Le contrevent l'emportera, tout disparaîtra
Comme l’animal qu’il a pisté à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Alain Damasio avance à pas de loup. En meute (avec le collectif Zanzibar, le Comité invisible ou le studio d’art sonore Tarabuste) ou en solitaire (pour des séances d’écriture intensives en Corse ou à Porquerolles), il confectionne, depuis vingt ans, des petites bombes littéraires qui explosent plus ou moins tardivement à chacune de leur parution. En seulement trois romans et, entre-temps, l’écriture de nouvelles, de scénarios de BD, des colloques sur le travail ou le transhumanisme, des créations musicales ou de jeux vidéo, ce chantre de la SF a su imposer son style unique, mettant en scène de manière magistrale spéculations intellectuelles et concepts philosophiques, sous l’égide de Deleuze, Foucault ou Sloterdijk.
Depuis quelque temps déjà, repoussant sans cesse l’annonce de la: un futur toujours plus proche, une société toujours plus surveillée, des personnages liés par une quête commune et des êtres, les furtifs, se cachant dans les angles morts de la vision humaine et échappant à tout contrôle. Son premier roman, était passé quasi inaperçu, le second avait bénéficié d’un incroyable bouche-à-oreille, s’écoulant à plus de 250 000 exemplaires. Quant aux il se hisse dès sa sortie parmi les meilleures ventes, tout genre confondu. À croire que Damasio aurait calculé son coup ou, comme il en est persuadé, que la science-fiction connaîtrait bel et bien son âge d’or: explique-t-il.
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