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Rwanda 1994 - Dieu est bon: Un roman intense sur le génocide rwandais
Rwanda 1994 - Dieu est bon: Un roman intense sur le génocide rwandais
Rwanda 1994 - Dieu est bon: Un roman intense sur le génocide rwandais
Livre électronique58 pages51 minutes

Rwanda 1994 - Dieu est bon: Un roman intense sur le génocide rwandais

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À propos de ce livre électronique

Alors que tout espoir semble perdu, le jeune Rwandais Dieudonné lutte encore pour sa survie...

La lune jette un voile sur le drame qui s'est abattu sur le pays. Elle s'applique à étendre son linceul blafard, partout où la folie des hommes a sévi. Le défi est immense, mais sa patience à elle est sans bornes.

Prostré dans cette fosse commune, le jeune garçon attend. Il perçoit le bourdonnement de dizaines de mouches qui s'affairent au-dessus de lui. Depuis son réveil, un relent putride a envahi le trou. Il ne fait qu'amplifier. Dieudonné reconnaît l'odeur des charniers qu'il a croisés maintes fois lors de sa fuite avec les siens. Il ferme les yeux, il se pince le nez et respire par sa bouche asséchée. Lorsqu'il rouvre les yeux, c'est pour constater que sa seconde journée dans sa prison va prendre fin.

Un roman poignant sur les exactions perpétrées au Rwanda

À PROPOS DE L'AUTEUR

Kiné-ostéopathe installé dans la vallée de l’Ourthe, Jean-Marie Adam est l’auteur, avec le Padre Quertemont, de Adoption, une famille dans la tourmente , dans lequel il révèle sa passion pour l’Afrique où il passe ses vacances pour venir en aide aux plus démunis. L’auteur compte aujourd'hui plusieurs romans à son actif, dont Coulent la rivière et les jours heureux .

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- "Voilà une terrible histoire, à la fois horrible et magnifique, qui se lit d’une traite." - Joseph Bodson, AREAW
EXTRAIT
– Mama Milimo, raconte-moi l’histoire de la poule et de ses trois poussins .Dieudonné se souvient et sourit. Sa grand-mère l’asseyait sur ses genoux :– Tu n’en préfères pas une autre ?– Non, grand-mère, c’est celle-là que je veux.L’enfant prenait place, blotti contre la vieille Milimo :– C’était au temps où les serpents étaient légion dans tous les villages. J’étais jeune alors, je me souviens que, presque tous les jours, on entendait dire qu’un enfant, un papa ou une maman avait été mordus et étaient morts dans de grandes souffrances. Il en existe encore aujourd’hui, mais beaucoup moins heureusement. Conscientes du danger, les mamans mettaient en garde leurs petits.À cet instant de l’histoire, Dieudonné intervenait toujours :– Ils étaient comment, les serpents ?– Il en existait de plusieurs sortes, mais ceux qu’on craignait le plus, étaient de couleur verte, comme les bananiers. De taille moyenne, ils s’introduisaient dans les poulaillers pour gober les oeufs et les poussins. Ils les avalaient tout ronds et s’endormaient en les digérant. Parfois même, ils entraient dans les maisons et semaient la désolation. Nous vivions la plupart du temps avec mes petites soeurs et mes petits frères dans la cour devant la maison de nos parents. Ils possédaient un coq et quatre poules. Nous mangions les oeufs et, parfois, aux grandes occasions, maman sacrifiait une poule, ou le coq. C’était la fête alors. On rognait les os, on les cassait avec nos dents pour en sucer la moelle.
LangueFrançais
ÉditeurMemory
Date de sortie4 mars 2015
ISBN9782874132452
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    Aperçu du livre

    Rwanda 1994 - Dieu est bon - Jean-Marie Adam

    – Mama Milimo, raconte-moi l’histoire de la poule et de ses trois poussins.

    Dieudonné se souvient et sourit. Sa grand-mère l’asseyait sur ses genoux :

    – Tu n’en préfères pas une autre ?

    – Non, grand-mère, c’est celle-là que je veux.

