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Ma Sœur: Mary Hades
Ma Sœur: Mary Hades
Ma Sœur: Mary Hades
Livre électronique91 pages1 heure

Ma Sœur: Mary Hades

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À propos de ce livre électronique

Deux nouvelles de la série Mary Hades.

L'Ombre

Lorsque Mary rend visite à sa tante Izzy dans son bungalow isolé en bord de mer, le passé refait surface. Elle ne tarde pas à réaliser qu'une ombre hante ses souvenirs d'enfance, et qu'il lui faut agir, même si elle n'en a pas envie...

Une histoire de fantômes qui explore les liens délicats unissant les femmes.

Ma Sœur

En 1997, Isabel Quirke se met en devoir d'écrire une lettre à sa sœur – une lettre qu'elle ne compte pas envoyer. Elle y décrit les événements terrifiants qui ont mené à la destruction de leur relation.

Susan Quirke, avant de devenir Susan Hades, la mère de Mary, a subi une transformation si extrême qu'elle en a été changée à jamais. Et sa petite sœur Isabel n'a rien pu faire, à part regarder...

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie6 avr. 2019
ISBN9781386182474
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    Aperçu du livre

    Ma Sœur - Sarah Dalton

    L'Ombre

    et

    Ma Sœur

    ––––––––

    ––––––––

    Nouvelles de la série Mary Hades

    De

    Sarah Dalton

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    Ordre de lecture conseillé pour la série Mary Hades :

    Les Terreurs du jour (roman court)

    Mary Hades (roman)

    L'Ombre (nouvelle)

    Ma Sœur (nouvelle)

    Possession (roman)

    L'Ombre

    Je suis née cinq mois après Lila. La deuxième petite-fille. En cours de psychologie, j'ai appris que l'ordre dans lequel les enfants naissent les affecte. En tant que deuxième petite-fille, j'étais ainsi condamnée à rechercher l'approbation, complexée par le fait que ma cousine plus âgée avait le devant de la scène. C'est vrai que Lila était plus extravertie, enfant. Elle parlait plus, était plus drôle. À Noël, elle chantait des chansons devant la télévision et faisait rire Mamy. Mais nous étions les deux seules petites-filles de la famille Quirke, et toutes les deux filles uniques ; ainsi, nous avons réussi à créer un lien presque fraternel, que les petites rivalités et la psychologie de comptoir ne pouvaient pas briser.

    Notre magnifique amitié a eu un début difficile : un camion bleu sur une pile de rouges, que nous voulions toutes les deux. Lila a gagné, comme ce serait toujours le cas ensuite. Après la perte du camion bleu, suivie d'un caprice de plusieurs heures, Lila m'a amené son dernier ourson en gélatine, et tout a été pardonné.

    Ce camion bleu est mon souvenir le plus ancien. Il y a quelques années, j'ai demandé à Lila si c'était le cas pour elle aussi, mais elle m'a dit que le sien était de nous deux, en train de jouer sur la plage à Scarborough avec un seau et une pelle. C'était après l'incident du camion ; je m'en souviens, parce que nos mères s'étaient disputées et que j'avais pleuré lorsque que Lila avait dû repartir plus tôt. Lila m'avait dit de ne pas être triste et m'avait fait un câlin, me serrant dans ses petits bras potelés.

    Maman se dispute tout le temps avec tante Izzy. C'est pour ça que je vais la voir seule, à présent. Avant, elles se réconciliaient au moins quelques mois chaque année, et Lila et moi passions des week-ends de pur bonheur à la plage, à explorer les criques et à pousser des cris quand nous voyions une méduse échouée.

    J'adorais ces week-ends ; mais, je ne sais pas pourquoi, quand j'y repense, il y a comme une démangeaison dans ma mémoire, comme une croûte à moitié formée. J'ai l'impression que si je la gratte et laisse le souvenir couler, comme du sang, alors je trouverai quelque chose de déplaisant caché en-dessous. Je n'aime pas m'attarder sur cette pensée.

