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Choisir d'être libre ou être libre de choisir ?: Essai philosophique
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Choisir d'être libre ou être libre de choisir ?: Essai philosophique
Livre électronique176 pages2 heures

Choisir d'être libre ou être libre de choisir ?: Essai philosophique

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À propos de ce livre électronique

Plusieurs spécialistes de l'éthique se sont rassemblés pour éclaircir les motivations qui orientent nos choix de vie.

Quelle est la portée véritable de nos choix ?
Pouvons-nous choisir d’être heureux ou n’avons-nous pas d’autre solution que de subir les contraintes et les agressions du monde extérieur ou encore le poids de notre passé ?
Sommes-nous esclaves d’émotions qui perturbent notre vie et engendrent des comportements quasi automatiques, que nous aimerions pourtant éviter ? Ou bien pouvons-nous – avec conscience – choisir des réactions qui nous permettent de développer une plus grande liberté intérieure ?
Et comment définir celle-ci ?
S’agit-il de devenir le maître ultime de sa vie, en parvenant à en déterminer chaque détail ? Ou plutôt de développer une attitude d’accueil de ce qui est, en cessant de le comparer à ce qui devrait être ? Mais alors, sans pour autant se résigner ni s’empêcher de vouloir un monde meilleur, comment mettre en œuvre cette phrase de Gandhi : « Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde » ?
Un travail d’intériorité et de réflexivité est central pour toute démarché éthique, dans laquelle les choix à faire et les décisions à prendre mettent en jeu la conscience de nos responsabilités envers autrui. Il nous permet également d’ouvrir un espace spirituel, de poursuivre une quête… tissant ainsi des liens entre l’horizontalité et la verticalité.

Pour aborder ces questions et réflexions, ce livre réunit l’ensemble des contributions de tous les orateurs du 7e Printemps de l’éthique.

Un ouvrage de référence pour identifier notre potentiel à prendre des décisions et son influence sur notre développement personnel.

EXTRAIT 

Ne dirait-on pas notre vie ?

Un trajet sinueux, des allers et des retours, des lieux de passage, des impasses, des histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres, le sentiment d’être perdu, de ne plus savoir s’en sortir… mais aussi celui de se retrouver, de sentir le chemin sous nos pas, de poursuivre la quête…
Le labyrinthe raconte-t-il l’histoire de notre liberté ? Celle de notre recherche intérieure ?
Si nous en croyons l’Histoire, si nous essayons de deviner le sens des histoires qui ont résisté au temps et sont parvenues jusqu’à nous, nous découvrons que, parfois, le labyrinthe est à traverser à la manière d’une épreuve. À d’autres moments, il s’agit d’en atteindre le centre. Et si un monstre y est caché, il ne suffit pas toujours de l’apprivoiser ou de le vaincre : encore faut-il sortir du labyrinthe en entamant un véritable chemin de transformation.
LangueFrançais
ÉditeurWeyrich
Date de sortie9 déc. 2014
ISBN9782874892462
Choisir d'être libre ou être libre de choisir ?: Essai philosophique

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    Aperçu du livre

    Choisir d'être libre ou être libre de choisir ? - Collectif

    Marc Fourny et Cécile Bolly


    Le labyrinthe : lieu pour se perdre ou pour se trouver ?

    Licencié en mathématique, Marc Fourny est devenu directeur-président de la Haute École Robert Schuman après en avoir été, pendant six ans, directeur des catégories économique et paramédicale.

    Cécile Bolly est médecin et enseignante (HERS et UCL). Elle anime de nombreuses formations en éthique et est auteur ou coauteur de différents livres à ce sujet.

    Ne dirait-on pas notre vie ?

    Un trajet sinueux, des allers et des retours, des lieux de passage, des impasses, des histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres, le sentiment d’être perdu, de ne plus savoir s’en sortir… mais aussi celui de se retrouver, de sentir le chemin sous nos pas, de poursuivre la quête…

    Le labyrinthe raconte-t-il l’histoire de notre liberté ? Celle de notre recherche intérieure ?

    Si nous en croyons l’Histoire, si nous essayons de deviner le sens des histoires qui ont résisté au temps et sont parvenues jusqu’à nous, nous découvrons que, parfois, le labyrinthe est à traverser à la manière d’une épreuve. À d’autres moments, il s’agit d’en atteindre le centre. Et si un monstre y est caché, il ne suffit pas toujours de l’apprivoiser ou de le vaincre : encore faut-il sortir du labyrinthe en entamant un véritable chemin de transformation.

    Si, à travers ses bifurcations et ses impasses, il dit la difficulté de choisir, la diversité des portes d’entrée et de sortie, il invite chacun à vivre consciemment la quête qui est la sienne. À donner un sens à sa traversée, pour qu’elle soit précisément créatrice de liberté.

    L’histoire du labyrinthe

    Un labyrinthe peut être défini comme un chemin complexe, limité par des parois, comportant une entrée au moins, ainsi qu’un passage vers une sortie ou vers un centre (Santarcangeli, 1974 ; Attali, 1996).

