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Glam Reyne: L'intégrale ( les six tomes )
Glam Reyne: L'intégrale ( les six tomes )
Glam Reyne: L'intégrale ( les six tomes )
Livre électronique1 650 pages25 heures

Glam Reyne: L'intégrale ( les six tomes )

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À propos de ce livre électronique

Retrouvez, réunis en un seul livre électronique, les six tomes de l'aventure de fantaisie de Glam REYNE et de sa famille.

Les six tomes :

1 - NOUVEAU GARDIEN
2 - SURFACE CHANGEANTE
3 - DISSENSION ÉTOUFFANTE
4 - GRAND FROID
5.1 - ULTIME ASCENSION
5.2 - ULTIME ASCENSION

Si vous aimez les mondes parallèles remplis d'aventures ainsi que notre quotidien pour le moins routinier, vous apprécierez sans nul doute les membres de la famille REYNE, pour les dizaines d'heures de lecture qui vous attend à prix réduit.
LangueFrançais
Date de sortie9 août 2022
ISBN9782322401345
Glam Reyne: L'intégrale ( les six tomes )
Auteur

Yann Bourdon

Yann BOURDON est né en novembre 1997 en banlieue Parisienne. Toute son enfance est plongée dans les divers mondes imaginaires que nous propose la culture mondial. Lorsque sa vie fut brusquement bouleversée par un grave accident, lui faisant perdre en grande partie l'usage d'une de ses mains ainsi que l'une de ses jambes, il vit son avenir, ses projets professionnels, tomber dans l'oubli. Pour mettre de côté ses douleurs quotidiennes, il se met à suivre les conseils d'une amie, écrire. Divaguant dans divers univers, remplis d'imaginaires fantastiques, dramatiques et d'autres genres, ses maux se calment alors même que les pages fusent. Si ces quelques mots ont attisé votre curiosité, n'hésitez pas à découvrir ses autres romans et à laisser votre avis. Chaque critique est essentiel et amène l'auteur à s'améliorer.

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    Aperçu du livre

    Glam Reyne - Yann Bourdon

    1.png

    glam

    reyne

    L'INTÉGRALE

    Un grandissime merci à

    Tania sans qui ces livres

    ne seraient pas ce qu'ils sont.

    Également, un grand merci à mes sources

    d'inspirations, Gaëlle, Louise, ainsi que toutes

    les personnes qui ont crues en moi et qui m'ont

    permis page après page d'écrire ces romans.

    GLAM REYNE : L'INTÉGRALE © 2022, Yann BOURDON

    Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

    1ère édition

    ÉDITION : BoD – Books on Demand, info@bod.fr

    IMPRESSION : BoD - Books on Demand, In de Tarpen 42, Norderstedt (Allemagne)

    ISBN : 9782322401345

    DÉPOT LÉGAL : Août 2022

    TABLES DES MATIÈRES

    glam reyne - TOME 1

    PROLOGUE

    L’ÂGE DU CHANGEMENT

    LA CHUTE

    LES INSOMNIES

    UN LIEN FORT

    À LA DÉCOUVERTE

    CONSOLATION

    SAUVE QUI PEUT

    LOYAUTÉ

    MONTRE SONGEUSE

    CONTRASTE

    RESCAPÉ

    APPRENTISSAGE

    APPROFONDISSEMENT

    glam reyne - TOME 2

    PRÉAMBULE

    DÉPRIME

    LIVRE DU SAVOIR

    FIL DE FER

    TENTATIVE

    LE MARCHÉ

    MISE EN PRATIQUE

    RÉGRESSION

    DEBRIEFING

    BOMBON ET BONBON

    TRANSPORT DIFFICILE

    MAUVAISES SURPRISES

    LES MANQUES

    SITUATIONS INATTENDUES

    DRÔLE DE RETROUVAILLES

    CIRCUIT

    glam reyne - TOME 3

    PRÉAMBULE

    AUDIENCE PUBLIQUE, OU PAS

    VOL EN SOLO

    TROUVAILLE

    CONFLIT FAMILIAL

    UN LONG VOYAGE

    FROID INTENSE

    FAUX RALLIEMENT

    NOUVEAUTÉS, FACETTES

    ARRIVÉE TUMULTUEUSE

    LE RETOUR INESPÉRÉ

    RENCONTRE IRRITANTE

    PRIX D’UNE PAIX DURABLE

    RÉELLES MENACES

    CONTACT

    ACCORD, RETOUR

    glam reyne - TOME 4

    PRÉAMBULE

    SUR PISTE GLACÉE

    JOURNÉE INTERMINABLE

    CONSÉQUENCES

    PREMIER PAS

    LES ROYAUMES

    PREMIER BILAN

    SANGLANTES, DÉCOUVERTES

    MACHINATION

    DOYEN, POILUS

    FRISSONS

    BON FLAIR

    CONFUSION

    FUITES

    MÉFIANCE

    ÉCHANGES

    L’ÉQUILIBRE

    ÉVEIL, ALARMANT

    VOLTE-FACE

    FLAMBEAU

    SOUCIS, PARENTAL

    DROIT, DE PASSAGE

    glam reyne - TOME 5.1

    PRÉAMBULE

    VAGABONDER

    DIVISION

    PERTES

    STRATÈGE

    LA FOUINE

    HÉRITAGE

    RÉFLEXE DE SURVIE

    PRESQUE IRRÉPARABLE

    BONNE IDÉE

    PUIS, TU RÉAPPARAIS

    MAUVAISES, BONNES PENSÉES

    RETOUR, DE FLAMME

    DUR PROCÈS

    GRANDES ANNONCES

    STRESS INSOUTENABLE

    DISETTE ET DÉSUET

    REVIVISCENCE

    glam reyne - TOME 5.2

    PRÉAMBULE

    OBSESSION

    VÉRACITÉ

    AVEUX

    UN PLAN DANGEREUX

    SOMMATION

    MOQUERIE ET SACRIFICE

    DESCENTE AUX ENFERS

    LE BROUILLARD

    L’AFFRONTEMENT

    ÉCRIN ROUGE

    RESCOUSSE ET CRAINTE

    FORTE ANXIÉTÉ

    ULTIME ASCENSION

    RETOUR À LA NORMALE

    LA CARTE D'EYDHEL EN HAUTE DÉFINITION

    glam

    reyne

    NOUVEAU GARDIEN

    TOME 1

    PROLOGUE

    Cette histoire a débuté il y a bien des années, quand, du côté de la famille d’Eva NUNS, la mère de Glam reçu un don extraordinaire provenant d’un tout autre monde que la Terre, être Gardien.

    Durant des décennies, ce don s’est transmis, de génération en génération, jusqu’à la veille des seize ans du jeune Glam. À ce moment-là, il n’avait aucune idée de ce qu’il allait vivre, de cette double vie pleine d’aventures et de rencontres.

    Durant ce long périple, ce nouveau Gardien, Glam, va se voir contraint de renforcer son lien, si fragile aujourd’hui avec son frère, et devoir prendre en maturité rapidement...

    1

    L’ÂGE DU CHANGEMENT

    # PREMIÈRE PHASE : Le choix.

    Comme à son habitude, le plus jeune des enfants a besoin d’aide pour se lever les lundis matin de classe. Heureusement qu’il peut compter sur sa famille… Du moins... Il pouvait.

    – Glam ! Tu vas être en retard, lève-toi tout de suite ! crie Brian aux pieds de l’escalier.

    Comme tous les jours en fait.

    Brian REYNE, quarante-deux ans, un jeune père américain, entrepreneur dans l’immobilier, a repris l’affaire familiale. Il a décidé de s’installer sur Paris à l’âge de vingt-quatre ans, après avoir été mis à la tête de la société de «force», pour échapper à ses parents et au stress qui pesait sur lui au quotidien.

    Il dispose d’une grande fortune et travaille à domicile dans son luxueux appartement du XVIᵉ. Cet homme représente merveilleusement bien le rêve américain «grand, brun et musclé» et prend soin de lui. Tous ses proches en sont affreusement jaloux. Il a beau avoir un niveau de vie très élevé, il évite de le montrer et reste très modeste.

    toc toc toc

    Un fracas retentit dans tout l’appartement. C’est Eva qui cogne sur la porte de la chambre de son plus jeune fils.

