activée !

    J’attendais cette foutue lettre avec appréhension, voici donc le moment de rendre des comptes à l’État. Il se montrait généreux avec moi en me versant tous les mois 500 € d’indemnités de chômage, je devais donc me montrer digne d’une telle largesse !

    L’idée était déjà dans l’air, mais je ne l’avais jamais couchée sur papier.

    Voici donc le moment opportun de passer à l’acte et de vous raconter mes années de galère, Seuls les moments clés de cette quête vous seront relatés, j’essaierai de m’en tenir aux faits car souvent ils parlent d’eux-mêmes.

    Ce récit est rigoureusement le reflet de la réalité, je n’ai rien inventé.

    Bon voyage en Absurdie !

    Adieu emploi, je t’aimais bien…

    J’ai perdu mon emploi un jour de novembre 2001, je n’étais pas la seule dans le cas : la SABENA avait fait faillite ce jour – là et des milliers d’emplois passaient à la trappe.

    Nous étions solidaires dans notre infortune, c’était réconfortant et navrant à la fois.

    J’ai cru naïvement que je retrouverais vite un job, j’ai toujours été une battante, c’était un combat de plus que je gagnerais haut la main !

    J’habitais à l’époque au bout de la Belgique, dans la Botte du Hainaut à quelques kilomètres de la frontière française. J’avais quitté mon travail à Bruxelles en toute confiance car l’ASBLqui allait m’engager m’avait promis monts et merveilles. Une superbe maison dans un cadre champêtre, un poste de concierge et d’éducatrice à la foi, des partenaires fiables. Que demander de plus ?

    Après un an et demi, j’avais déchanté, l’association ne fonctionnait pas, les partenaires se disputaient, les subsides tant espérés n’arriveraient jamais, les politiciens locaux avaient mis leur grain de sel dans l’affaire, ce fut un fiasco et j’allais en payer les pots cassés.

    La région de Chimay est vraiment magnifique mais le taux de chômage est catastrophique. Retrouver un emploi dans ce coin relevait de la gageure, mais j’allais relever le défi. J’ai donc été m’inscrire au FOREM (l’équivalent de Pole Emploi en France) de Chimay avec confiance et enthousiasme.

    Quand l’association a mis la clef sous le paillasson, personne ne savait encore très bien quel projet mettre en place dans cette vaste demeure. Une formation en accueil touristique s’ouvrait aux demandeurs d’emploi dans ma région, c’est donc tout naturellement que je me suis inscrite à ces cours.

    En route pour les formations

    Les chômeurs, c’est bien connu, doivent se FORMER. Après les formations, les offres d’emploi pleuvent, le chômeur doit lui-même faire un tri dans la multitude des places qui lui sont proposées. 

    Les FORMATIONS, c’est la clef du succès !

    Janvier 2002.

    Chouette petite formation : histoire, géographie, remise à niveau en français, expression orale, guidance touristique, circuit à élaborer, informatique, néerlandais, stage au siège de la Région wallonne (ou je donne entière satisfaction) et, bien sûr, la classique « aide à la recherche d’emploi » avec rédaction de CV et préparation à l’entretien d’embauche. Les formateurs sont des personnes compétentes sauf la formatrice de français qui confond un niveau Bac avec un niveau primo-arrivant analphabète. Ayant été moi aussi formatrice en français, je finis par me fâcher tout rouge et les choses se remettent dans l’ordre, le programme du cours de français sera modifié. Parfois une sainte colère peut faire bouger les choses.

    Toutefois je réalise que mes connaissances en informatique sont un peu lacunaires et je décide de continuer sur ma lancée : je m’inscris à la formation FOREM de Charleroi en secrétariat-bureautique. Examen d’entrée assez costaud, heureusement mon orthographe est bonne et je réussis le test d’emblée. Neuf mois de formation pour être employée de secrétariat (j’ai déjà de l’expérience dans ce domaine). Informatique à gogo, élaboration d’un projet à distance avec des partenaires français (en employant les TIC, une indigestion de néerlandais, de français, de rédaction de courrier et toujours le stage dans une entreprise de Chimay (où je donne entière satisfaction).

    C’est gai les formations. On rencontre des gens qui sont tous dans le même bateau que vous, on s’épaule, on apprend des tas de choses nouvelles, on se lève tous les matins avec un objectif, on est motivé, regonflé à bloc : c’est sûr on va l’avoir ce job de rêve !

    Contrats à durée très déterminée

    Fini de rire, la formation est terminée. Je me remets à éplucher les annonces, à envoyer des CV tous azimuts, à téléphoner, à activer mes « réseaux de connaissances » comme on me l’a appris.

    La commune de Charleroi organise des mégas examens. Nous sommes trois mille six cents à passer ces examens le même jour. Je réussis les trois examens que je passe et j’ai le plaisir d’être versée dans une réserve de recrutement qui expire… en juin 2007. J’aurai de leurs nouvelles quelques jours avant de partir définitivement pour la France : comme les carabiniers d’Offenbach, toujours en retard !

