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Le Sceau de l'Empereur: Toucher le Temps
Le Sceau de l'Empereur: Toucher le Temps
Le Sceau de l'Empereur: Toucher le Temps
Livre électronique208 pages2 heures

Le Sceau de l'Empereur: Toucher le Temps

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À propos de ce livre électronique

Le sceau de l'Empereur - le divin symbole de l'empereur sur terre - a disparu. L'Impératrice fera tout ce qui est son pouvoir pour le récuppérer.

Jiayi a un don. Elle peut voyagé dans le passé en touchant simplement des objets. Mais ce qu'elle veut plus que tout, c'est échapper aux griffes de l'Impératrice et s'enfuir dans un pays lointain. Retrouver le sceau de l'Empereur pourrait être sa chance, mais est-elle prête à riquer la colère de l'Impératrice?

Zhihao, histoirien et archéologue, ne porte ni l'Impératrice ni la Dynastie Qing dans son coeur, mais lorsque l'Impératrice lui ordonne de retrouver le sceau en échange du financement du premier musée chinois, il ne peut refuser. Ce n'est qu'après avoir accepter qu'il comprend que la clé pour retrouver le sceau se trouve entre les mains d'une esclave du palais.

L'agitation sociale et les puissances étrangères envahissantes menacent la mission  et la vie de Jiayi et Zhihao partis à la recherche du Sceau de l'Empereur.

LangueFrançais
Date de sortie11 sept. 2019
ISBN9781547576340
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    Aperçu du livre

    Le Sceau de l'Empereur - Amanda Roberts

    1

    - F ais-le, ordonna l’Impératrice.

    Jiayi remonta les manches longues de sa robe et, tout doucement, comme s’il contenait un serpent prêt à la mordre, prit le coffret dans ses mains. Elle inspira profondément, lentement, en fermant les yeux. Elle ne savait jamais à quoi s’attendre, alors elle devait être préparée à tout.

    Quand elle rouvrit les yeux, elle était entourée de chevaux au galop. Les gens criaient alors qu’ils couraient se cacher. Les cavaliers brandissaient des armes et tailladaient, tranchaient tous ceux qui les entouraient. Jiayi se tourna vers la gauche, puis vers la droite, à la recherche d’une échappatoire avant qu’elle ne soit, elle aussi, piétinée. Elle n’était jamais morte pendant une vision, et ne savait donc pas ce qui lui arriverait dans la vraie vie si cela se produisait. Elle ne voulait pas courir le risque. L’un des cavaliers s’arrêta pour embrocher un homme qui se tenait non loin d’elle. Il se mit à hurler alors que le sang s’écoulait de son corps comme d’une fontaine. Jiayi était terrifiée, mais elle ne pouvait rien faire pour lui. Elle devait s’occuper d’elle-même. Le cheval qui était arrêté provoqua une pause dans le flot des bêtes galopantes. Jiayi devait s’enfuir pendant qu’elle en avait l’occasion. Elle ne savait pas où elle allait, ni pourquoi le coffret que lui avait remis l’Impératrice l’avait envoyée à cet endroit, à cet instant, mais elle devait le trouver, le sceau de l’Empereur. D’une manière ou d’une autre, ce corps, cette femme qu’elle possédait, avait un lien avec le sceau. Elle devait croire que cette femme la mènerait vers la réponse.

    Elle courut aussi loin que possible de la bataille. En haut d’une colline, elle vit une grande tente et de nombreux hommes sur des chevaux, qui regardaient la mêlée en bas. Pourquoi ne faisaient-ils que regarder, elle n’en savait rien. Elle baissa la tête pour voir ses vêtements : elle était habillée comme une noble Mandchoue. Les hommes qui observaient étaient également habillés en Mandchous. Au moins, elle n’avait pas couru vers l’ennemi. Elle gravit la colline aussi vite qu’elle le pouvait.

    - S’il vous plaît ! Aidez-moi ! cria t’elle quand elle fut à portée de voix.

    Les hommes regardèrent dans sa direction avec stupéfaction, comme s’ils venaient juste de la voir. C’était possible. Jiayi ignorait comment les autres voyaient ses manifestations dans ses visions.

    - Dame Caigiya ! lança l’un des hommes qui était vêtu comme un général. Il la désigna et deux de ses hommes la rejoignirent au galop pour l’aider.

    - Que s’est-il passé ? Comment êtes-vous arrivée là-bas ? lui demanda le général quand elle l’eut rejoint.