    – Allez, il est sept heures trente ! Et pour ne pas changer tes habitues, tu vas être en retard ! Ton frère et ta sœur sont déjà prêts eux et j’aimerais que tu puisses en faire autant !

    Plus que quelques heures à tenir avant de savoir… Reste concentrée.

    Eva NUNS, quarante-et-un ans, une jeune maman brillante. Elle est tombée amoureuse de Brian assez «brutalement», disons que le fait de lui être rentré dedans en voiture les a aidés à se rapprocher.

    Ils sont mariés depuis maintenant douze ans. La ligne parfaite, brune aux yeux bleus, tous les deux forment la représentation du couple parfait.

    Elle a fait de grandes études et est diplômée d’HEC Paris, une grande école de commerce. Cette femme ne recherchait pas forcément un mari riche, mais plutôt un mari aimant. Elle rêvait d’être mère tôt, ce que le ciel s’est empressé d’accomplir, ou plutôt l’aide des nuits torrides dans un bon lit douillet.

    À seulement vingt-deux ans, Tyne, son premier fils, est né et cela n’a pas toujours été une partie de plaisir.

    – Glam, tu as vu mon peigne ?! demande Tyne à voix haute à travers les couloirs de l’étage. Ah, Maman, t’es là ! Glam est-il réveillé ? À chaque fois, il me prend mes affaires, mais ne les remet jamais à leur place ! Tu sais où il aurait pu me le poser ?!

    J’en ai marre qu’il prenne tout le temps mes affaires…

    Alors… Tyne est un jeune adulte de dix-neuf ans, légèrement dynamique, ne tenant pas en place et il est toujours à l’affût d’en faire baver son petit frère. Il ressemble à son père, fort heureusement. Il est actuellement en première année de médecine, ce qui justifie son comportement peu chaleureux. «Vive le stress des grandes écoles».

    – Non, je ne sais pas. Va le voir, on n’arrive pas à le faire se lever aujourd’hui, et ça m’inquiète. D’habitude, il ne force pas à ce point, répond-elle à son fils tout en retournant se coucher.

    Demain, c’est son anniversaire, donc voyons ce qu’il va se passer aujourd’hui avant que je ne m’imagine diverses idées saugrenues...

    – Ok, c’est toi qui me l’as demandé ! exulte Tyne, tout en se ruant vers la chambre de son frère, en faisant un boucan pas possible.

    Je commence à en avoir marre de lui...

    Sur le chemin, il retrouve également Nina, sa petite sœur de dix-sept ans. Elle veut suivre les traces de son grand frère. Elle est en filière scientifique et aimerait devenir chirurgienne généraliste. Tout comme sa mère, Nina est resplendissante, ce que tous les garçons la croisant s’empressent de lui rappeler. Heureusement, elle tient encore une fois de sa mère un fort caractère, et les remet à leur place de la plus pure des manières : une élocution effroyablement efficace.

    – Tu peux te pousser s’il te plaît, Nina, tu me bloques le passage ! s’exclame Tyne de façon peu aimable au milieu du couloir.

    – Hou là, calme-toi, mon petit père ! Si t’en as après lui, moi je ne t’ai strictement rien fait !

    Elle se pousse pour le laisser passer.

    – Merci, Nina !

    Tyne continue de faire un vacarme monstre jusque devant la porte de la chambre de son frère.

    – GLAM ! crie-t-il de toutes ses forces en ouvrant la porte. Où as- tu as mis mon peigne ? Tu me fais le coup tous les jours. Il serait peut-être temps d’en acheter un à toi ! Et encore, s’il n’y avait que ça. Hier, tu as quand même réussi à perdre mes clés de l’appartement, avant de les retrouver par magie dans tes affaires !

    – Pourquoi tout le monde s’énerve comme ça dès le matin, ça sert à rien, sérieux ! marmonne-t-il dans sa petite barbe de prépubère. Ça t’arrive de lever les yeux parfois ? Il est posé sur le petit meuble juste au-dessus du repose-serviette...

    – T’as intérêt ! Lève-toi. Il est sept heures quarante, ton bus passe dans vingt minutes et je n’ai pas envie de t’emmener.

    Inquiétant, d’habitude, il ne paraît pas aussi fatigué...

    – Oui, ne t’inquiète pas pour moi, Tyne, je gère, j’ai largement le temps de me préparer, ajoute-t-il en rigolant.

    Comme à son habitude, Glam prend un temps fou à se bouger.

    – Ça je sais, toi et la douche ça fait pas bon ménage, mais là, tu commences à sentir fort, donc tu vas me faire le plaisir d’aller en prendre une.

    Encore, j’suis gentil.

    – Tu te prends pour notre père ou quoi ?!

    Une voix grave surgit du rez-de-chaussée. Brian a entendu la remarque de son fils et décide de réagir.

    – Glam, écoute ton frère, c’est triste à dire, mais il a raison sur ce sujet-là, donc dépêche-toi !

    Tyne regarde son frangin, heureux de la remarque que vient de faire leur père.

    – Pas la peine de me regarder comme ça, tu as gagné cette fois-ci. Ça ne veut pas dire que tu gagneras demain.

    – Ha ! Ha ! Tu as de l’humour. Allez, dépêche-toi et fais attention à toi aujourd’hui, je finis de me préparer et j’y vais, conseille Tyne tout en retournant dans la salle de bain pour se peigner.

    – Arrête de t’inquiéter pour moi, ce n’est pas nécessaire.

    Malgré les chamailleries, les deux frères s’entendent plutôt bien.

    * * *

    Il décide enfin à se lever. C’est le petit dernier de la fratrie, il aura seize ans demain. Il a le même caractère que son grand frère, rebelle, têtu, mais a un grand sens de la famille.

    Il est plutôt beau gosse, du moins aussi beau que son père. Grand, brun aux yeux bleus, mais chétif. La seule chose qui pourrait différencier les deux frères, c’est la facilité qu’a Tyne de se faire des amis.

    En effet, ce jeune cadet robuste est très peu entouré ; en dehors de la maison, il reste très timide et peu avenant. Il se méfie de tout le monde, tout le temps, et ça se ressent. Heureusement qu’à ses côtés se trouve sa seule et meilleure amie depuis plusieurs années, Louna.

    – C’est bon, je suis prêt, j’y vais ! crie-t-il dans tout l’appartement, devant la porte d’entrée, son sac à dos dans les mains.

    Il s’apprête à refermer la porte quand il entend une petite voix l’appeler.

    – Glam, attends s’il te plaît, dit Eva en baillant.

    – Qu’est-ce qu’il y a, maman ?

    Il se dirige vers la chambre de ses parents. Habituellement, sa mère ne le retient pas le matin.

    – Demain, c’est ton anniversaire, n’est-ce pas ?

    Elle semble anxieuse. Elle n’ose même pas regarder son fils dans les yeux, lorsqu’elle lui adresse la parole.

    – Euh oui. Donc ? Je te trouve bizarre, maman !

    – Bah... Tu veux organiser quelque chose ? Inviter des amis, faire une sortie par exemple !

    Il ne comprend pas pourquoi sa mère le retient alors qu’il est déjà bien en retard.

    – D’habitude, maman, c’est toi qui organises ça et je fais semblant de faire le surpris. Pourquoi ça changerait cette année ? dit-il, étonné.

    Elle ne me demande rien normalement.

    – Oui, mais... Euh... Cette année, ce sont tes seize ans et le changement ne fait de mal à personne, du moins je crois.

    Je ne peux pas lui dire...

    – Hou là, je le redis, tu me parais vraiment bizarre ce matin, mais on va mettre ça sur le coup de la fatigue. Fais comme tous les ans et ne te casse pas la tête, tu sais que je n’ai pas beaucoup d’amis à inviter de toute façon !

    – Oui, je sais, répond-elle d’une petite voix.

    Faudrait qu’il arrive à en trouver depuis le temps...

    – Bon allez, si tu n’as rien d’autre à me dire j’y vais, là je vais réellement être en retard ! Bisous, maman, à ce soir.

    – Bisous, fais attention à toi aujourd’hui, à ce soir.

    Glam part en courant pour essayer de rattraper son retard, l’arrêt de bus est assez loin et il n’aime pas prendre le métro le matin.

