Le jour où le mari de Magali quitte le domicile, celle-ci est loin de soupçonner le parcours du combattant qui l’attend. Mère de deux ados de 12 et 15 ans dont elle a la garde exclusive, elle entame, confiante, la recherche d’un nouveau logement en région parisienne suite à la vente de la maison familiale. Avec un peu plus de 2 500 euros de salaire mensuel, une pension alimentaire et des allocations familiales, elle ne doute pas une seule seconde de sa capacité à offrir à ses enfants des conditions de vie similaires à celles qu’ils connaissaient jusqu’alors. Au fur et à mesure de ses démarches, Magali déchante. Elle revoit ses ambitions à la baisse, passant d’une chambre chacun à la recherche d’un F3, puis d’un F2 suite aux incalculables refus essuyés. « Le problème est que vous entrez dans un monde où votre dossier seul », déplore Magali. La solution passe d’abord par une colocation avec sa cousine mais qui ne durera qu’un temps, la propriétaire décidant de récupérer son bien au bout d’un an. Magali se retrouve à nouveau confrontée à son statut de mère célibataire : son dossier est systématiquement rejeté par les algorithmes d’éligibilité déshumanisés des bailleurs et assureurs. Seule option pour elle et ses deux enfants : s’installer dans les 20 m d’un appart-hôtel pour lequel elle débourse 2 000 euros par mois.
13 familles, 4 murs et 1 toit
Feb 22, 2024
8 minutes
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