    - Je… je ne sais pas, bafouilla-t-elle. J’ai dû me perdre.

    La réponse semblait satisfaire le général. Il fit un signe de tête à ses hommes.

    - Emmenez-la chez l’Empereur. Il doit être inquiet.

    Jiayi en doutait sérieusement. Elle n’avait jamais connu un empereur qui s’inquiétait pour une femme, mais elle se laissa conduire. Elle fut emmenée dans une grande tente, une suffisamment vaste pour être une résidence impériale dans la Cité Interdite. Avec les lourds rideaux tirés en arrière, il faisait tellement sombre qu’elle ne pouvait rien voir à l’intérieur. Elle entra de mauvaise grâce et les rideaux furent refermés derrière elle. La pièce était incroyablement calme. Elle pouvait entendre les voix basses des hommes en train de parler mais pouvait à peine entendre les bruits de la bataille qui faisait rage juste en bas, les parois de la tente étant tellement épaisses. Après un moment, ses yeux commencèrent à s’habituer à la faible lumière que les braseros diffusaient dans la pièce.

    De l’autre côté, autour d’une large table, se tenaient plusieurs hommes qui avaient une discussion animée. Tout autour de la tente, le long des parois, se tenaient des femmes habillées à la mode et beaucoup d’enfants. Si l’Empereur était là, ce devait être ses dames – ses femmes et concubines – et ses enfants, les princes et princesses. Pourquoi étaient-ils là, au beau milieu d’une bataille dangereuse ? Ce n’était pas la première fois que Jiayi souhaitait s’y connaitre en histoire. Même des noms et des dates l’aideraient à comprendre bien mieux ses visions.

    Elle fit quelques pas vers les hommes qui se tenaient au milieu de la pièce. Le général avait dit qu’elle devait être emmenée chez l’Empereur, mais voulait-il dire seulement ici, dans cette pièce, ou à ses côtés ?

    L’un des hommes la regarda et son visage s’illumina.

    - Cai ! lança-t-il en courant vers elle. Mon amour, roucoula-t-il en lui prenant la main. Que vous est-il arrivé ? demanda-t-il.

    Cai ! Bien sûr. Caigiya était son nom complet, mais elle était plus connue comme étant Dame Cai, la femme la plus aimée – et la plus scandaleuse – de l’Empereur Daoguang. Elle n’avait pas besoin d’une leçon d’histoire pour savoir qui elle était, à présent. Toutes les femmes qui vivaient au Palais connaissaient la sulfureuse Dame Cai, celle qui avait volé le cœur d’un empereur.

    Mais ce n’était pas le moment pour elle de se remémorer la légende de leur amour. Elle avait besoin de trouver le sceau. Si elle échouait encore, l’Impératrice serait grandement mécontente… et personne ne voulait être dans les mauvaises grâces de l’Impératrice.

    - J’étais perdue. Il y avait des chevaux au galop et des hommes criaient… dit-elle.

    - Je suis tellement désolé que vous vous soyez retrouvée impliquée là-dedans. Les rebelles nous sont tombés dessus rapidement. J’ai été fou de vouloir emmener ma famille à Jehol pendant une telle période… se lamenta l’Empereur.

    Jiayi emboitait quelques pièces. L’Empereur et sa famille devaient être en train de faire le voyage entre Pékin et le Palais de la Montagne à Jehol, au nord de Pékin, quand ils se sont retrouvés coincés au milieu de l’armée rebelle. Quels rebelles ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais cela ne semblait pas important pour le moment.

    - Je vais bien, dit Jiayi en essayant de sourire. Je suis ici avec vous, maintenant.

    L’Empereur lui sourit en retour et l’embrassa tendrement. Elle failli s’éloigner. De tels moments la choquaient. Elle n’avait jamais été embrassée dans la vraie vie. Elle était une servante innocente qui avait passé la plupart de son temps séquestrée dans le palais de l’Impératrice. Mais ce n’était pas la première fois qu’un homme l’embrassait dans ses visons. Certains avaient fait plus… elle avait appris à supprimer ses véritables sentiments et à laisser le corps de son hôte prendre le relais. Elle devait garder son calme et prétendre que tout était normal. Elle avait besoin que l’Empereur l’emmène jusqu’au sceau. Il devait être là !

    L’Empereur recula et lui sourit.

    - Vous êtes sûre que tout va bien ? demanda-t-il.

    Elle acquiesça.

    - Bien sûr. Je m’inquiétais seulement pour vous. Puis-je vous aider d’une quelconque manière ? demanda-t-elle.

