INTERVIEW
Ce grand connaisseur de l’Afrique s’y est toujours engagé avec passion en tant que maire, sénateur, puis secrétaire d’État. Il y a aussi perdu un fils, Pierre-Emmanuel, lieutenant au 5e régiment d’hélicoptères de combat, tué dans le cadre de Barkhane en novembre 2019. C’est aussi en sa mémoire qu’il choisit de prendre la parole dans le JDD, à l’heure où la politique africaine de la France est fortement remise en question.
Les sénateurs accusent le président de la République d’avoir sacrifié l’influence de la France sur le continent après la fin de la Françafrique. Partagez-vous ce constat ?
Je connais bien ce sujet et il m’est cher ! Je vais régulièrement en Afrique, j’y entretiens de nombreuses relations avec des gouvernants, mais aussi avec les. Cela avait déclenché une polémique qui m’avait coûté mon poste. Je suis passé de la Coopération à la Défense. Nicolas Sarkozy m’avait alors confié une mission . J’ai compris très vite que les vestiges de la relation paternaliste de la France à l’égard de ses anciennes colonies étaient toujours fortement ressentis, notamment par la jeunesse africaine. Cette jeunesse aux immenses attentes est aujourd’hui désespérée. Si on ne comprend pas cela, il sera difficile d’avancer.