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Bribes démocratiques: Roman
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Livre électronique101 pages1 heure

Bribes démocratiques: Roman

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À propos de ce livre électronique

Un étudiant, qui a immigré du Bavard pour le Nerveux pour y poursuivre ses études, est soudainement arrêté pour des raisons politiques qui semblent le lier inéluctablement à l’un de ses amis, Gonga, devenu rebelle pour ses opinions contradictoires envers l’État du Nerveux.

BRIBES DÉMOCRATIQUES est un roman qui relève avec profondeur la question poignante de la démocratie en Afrique principalement dans Le Nerveux, un pays frontalier avec le Bavard.
Le narrateur, étudiant qui a immigré du Bavard pour le Nerveux pour y poursuivre ses études à l’Université de la Discipline, est arrêté pour des raisons politiques qui semblent le lier inéluctablement à l’un de ses amis du nom de Gonga, devenu rebelle pour ses opinions contradictoires envers l’État du Nerveux. Des agents sont à ses trousses jour et nuit, même son oncle qui l’héberge semble en faire partie pour des raisons qui lui sont propres. Il s’en suit alors des tumultes alléchants et déshumanisants, l’État utilisant tous les moyens pour retrouver les traces de Gonga pour résorber la rébellion.
Un accord de paix signé finalement entre les rebelles et le gouvernement ne vient pas à bout de la question car les acteurs extérieurs n’ont pas été satisfaits des avancés produites par les parties, malgré des élections libres et transparentes, une transition espérée et le ras-le-bol des populations. Ces populations pauvres, fatiguées des interminables mêmes situations qui les obligent à fuir, encore fuir et toujours fuir leur espace sociologique pour s’humilier sur les terres d’errance.
Une grève d’étudiants arrive à point nommé pour s’interposer entre les belligérants en chantant la paix et l’espoir, y arriveront-ils ? Toute la question reste posée quand on sait qu’en Afrique certaines armées n’ont pas hésité à tirer sur les peuples qui voulaient juste aimer leur pays.

Un roman profond qui présente avec justesse le ras-le-bol des populations pauvres, fatiguées des interminables mêmes situations qui les obligent à fuir. Une grève d’étudiants arrive à point nommé pour s’interposer entre les belligérants en chantant la paix et l’espoir, y arriveront-ils ?

EXTRAIT

À destination au stationnement Maouli, après avoir payé le car, j’ai voulu descendre, c’est alors que je me suis senti retenu. Je me suis retourné. Je vis un homme grand. Sa tête était couverte de turban blanc, son visage ne se voyait presque pas, et avec ses mains fortes, gantées en plus il me tenait la taille. J’ai voulu lui poser une question et juste à ce moment une voiturette est arrivée à toute vitesse. Elle s’arrêta à notre niveau. Subitement, tout devin noir et je me suis senti assit dans une voiture. L’on m’avait fermé les yeux et jeté dans la voiture, certainement pour que je ne reconnaisse point la route que nous empruntions. Je me suis mis à poser des questions auxquelles je n’ai reçu qu’une seule réponse : « calmez-vous tout se passera bien ».
Un temps passa. La voiturette s’arrêta. L’on me fit sortir et je marchais entre deux hommes – c’est sûr car une main me tenait de chaque côté – qui me tiraient par moment. Cela a pris une trentaine de minutes de marche en fin de train, puisque j’étais traîné comme un vulgaire machin. Un machin sans volonté de mobilité. Au gré des autres je glissais simplement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1978 à Garoua au Cameroun, Doune Barbo est Ingénieur de conception en sciences sociales pour le développement en poste au ministère de la Santé publique du Cameroun, depuis 2007. Il écrit des romans, des recueils de poèmes et des ouvrages de recherches dans le domaine de l’ingénierie du social avec une incidence sur le développement des populations. À son actif, on compte deux romans, deux recueils de poèmes et un livre documentaire classé sociologie et sciences administratives.
LangueFrançais
Date de sortie12 avr. 2019
ISBN9782378779412
Bribes démocratiques: Roman

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    Aperçu du livre

    Bribes démocratiques - Doune Barbo

    Avant-Propos

    Bribes démocratiques est une aventure sur le ou les procédures de viabilisation des politiques en Afrique au plus haut niveau. La démocratisation enclenchée par le discours de François Mitterrand à la Baule semble ne pas avoir raison des modèles de pouvoirs ou des mécanismes de gestion du pouvoir.

    Voici plus de 50 ans que la plupart des pays africains sont indépendants mais l’État de droit, les libertés citoyennes… ne semblent pas être les choses les plus partagées. Il est vrai qu’il existe çà et là quelques nuances, mais dans l’ensemble les comportements démonstratifs des dictatures ou d’un certain totalitarisme pullulent, il y a qu’à voir ce qui se passe autour des élections dans ces pays.

    Dans un autre sens, il semble plausible de croire que la démocratie octroyée ou programmée pour l’Afrique est entrée en contradiction avec les mœurs profondes des Africains et que finalement ce qui est observé n’est ni plus ni moins une forme de résilience.

    Loin d’être une critique acerbe, l’auteur questionne par cette fiction littéraire chaque Africain dans son appartenance citoyenne à pouvoir se saisir de la démocratie pour construire un véritable Etat qui échappe à tous types de manipulations (intérieures et/ou extérieures).

    Démocratie, démocrature ou foisonnement démocraturique comme aime à le dire le Professeur Claude ABBɹ, ce qui est sûr, il y a quelque chose qui fait que toutes préoccupations y relatives soit légitime aux sens que les opinions se mêlent et s’entremêlent alors qu’il est constatable la différence qui existe entre une démocratie et une dictature ou les faux-fuyants de démocratie.

