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Dans l'ombre de ma soeur: Un roman pour adolescents
Dans l'ombre de ma soeur: Un roman pour adolescents
Dans l'ombre de ma soeur: Un roman pour adolescents
Livre électronique75 pages1 heure

Dans l'ombre de ma soeur: Un roman pour adolescents

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À propos de ce livre électronique

Une quête identitaire se joue pour deux sœurs qui s’aiment mais ne se comprennent plus

Sirine, treize ans ; Lina, quinze ans : deux sœurs dans une famille franco-tunisienne. Lina fait tout pour s’intégrer, aux prix de fréquentations parfois douteuses. Sirine, qui adore sa sœur, se sent rejetée. Elle se réfugie dans ses racines musulmanes, à la recherche de l’équilibre et de la sérénité qu’elle ne retrouve plus au sein de sa famille. Les deux adolescentes s’éloignent et ne se comprennent plus.

Un récit bouleversant sur les relations entre sœurs et entre parents et adolescents. Une histoire actuelle sur la difficulté de grandir et de trouver sa place dans sa famille et la société. Une leçon de tolérance donnée par les deux héroïnes de ce livre, différentes et pareilles à la fois. Le premier roman de Blandine Gérard ne nous laissera pas indifférents et chacun pourra se reconnaître dans les différents acteurs de ce livre.

Un roman qui porte un joli message de tolérance

EXTRAIT

Lina descend les escaliers et trouve sa mère au téléphone. La table est déjà débarrassée.
 — Si tu veux, on se voit le soir, mais là, franchement, il fait trop chaud… D’accord… Hé ben, viens avec tes enfants, on sera entre nous ! Hakim, il mange et il sort, tu connais la maison… [rires] 
Les larmes montent aux yeux de Lina, il n’y a vraiment pas de quoi rire. Elle remonte directement dans sa chambre. La conversation continue, puis s’achève. 
— Tu voulais quelque chose, chérie ? 
Lina étouffe ses larmes dans l’oreiller, elle voudrait hurler mais on l’entendrait. Elle rassemble ses esprits et ravale ses sanglots le temps d’une bribe de phrase. 
— C’est bon, maman. 
— Marion vient ce soir avec Nassim et son bébé. 
— OK. 
— Elle va à la rivière ; tu veux y aller ? 
— Non. Elle limite ses mots pour que sa mère ne voie pas qu’elle pleure.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Née en 1982 à Givors, Blandine Gérard a suivi des études d’éducatrice spécialisée à Tournai. Son travail dans les foyers et les classes d’accueil pour nouveaux migrants la sensibilise aux problèmes rencontrés par les adolescents. Aujourd’hui, elle travaille auprès de personnes handicapées. Passionnée par les gens et leur caractère, elle aime croquer le monde qui l’entoure. Les personnages de son premier roman, Dans l’ombre de ma sœur, sont décrits avec finesse et beaucoup de justesse.
LangueFrançais
Date de sortie18 avr. 2014
ISBN9782511014745
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    Aperçu du livre

    Dans l'ombre de ma soeur - Blandine Gérard

    CHAPITRE 1

    Sirine :

    Ma mère est enceinte jusqu’au cou. Tout le monde s’accorde (pour une fois) à dire que Lina devrait aider. Je le sais ! Même moi, je m’accorde avec eux : elle devrait le faire. Mais elle n’y peut rien, elle ne la supporte pas. Maman est là, souriante comme si tout allait pour le mieux. J’essaie de la seconder encore plus, de faire ce que ma grande sœur pourrait effectuer si elle était un peu moins égoïste. On dit de moi que je suis trop petite pour faire tout ça, trop sérieuse pour mon âge. En même temps ça fait une moyenne avec elle.

    Lina descend les escaliers et trouve sa mère au téléphone. La table est déjà débarrassée.

    — Si tu veux, on se voit le soir, mais là, franchement, il fait trop chaud… D’accord… Hé ben, viens avec tes enfants, on sera entre nous ! Hakim, il mange et il sort, tu connais la maison… [rires]

    Les larmes montent aux yeux de Lina, il n’y a vraiment pas de quoi rire. Elle remonte directement dans sa chambre. La conversation continue, puis s’achève.

    — Tu voulais quelque chose, chérie ?

    Lina étouffe ses larmes dans l’oreiller, elle voudrait hurler mais on l’entendrait. Elle rassemble ses esprits et ravale ses sanglots le temps d’une bribe de phrase.

    — C’est bon, maman.