    * AU MÊME MOMENT, À L’APPARTEMENT *

    Brian ne comprend pas pourquoi sa femme est retournée se coucher alors qu’elle devrait aller travailler. Il va la voir pour lui parler.

    – Chérie ?! dit-il d’un air curieux. Tu ne vas pas au travail aujourd’hui ?!

    Eva, qui vient à peine de retourner dans son lit, fait mine de dormir en ronflant.

    rrrrr rrrrr rrrrr

    – Eva ! Je sais que tu ne dors pas, tu viens tout juste de rentrer dans la chambre, réponds-moi s’il te plaît.

    Un léger bruit s’échappant du lit se fait entendre, comme un petit gémissement. La couette bouge, on aperçoit enfin sa tête.

    – Je suis fatiguée ! dit-elle tout en bâillant.

    S’il te plaît, j’ai besoin d’être tranquille aujourd’hui...

    Eva remet sa couette sur elle.

    – Comment ça tu es fatiguée, on est lundi. Tu avais le week-end pour te reposer, si tu ne vas pas travailler ton chef ne va pas être content !

    C’est la première fois qu’elle me fait ce coup-là, si je l’embête peut-être qu’elle se sentira mieux.

    – Brian... Depuis le temps, tu devrais le savoir que je n’ai pas de chef.

    – Ah bon et pourquoi ?! répond-il calmement.

    – C’est mon entreprise ! Si je n’y vais pas, ça ne posera de problème qu’à moi ! Maintenant, tu peux me laisser me reposer ?

    Qu’il est tête en l’air lui.

    – Mais je sais ! Je te taquine, je sais aussi que si tu ne fais rien de la journée, tu vas le regretter, je te connais par cœur !

    Elle est sur les nerfs aujourd’hui...

    – À tout à l’heure, mon chéri !

    Euh, dernière petite chose. Tu sais que les enfants sont partis, si tu veux j’ai un autre moyen de te remonter le moral.

    Peut-être qu’elle est en manque de ma personne !

    – Brian, j’ai dit quoi ?!

    – Je pensais que ça pourrait te remonter le moral. Si tu changes d’avis, tu sais où je suis.

    – Tu as raison, je suis désolée, mon chéri, ne pars pas tout de suite s’il te plaît !

    Ça me changera les idées, je me comporte comme une conne avec lui depuis ce matin, puis ça fait longtemps...

    Je savais bien que je pourrais t’être utile. Qu’as-tu en tête ?

    Sans plus attendre, Eva s’empresse de trouver une série à regarder. Ils s’installent confortablement sous la couette, se serrant l’un contre l’autre dans les bras, puis profitent de ce moment de complicité et tranquillité. Les voilà enfin seuls...

    * GLAM, DANS LE BUS *

    Il vient d’arriver aux portes de son lycée. Le trajet n’est pas très long, mais il suffit pour lui faire regretter les transports en commun.

    – Sérieux ! Fais attention, toi, au lieu de me bloquer le passage, dit-il agressivement à une dame ne voulant pas se décaler.

    Pourquoi maman et papa n’engagent-ils pas quelqu’un pour me servir de chauffeur ?! Ah, c’est vrai, on doit paraître « normaux ».

    Il descend enfin du bus et, sans trop se gêner, bouscule une ou deux personnes, et se dirige tranquillement vers l’entrée du lycée. Il aperçoit au loin Louna.

    * * *

    – Bouh !

    Glam tente de la faire sursauter tout en lui cachant les yeux avec ses mains. Ça aurait peut-être pu marcher, s’il n’essayait pas d’y parvenir tous les lundis matin !

    – Hum... Laisse-moi deviner, dit-elle tout en se mettant la main sur le menton, faisant mine de réfléchir. Ne serait-ce pas Louis ?

    – Très drôle, tu as l’air en forme ce matin !

    Elle m’avait manqué, celle-là.

    – D’abord je veux un petit câlin ! répond-elle tout en écartant les bras pour l’enlacer.

    – Bon si tu insistes, mais on parle après !

    Dans ces petits moments, il garde toujours un sourire au coin des lèvres, mais ne peut s’empêcher de l’embêter. Il la serre donc de plus en plus fort dans ses bras.

    – Ah, pas trop fort, tu vas m’étouffer !

    Il recule de quelques pas pour la laisser respirer et reprendre ses esprits.

    – Pas grave, je te ranimerai, affirme-t-il avec enthousiasme.

    – Tu t’y connais ? T’es sûr ?

    – Oui, on va dire ça, enfin... Surtout les bases.

    Oui, même plutôt bien les bases !

    – Ah, et c’est quoi les bases pour toi ?! demande-t-elle, intéressée.

    – Bon ok, pas grand-chose. Il y a bien un truc pourtant que je pense pouvoir gérer sans problème, le bouche-à-bouche. Je pense même que tu apprécieras beaucoup.

    J’en suis certain.

    – J’étais sûr que tu allais dire ça ! Allez, arrête de dire des bêtises.

    – Rho… Ce serait pour ton bien, ce ne sont pas des bêtises, Louna. Je ferai ce qu’il faut pour te sauver.

    Ou t’avoir dans ma vie...

    – Bon, on va être en retard avec tout ça. Viens, Glam !

    Ça ne changerait pas de d’habitude...

    Ils entrent dans le lycée et se dirigent vers leur salle. Aujourd’hui, ils commencent par physique-chimie.

    Il a choisi scientifique à contrecœur. Le même cursus que sa sœur et son frère. Principalement pour faire plaisir à ses parents, qui ne voient pas leurs enfants dans une autre filière que celle-ci.

    * LES PARENTS, À L’APPARTEMENT *

    Pour Brian et Eva, la fin de leur épisode se termine.

    – Mmm… Dommage que l’on n’ait pas le temps d’en regarder un autre, tu dois partir travailler... J’aimerais vraiment partager ce type de moments plus souvent avec toi ! Excuse-moi pour tout à l’heure.

    – Ne t’en fais pas, dit Brian avec une voix d’ange. Tu ne sais pas pourquoi tu es comme ça aujourd’hui ? Il s’est passé quelque chose que tu ne veux pas me dire ?

    C’est la première fois que je la vois aussi anxieuse depuis qu’on est ensemble.

    – Non, rien de spécial. Enfin... Si peut-être. Je crois que ça concerne Glam, mais...

    Non, je ne dois pas lui dire.

    – Mais quoi ? Dis-moi, n’aie pas peur, on était bien jusque-là.

    Eva se lève du lit, prend ses affaires et essaie de sortir de la chambre. Brian, voulant connaître la raison de son comportement si étrange, la retient.

    – Lâche-moi, Brian, s’il te plaît ! Ne t’en fais pas, tout va bien. Dans quelques heures, ça ira mieux. Beaucoup mieux...

    – Tu me dis que ça concerne notre fils et je ne dois pas m’inquiéter ? C’est incohérent ce que tu me dis là !

    – Bon, tu as gagné. Je ne sais pas quoi faire pour son anniversaire demain et ça me stresse ! On a son super cadeau, mais ça s’arrête là.

    Espérant qu’il me croit.

    Brian lui lâche le bras et recule de quelques pas.

    – Tu as ce comportement pour ça ? J’ai une solution. Tu vas te préparer et après, on fait une sortie shopping. Ça te changera les idées. Au diable mon bureau pour aujourd’hui, je suis mon propre patron, je fais ce que bon me semble ! On achètera toutes les bricoles qui te passent par la tête pour rendre l’anniversaire de ton fils, meilleur que le précédent.

    – Encore une fois, tu sais trouver les mots, mon chéri. Je suis prête dans quelques minutes. N’hésite pas à en faire autant, réplique-t-elle tout en lui tirant la langue.

    – Ah, ça fait plaisir de te retrouver souriante, fait-il remarquer. Le premier dans la voiture se fait conduire.

    Une course effrénée s’empare de l’appartement, ainsi qu’une chamaillerie de réconciliation.

    * GLAM, AU LYCÉE *

    Les deux adolescents arrivent près de la salle de cours, et aussi étrange qu’il puisse paraître, à l’heure.

    – Eh bah, on y est arrivé pour une fois, dit Louna tout en rigolant.