    L’enfant prenait place, blotti contre la vieille Milimo :

    – C’était au temps où les serpents étaient légion dans tous les villages. J’étais jeune alors, je me souviens que, presque tous les jours, on entendait dire qu’un enfant, un papa ou une maman avait été mordus et étaient morts dans de grandes souffrances. Il en existe encore aujourd’hui, mais beaucoup moins heureusement. Conscientes du danger, les mamans mettaient en garde leurs petits.

    À cet instant de l’histoire, Dieudonné intervenait toujours :

    – Ils étaient comment, les serpents ?

    – Il en existait de plusieurs sortes, mais ceux qu’on craignait le plus, étaient de couleur verte, comme les bananiers. De taille moyenne, ils s’introduisaient dans les poulaillers pour gober les œufs et les poussins. Ils les avalaient tout ronds et s’endormaient en les digérant. Parfois même, ils entraient dans les maisons et semaient la désolation. Nous vivions la plupart du temps avec mes petites sœurs et mes petits frères dans la cour devant la maison de nos parents. Ils possédaient un coq et quatre poules. Nous mangions les œufs et, parfois, aux grandes occasions, maman sacrifiait une poule, ou le coq. C’était la fête alors. On rognait les os, on les cassait avec nos dents pour en sucer la moelle.

    Seule, la Rosette, la plus vieille de leurs poules, échappait au sacrifice. C’est qu’il s’agissait d’une poule hors du commun. Elle n’avait pas son pareil pour couver ses œufs bien à l’abri des nombreux dangers qui les guettaient. Mais en plus, dès leur éclosion, elle s’avérait être une mère courageuse et intelligente. Elle ne reculait devant rien. On l’avait vue mettre en fuite à elle seule cinq corbeaux qui harcelaient sa progéniture. Tout le monde lui vouait un profond respect, mais l’âge venant, elle finit par perdre de sa vigueur. Cette saison-là, elle mit seulement au monde trois poussins, trois garçons. Deux tout noirs et le dernier, le plus turbulent, le corps noir et la tête rousse. Une voix intérieure lui souffla qu’il s’agissait de ses derniers enfants. Il en va ainsi partout dans le monde. C’est la nature qui veut cela. Tout a une fin. Raison de plus se dit la Rosette pour réussir leur éducation. Au moins un parmi ces trois-ci sera appelé à me succéder. Le pays comporte tant de dangers !

    Sans perdre de temps, elle se mit à éduquer ses trois enfants, à les former. Elle leur apprit comment rouler le coq qui réservait les graines pour les autres poules, ses favorites. Elle leur enseigna l’art de se cacher, de rester sans bouger lorsque le serpent les guettait : « Il ne vous frappera que si vous remuez, surtout pas un geste, attendez qu’il passe son chemin ». Elle organisa des exercices où ils devaient faire le mort afin de dérouter l’ennemi.

    Ce qui devait arriver survint plus tôt que prévu. Maman Rosette s’endormit définitivement pendant son sommeil. Les trois poussins se retrouvaient orphelins trop tôt. Les deux petits tout noirs se mirent à piailler. Ils couraient en tous sens en pleurant : « Maman, maman réveille-toi, ne nous laisse pas seuls au monde ». Le turbulent, qui était aussi le plus intelligent, tenta de les calmer : « Maman est morte, montrons-nous à la hauteur de sa réputation ». Mais ses deux frères continuèrent de plus belle. Trois corbeaux, attirés par ce vacarme, vinrent se poser sur le manguier :

    – L’occasion est trop belle, dit le plus vieux. Trois beaux poussins pour nourrir nos jeunes, et leur mère qui n’est pas là ! On fonce !

    Une course frénétique s’engagea dans la petite cour devant la maison.

    – Sauvons-nous crièrent les deux poussins noirs.

    – Pensons à ce que notre mère nous a appris, leur lança leur frère.

    Le combat inégal fut épique, les coups de bec et les coups de griffes des corbeaux volèrent en tous sens. Le poussin noir avec la tête rousse s’affala sur le sol et feignit d’être mort tandis que ses frères achevèrent dans leur fuite de se faire déchiqueter.

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