    J’envoie des CV spontanés (comme on me l’a appris) et, miracle ! j’ai une réponse positive mais pas dans le secteur que je convoitais. Une association de la région me contacte pour donner des cours de français langue étrangère à des non-francophones (mon ancien job à Bruxelles) pendant deux mois et demi. Je suis heureuse de reprendre cette activité, je m’y sens à l’aise. Je prépare mes cours avec enthousiasme et sérieux. Mes élèves sont ravis de ce changement de professeur, ils ont l’impression d’apprendre mieux et plus vite. Je donne tellement satisfaction à ma directrice qu’elle fait mon éloge auprès d’autres responsables de centres. Le hic, c’est que je suis plus qualifiée que la personne que je remplace et cela crée des tensions et des jalousies féroces. La brave jeune femme que je remplace est nulle en orthographe, n’a jamais donné de cours de français, mais elle a été un peu pistonnée par le copain de sa mère qui est politicien. Après la fin du contrat, la responsable me propose de me payer (un peu) pour former une bénévole (une comptable retraitée) qui reprendrait mon boulot. Je refuse cette magouille. Je sais qu’il y a de l’argent dans cette association et qu’elle pourrait m’engager, mais c’est tellement plus simple de travailler avec des bénévoles qui n’y connaissent rien !

    Nous sommes en mai 2004, une autre ASBL de la région me propose de faire un remplacement pendant deux mois toujours comme formatrice en français langue étrangère et en même temps comme employée administrative. Ici l’ambiance est très bonne, je suis contente de ce petit job. Je travaille bien (je donne toujours satisfaction à mes employeurs), mais pas d’excès de zèle, les problèmes précédents m’ont refroidie.

    Puis pendant cinq mois, c’est le silence total. Pas de travail en vue. Quoique....

    Fin novembre 2004, ma cousine – qui habite la capitale – m’explique qu’elle vient de refuser un travail dans une ambassade. Elle propose donc que je postule pour cet emploi. C’est un travail à mi-temps, d’une durée de neuf mois comme employée administrative dans une Représentation Permanente ans le quartier européen à Bruxelles. Un simple rendez-vous, un entretien d’embauche tout à fait sympa et me voilà employée d’ambassade ! Je commence le lendemain, 1er décembre 2004. Cet employeur avait mis quelques mois auparavant une annonce pour engager une secrétaire, il avait reçu 500 réponses ! Ne sachant pas faire le tri dans cette montagne de CV, il décide donc de faire fonctionner le bouche-à-oreille dans le cercle très restreint de la Commission européenne. Et c’est ainsi que cet emploi à Bruxelles a été pris par une Chimacienne. Les responsables de l’ambassade n’ont tenu compte ni de mon âge ni de l’éloignement de mon domicile. Trois fois par semaine, je partais à Bruxelles. Lever 5 heures 45, départ 6 heures 30, arrivée en gare de Charleroi 7 heures 20, départ pour la capitale

    7 heures 30, arrivée 8 heures 30 et je passais la porte du bureau approximativement à 8 heures 45. Tout navetteur sait qu’il est tributaire des trains en retard ou supprimés. Le soir, retour en sens inverse, arrivée à Chimay à 20 heures, complètement exténuée. Heureusement, le mercredi je finissais plus tôt. Ce fut un job plaisant, dans un cadre luxueux, avec des collègues très agréables. Je ne regrette absolument pas cette aventure. Comme cet emploi était très bien rémunéré, il m’a permis de payer le mariage de notre fille, c’est toujours ça de pris ! J’ai encore la lettre de recommandation de Madame l’Ambassadrice, une femme charmante. Elle aussi était très contente de mes services. Malheureusement cette précieuse attestation n’a pas servi à grand-chose. Depuis lors, personne n’a eu besoin de mes compétences.

    Une offre d’emploi, 200 réponses

    Je découvre sur le site du FOREM une offre d’emploi extrêmement intéressante.

    Attention, hein ! ce n’est pas un CDI dans ma région, mais un emploi aidé et temporaire de trente-six mois à Charleroi.

    J’ai vraiment le profil souhaité pour ce poste : expérience dans le social dans un environnement multiculturel et également expérience dans l’administratif. J’écris donc, d’abord via Internet, puis confirmation par courrier postal, téléphone fréquent au responsable, tout ce qu’on m’a appris au FOREM.

    Quand je téléphone, la responsable n’est jamais accessible. Après de longs jours d’attente, j’ai enfin une réponse. Je suis convoquée pour un rendez-vous, nous sommes encore une poignée en lice, il y avait deuxcents réponses pour cette place ! Je suis heureuse et fière d’avoir décroché cet entretien. La responsable du recrutement m’explique que je dois avoir un document c200-3 délivré par l’ONEM et que je dois habiter une commune à discrimination positive (une commune où le taux de chômage est très, très élevé). Raté, j’ai bien droit à mon c200-3 mais je n’habite pas la bonne commune, le chômage est très élevé, mais pas très, très élevé…

    Merci aux décideurs politiques de nous avoir concocté des plans aussi foireux !

    99 %

    Si votre enfant avait 99 % à ses examens, vous trouveriez à juste titre le résultat fabuleux et vous auriez raison. Malheureusement dans la recherche d’emploi, ce n’est

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