    Glam vient de s’immobiliser net en plein milieu du couloir. Il ne bouge et ne réagit plus, comme si le temps s’était complètement arrêté. N’entendant pas de réponse, Louna, inquiète, se retourne immédiatement.

    – Hé ?! Qu’est-ce que tu as ?!

    Il ne se passe toujours rien et Louna commence à s’inquiéter sérieusement. Elle s’approche de lui, avant de tenter de l’interpeler à nouveau.

    – Glam... Réponds-moi maintenant ! Arrête de faire le con, tu commences à me faire peur là.

    Il reprend ses esprits après que plusieurs élèves l’aient bousculé en passant à côté de lui une poignée de secondes plus tard.

    – Oui... Euh… On parlait de quoi, Louna ? demande-t-il comme s’il ne se souvenait de rien.

    – Euh... Tu m’inquiètes sérieusement ! Tu ne te fiches pas de moi, promis ?

    Je l’espère pour lui.

    – Pourquoi penses-tu ça ?

    – Tu étais immobile au milieu du couloir ! Tu t’en souviens pas ?!

    Il prend quelques instants pour méditer sur la question, se rapproche d’elle et finit par s’adosser contre le mur de la salle de cours avant de lui répondre d’un air très sérieux.

    – Bah non. Pourquoi je serais resté immobile ? Qu’est-ce que tu es en train d’inventer, Louna ? répond-il tout en rigolant.

    – Bon, on va dire que tu as raison. Ne me refais plus ça s’il te plaît, c’était vraiment étrange.

    S’il recommence, la prochaine fois il aura droit à des baffes ! On verra si j’avais tort.

    – Bien sûr que j’ai raison, fais-moi confiance ! Euh… Désolé, je suis un peu énervé ce matin. Tout le monde se préoccupe de moi et je n’aime pas ça, je n’y suis pas habitué. Je préfère qu’on me laisse tranquille dans mon petit monde.

    – Je sais, je commence à bien te connaître, tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu aimes bien te renfermer dans ta bulle, c’est sûrement ce qui a dû se passer.

    Il ne comprend toujours pas mes attentions… Elles sont pourtant si claires.

    – Dans ma bulle ? dit-il en faisant mine de ne pas comprendre.

    – Bah oui ! Tu as beau être exaspéré, tu ne peux pas t’empêcher de toujours faire le demeuré... Arrête de le nier, il va bien falloir que tu te l’admettes. Tu aimes avoir une bulle de solitude tout autour de toi. C’est une expression !

    – Ah oui, je sais, mais tu aimes ça, car tu sais que tu as le droit à avoir ta place dans mon cocon privé, répond-il en souriant, impatient de connaître la réponse de son interlocutrice.

    Elle baisse les yeux. Ses joues rougissent, ce qui le fait légèrement sourire. Tous deux se cherchent mutuellement. Les autres élèves voient bien leur manège. Ce petit spectacle leur donne à tous la joie.

    – Bon allez, arrête avec tes bêtises, le prof va arriver, murmure-t-elle d’une voix timide. Merci quand même pour la place que tu me fais.

    – De rien, répond-il anxieusement. Sinon, tu sais quelle heure il est là ?

    – Euh, non, pas du tout.

    Glam remonte sa manche droite pour lire l’heure sur sa montre, avant de réaliser quelque chose d’intéressant.

    – Monsieur HUYAURI est toujours en retard, c’est pour ça qu’on avait l’impression d’être à l’heure. Je rêve ou tu fais la timide avec moi là ?

    Glam continue de sourire et relève avec douceur le menton de Louna pour qu’elle le regarde dans les yeux.

    – Oui, je suis timide et alors ? Tu l’es tout autant. je te signale !

    – Pas faux. Tu as le droit de l’être en fait. J’aimerais juste savoir si ça me concerne...

    – Tu sais très bien que oui ! Le professeur arrive, on reprendra cette conversation une autre fois.

    En espérant qu’il l’oublie rapidement, je ne suis pas prête.

    – Rho... Tu n’es vraiment pas drôle ce matin, Louna.

    – Je sais ! ajoute-t-elle tout en levant les yeux au ciel.

    * * *

    Après quelques minutes à chercher ses clés pour ouvrir la porte, le professeur laisse entrer ses élèves. Le cours peut enfin commencer.

    Et comme à leur habitude, les deux jeunes amis se mettent toujours côte à côte au fond de la salle. Cela agace très rapidement les professeurs puisqu’ils passent la majorité des cours à parler et à gêner les autres qui tentent de travailler.

    – Glam, tu n’en as pas marre ?! s’écrie d’un ton ferme Monsieur HUYAURI.

    Il fait mine de ne pas comprendre et regarde le professeur avec un air interrogatif.

    – Oui, Monsieur ?!

    Il va encore me demander de changer de place...

    – Ne fais pas l’innocent. Tu n’arrêtes pas de parler avec Louna ! Donc comme à chaque fois, je vais te demander de venir devant, peut-être que l’on aura la paix pour une fois.

    – J’arrête, Monsieur, je vous le promets, on parlait de l’exercice.

    – Non négociable, Glam. Maintenant, prends tes affaires et viens devant que l’on puisse reprendre le cours là où on en était resté !

    Il récupère ses affaires, se lève et se dirige tout doucement vers sa nouvelle table, loin de sa camarade préférée. Quand tout à coup, un bruit retentit dans toute la classe.

    bam

    Louna le voit tomber par terre de tout son poids. Elle se précipite vers lui pour savoir s’il va bien, mais il reste totalement immobile.

    Tous les élèves sont bouche bée en observant la scène. Louna, quant à elle, se relève et hurle dans toute la salle sur le professeur qui semble ne pas réagir.

    – Monsieur, vous attendez quoi pour appeler les urgences ! DÉPÊCHEZ-VOUS, VITE !

    2

    LA CHUTE

    Monsieur HUYAURI se précipite vers son jeune élève, juste à côté de Louna en larmes qui n’arrête pas de le supplier de réagir.

    – Appelez les urgences, Monsieur ! Dépêchez-vous, mais dépêchez-vous ! Arrêtez de le regarder sans rien faire !

    Le professeur sort alors son téléphone de sa poche et compose le numéro des urgences. Tous les élèves restent encore désemparés sur l’incident qui vient de se produire.

    Les seuls bruits que l’on peut percevoir sont les petits cris de panique s’évadant discrètement de Louna et la sonnerie de l’appel.

    bip bip bip

    Une voix rauque répond, après plusieurs secondes d’attente interminable.

    – Centre d’appel des secours, pourquoi appelez-vous ?

    – Bonjour monsieur, un de mes élèves vient de s’écrouler par terre et ne bouge plus ! essaie d’articuler le professeur, paniqué.

    – Ce jeune homme respire-t-il encore ?

    Le professeur approche délicatement sa main près de son visage pour détecter une respiration.

    – Je crois, oui. Oui, j’en suis certain maintenant, il y a un léger souffle ! Que dois-je faire d’autre ? répond-il, encore sous le choc.

    – Mettez-le tout de suite sur le côté, en position latérale de sécurité au cas où il vomirait !

    Le professeur fait signe à quelques élèves de l’aider. Ils se lèvent aussitôt et se précipitent vers lui.

    – C’est bon, je viens de le mettre sur le côté.

    C’est un poids plume cet enfant dis donc.

    Quelques secondes d’attente et le standardiste lui répond enfin.

    – Je vous envoie les pompiers ! Ils seront là dans une dizaine de minutes maximum. Surtout, ne bougez plus l’élève et continuez de surveiller sa respiration. N’oubliez pas de prévenir le proviseur pour notre arrivée.

    – Très bien, merci.

    – Dernière chose, rappelez-moi en cas de problème !

    – D’accord, bonne journée, monsieur.

    Le professeur, après avoir raccroché avec les urgences, demande à un élève d’aller prévenir la direction. Puis, il fait reculer les autres camarades de classe afin de laisser à Glam de l’air libre.

    * * *

    Louna a énormément de mal à se calmer… Elle tourne en rond tout en prenant soin de garder un œil sur lui.

    – Qu’est-ce qu’ils sont longs ! Pourquoi mettent-ils autant de temps ? Ils devraient déjà être là ! Glam, pourquoi tu me fais ça sérieusement ?

    Elle regarde sa montre.

    – Quoi, ça fait seulement cinq minutes ! déclare-t-elle, inquiète du sort de son ami.

    – Si tu ressens le besoin de sortir, Louna, n’hésite pas, propose le professeur HUYAURI.

    – Non, merci, je préfère rester là.

    – Comme tu le sens, Louna. Quant aux autres élèves, merci de respecter l’intimité de votre camarade. Par là, je veux dire que la moindre personne qui prendrait une photo de lui sera sévèrement puni ! s’exclame-t-il en espérant s’être fait comprendre.

    * * *

    Le lycéen finit par revenir dix minutes plus tard avec les secours et le proviseur. Glam est toujours immobile. Louna a vérifié son état presque toutes les minutes pour être sûre qu’il respirait bien.

    Rassurée que les pompiers soient arrivés, elle leur pose plusieurs questions, qui lui trottent derrière la tête.

    – Vous savez ce qu’il a ? Pourquoi il ne bouge plus ?!

    Un premier pompier examine le jeune homme pour établir un premier diagnostic. Un autre la prend à part pour l’interroger, afin d’essayer de comprendre ce qui a pu se passer.

    – Bonjour... Calme-toi, respire calmement. Louna, c’est bien ça ? demande-t-il, certain de sa supposition.

    – Oui, comment vous connaissez mon prénom ?

    Je ne l’ai jamais vu, enfin je crois…

    Les yeux écarquillés, elle le regarde.

    – Votre professeur vient de me dire qu’une jeune fille se prénommant Louna était très inquiète car très proche du jeune homme. Tu m’as l’air très inquiète, alors j’ai supposé que c’était toi.

    Louna est impatiente de connaître les raisons de l’incident et n’arrive pas à rester en place. Elle attend une réponse très claire et n’hésite pas à parler d’un ton ferme.

    – Oui, bon, maintenant vous pouvez me dire ce que vous savez !

    – D’abord, j’aimerais savoir ce qu’il s’est passé exactement avant qu’il ne tombe. A-t-il eu des symptômes, un comportement bizarre ce matin ? Ensuite, on devra attendre que mon collègue ait fini d’ausculter votre ami. On se prononcera qu’après.

    Louna saisit une chaise pour s’asseoir et prend une grande respiration pour tout expliquer.

    – Je pense que ça a commencé quelques minutes avant que l’on rentre en classe. Il s’est littéralement immobilisé au milieu du couloir sans réagir, malgré le fait que d’autres élèves l’aient bousculé dans tous les sens.

    – Vous dîtes qu’il est resté immobile ? Étrange...

    – Oui, et une fois qu’il a repris conscience, il ne se souvenait plus de rien.

    Le pompier prend un air étonné, hausse un sourcil. Il réfléchit aux propos qu’elle vient de tenir.

    – Très bien, continue. Je dois t’avouer que ce n’est pas une histoire que je risque d’entendre tous les jours.

    Louna reprend quelques secondes pour se calmer, respire doucement, puis poursuit l’explication.

    – Arrivé en classe, je discutais avec lui comme on le fait habituellement. Avec un peu de recul, il me paraissait fatigué et était très pâle. Le professeur en avait marre que l’on fasse du bruit et lui a demandé de changer de place. Il s’est levé, a pris ses affaires, puis s’est effondré par terre quelques mètres plus loin. Je me suis précipitée vers lui, mais il ne réagissait pas. J’ai paniqué et j’ai demandé immédiatement au professeur d’appeler les urgences.

    Le pompier hoche la tête puis prend le temps d’observer ses émotions quelques secondes avant de lui répondre. Elle sent que le pouls du pompier s’accélère, comme s’il avait peur de lui avouer quelque chose. Il devient aussi rouge qu’une tomate.

    – Pourquoi vous ne me dites rien ? Allez-y, dites-moi ce que vous en pensez ! s’écrie-t-elle, furieuse de devoir attendre plus longtemps pour obtenir des explications.

    Louna tourne la tête en direction de son ami avant de réaliser qu’il a été placé sur un brancard sans qu’elle ne s’en aperçoive. Le pompier saisit la gravité de l’urgence, malgré celle-ci et au vu des larmes qui coulent sur le beau visage de Louna il décide de lui expliquer la situation.

    – Louna, vu l’état de ton ami et d’après ce que tu m’as raconté, on pense qu’il a fait un AVC, un «Accident vasculaire cérébral». Ce n’est pas encore certain à cent pour cent, mais il en a tous les symptômes.

    – Un AVC, vous dites ?! s’exclame-t-elle, surprise. Vous en êtes sûrs ?! À son âge on peut en avoir ? Ça me fait peur...

    – Il sera pris en charge par l’hôpital et les différents examens permettront d’en savoir un peu plus. Je ne peux rien te dire de plus pour le moment, je suis désolé, je ne suis pas médecin. Normalement, l’établissement a dû prévenir sa famille.

    – Je peux l’accompagner ?! demande-t-elle en se levant de sa chaise précipitamment.

    – Oui. Dépêche-toi de les rattraper et préviens tes parents, s’exprime le pompier avec un ton plutôt ferme. Je ne suis pas dans le même véhicule.

    – Merci pour tout, répond-elle en sortant de la classe à vitesse grand V.

    – Mais de rien. Reviens nous voir à la caserne quand il sera sorti de l’hôpital. On a hâte de le voir debout et de savoir s’il va mieux !

    Louna prend ses affaires, dit au professeur qu’elle part accompagner son ami à l’hôpital. Puis elle court aussi vite qu’il lui est possible pour rattraper les pompiers.

    * * *

    Elle peut enfin reprendre son souffle, atteignant enfin la portière du conducteur de l’ambulance, complètement lessivé d’avoir couru d’un temps aussi froid et humide. Le véhicule s’arrête aussitôt la fenêtre se baisse.

    – Qu’est-ce qu’il y a, jeune fille ? demande-t-il, étonné de l’apercevoir.

    – Excusez-moi, mais je suis une très bonne amie, je ne veux pas qu’il reste seul. Alors, j’aimerais l’accompagner si possible.

    – C’est toi Louna, la jeune fille qui a vu l’incident ?

    – Oui, oui, c’est moi, c’est impressionnant comme les informations circulent vite, affirme-t-elle.

    Le conducteur demande à son supérieur si elle peut venir. Quelques secondes défilent. Pour Louna, le temps d’attente lui parait une éternité.

    – C’est bon, monte, mais préviens tes parents s’il te plaît.

    – Merci mille fois, j’allais le faire. Votre collègue me l’a déjà demandé.

    Louna s’empresse de monter dans le véhicule. Elle s’installe à l’arrière avec deux pompiers et un médecin qui surveille l’état de Glam. Elle pose une main sur son corps inerte, rassurée de pouvoir rester proche de lui.

    * * *

    Une fois installée et après avoir obtenu plus d’informations sur ce qu’il va se passer par la suite, elle prend son téléphone et envoie un message à ses parents pour les tenir au courant de la situation.

    LOUNA : Bonjour papa, maman, je suis en route pour accompagner Glam à l’hôpital. On ne sait toujours pas dans lequel, car ils sont presque tous complets. Les pompiers pensent qu’il a fait un AVC et le médecin dans l’ambulance aussi. Je ne voulais pas le laisser seul. Je m’excuse si ça ne vous plaît pas. Appelez-moi si vous voulez. Je vous tiens au courant, Bisous.

    Une fois ce message envoyé, elle pose à nouveau son regard sur son ami allongé sur ce brancard, toujours inconscient, en lui tenant à présent la main gauche fermement qui dépasse de la couverture de survie. Il est hors de question qu’elle le perde.

    * À L’APPARTEMENT *

    Au même moment, il est neuf heures dans le loft Parisien, Brian est presque prêt à partir. Il vient de finir de déjeuner et est allé se changer.

    Eva, bien qu’elle tente de le cacher, est toujours aussi angoissée.

    – Tu as les clés de la voiture, Brian ?! s’agace Eva, contrariée. Je ne les trouve pas.

    L’attente est pire que la première fois, j’en arrive même à avoir du mal à respirer.

    – Attends, je finis de me préparer et je regarde dans les poches de mon blouson.

    Brian, la sentant encore anxieuse, arrête ce qu’il est en train de faire dans sa chambre. Il se dirige vers la porte d’entrée et l’aperçoit, la main tremblante, dans une de ses poches. Il s’approche de sa femme pour la prendre dans les bras.

    – Je suis très calme je t’assure, ça ne sert à rien de me faire un câlin.

    Toujours à douter de moi celui-là.

    – Ah, donc il faut que tu ailles mal pour que je puisse te prendre dans mes bras ?

    Eva soupire, s’approche du portemanteau et essaie de trouver le blouson de son mari, en vain. Elle s’énerve à nouveau.

    – Brian, où est ton blouson ?! Dis-moi où tu l’as mis. Il n’est pas sur le portemanteau, alors que je n’arrête pas de te demander de ranger tes affaires !

    Eva est de plus en plus agitée. Brian ne comprend vraiment pas ce comportement lunatique et tente malgré son agacement de la calmer.

    – Ma chérie, essaie de souffler. Je comprends que tu puisses être stressée, mais ce n’est pas une raison de m’en faire baver. Je ne t’ai rien fait, explique-t-il tendrement. Le voilà mon blouson.

    – Je suis encore désolée, je m’emporte trop vite, tu as raison. On va prendre l’air et ça me fera certainement du bien.

    Allez, respire, tu es forte.

    – Ne t’inquiète pas, ça devait arriver. Ton travail est très stressant. Tu as tout à fait le droit de craquer. Quant à l’anniversaire de notre fils, tout se passera pour le mieux, je te le promets.

    – Merci, Brian, encore désolée, je t’aime.

    Un amour… Je suis compliquée, j’en suis consciente, mais cette attente est insoutenable.

    Brian retourne chercher des affaires dans sa chambre. Quant à Eva, elle arrive à se calmer et finit par trouver les clés de la voiture après avoir fouillé dans toutes les poches du blouson de son mari. Elle s’apprête à sortir de l’appartement lorsque le téléphone fixe se met à sonner juste à côté d’elle.

    bip bip bip bip bip bip

    – Ma chérie, tu veux bien répondre s’il te plaît ? Je finis de me préparer.

    Eva pose ce qu’elle a dans les mains et s’avance vers le téléphone avec inquiétude. Elle tend le bras, décroche, l’approche tout doucement de son oreille droite et répond avec un léger bégaiement.

    – Ou… Ou... Oui ?!

    – Bonjour. Madame REYNE ?

    – Oui, je suis bien Madame REYNE, qui est-ce ?!

    – Je suis le sergent Hert, de la brigade des pompiers. Je vous informe que votre fils Glam est en route pour l’hôpital. Il a chuté en classe et est toujours inconscient. Une jeune fille du nom de Louna nous accompagne. Elle nous a permis de vous contacter.

    Eva reste bouche bée, immobile devant son propre reflet. Le téléphone posé contre un meuble juste à côté de l’entrée est également placé en dessous d’un grand miroir.

    Elle semble paralysée, Brian saisit le téléphone et entend une voix masculine répéter sans cesse la même chose.

    – Allo, Madame REYNE, ne vous inquiétez pas. Répondez, s’il vous plaît, que je sache que tout va bien de votre côté

    – Que lui voulez-vous ! Qui êtes-vous ?! Pourquoi ne souhaite-t-elle pas vous répondre ?!

    – Monsieur REYNE ? murmure le Sergent Hert.

    – Oui, c’est bien moi. Maintenant, si vous pouviez répondre à mes questions, ce serait très gentil de votre part. Je suis inquiet pour ma femme ! rétorque-t-il furieusement.

    Eva reprend ses esprits et récupère le téléphone des mains de son mari. Elle poursuit la conversation avec le sergent.

    – Vous l’emmenez où ?

    Brian est plus que choqué de l’attitude de sa femme. Il essaie de comprendre ce qu’il se passe et tente de la faire parler.

    – Il se passe quoi, ma chérie ?! Réponds-moi, je m’inquiète.

    Eva lui fait un signe du doigt comme pour lui dire d’attendre encore quelques instants, le temps qu’elle et le sergent Hert finissent l’appel.

    Brian s’assied sur une chaise, impatient de savoir ce qu’il en est. Le sergent répond enfin à Eva, après quelques secondes de réflexion.

    – Oui... Désolé de l’attente. On attend une réponse des hôpitaux, pour savoir où il y aurait une place pour lui. En ce moment, ils sont surchargés. Je vous tiendrai au courant dès que j’en saurai plus.

    – D’accord, on attend des nouvelles rapidement, on ne s’affole pas. Faites simplement votre travail.

    Elle raccroche après avoir donné son numéro de téléphone portable, se retourne et voit son mari inquiet, en train de tourner en rond, attendant impatiemment des explications. Elle s’approche de lui doucement, puis essaie de lui expliquer ce qui se passe en lui prenant les mains.

    – Mon amour, Glam vient d’avoir un accident. C’était un sergent de la brigade des pompiers de Paris que j’ai eus au téléphone. Ils nous prévenaient qu’ils l’avaient pris en charge et attendent de savoir quel hôpital pourra l’accueillir. Il est inconscient. Ils vont nous rappeler, on en saura plus après ça.

    Brian ne réagit pas pendant quelques instants. Il n’apprécie pas l’attitude de sa femme. Il souffle un coup et le lui fait comprendre.

    – Eva, tu es sérieuse ! Cela a l’air de t’avoir calmée de savoir que notre fils est en route pour l’hôpital ! Je ne te comprends vraiment pas là ! On y va maintenant, ce n’est pas négociable !

    Elle abuse sérieusement. Elle vient me réveiller, paniquée, et maintenant qu’elle a eu cette nouvelle, tout va pour le mieux...

    Brian ramasse les clés du véhicule qu’Eva avait laissé tomber par terre en répondant au téléphone et s’apprête à prendre la voiture pour aller vers l’hôpital le plus proche, espérant que son fils y a été admis.

    – Eva, viens, on va commencer par l’hôpital le plus proche. Je ne vais pas attendre de savoir où est mon fils. Je t’attends dans la voiture, fais vite ! s’écrie-t-il d’un ton colérique en claquant la porte derrière lui.

    Eva consciente que son mari est extrêmement inquiet, ne dis plus un mot. Elle se précipite alors dans les sous-sols de l’immeuble vers la voiture familiale, après avoir pris en vitesse ses affaires.

    Le premier hôpital est à trente minutes de chez eux, comprenant le temps d’attente dans les bouchons de la capitale. C’est dans cette période, l’espèrent-ils, que le sergent rappellera.

    * DANS L’AMBULANCE *

    Les pompiers semblent avoir plus d’informations sur ce qu’il va suivre. Ils discutent entre eux.

    – Sergent, j’ai l’hôpital de la Salpêtrière qui vient d’appeler. Ils ont de la place pour le jeune homme. Ils vont s’occuper de lui dès notre arrivée.

    – Très bien. On y est dans combien de temps ? rétorque le sergent.

    – Dans vingt minutes approximativement. Il y a énormément de bouchons à cette heure-là !

    Louna entrevoit le sergent rappeler les parents de Glam. Elle continue de le regarder, immobile, sur le point de craquer.

    Le médecin à bord le remarque. Elle a une petite larme qui s’écoule le long de sa joue gauche, tombe, puis s’éclate sur le sol en acier. Il essaie de la rassurer.

    – Ne t’inquiète pas pour ton ami. Tous ses signes vitaux sont normaux, ça ne sert à rien de te tourmenter. On arrive à l’hôpital dans pas longtemps. Après lui avoir passé quelques examens, ceux qui s’occuperont de lui en sauront plus. Ils pourront alors vous répondre. Ses parents vont arriver et te rejoindre.

    – Il compte beaucoup pour moi, vous savez, docteur. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé. Là, je le vois allongé sur un brancard alors qu’il y a quelques minutes, tout allait bien.

    Je ne vais pas pouvoir supporter ça encore longtemps.

    – Je comprends, mais essaie de te calmer. Quand il se réveillera, il aura sans doute besoin d’une amie forte pour l’accompagner.

    – D’accord. Je ne promets pas d’être cette personne, mais je ferai de mon mieux. Je vais essayer, pour lui, chuchote Louna avec sa petite voix d’ange.

    * DANS LA VOITURE FAMILIALE *

    Le portable d’Eva se met à sonner, retentissant dans le silence de plomb installé dans ce grand habitacle depuis la mauvaise nouvelle.

    bip bip bip

    – Allo ? répond Eva.

    – Madame REYNE, c’est encore le sergent Hert. On vient enfin d’avoir une réponse pour une place en traumatologie à la Salpêtrière, dans le treizième arrondissement.

    – Le treizième ? répète-t-elle. C’est celui juste à côté de chez nous, on est déjà en route.

    Super ! Brian arrêtera de tirer cette tronche.

    – Très bien. Nous arriverons dans une dizaine de minutes avec votre fils. Vous vous présenterez à l’accueil, une jeune fille, Louna, sera déjà là à vous attendre.

    Eva raccroche pour la deuxième fois avec le sergent Hert. Ils continuent leur route en direction de la Salpêtrière, l’hôpital où Brian avait espéré que son fils soit emmené. Enfin une «bonne nouvelle».

    * À L’HÔPITAL *

    Le véhicule des pompiers arrive avant Eva et Brian, comme prévu. Ils descendent le jeune homme et l’emmènent vers les urgences. Là, il est attendu par deux infirmières et un docteur spécialisé dans la filière neurovasculaire.

    Ce dernier se nomme Edouard MILLER. Il est habitué à avoir des patients subissant des AVC, mais les cas de jeunes de moins de dix-huit ans sont très rares.

    * * *

    Louna vient de finir de raconter pour la seconde fois son histoire. Le docteur réagit de la même façon que le jeune sapeur-pompier, en faisant les gros yeux, puis en rétorquant.

    – C’est bien la première fois que j’entends ça. On va vérifier s’il a bel et bien fait un AVC. Vous êtes sûre qu’il ne s’est pas cogné la tête en chutant ?!

    – Oui, je vous dis juste ce que j’ai vu, réplique Louna, certaine de son témoignage.

    Pourquoi tout le monde veut ignorer les faits !

    – Je te crois, jeune fille. On va faire des examens et voir s’il aurait subi un traumatisme, ce qui expliquerait son état au cas où ce ne serait pas vasculaire. Attends à l’accueil, nous reviendrons te voir dans quelques heures. Ne bouge pas.

    Bah, j’ai intérêt à faire vite sinon elle va me sauter à la gorge.

    – D’accord, je reste là...

    * * *

    Louna attend donc les parents de Glam à l’accueil de l’hôpital. Il est neuf heures vingt-cinq. Cela va bientôt faire une heure qu’il est inconscient. Aucun médecin n’est venu la voir pour lui donner des nouvelles.

    Après avoir attendu plusieurs minutes sur une chaise proche de l’entrée et tourné mille fois en rond à l’accueil, elle les aperçoit enfin.

    – Eva ! Brian ! Vous avez fait vite ! Glam est déjà parti faire les premiers examens. Je suis heureuse de vous voir, se réjouit Louna, rassurée par ces visages familiers.

    Eux reprennent leur souffle après avoir couru dans tout l’hôpital. Eva s’assied sur la chaise la plus proche. Le cardio n’est visiblement pas son fort. Elle laisse Brian lui répondre.

    – Bonjour Louna. Merci de l’avoir accompagné. C’est vraiment gentil de ta part. Ça fait longtemps qu’il a vu le médecin ? demande-t-il, la main sur son cœur comme s’il allait lâcher.

    C’est trop dangereux de courir à mon âge.

    – Non, ça doit faire à peine cinq petites minutes. Vous êtes vraiment arrivés vite.

    – D’accord, merci Louna. Oui, on a fait le plus vite possible, répond-il, heureux de savoir son fils bien entouré.

    – C’est normal, Brian, je ne pouvais pas le laisser seul, réplique-t-elle d’une voix bégayante.

    – Pas pour tout le monde, Louna, tu es une vraie amie ! s’exclame-t-il avant de s’adresser à sa femme. Eva, reste proche d’elle, moi je vais voir où en sont les examens.

    Brian se dirige donc vers l’accueil à quelques pas de là, afin de savoir s’ils pourront bientôt le voir. Une secrétaire le prend à part.

    – Bonjour. Vous êtes Monsieur… ? dit-elle d’un ton dubitatif.

    Il a une tête bizarre celui-là, mais en soit, il est mignon.

    – Bonjour. Je suis Monsieur REYNE. Mon fils est arrivé dans votre service avec les pompiers. Il y a une bonne quinzaine de minutes, si je ne m’abuse. J’aimerais savoir s’il était possible de le voir ou de parler avec le médecin qui s’occupe de lui.

    – Patientez quelques instants, je me renseigne sur son dossier en cours, déclare la secrétaire, surprise de les voir arriver si rapidement. Votre fils vient d’être pris en charge il y a peu de temps. Je pense qu’il en a pour au moins une heure. Vous pourrez le voir une fois tous les examens finis.

    – D’accord, il sera emmené où ?

    La secrétaire prend le temps de réfléchir.

    – Vu que c’est un jeune patient, inconscient lorsque nous l’avons pris en charge, il sera placé dans une chambre individuelle. Je vous indiquerai le numéro de la chambre en temps voulu.

    – Très bien, on va attendre alors, dit le père avec une petite voix, impatient d’en savoir plus sur l’état de son fils.

    * * *

    Ils patientent tous les trois dans la salle d’attente. Il y a heureusement la télé pour les distraire un minimum.

    Au bout de quelque temps, Louna pose timidement une question qu’elle a en tête depuis leur arrivée.

    – Euh... Brian, Eva ?

    – Oui, qu’est-ce qu’il y a, Louna ?! répondent-ils en parfaite harmonie.

    – J’aimerais venir avec vous quand Glam sera dans sa chambre, si vous le voulez bien.

    Et être proche de lui.

    Louna baisse la tête, inquiète que cette question ne les gêne. Le couple se regarde. Brian fait un signe à sa femme, relativement discret de répondre à cette jeune fille timide.

    – Bien sûr que tu pourras venir, ma chérie. Tu es presque de la famille maintenant. Depuis le temps que vous vous connaissez, je ne peux pas te le refuser.

    – Merci. Vous savez, je suis vraiment très angoissée.

    Louna, au même moment, se souvient soudainement du message qu’elle a envoyé à ses parents pour les prévenir. Elle prend son portable rapidement. Sa mère a essayé de la joindre à plusieurs reprises. Elle informe Eva et Brian qu’elle sort pour tenter de la joindre.

    * * *

    Un peu plus tard, il est presque dix heures, Louna revient. Elle est moins stressée, car ses parents ont compris la situation et la trouvent courageuse d’avoir décidé de suivre son ami jusqu’à l’hôpital.

    Brian, quant à lui, est toujours très anxieux et attend le médecin avec impatience.

    Eva paraît paisible et décide d’engager la conversation avec la jeune Louna. Afin d’éviter de déranger son mari, bien trop occupé à regarder l’heure, elle s’en écarte pour débuter cette discussion entre «femmes».

    – Alors, tes parents ne sont pas fâchés que tu aies décidé de partir de l’école pour accompagner notre fils ?

    – Non, absolument pas, ils sont même plutôt fiers de ma décision, répond-elle en lui souriant.

    – Tu voudras qu’on te ramène chez toi quand on partira ou tes parents viennent te chercher ?

    – Ils m’ont dit de les rappeler quand il le faudra, merci. Ne vous inquiétez pas pour moi, mais plutôt pour votre fils.

    Eva lui fait un signe de tête. Dès cette petite conversation terminée, elle se penche, puis prend un magazine sur la table basse de la salle d’attente. Elle a beau répéter qu’elle s’inquiète pour son fils, rien chez elle ne le laisse paraître. Son attitude n’est pas digne d’une mère et Brian le remarque très vite.

    – Ma chérie, pourquoi tu donnes l’impression de t’ennuyer ? demande-t-il devant son manque d’expression.

    clac clac

    Eva n’a pas le temps de répondre que les portes en papillon de la salle d’attente s’ouvrent brusquement. Le docteur entre et se dirige vers le couple ainsi que Louna.

