En famille, le premier policier de France sait baisser la garde et dégainer son plus beau sourire
Au bureau, il déploie la carte du Tendre pour Max-Émilien et Alec
Beauvau se transforme parfois en pouponnière. Pour son plus grand bonheur. Mais pour instruire ses deux garçons, il privilégie le territoire à la carte. « Mon Ena à moi, c’est Tourcoing », aime-t-il répéter. Toujours élu de sa ville nordiste, dont il a été maire, le ministre vient d’annoncer qu’il faudra à nouveau compter avec lui aux élections municipales de 2026. Désormais sans texte de loi majeur à défendre, Gérald Darmanin cultive son ancrage local, tout en s’autorisant de plus longs déplacements. Pour prendre un peu de hauteur. Et préparer la suite.
« Quand les enfants ne peuvent pas être protégés par leurs parents, c’est à la société, à l’État de le faire »
Interview Laurence Ferrari
Gérald Darmanin est à la croisée des chemins. Encore trop tôt pour se démarquer du président Macron, mais pas encore trop tard pour hisser le pavillon de sa propre écurie présidentielle. Il doit choisir le bon moment pour s’élancer, alors que ses concurrents, comme Édouard Philippe ou François Bayrou, ont déjà annoncé la couleur. Certes, il caresse l’idée d’un retour à la mairie de Tourcoing pour peaufiner sa stature d’élu local. Mais il doit aussi trouver l’idée-force de sa future campagne, comme le « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy en 2007, ou « la fracture sociale » de Jacques Chirac en 1995, tout en sachant pertinemment que le ministère de l’Intérieur est une lessiveuse où l’on a peu le temps de réfléchir. S’il se dit stoïque, – « ce qui doit arriver, doit arriver » –, il sait qu’il doit préserver son originalité dans ce monde politique monochrome où chacun sort du même moule et des mêmes grandes écoles. L’âge n’est pas un argument politique pour lui, « les Français ne confient pas les clés