Mon cœur à son passé renonce
Un jour, elle demanda à Suzanne de l’accompagner dans les environs immédiats pour interroger les gens des villages et hameaux. Elle savait que le père et le frère de son amie l’avaient déjà fait, mais elle ne pouvait plus rester au château à attendre sans tenter quelque chose. Elles partirent donc, Agnès conduisant la voiture que menait Roland, le vaillant petit cheval normand. « Roland », parce que c’était le jour de la fête de ce saint que les fiancés avaient découvert le superbe cadeau de Pierre.
Elles commencèrent par les lieux les plus proches, et ces promenades sous le beau soleil de mai auraient pu être charmantes, si la tension de la quête n’était venue altérer leur légèreté.
Un soir qu’il faisait presque nuit, comme elles venaient d’entrer dans la cour, elles virent sortir Florine Fabre, le visage montrant les signes de la plus intense colère…
– C’est à cette heure-ci que vous rentrez ? Et nous, on se ronge les sangs à vous attendre ! Je n’ai pas d’ordre à vous donner, mademoiselle Agnès, mais je vais informer votre oncle de ces sorties qui n’en finissent plus ! Et toi, continua-t-elle à l’adresse de sa fille, crois-tu que ce soit bon pour une future mère de courir ainsi les chemins, cahotée en tous sens comme un sac de son ?
Elle avait débité sa diatribe d’une seule traite sans laisser aux jeunes filles, rouges de confusion, la moindre chance de se justifier. Agnès, retrouvant ses esprits en même temps que le sol pavé
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