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Une saison en enfer: Un recueil de poèmes en prose d'Arthur Rimbaud
Une saison en enfer: Un recueil de poèmes en prose d'Arthur Rimbaud
Une saison en enfer: Un recueil de poèmes en prose d'Arthur Rimbaud
Livre électronique40 pages24 minutes

Une saison en enfer: Un recueil de poèmes en prose d'Arthur Rimbaud

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À propos de ce livre électronique

Une Saison en enfer est la seule oeuvre dont Rimbaud ait entrepris la publication, certes à compte d'auteur, mais sous la forme d'un recueil dont il a décidé l'ordre. Seuls sept exemplaires d'auteur sont distribués par Rimbaud à ses amis dont Verlaine. « Prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette prose de diamant qui est la propriété exclusive de son auteur », selon les termes de Paul Verlaine, qui reçut son exemplaire dédicacé.

Le poème est une profession de foi, marquée par la quête du salut, les déceptions sentimentales et artistiques, et un réquisitoire contre la civilisation occidentale.

« Tout ce qui était à la maison fut détruit par lui-même [...] au sujet de la Saison en Enfer : quelques jours après avoir reçu avis de l'éditeur, il se fit remettre ce qu'il croyait être la totalité des exemplaires et brûla le tout en ma présence », rapporte en 1892 sa soeur Isabelle.

Cependant, un stock de quelque cinq cents exemplaires de l'ouvrage est retrouvé, près de trente ans plus tard, en 1901, à Bruxelles par un certain Léon Losseau. Des exemplaires sont conservés à la Maison Losseau de Mons. L'un des exemplaires a servi à la présente édition.
LangueFrançais
Date de sortie11 sept. 2020
ISBN9782322227792
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    Aperçu du livre

    Une saison en enfer - Arthur Rimbaud

    Sommaire

    MAUVAIS SANG

    NUIT DE L'ENFER

    DÉLIRES I

    DÉLIRES II

    L'IMPOSSIBLE

    L'ÉCLAIR

    MATIN

    ADIEU

    MAUVAIS SANG

    J'ai de mes ancêtres gaulois l'œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.

    Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.

    D'eux, j'ai: l'idolâtrie et l'amour du sacrilège;—oh! tous les vices, colère, luxure,—magnifique, la luxure;—surtout mensonge et paresse.

    J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue.—Quel siècle à mains!—Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité même trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés: moi, je suis intact, et ça m'est égal.

    Mais! qui a fait ma langue perfide tellement, qu'elle ait guidé et sauvegardé jusqu'ici ma paresse? Sans me servir pour vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j'ai vécu partout. Pas une famille d'Europe que je ne connaisse.—J'entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l'Homme. —J'ai connu chaque fils de famille!

    Si j'avais des antécédents à un point quelconque de l'histoire de France!

    Mais non, rien.

    Il m'est bien évident que j'ai toujours été race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller: tels les loups à la bête qu'ils n'ont pas tuée.

    Je me rappelle l'histoire de la France fille aînée de l'Église. J'aurais fait, manant, le voyage de terre sainte; j'ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme; le culte de Marie, l'attendrissement sur le crucifié s'éveillent en moi parmi mille féeries profanes.—Je suis assis, lépreux, sur les pois cassés et les orties, au pied d'un mur rongé par

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