    Il tendit le bras et lui toucha malicieusement le nez.

    - C’est comme si vous pouviez lire dans mes pensées, dit-il. Suivez-moi.

    Elle fit ce qu’on lui disait. L’Empereur lui prit la main et la guida vers la table où se tenaient les autres hommes. Ils avaient l’air tout sauf heureux de sa présence, fronçant les sourcils et croisant les bras. Ils n’avaient pas l’habitude de discuter de sujets importants en présence d’une femme. Jiayi ne pouvait s’empêcher de sourire intérieurement. A son époque, seulement quelques décennies plus tard, la Chine était dirigée par une femme.

    - Votre Majesté, dit l’un des hommes. Il y a surement un autre moyen…

    - Nous devons protéger le sceau, dit fermement l’Empereur. Le sceau représente l’Empereur – moi-même et tous les Empereurs qui m’ont précédé et qui me succèderont jusqu’à la fin des temps – et la Volonté des Cieux. Nous sommes assiégés ! Si les barbares mettent la main dessus, ils pourraient l’utiliser pour renverser la Dynastie Qing ! Si je meurs aujourd’hui, ils pourraient trouver le sceau et l’utiliser pour réclamer l’Empire, pour eux-mêmes. Il faut le cacher, pour l’instant seulement.

    - Mais faire confiance à une femme ? lâcha l’un des autres ministres.

    L’Empereur rit.

    - Les femmes sont les plus douées pour cacher des choses ! Dès qu’elles le peuvent, elle subtilise un peu d’argent, un bijou ou même un vêtement de belle qualité, et vous ne le revoyez plus jamais. Pourquoi pensez-vous que vous devez toujours leur acheter de nouvelles choses ?

    Les autres rirent avec lui, mais Jiayi rougit. C’était en partie vrai. La plupart des femmes ne pouvaient pas gagner leur propre argent, alors elle devait souvent cacher de petits montants, pour les cas d’urgence. Une femme ne pouvait jamais savoir quand elle perdrait les faveurs de son mari ou de sa belle-mère ou de tout autre bienfaiteur, et n’avait nulle part où aller, ni rien à manger. Même au service de l’Impératrice, Jiayi avait peur du jour où elle ne lui serait plus utile et où elle se retrouverait de nouveau à la rue.

    L’Empereur claqua des doigts. Un eunuque arriva en courant et plaça un large coffret sur la table. C’était le même coffret que celui que Jiayi tenait dans ses mains dans la vraie vie – le coffret qui contenait le sceau. Il était rouge laqué, avec des dragons dorés peints dessus. Il était plus large que nécessaire, mais l’intérieur du coffret comprenait plusieurs couches d’une soierie rouge, pour protéger le sceau.

    L’Empereur l’ouvrit et souleva respectueusement le sceau. Il avait été forgé dans de l’or pur il y a des centaines d’années. La base était carrée, et sur le dessus il y avait un dragon richement sculpté – le symbole de l’Empereur. Des rubis formaient ses yeux, et les feux des braseros les faisaient scintiller. Chacun des quatre côtés du sceau avait des images cloisonnées dont le fond était bleu, avec deux dragons – huit en tout – qui attrapaient une perle de feu. La perle symbolisait la sagesse, la prospérité, le pouvoir et l’immortalité – des qualités que l’Empereur possédait.

    La beauté du sceau et l’importance de sa signification coupèrent le souffle de Jiayi. Elle était si proche. Ses mains commencèrent à trembler et de la sueur perla sur son front. La pièce entière commença à se brouiller. Alors que l’Empereur se tournait vers elle, c’était comme si le monde tournait au ralenti. Jiayi comprit ce qui était en train de se produire – elle se réveillait ! Elle perdait son emprise sur la vision et se retrouverait bientôt en présence de l’Impératrice. Elle devait découvrir ce qui était arrivé au sceau avant qu’il ne soit trop tard.

    L’Empereur s’approcha d’elle si lentement que cela lui donnait l’impression qu’il se déplaçait dans une boue épaisse. Jiayi essaya de marcher vers lui, mais elle était comme gelée sur place.

    - Mon amour, dit-elle fort, le poussant à se dépêcher sans éveiller les soupçons.

    - Ma chère Dame Cai, dit-il en lui tendant le sceau. J’ai besoin que vous cachiez ça pour moi. Pouvez-vous me promettre de le garder à l’abri et de ne révéler où vous l’avez caché qu’à moi seul quand il sera de nouveau en sécurité ? Elle avait l’impression qu’il l’appelait à travers des eaux profondes.