    — Marion vient ce soir avec Nassim et son bébé.

    — OK.

    — Elle va à la rivière ; tu veux y aller ?

    — Non.

    Elle limite ses mots pour que sa mère ne voie pas qu’elle pleure.

    Sirine :

    Lina est toujours en train de rigoler et de faire tout ce qu’elle a envie. Elle a traîné et n’a pas débarrassé la table, c’est encore maman qui l’a fait à sa place. Pourtant, c’était son tour.

    La famille Layoune est composée de Lina, quinze ans, et de sa mère Émilie, mais aussi de Sirine, treize ans, et de leur père Hakim. D’apparence bien simple, mais trompeuse. En réalité, c’est loin d’être facile : les épreuves passées laissent encore des traces. Hakim partage ses journées inéquitablement entre un emploi très prenant et un travail au noir où il retrouve ses amis, n’accordant que peu de temps à ses filles et à sa femme. Cette dernière garde la tête de la famille hors de l’eau, toujours à faire comme si tout allait bien. Elle cherche à préserver ses enfants, son couple, sa famille au sens large, très large même. En fait, si elle le pouvait, elle protégerait le monde entier. Elle pense à tous sauf à elle. Bien consciente de cela, de toute façon, elle pense que c’est le rôle d’une mère.

    Lina ne supporte pas ça, elle imagine que sa mère est forcément profondément malheureuse. Elle explose régulièrement d’une colère incontrôlable.

    Sirine, elle, vit dans un monde à part ; distraite et mystique, c’est tout de même une enfant facile.

    Elle frappe à la porte de la chambre de sa grande sœur :

    — Dégage !

    Sirine ne bouge pas, elle reste derrière la porte. Lina se lève et ouvre à toute volée.

    — Qu’est-ce que tu veux ?

    — Je cherche mon maillot de bain.

    — On se promène en maillot de bain quand on apprend la prière ?

    Il en faut plus pour déstabiliser Sirine.

    — Je me suis changée dans ta chambre. Il doit être dans ton bordel.

    — Mon bordel, y t’emmerde.

    — T’es chiante, Lina, je suis en retard, pousse-toi.

    Sirine reste calme, elle n’a pas envie qu’une nouvelle dispute démarre.

    — Et je peux savoir pourquoi tu ne te changes pas dans ta chambre ?

    — Laisse-moi passer, je suis en retard, je pars à la rivière avec Marion.

    — T’as deux secondes, concède Lina en la laissant finalement entrer.

    — Viens avec nous, t’auras moins chaud. Ce soir, ils mangent à la maison, on va faire un barbecue.

    — Génial…

    La moue de la grande sœur laisse deviner l’ironie de sa réponse.

    — Tu viens ?

    — Non, c’est nul : y a que des gamins là-bas. Tu vas faire mumuse dans l’eau ?

    Lina la nargue.

    — Allez, viens, tu seras pas obligée de rester avec les petits.

    Sirine suit son aînée partout, c’est son modèle. Elle est plus grande, plus belle, elle a plus de caractère.

    — OK, prends deux serviettes, je viens. Mais t’es prévenue, tu me colles pas ! Ton maillot, il est sur le fil à linge. Je l’ai étendu, il était encore trempé !

    Sirine a retrouvé le sourire, elle fonce préparer leur sac.

    — Maman, on part toutes les deux !

    Une voiture arrive dans la cour. Marion en descend, suivie de son fils, Nassim. À sept ans, c’est un petit aventurier. Il sort de la voiture en arborant fièrement ses nouvelles chaussettes de foot. Il a un bleu sur un genou et un pansement sur l’autre.

    Émilie et Marion sont d’inséparables amies, elles passent une grande partie de leurs journées ensemble. D’ailleurs, on peut considérer que cette partie englobe la totalité de leurs moments libres. Si l’arrosage des fleurs est considéré comme un loisir – il permet de prendre agréablement le soleil –, cela reste quand même une obligation, sinon les fleurs mourraient. Lire des histoires aux enfants, c’est aussi un moment magique, mais c’est quand même un travail de mère. Ou encore les deux heures passées dans la salle de bain pour s’épiler les jambes, les aisselles, le maillot… ceux qui appellent ça prendre du temps pour soi ne se sont jamais arraché un poil !

    Sirine :

    Vu la chaleur, elle n’aurait jamais dû laisser sortir son fils habillé comme ça, il doit crever de chaud. Mais elle croit que si, franchement, puisque ça l’amuse de transpirer dans ses magnifiques chaussettes… Elle a sûrement

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