Princes de cœur
Par Antoine Boulet
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Aperçu du livre
Princes de cœur - Antoine Boulet
Pour ceux qui n’osent cueillir les fleurs
De peur de les blesser
Pour celles flétries
Et un chant de pleurs
Copyright © 2013 Antoine Boulet
Copyright © 2013 SGNT Média Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Révision linguistique : Maryse Faucher
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Catherine Vallée-Dumas
Conception de la couverture : Paulo Salgueiro
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Paulo Salgueiro
ISBN papier 978-2-89667-818-1
ISBN PDF numérique 978-2-89683-853-0
ISBN ePub 978-2-89683-854-7
Première impression : 2013
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
SGNT Média Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
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PRINCE DE COEUR
Son cœur est tendre
Il est épris d’amour
À jamais il demeurera
Prince de cœur
Il compte sur l’amitié
Pour l’épauler dans les difficultés
Et peut-être retrouver
L’origine de son passé
Il aime ceux qu’il chérit
Au péril de sa vie
Il respecte ce qu’il ne connaît
Peut-être à l’excès
Mais son cœur est tenace
Sa volonté vivace
Fidèle de vaillance
Pour la Princesse de son cœur
Hymne au prince de cœur,texte d’Ermil
166839.jpg167059.jpg167082.jpg167063.jpgLettre à mon peuple
Je ne puis plus continuer ainsi. De jour en jour, je succombe à l’oubli et au désespoir. Je dois terminer ces mots avant que toute raison n’abandonne mon esprit. Si jamais mes anciennes connaissances parvenaient à découvrir ce texte, je tiens à dire que je suis désolé d’avoir échoué dans ma quête. Je succombe au temps qui me dévore de l’intérieur et au poison mortel de mes agresseurs. De mon passé, je n’ai conservé que la mémoire de ma bien-aimée et la mission que l’on m’avait donnée. J’ai essayé en vain de m’échapper et de vous avertir de ce qui se trame à Urgnatel, mais il semblerait que cette manœuvre soit mon dernier espoir. Tel-Donlurg a rassemblé son armée : spectres, écorchards, baturgs et nains se regroupent dans sa forteresse pour prendre d’assaut la source même de la résistance. Je ne saurais dire combien de temps il lui faudra pour partir à la guerre, mais cela ne saurait trop tarder. Que les gens de Cat-l-eau, de Rocòrt et du Dernier Fort se préparent : l’ennemi arrive. Je disparais maintenant pour achever mes souffrances et je n’ai plus qu’un souhait avant de m’évanouir… Vengeance !
I
Aveux et départs
L e roi venait tout juste de quitter Cat-l-eau. Loin vers le sud, il était déjà en route pour la guerre qui se déroulerait dans la forteresse de Rocòrt, et il n’avait laissé derrière que trop peu de soldats. Et même si les Catelois étaient nombreux, tous redoutaient ce que leur réserverait le lendemain. Malgré le fait que les motivations nobles de leur roi leur avaient été énoncées et qu’une menace bien réelle planait sur leurs voisins du sud, ils n’en étaient pas moins heureux de savoir que la guerre était loin de leur demeure. Prêt à défendre leurs maisons jusqu’à la mort, le peuple de Cat-l-eau, ne prenant pas part aux combats ni aux discussions militaires, était toutefois, en général, plutôt égoïste.
Turondin, qui aurait souhaité pouvoir parler durant des heures et des heures avec Tur-Égard au sujet de son père, dut toutefois se contenter de ce qu’il avait eu le temps de lui dire : il était un Lússien de quinze ans, fils d’un prince mort depuis plus de trente ans. Maintenant, il comprenait pourquoi sa mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, avait voulu que le nom de son père ne soit jamais prononcé hors de la maison, et pourquoi Ballard et Égard en étaient venus à lui recommander la même prudence. Voilà qu’il se tenait aux côtés de son plus vieil ami, qui était en fait son cousin, debout, face à la mer s’ouvrant généreusement devant lui ; il était le fils d’un prince qui aurait dû être roi. Le dernier des soldats de l’armée de Tur-Égard venait tout juste de disparaître, et le ventre de Turondin, qui criait famine depuis son réveil, allait enfin être contenté.
Ce jour-là, Pernel n’obtint pas la permission de s’attabler avec ses amis, et Turondin n’allait certainement pas compromettre son identité nouvellement acquise en allant aux côtés de la reine. Cela aurait eut tôt fait de choquer et, probablement, de diminuer la cote de popularité d’Égard auprès des Lússiens s’il fallait que le fils d’Estellin, qui avait été le préféré des gens lors de sa jeunesse, fasse surface. Turondin se résigna à dîner en compagnie de ses camarades qui se trouvaient dans la même situation que lui, c’est-à-dire que Namé étant absent, le cours de la journée n’aurait pas lieu.