    Ces mêmes auteurs donnent d’autres précisions sur les labyrinthes qui ont jalonné le temps :

    - Quand le tracé d’un labyrinthe ne contient pas d’impasses, qu’il n’y a pas moyen de s’y perdre, on dit qu’il est unicursal. Au contraire, s’il contient des boucles et des impasses, il devient complexe, multicursal.

    - Si certains labyrinthes sont faciles à explorer, d’autres sont dits inextricables, tant il existe des bifurcations et des culs-de-sac qui empêchent d’en sortir. Quand il est impossible d’en trouver le centre, on dit qu’ils sont impénétrables.

    - Un labyrinthe ne contient qu’un seul chemin, qui mène soit à une sortie, soit à son centre, tandis qu’un dédale comporte plusieurs chemins qui aboutissent au même but ; certains des chemins sont plus courts que les autres.

    - Un labyrinthe est toujours inscrit à l’intérieur d’un cadre, d’une frontière ; le plus souvent, il s’agit d’un cercle ou d’un carré.

    - Différentes étymologies sont évoquées : le mot grec laburinthos pourrait renvoyer à la racine indo-européenne or ou our, qui signifie grand : lab-our-inthos évoquerait une structure de grosses pierres, une caverne ; le même mot grec pourrait au contraire renvoyer à labrys, qui signifie la double hache : il s’agit, comme nous le verrons plus loin, d’une hache qui a deux tranchants, rappelant les ailes d’un oiseau.

    - Au moment d’entrer dans un labyrinthe, on ne sait pas se représenter sa complexité, on ne la voit pas. Même si on peut l’imaginer, elle doit avant tout être éprouvée. Un labyrinthe n’est pas fait pour être regardé, mais pour être traversé.

    Loin d’être une invention humaine, le labyrinthe est partout dans la nature. On l’y trouve d’abord dans la spirale des coquillages, dans les méandres des fleuves, dans les enchevêtrements de galeries souterraines et de grottes. On le découvre même à l’intérieur du corps humain non seulement dans notre oreille interne, mais également dans les anses de notre intestin ou encore dans les circonvolutions de notre cerveau.

    Ce sont tout d’abord ces labyrinthes présents dans la nature que les hommes ont imités, en les dessinant sur les parois des cavernes, sur le sol ou même sur des figurines servant à différents rituels (Attali, 1996). Quelle que soit la distance qui sépare les représentations du labyrinthe dans le temps et dans l’espace, les dessins ou les gravures ont bien des points communs. Tandis que les aborigènes d’Australie gravent des labyrinthes sur les pierres du désert, en Scandinavie, des hommes organisent des cercles de galets au bord de la mer. Pendant qu’en Amérique du Nord, les Indiens Hopis représentent les circonvolutions d’un immense serpent protecteur de leur tribu, en Asie, les Tibétains dessinent des mandalas. Les cercles, les carrés, les chemins et les impasses qui les constituent aident à se concentrer, à rassembler ses énergies, à progresser de l’extérieur vers l’intérieur de soi.

    Les premiers labyrinthes construits par les mains de l’homme l’ont sans doute été en Égypte, dans le but de protéger le tombeau des rois, d’en interdire l’accès à ceux qui n’en connaissaient pas le plan. Celui dont parle Hérodote était fait de douze grandes cours couvertes, ainsi que de deux étages comprenant chacun 1500 salles, dont les murs étaient ornés de figures sculptées. Ce labyrinthe était entouré d’une muraille et protégeait les tombes de douze princes ainsi que celles de nombreux crocodiles sacrés du Nil. Aujourd’hui disparu, ce monument était considéré par les Grecs comme une des sept merveilles du monde.

    Dans notre civilisation européenne, c’est le labyrinthe crétois qui est le plus connu. Il est parvenu jusqu’à nous grâce au mythe de Thésée, vainqueur du Minotaure. Il est difficile d’en donner un récit exact, parce que la mythologie de Thésée s’est construite sur plus d’un millénaire (Bonnard, 2012), parce qu’on en trouve plusieurs versions, dont certaines correspondent à l’évolution d’un mythe sans doute beaucoup plus ancien (Attali, 1996 ; Béresniak D. 1996). Mais il est également impossible de parler du labyrinthe sans raconter cette légende fondatrice. Elle nous emmène dans un temps et un espace inaccessibles, où tout ne peut pas se démontrer en termes de vrai ou faux, où la vérité ne peut pas être atteinte au terme d’une argumentation rigoureuse (Brisson, 2012). C’est peut-être en cela qu’elle nous fascine.

    Il y a très longtemps, dans un pays très loin d’ici…

    En ce temps-là, Poséidon, dieu de la mer et frère de Zeus, demandait chaque année à Minos, roi de Crête, le sacrifice d’un taureau.