    - Oui, oui, mon amour. Bien sûr, dit-elle. Le monde se brouillait davantage. Elle ne pouvait plus voir la table, les braseros, ou les visages aigris des hommes à proximité.

    - Entre tes mains, je dépose toute la Chine.

    Elle essaya de tendre les mains, mais elle ne put bouger assez vite. L’Empereur lâcha le sceau et il glissa entre ses doigts, s’écrasant sur le sol.

    - Jiayi… Elle pensait entendre l’Empereur, mais la voix semblait provenir de beaucoup plus loin, même s’il se tenait juste devant elle.

    - Quoi ? demanda-t-elle.

    - Jiayi… La voix était à peine plus qu’un murmure alors que le monde s’obscurcissait.

    En s’éveillant, Jiayi entendait son nom être dit de plus en plus fort.

    - Jiayi ! Jiayi, répond-moi ! Est-ce que tu l’as trouvé ? Sais-tu où est le sceau ?

    Jiayi ouvrit les yeux et l’Impératrice se tenait juste devant elle. Elle sursauta alors que le regard dur plongeait dans le sien.

    - Jiayi ! Réponds-moi ! Qu’as-tu vu ?

    - Dame Cai… dit Jiayi alors qu’elle essayait de se remémorer les détails de sa vision. L’Empereur a donné le sceau à Dame Cai.

    Elle entendit les autres femmes qui étaient dans la pièce soupirer. Elle regarda autour d’elle et vit les autres dames de l’Impératrice, ses dames de compagnies et servantes, toutes la regardaient. Alors que l’Impératrice cachait les pouvoirs de Jiayi à ses ministres et conseillers masculins, elle ne s’embêtait pas à les cacher à ses amies et dames – ses véritables conseillers.

    - Tu veux dire La Dame Cai ? Celle pour qui l’Empereur a presque abandonné le trône ? demanda l’une des dames. Il lui faisait vraiment autant confiance ?

    Jiayi acquiesça.

    - Il l’aimait, dit-elle.

    - Et le sceau ? lâcha l’Impératrice, attrapant le bras de Jiayi avant de la secouer.

    Elle savait que l’Impératrice se mettrait en colère dès qu’elle découvrirait que Jiayi ne savait pas où il était. Mais peut-être pourrait-elle lui donner assez d’information pour tempérer sa colère.

    - Il y avait une bataille, sur la route vers Jehol. Des barbares. Je ne sais pas qui… expliqua-t-elle. L’Empereur avait peur qu’ils veuillent le tuer et voler le sceau. Il voulait que Dame Cai le cache, le protège.

    - Et ? L’Impératrice tremblait. Elle lâcha Jiayi et tendit les mains comme si Jiayi était en possession du sceau et qu’elle pouvait le lui remettre.

    - Et… je… je l’ai lâché, dit Jiayi, les larmes aux bords des yeux. Je suis désolée, mais la vision s’est terminée avant qu’il ne puisse me le donner. Je ne sais pas où il est. Mais il l’a pour sûr donné à Dame Cai ! Si nous savions où était la bataille, elle a dû le cacher près de là et…

    L’Impératrice la gifla si fort qu’elle crut que son cou s’était brisé. Elle retint son souffle, effrayée à l’idée de faire le moindre bruit qui pourrait éveiller davantage la colère de l’Impératrice. Le silence régnait dans la pièce. Aucune des femmes n’oserait venir aider Jiayi. Après un moment qui parut durer une éternité, l’Impératrice se recula. Jiayi inspira profondément alors que toutes les autres soupirèrent de manière audible. Elle étira doucement son cou, mais détournait toujours son regard larmoyant.

    - Si proche… si proche… marmonna l’Impératrice.

    - Nous pouvons réessayer, suggéra l’une des femmes. Elle prit le coffret et le mit dans les mains de Jiayi, mais rien ne se passa.

    - Vous savez que ça ne marche pas comme ça, murmura avec colère une autre femme, en lui tapant sur les mains.

    - Mais Jiayi a raison, dit la Princesse Der Ling. Si Dame Cai avait le coffret sur la route vers Jehol, cela réduit considérablement les recherches.

    L’Impératrice s’assit sur sa chaise, ayant l’air aussi épuisée que ce que ressentait Jiayi. Elle s’assit un moment, comme si elle considérait ses options. Finalement, elle hocha la tête.

    -

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