Alors qu’il prenait place entre Perrin et Orgon, ce dernier aperçut la mine plutôt basse de Turondin.
— Nous irons faire un tour en ville après le déjeuner, lui murmura Orgon en tentant de lui remonter le moral.
— Entendu, lui avait répondu son fidèle ami.
Le temps maussade de la journée n’était rien comparé à l’humeur de Turondin qui se sentait complètement abattu. Ni Sangret ni Gaki ne se pointèrent le bout du nez ce matin-là. Cela amena rapidement le sujet de conversation du groupe sur ce qu’il convenait de faire dans les jours futurs.
— Doit-on attendre que Namé revienne de là où il est parti ? demanda Todin. J’ai bien peur que nous perdions notre temps en demeurant ici à espérer son retour.
— Et prendre du retard dans notre éducation ? le questionna Perrin. Je n’ai pas très envie que cela se produise. J’ai de grandes ambitions, moi, ajouta-t-il, comme s’il voulait montrer qu’il n’avait pas que la guerre en tête.
— Ils vont probablement nous trouver un remplaçant, lança Diorn. Cessons cette argumentation inutile.
— Ils ? Qui va s’occuper de cette tâche ? Habituellement, c’est le roi qui désigne les maîtres d’enseignement, non ? questionna Perrin en ne démordant pas de son point.
— Je préférerais rejoindre ma mère qui est seule avec mes deux sœurs à la ferme, affirma Orgon. Personne ne le remplacera puisque les érudits sont probablement tous partis aider Rocòrt à se défendre. Dans le pire des cas, Namé nous enverra des missives pour nous demander de revenir au château lorsqu’il rentrera, si jamais nous décidions de retourner chez nous.
Turondin parut apprécier cette supposition.
— Je me tournerais bien vers l’éducation militaire, mais je ne suis pas assez âgé pour le faire, ajouta Diorn. Je crois qu’Orgon a raison : il vaut mieux retourner à nos maisons respectives.
— Faites comme vous voulez, mais moi, je ne perdrai pas de temps, décida Perrin. J’ai un avenir à préparer et j’ai bien envie de continuer à apprendre, et même de le faire à un rythme plus avancé ! ajouta-t-il en s’emportant.
D’ailleurs, celui-ci se leva et partit d’une allure convaincue, à la manière d’une personne allant poser un geste crucial quant au futur de sa vie.
Diorn vivant au château et Trémur étant le fils de Namé, il ne restait plus que Todin, Turondin et Orgon à décider de ce qu’ils allaient faire.
— Moi, je retourne à la maison, clama Orgon. Je ne suis qu’à une journée de chevauchée à peine de Cat-l-eau, de toute façon.
— Moi de même, s’empressa d’ajouter Todin. Je n’aurai pas beaucoup de chemin à faire non plus, si jamais Namé nous demandait de rentrer à vive allure ici. J’habite la Haute-Ville ! s’exclama-t-il en cherchant à impressionner ses camarades, mais en y échouant lamentablement.
Turondin, qui songeait à ce qu’une telle décision représentait, réfléchissait à la possibilité de revoir Miance.
— Moi aussi, leur dit-il, sans vraiment réfléchir à toutes les implications que cela entraînerait.
Ainsi, Todin décida de ne pas perdre de temps à attendre au château et plia bagage pour rentrer chez lui. Habitant tout près, il partit seul pour rejoindre l’immense demeure que possédait son père dans la Haute-Ville. Il ne lui fallait que quelques minutes pour y parvenir et cela ne requit que d’infimes préparatifs. Trémur, quant à lui, semblait vouloir demeurer seul en l’absence de son père, et Diorn était parti s’affairer à de quelconques tâches ménagères. Tout cela offrit la possibilité à Orgon et Turondin de parler seul à seul dans la chambre du second. Il aurait préféré se rendre à la rencontre de Pernel pour s’amuser avec lui, mais il savait qu’il ne pouvait laisser son ami se torturer l’esprit à chercher ce qui le tracassait autant. C’est pourquoi Orgon et lui se retrouvèrent dans sa chambre bien tôt.
Toutefois, lorsque Turondin songea à ce qu’il allait lui révéler, il choisit de garder le secret sur ses réelles origines. Alors qu’ils prenaient tous deux place sur le lit, la pluie qui tombait depuis peu s’arrêta, et un silence accablant envahit la pièce.
— Te souviens-tu de la lettre dont je t’ai parlé autrefois ? lui dit-il, sans détour. Je crois que le mieux serait que tu la lises sans plus attendre, car rien ne saurait en introduire la teneur.