    – Bonjour, vous êtes les parents de mon jeune patient, je suppose. Je me présente, je suis le Docteur MILLER, spécialiste en neurologie. J’ai pris en charge votre fils à son arrivée. Je viens de finir les examens et après plusieurs scanners cérébraux, je peux vous affirmer que votre fils n’a aucun traumatisme et aucune commotion. Quant à la supposition d’un éventuel AVC, rien ne le démontre. Cependant, il ne réagit à rien, même les électrodes n’arrivent pas à faire bouger ses muscles. Nous avons constaté une absence totale de réponse cérébrale à des tests de douleurs. Pour être franc avec vous, je n’ai jamais vu ça. Ne vous inquiétez pas du terme, mais je pense que votre fils est dans une sorte de coma extrêmement profond. Ce qui est étrange puisque rien ne l’explique. Toutes ses constantes sont tout à fait normales. Nous allons le surveiller cette nuit avec beaucoup d’attention. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.

    Louna regarde les parents de Glam. Eva reste impassible, mais on sent que Brian commence à avoir des sueurs froides.

    – Pardon, vous êtes en train de nous dire que notre enfant est dans le coma et que vous ne savez absolument pas pourquoi ?! dit-il sauvagement.

    – Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous en dire plus. Nous allons, comme je vous l’ai dit, le surveiller pendant la nuit et suivre son état. Pour le moment, il ne faut pas s’inquiéter, toutes ses autres fonctions vitales sont normales.

    – Toutes ces fonctions vitales sont normales ! Mon fils est dans le coma et vous osez dire ça ! Où est-il, je veux le voir ?!

    Brian commence à s’énerver sérieusement. Le médecin lui fait signe de se calmer et de garder ses esprits.

    – Ça ne sert à rien de réagir comme ça. Je vous comprends très bien, mais cela n’arrangera pas la situation. Suivez-moi, je vous emmène à sa chambre.

    Tout le monde se lève pour le suivre dans les couloirs interminables de l’hôpital.

    * * *

    Brian essaie par-dessus tout de garder son calme, mais quand il arrive près de la chambre de son fils et qu’il l’aperçoit à travers la fenêtre de la porte, branché de partout, il craque.

    – Oh mon Dieu, on dirait qu’il est gravement malade. Pourquoi est-il perfusé comme cela ? Je pensais qu’il était juste inconscient !

    – Votre fils est dans le coma pour le moment et nous ne savons pas pour combien de temps. Alors, grâce à ces perfusions, nous pouvons lui donner tous les nutriments dont il a besoin jusqu’à son réveil.

    – Mais n’y aurait-il pas d’autres solutions pour combler ce manque ? s’inquiète Brian.

    Le médecin fait complètement abstraction de la question et présente aux parents les deux infirmières qui vont s’occuper de leur fils durant la nuit.

    Le père de famille commence à se calmer en le voyant encore une fois si bien entouré. Il décide de faire confiance au corps médical pour la santé de son cadet.

    Eva, quant à elle, s’assoit près de son fils et lui murmure quelques petits mots à peine perceptibles par Louna qui n’est pas loin d’elle :

    – Ne t’inquiète pas, Glam, ne prends pas peur, tu seras bientôt réveillé et à ce moment-là je te dévoilerai tout».

    Louna, l’oreille attentive, perçoit les chuchotements d’Eva. Elle reste bouche bée par ce qu’elle vient d’entendre, mais fait mine de ne s’être rendu compte de rien, sachant pertinemment qu’elle n’est pas concernée !

    * * *

    Après avoir donné toutes les indications à la famille, le corps médical sort de la chambre, d’autres patients attendant leur visite.

    – Je repasserai plus tard voir votre fils. Pour le moment, tout ce que l’on peut faire, c’est attendre, le surveiller et faire des analyses complémentaires.

    – Très bien, merci docteur. Je suis désolé d’avoir haussé la voix sur vous tout à l’heure, rétorque Brian, gêné de l’attitude qu’il a eue envers ce dernier.

    – Ne vous inquiétez pas j’ai l’habitude. Votre comportement était tout à fait normal. Vous savez, cela fait trente ans que je fais ce métier. J’ai déjà vu bien pire. Bon courage et à bientôt !

    – Merci pour tout, réplique à son tour Eva en voyant partir le docteur MILLER.

    Une fois le médecin sorti de la chambre, Louna s’approche de Glam. Elle lui prend la main tout doucement et reste là, en le regardant d’une mine morose, pendant que lui est allongé, ne demeurant plus qu’un léger bruit émanant du matériel médical pour sentir encore un souffle de vie dans le corps de celui dont elle tient énormément.

    Les parents la laissent seule et s’en vont accuser le coup à l’extérieur. Brian en profite pour prévenir par message Tyne et Nina, encore en cours, que leur frère est à l’hôpital.

    * * *

    Quelques minutes se passent pendant lesquelles frère et sœur appellent leur parent pour demander des explications, suite à ce qu’ils viennent d’apprendre par message.

    Après avoir informé et rassuré leurs enfants, le couple respire un grand bol d’air frais et retourne dans la chambre.

    Louna est toujours en train de lui tenir la main. Eva et Brian le voient, mais ne font aucun commentaire. Ils décident cependant de faire comme elle et de s’installer près de leur fils, de l’autre côté du lit.

    * * *

    Il est bientôt midi, Brian et Louna se sont, semblent-ils, endormis sur leurs chaises suite à cette matinée remplie de tourment.

    Eva le remarque quand elle entend le léger ronflement de son mari. Puis elle pose son regard sur la jeune fille. Ne voyant plus que la belle petite frimousse de l’adolescente, sa tête adossée au lit de son fils, en train de somnoler les yeux fermer, sa bouche légèrement ouverte, elle décide de s’approcher tout doucement de l’oreille droite de son fils pour lui murmurer :

    – Glam, je suis désolée de ne pas t’avoir prévenu avant, mais nous devions garder le secret. Nous n’étions pas encore sûrs que tu serais le nouveau gardien. Je me dois de tout t’expliquer à présent. Je sais que tu m’entends et tout ce que je m’apprête à te dire doit rester entre toi et moi, en espérant que tu t’en souviennes. Tu n’es pas dans le «coma» comme a pu dire le docteur, mais en pleine duplication spirituelle. Ton esprit est en train de se décupler pour être envoyé autre part. Tu te réveilleras quand ce sera fini, quand tu seras le nouveau gardien. Il n’existe pas qu’un seul monde mon petit garçon. Ma famille a reçu un don il y a maintenant très longtemps. Seuls deux enfants de chaque génération sont choisis la veille de leur seizième anniversaire. Le premier de ta génération a été ton frère, et oui, Tyne est également un gardien et, comme chaque gardien avant lui, il doit garder le secret intact. Donc, ne lui en veux pas trop. Nina n’a pas été choisie et ton père n’est au courant de rien, sinon il me prendrait pour une folle. Le monde que tu vas découvrir est totalement différent du nôtre, il se nomme Eydhel. Nous pouvons y accéder pendant notre sommeil et seulement pendant cette période-là. Ce n’est pas un monde imaginaire, il faut bien le comprendre. Eydhel est une autre dimension, où seuls des esprits extrêmement développés peuvent être divisés et transférés, quand le corps principal est endormi. À partir de maintenant, tu ne connaîtras plus le véritable sommeil tant que les futurs gardiens ne seront pas choisis à leur tour. Tu as compris, je pense, que si je le sais, c’est que j’étais moi aussi une gardienne de ce monde méconnu des hommes. Maintenant que le second a été choisi, je ne peux plus y accéder. Tyne te guidera et t’apprendra tout ce que tu dois savoir de ce monde. Glam, Eydhel aux premiers abords, est un monde magnifique qui a l’air paisible, mais ne te voile pas la face. C’est un monde dangereux. Tu devras le protéger de tous ceux qui voudraient lui nuire. Ma tâche est accomplie, je te souhaite bien du courage.

    Eva entend un bruit dans le couloir s’approchant de la porte de la chambre. Elle voit Louna commencer à gigoter et décide de mettre rapidement fin à la conversation qu’elle avait de toute manière terminée. Elle sait qu’elle a déjà pris un énorme risque à en parler dans un lieu public, mais elle avait besoin de lui dire tout cela pour le rassurer dans cette épreuve difficile.

    – Je suis désolée de ne pas t’en dire plus pour le moment. Je t’ai raconté tout ça pour essayer de te rassurer. Quelqu’un arrive ! chuchote-t-elle,

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