    Il ne pleut presque jamais quand je suis avec Lila, comme si la force de sa personnalité lui permettait d'influer sur le temps. Déjà maintenant, alors que je mets à peine mes affaires dans la voiture, il fait soleil. Je n'ai pas besoin de grand-chose ; je ne reste qu'une nuit. Je trouverai ce dont j'ai besoin chez tante Izzy.

    Je suppose que je dormirai encore dans la chambre d'amis, celle qui est beaucoup plus froide que le reste de la maison. Celle avec la vieille cheminée qui siffle quand le vent s'y engouffre. Je n'ai jamais aimé cette chambre.

    Le visage de maman a à peine bougé de la fenêtre de la cuisine. Ses longs cheveux noirs, aussi indomptables que les miens, sont encore plus en bataille que d'habitude, et les cernes sous ses yeux lui donnent l'air légèrement dérangée. C'est dur pour elle de me voir partir chez Izzy, même si ce n'est que pour une nuit. Elle tord un torchon entre ses mains et détourne les yeux dès que je regarde dans sa direction. À chaque fois, j'ai le cœur lourd, mais je ne sais pas comment la réconforter. Nous n'avons jamais été douées pour ça, ni l'une ni l'autre.

    Frustrée par notre entêtement mutuel et par le même entêtement qui se dresse entre elle et Izzy, je claque le battant du coffre plus durement que je ne l'aurais voulu. Cela la fait sortir de la cuisine.

    – Est-ce que tu as les cartes que papa a achetées à la station-service ? demande-t-elle.

    Elles est pieds nus, et l'ourlet de son jean est déchiré. C'est étrange de voir maman ainsi. Elle qui est si impeccable, d'habitude...

    – Et les sandwichs, et mon portable est chargé, et j'ai la batte de base-ball cachée sous mon siège, même si je continue de penser que c'est ridicule, réponds-je.

    – Les gens, de nos jours, dit-elle, les lèvres serrées. Ils pourraient tuer pour un paquet de chips.

    Elle s'interrompt pour me regarder et ses yeux se font lointains.

    – J'oublie sans cesse comme tu es grande. Regarde, tu es aussi grande que moi, maintenant.

    Je croise les bras et essaie de sourire d'un air rassurant.

    – Ça va aller, maman. Ce n'est que pour quelques heures, et je suis déjà allée plein de fois sur l'autoroute avec papa.

    – Tu as pris tes médicaments, hein ? demande-t-elle.

    Il me faut toute ma volonté pour ne pas lever les yeux au ciel.

    – Bien sûr.

    – Enfin, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ?

    – On va regarder la comète, réponds-je. Le ciel devrait être clair au-dessus de Scarborough, cette nuit. Ce sera très beau.

    – Tu pourrais la regarder d'ici, dit maman, les yeux si écarquillés et suppliants que j'en ai à nouveau le cœur lourd.

    – Non, maman. Tu sais pourquoi j'y vais.

    Elle baisse les yeux, et j'ai l'impression de l'entendre renifler, mais je ne suis pas sûre.

    – Bon, d'accord. Tu devrais y aller, pour éviter les bouchons.

    – D'accord, on se voit demain. Dis bonjour à papa de ma part, quand il rentrera.

    – D'accord.

    Au moment où je me tourne pour ouvrir la portière, maman m'agrippe le bras.

    – Mary, tu prends bien toujours tes médicaments, n'est-ce pas ?

    J'avale ma salive avant de répondre :

    – Oui, bien sûr.

    Ses yeux se plissent une fraction de seconde tandis qu'elle me jauge. Dix-sept ans qu'elle me connaît, et toutes ces années semblent réunies dans ce regard. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que nous savons toutes les deux que je mens, et que nous savons que l'autre sait. Mais ensuite, je la prends de court en lui faisant un câlin.

    Elle me serre fort, et cette fois j'en suis sûre, c'est bien un reniflement que j'entends.

    – Fais attention à toi, ma chérie. Sois prudente. Ne dépasse pas les limitations de vitesse.

    – Promis.

    Elle me lâche et recule tandis que j'ouvre la portière. Le moteur démarre facilement. C'est une bonne petite voiture, fiable, sans problème. Ce que mon père appelle un « bon début ».

    Nous nous faisons signe une fois de plus, puis je

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