Aussitôt, il lui tendit le message rapiécé qu’il avait désormais en sa possession. Orgon la lut et leva ensuite les yeux pour voir ce que Turondin était sur le point de lui révéler. S’il avait pris un ton aussi grave, c’est qu’il avait une grave raison de le faire : il savait depuis longtemps ce qui se trouvait dans cette lettre.
— Elle a été écrite par mon père, lâcha Turondin.
Orgon avait aussitôt baissé la mine sous le choc, puisque lui aussi prenait conscience de toute l’ampleur d’une telle information. Il y avait peut-être une nouvelle lueur d’espoir que le Sans-Nom fût toujours en vie ; il n’en demeurait pas moins que les mots figurant à l’intérieur de la partie lisible du message ne signalaient rien de positif.
— Je vois, avait tout simplement répondu Orgon, accablé.
Un long silence suivit ces paroles. Celui qui avait toujours su trouver les bons mots à dire, peu importe la situation, dut s’arrêter pour réfléchir à ce qui aiderait son ami qui devait affronter une dure et détestable épreuve. Personne ne devrait avoir à faire face à un tel fardeau, se disait-il. Son engouement pour l’art du combat n’en devint que plus grand, car il avait bien l’intention de s’assurer que plus jamais de tels événements ne seraient reproduits pour tout autre enfant. Orgon fit parler son talent naturel.
— Je ne sais pas pourquoi tes parents ont été enlevés, mais j’ai le pressentiment que Donlurg en a encore besoin et qu’ils sont toujours en vie.
— Comment peux-tu le savoir ? lui demanda Turondin, qui ne demandait qu’à croire à ses paroles.
— Je ne sais pas... c’est comme ça, c’est tout, lui répondit-il. Néanmoins, je fais le serment, aujourd’hui, que quoi qu’il m’en coûte, je sauverai ta mère et ton père des griffes de Tel-Donlurg et les ramènerai au royaume du Lússinen, déclara-t-il solennellement. Le sort qui t’a été réservé est injuste, et je compte bien en réparer une partie. Que dis-je ! Je ne compte pas le faire, j’affirme que je le ferai !
Cette fois, Turondin se laissa gagner par les paroles d’espoir et le serment que venait de prêter Orgon. Jamais personne n’avait promis une telle chose à son égard. Plus aucune goutte de pluie ne tombait à l’extérieur et le temps s’éclaircit.
Ainsi, à la suite de cette discussion, Orgon décida qu’il allait préparer ses affaires pour retourner le plus tôt possible chez lui. Personne ne savait la durée de ces jours de relâche improvisés, mais ce n’était pas Orgon qui allait perdre son temps à le découvrir. Quant à Turondin, il préféra ne pas préparer ses bagages immédiatement. Il avait bien l’intention d’aller voir sa reine et tante, qu’il n’avait pas revue en privé depuis qu’il avait assisté à sa toute dernière leçon avec elle. Après tout, il venait tout juste d’apprendre qu’il existait des gens faisant partie de sa famille qui vivaient avec lui au château, et cela n’était pas à négliger. Il mourait d’envie de rentrer à la maison pour voir Miance, Grébob et Émilia, mais il n’en demeurait pas moins que la présence de Miat, Pernel et de ses nouveaux amis allait lui manquer. À la lumière de ses réflexions, il décida de se rendre à la chambre de la reine pour lui parler, car il voulait qu’elle sache que son mari lui avait enfin dévoilé l’identité de son père, si jamais le roi n’avait pu l’en informer avant son départ précipité. Il pouvait bien attendre un peu plus avant d’admirer son arme : sa beauté n’allait certes pas s’estomper en demeurant cachée sous son lit.
Il chemina jusqu’au quatrième étage pour y rejoindre la chambre de la reine, qui était aussi celle du roi. Alors qu’il patientait devant la porte de ce lieu, il dut se rendre à l’évidence qu’elle ne s’y trouvait pas, puisque de longues minutes s’étaient déjà écoulées depuis son arrivée. Ne sachant trop où elle pouvait être, il décida de tenter sa chance et de se diriger vers la salle du conseil, située au premier et donnant sur la mer. Il était las de toutes les émotions contradictoires que les récents événements avaient fait naître en lui, mais il poursuivit tout de même sa route. Peut-être Miat s’affairait-elle à réduire l’amoncellement imposant de tâches qui lui étaient assignées en l’absence du roi et du prince.
Arrivant enfin à la hauteur de la salle en question, Perrin en sortit, telle une bourrasque, manquant de peu de lui arracher le bout du nez. Turondin l’évita de justesse et tituba, en passant à un cheveu de frapper le mur tout près et la torche y étant accrochée.
