« Notre époque est celle de la condamnation »
Tout a étonné. La salle hétéroclite venue l’écouter (Bernard Cazeneuve, Brigitte Macron, François Fillon), la teneur provocatrice d’un dis - cours politique, l’éloge sensible de Max Gallo. D’un exercice convenu et ennuyeux, le discours de réception à l’Académie française, l’auteur de L’Or du temps (Gallimard, 2020) a réussi à faire un moment fort : la littérature, la politique et l’enfance.
À qui avez-vous pensé avant votre discours ?
J’ai bien sûr pensé à mon père, qui était mort l’année précédente. Il était attaché aux grandeurs d’établissement, président de l’Académie de médecine et, en même temps, exclusivement soucieux des personnes et non des positions sociales ou des grands principes. Il était aussi un catholique, fidèle malgré tout à son Église, qui avait soutenu la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse et s’était opposé à l’encyclique Humanae vitae. Je lui dois peut-être une certaine manière d’être à la fois dedans et dehors. J’ai pensé à lui en me levant à l’Académie, dans mon beau costume, car j’ai eu le sentiment d’y être et de ne pas y être. J’ai aussi songé à mon professeur de français en première, Camille Bergeaud, un normalien, fils d’une famille de paysans du Centre, à qui je dois l’amour de la littérature.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits