Avant votre infiltration, Nora Bussigny, vous aviez des a priori sur les mouvements intersectionnels. Vous pensiez être armée intellectuellement, mais vous vous êtes totalement remise en question. Ruben Rabinovitch, vous parlez d’un phénomène léger de dépersonnalisation. De quoi s’agit-il ? Est-ce propre à l’infiltration journalistique ou cela fait-il partie du procédé des mouvements wokes ?
Nora Bussigny : La dépersonnalisation, c’est le propre de l’immersion. Je me suis mise en condition totale. Je faisais comme ces personnes : j’écoutais des tonnes de podcasts, « Les couilles sur la table ; je lisais des slides Instagram, celles de ; des bouquins sur le sujet…et Quand on s’abreuve de ce type de littérature, on finit nécessairement par intégrer certains de leurs raisonnements.