— Attention là ! lui lança-t-il. Tu aurais pu me faire mal en courant ainsi.
— Désolé, mais je suis pressé, lui répondit Perrin en ne prenant même pas la peine de s’arrêter. Je dois faire vite ! ajouta-t-il en s’engouffrant dans la tour nord et l’escalier.
Perrin, aussi lestement et rapidement que le vent, disparut de sa vue. Il lui avait toujours semblé courir en tous sens, pressé par quelque affaire, mais cette fois, il l’était davantage. La personne qui avait causé cet empressement ne laissa pas le temps à Turondin de méditer sur ce qui venait de se passer.
— Turondin, commença la reine, je suis très heureuse de pouvoir te voir en privé, dit-elle d’un ton familier. Allez, entre.
Fort heureux d’entendre cette voix, il pénétra avec joie dans la pièce. Miat se trouvait seule, debout en face d’un feu de foyer qui brûlait ardemment en cette journée froide et pluvieuse ; l’été perdait de sa vigueur alors qu’il en restait encore près de la moitié.
— J’avais espéré te revoir plus tôt, lui dit-elle. J’avais peur que notre dernière rencontre t’ait outré et que tu me reproches depuis de ne pas tout t’avoir dit ce que je savais à propos de ton père.
Turondin ne sut pas que lui répondre, désemparé. Il ne lui en voulait pas puisqu’il savait avec quelle sincère détresse la reine lui avait relaté ces événements. Il s’assit plutôt tout près du foyer, sur un siège particulièrement confortable, face à la reine, qui regardait alors le temps maussade sévissant à l’extérieur avec ennui ; déjà, Égard lui manquait.
— J’avais dans l’idée de venir m’entretenir avec vous il y a bien longtemps, finit-il par lui dire. Je n’ai jamais nourri la moindre rancœur à votre égard et je ne vous tiendrai certes pas rigueur du doute que vous aviez quant à mes intentions.
— As-tu entendu ce dont ton ami et moi parlions ? lui demanda-t-elle en se retournant vers lui. Non pas que le sujet doive demeurer secret, ajouta-t-elle.
— Non, et je vous saurais gré de bien vouloir m’expliquer la raison de cet empressement, rétorqua-t-il. Perrin a bien failli me casser le nez en ouvrant la porte de cette salle, et je suis passé bien près de tomber à la renverse en emportant avec moi une torche enflammée.
— Je crois qu’il n’aura pas le temps de vous expliquer, à toi et à tes amis, ce qu’il manigance. En fait, il m’a explicitement demandé de vous dire qu’il allait partir. Tu connais assurément son puissant engouement pour le savoir et l’apprentissage ; c’est ce qui l’a poussé à venir me voir, afin que je lui permette de partir vers Linbosque. Il y recevra un entraînement d’érudit, et de beaucoup supérieur à tout ce qui aurait pu lui être enseigné ici, même en présence de Namé, car il y a en cette cité de la forêt des livres plus anciens que ce qui se trouve ici.
— Il ne reviendra pas suivre de leçons à Cat-l-eau ?
— C’est tout à fait juste et mérité, trancha la reine ; il poursuivra son rêve. Comme il me l’a signifié, il est prêt à faire de nombreux sacrifices pour parvenir à ses fins.
Turondin se trouva fort peiné de perdre un ami qui lui avait toujours semblé si droit et juste. Néanmoins, il savait que Perrin irait assouvir son ambition en allant à l’endroit qui lui permettrait d’apprendre le plus de choses possible sur tous ces sujets le passionnant.
— Cela étant dit, continua-t-elle, je présume que ta venue n’était pas dépourvue de but. Je suis impatiente d’en découvrir la raison.
— Effectivement, je cherchais à vous rejoindre pour vous parler d’une chose plutôt... Puis-je fermer la porte ? demanda-t-il finalement, pour éviter que la conversation qui suivrait ne tombe dans les oreilles d’un intrus et ne provoque des rumeurs qui se seraient propagées dans Cat-l-eau, avant même que Turondin ait pu clore son discours.
— Bien sûr, dit-elle en s’éloignant de l’entrée.
Turondin supposa qu’elle avait sans nul doute appris ce qui était arrivé à Estellin lors de sa mort fictive et qu’elle ne voulait pour rien au monde voir ce genre d’événements être reproduits.
Turondin s’exécuta et se plaça aux côtés de sa tante, sans perdre de temps. Il prit une inspiration et se lança.
— Égard vous a-t-il parlé depuis hier soir ? lui demanda-t-il.
— Malheureusement non, il était débordé de travail militaire et devait préparer une multitude de choses en un laps