    Voici un roman qui loin de faire l’unanimité converge les consciences vers la nécessité de démocratiser en intégrant toutes les forces vives ou non, les parties prenantes ou non dans le jeu de pouvoir en relevant le questionnement sur les africanités démocratisantes ou démocratisées. Il faut trouver l’équilibre pour y voir quelque chose.

    Chapitre I

    Étant rentré d’une journée de dur labeur, fatigué, j’ai dormi trop longtemps et j’ai fait ce rêve.

    « Arrivé au stationnement Premier après la traversée du pont frontière entre le Bavard et le Nerveux, à la vue des cars dont les carrosseries étaient millénaires, hideuses et même lépreuses ; je me suis exclamé ! Sommes-nous dans un pays ! Comment peut-on entrer dans un cercueil vivant ? À moins d’être un vampire !

    J’ai parlé avec toute liberté sans me soucier de quoi que ce soit. Mais si j’avais su, je n’aurais rien dit. Je suis entré dans un car et comme tout étudiant, j’étais animé d’esprit critique. J’ai continué à mépriser l’état du véhicule qui déjà me donnait raison. La poussière y pénétrait sans difficulté et la fumée du moteur comme si le tuyau d’échappement ne suffisait pas n’a trouvé autre lieu que de se concentrer dans le car. L’on s’étouffait ! L’on s’étouffait tout au long du chemin. J’avais voulu en moi-même descendre mais cela n’était plus possible. Ces cars étaient le seul moyen qui existait dans cette partie du pays. L’on s’étouffait alors.

    À destination au stationnement Maouli, après avoir payé le car, j’ai voulu descendre, c’est alors que je me suis senti retenu. Je me suis retourné. Je vis un homme grand. Sa tête était couverte de turban blanc, son visage ne se voyait presque pas, et avec ses mains fortes, gantées en plus il me tenait la taille. J’ai voulu lui poser une question et juste à ce moment une voiturette est arrivée à toute vitesse. Elle s’arrêta à notre niveau. Subitement, tout devin noir et je me suis senti assit dans une voiture. L’on m’avait fermé les yeux et jeté dans la voiture, certainement pour que je ne reconnaisse point la route que nous empruntions. Je me suis mis à poser des questions auxquelles je n’ai reçu qu’une seule réponse : « calmez-vous tout se passera bien ».

    Un temps passa. La voiturette s’arrêta. L’on me fit sortir et je marchais entre deux hommes – c’est sûr car une main me tenait de chaque côté – qui me tiraient par moment. Cela a pris une trentaine de minutes de marche en fin de train, puisque j’étais traîné comme un vulgaire machin. Un machin sans volonté de mobilité. Au gré des autres je glissais simplement.

    J’entendis s’ouvrir une porte et j’en déduisis que j’entrais dans une maison. L’on m’appuya sur une chaise. Je me suis assis et l’on me libéra les yeux du noir. Mes yeux étaient d’abord paralysés par la vive luminosité conditionnée par une lampe à incandescence placée juste au-dessus de ma tête. Devant moi était assis un homme. Il avait dans sa bouche un cigare dont la fumée mystifiait la salle, dans sa main droite une canne qui se confondrait à celle d’un commandeur. Les autres, tous armés de revolvers qu’ils ne cachaient pas ou plutôt qu’ils ne cachaient plus. Ils avaient l’allure de bourreaux. Ces hommes ainsi que celui à la canne étaient habillés de vestes noires. Mon cœur se mit à battre si fort que je faillis m’évanouir. Je pensais à la mort, à ma mort !

    L’homme leva sa canne et deux hommes me firent lever. Il baissa sa canne après m’avoir bien regardé – je dirais même examiné – et l’on me fit rasseoir. Comme pour combattre ma peur, je dis :

    Je fus interrompu par de violents coups à ma nuque lorsque j’ai voulu encore riposter, car pour moi, je pensais que pour avoir quelqu’un, il faut jouer à son propre jeu. Ainsi je ne poserais plus de questions. Je n’ai plus de droit, je n’ai que de devoirs. On me fera faire. On me fera dire et me fera croire ce que je ne connais pas. Que de devoirs pour m’absenter de moi-même et à moi-même, pour les autres qui me commandent de faire ce qu’ils veulent. Une abstraction de la volonté par la force coercitive.

    Je suis resté silencieux cherchent dans ma tête ce que j’ai pu dire au stationnement Premier. Comme je tardais, l’un des hommes s’approcha de moi et dit à mon oreille gauche avec ingratitude, pour me souffler cette phrase « sommes-nous dans un pays ça ! »

    Il leva une fois sa canne. L’on me frappa encore et j’avoue que si je n’avais pas crié au premier coup celui-ci m’amena au seuil des larmes. Les larmes s’égouttaient d’ailleurs le long de mon visage. Elles serpentaient sur la tristesse de la douleur qui m’accable depuis que je suis ici avec ces hommes impersonnels.

    Ce sont des agents secrets. La carte de l’un des gardes était tombée juste devant moi. Il était écrit dessus SSN (Service Secret du Nerveux). Pendant tout le temps passé dans la salle, j’avais oublié mon sac de voyage. J’étais occupé à répondre aux questions tourbillonnantes et flagellantes qui me bouffaient l’esprit et la parole. Des questions, encore et encore au point de vouloir finalement tout accepter par le poids du traumatisme, du choc et de l’humiliation. Des questions comme pour dire que personne ne croit ce que je dis, pour me croire il me faudrait dire ce qu’on voulait entendre de moi. Des questions pesantes et soupçonneuses qui faisaient de moi un coupable à tout prix.

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