Adélaïde Lafarge et le maître de forges
2 – RÉSUMÉ : Depuis la mort de son époux, Adélaïde Lafarge vit chez son fils Charles, dans le domaine familial, le Glandier, et sa forge. Les problèmes financiers s’accumulent. Il serait temps que Charles trouve une nouvelle épouse, la première, Félicie Coinchon-Beaufort, étant morte en couches un an après leur mariage. Charles espère profiter d’un voyage à Paris pour dénicher la perle rare… Et c’est ce qu’il se passe. Il fait la rencontre de Marie Cappelle, une descendante du duc d’Orléans, et l’épouse. À peine arrivés au château, Marie se montre hautaine, désagréable et se comporte de façon étrange. Adélaïde a des doutes. Cette femme serait-elle sous l’emprise du Malin ? (Voir Veillées no 3512.)
Charles et Léon Buffière, son beau-frère, avaient terminé leur longue conversation, et ne semblaient pas souhaiter se joindre à celle des femmes, qui ne présentait pas un grand intérêt pour aucun des deux.
– Viens, ma femme, allons nous coucher.
Félicie avait pour habitude de s’exécuter lorsque Charles l’invitait ainsi à prendre congé de l’assistance, ce qui était normal. On avait toujours vu Félicie se lever, saluer rapidement les personnes présentes, et suivre Charles avec un sens aigu du devoir. Une jeune épousée devait donc être encore plus impatiente de se retrouver en tête à tête avec son époux. Madame Pontier échangea un regard de connivence avec Adélaïde. On savait ce que cela voulait dire. On s’apprêtait déjà à faire quelques allusions discrètes sur la situation, dès le départ des deux époux, lorsque Marie demanda à pouvoir monter seule un moment dans sa chambre. Charles tenta de cacher au mieux sa déconvenue, considérant qu’il lui accordait généreusement cette simagrée de Parisienne, une dernière fois, afin de ne pas perdre la face devant les convives.
Adélaïde se demanda si elle devait s’attrister de cette attitude envers son fils, considérant la demande de sa nouvelle belle-fille comme un début peu légitime d’acte de rébellion – ou pire une velléité d’indépendance –, ou s’en réjouir pour lui, l’éloignant ainsi d’une tentation mise sur son chemin par le Malin.
Elle prit
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