    Un jour, Minos ne trouve plus de taureau suffisamment beau pour l’offrir au dieu. Il demande alors à Poséidon de fournir lui-même la bête à sacrifier. Mais quand l’animal sort des flots, il est tellement beau que Minos n’a pas le cœur de le tuer et il décide donc de le laisser en vie.

    Estimant que c’est un manque de reconnaissance à son égard, un manque de gratitude, Poséidon se met très fort en colère et décide de se venger. Minos a trompé Poséidon en ne lui sacrifiant pas un taureau : il sera donc trompé par le taureau. Aussitôt dit, aussitôt fait : Poséidon s’incarne dans le taureau magnifique et il jette un sort à Pasiphaé, l’épouse de Minos, pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Ne sachant vers qui se tourner pour être aidée, Pasiphaé pense à Dédale. Ce grand architecte et inventeur rusé vient d’être banni d’Athènes après avoir commis un crime (celui de son élève le plus brillant). Son excommunication l’a emmené en Crête, où il s’est mis au service du roi Minos. Sensible à la demande de Pasiphaé, Dédale invente une vache artificielle, de cuir et de bois, dans laquelle Pasiphaé peut se glisser, pour ensuite s’accoupler avec Poséidon transformé en taureau. De leur union naît le Minotaure, chimère à corps d’homme et tête de taureau.

    Quand Minos l’apprend, il entre dans une grande rage, mais il décide de ne punir ni Dédale ni son épouse. Peut-être a-t-il peur d’éviter le scandale ? Peut-être se souvient-il que c’est pas sa lâcheté que toute cette affaire a commencé ? Pour éviter tout danger et enfermer le monstre, il demande à Dédale de construire un labyrinthe monumental, sur le modèle du roi égyptien évoqué ci-dessus.

    On dit qu’un malheur n’arrive jamais seul et cette fois, Minos est frappé par un autre drame : la perte d’un de ses fils, tué à Athènes lors d’un combat avec un taureau.

    Le torchon brûle entre Minos, roi de Crête et Égée, roi d’Athènes. À titre de vengeance, Minos exige qu’Égée lui fournisse tous les neuf ans sept jeunes gens et sept jeunes filles, afin de les enfermer dans le labyrinthe, pour qu’ils y meurent à leur tour de façon atroce, dévorés par un autre taureau, le Minotaure.

    Lors de la troisième expédition, Thésée, le fils le plus courageux du roi d’Athènes (et dont on sait qu’il est aussi fort qu’Hercule), demande à faire partie du voyage pour tenter de tuer le monstre qui vit au cœur du labyrinthe. En réalité, Thésée est sans doute plutôt le fils du dieu Poséidon, mais ni lui ni son père adoptif ne le savent. Au moment qui nous occupe ici, Thésée promet à son père que, s’il parvient à tuer le monstre, il hissera au retour une voile blanche au mât de son bateau.

    Dès son arrivée en Crête, Thésée est mis à l’épreuve. Il doit prouver son origine divine en plongeant au fond de la mer, pour en ramener un anneau que le roi Minos y a lancé. C’est cet exploit qui lui vaut l’amour d’Ariane, une des filles du roi Minos et de la reine Pasiphaé. Très vite, les deux jeunes gens sont amoureux l’un de l’autre. Voulant sauver son amant d’une mort certaine, Ariane demande de l’aide à… Dédale, tandis que Thésée promet à la jeune femme dont il s’est épris, qu’après avoir vaincu le monstre, il l’emmènera avec lui et l’épousera. Dédale (qui n’hésite pas à trahir une nouvelle fois le roi Minos) donne les plans du labyrinthe à Ariane et lui suggère une ruse de son invention : accrocher un fil à la porte d’entrée du labyrinthe, le dérouler progressivement jusqu’au centre, puis, quand le monstre sera vaincu, rembobiner le fil pour retrouver la porte de sortie.

    Après avoir réalisé cet exploit, pour échapper à la colère de Minos, Thésée se sauve au milieu de la nuit, en voulant emmener avec lui la jeune Ariane. La déesse Athena parvient à le convaincre de partir seul, tandis que seule la déesse Aphrodite parvient à consoler la pauvre Ariane. Celle-ci apprend qu’elle deviendra l’épouse du dieu Dyonisos et reçoit une couronne d’or, qui sera plus tard transformée en constellation : la couronne boréale.

    Thésée, quant à lui, rentre à Athènes le cœur gros, ne pouvant rejoindre sa patrie avec celle qu’il voulait épouser. Dans sa tristesse, il en oublie la promesse faite à son père. Quand, à l’horizon, Égée voit revenir le bateau sans voile blanche, il imagine que son fils a été tué par le monstre et, désespéré, se jette dans la mer qu’on appelle depuis lors la mer Égée.

    Pendant ce temps-là, en Crête, fou de colère, Minos veut se venger. Il est certain que c’est Dédale qui l’a une nouvelle fois trahi et il décide de l’enfermer dans le labyrinthe avec son fils Icare. Il se jure

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