Les Veillées des chaumières

Adélaïde Lafarge et le maître de forges

4 – RÉSUMÉ : La situation au Glandier semble enfin s’améliorer. Après des jours et des jours de recherche, Charles Lafarge a mis au point un procédé de transformation du minerai qui devrait révolutionner leurs forges mais aussi celles de la France entière. Mais pour cela il lui faut déposer un brevet. Et obtenir l’argent nécessaire à cette opération. Marie l’aide du mieux qu’elle peut en faisant jouer ses relations familiales. Charles se résout à partir pour Paris, laissant à son épouse le soin de gérer le domaine. Fait étrange, ce cher monsieur Denis va le rejoindre, sans en tenir Marie informée. (Voir Veillées no 3512 et suivants.)

Mademoiselle Brun arriva ce jour-là au château, lourdement chargée. Elle allait devoir y rester plusieurs semaines car elle avait été investie d’une mission des plus délicates, une mission de confiance. On attendait beaucoup de sa venue. Elle était la femme de la situation. On avait bien cru un moment ne trouver personne pour réaliser ce pour quoi elle venait d’être embauchée. Embauchée n’était pas le terme qui convenait, elle n’était pas une domestique. D’ailleurs, il était prévu qu’elle dormirait pendant son séjour dans la chambre de Marie.

Ainsi donc, mademoiselle Brun, après avoir déposé ses bagages, ouvrit une large mallette de bois clair et sortit précautionneusement une partie de son contenu. Elle s’installa face à Marie à qui elle recommanda de ne pas bouger.

Adélaïde surveillait mademoiselle Brun, par-dessus son épaule, et fut rapidement conquise. Quelle artiste ! On ne lui avait pas menti. Mademoiselle Brun traçait un portrait de Marie des plus flatteurs, et les ravissantes couleurs qu’elle choisissait pour donner à la jeune femme une bonne mine et un teint frais qui n’était pas vraiment le sien accrurent son admiration qui était déjà considérable. Charles allait être tellement heureux de recevoir ce portrait de son épouse! Et rassuré par les belles joues roses que mademoiselle Brun mit trois semaines à peaufiner.

Marie n’était pas aussi enthousiaste que sa belle-mère et eut un peu de mal à se reconnaître dans cette interprétation toute personnelle de l’artiste. Adélaïde pensa que, surtout, elle ne pouvait pas s’empêcher de la contredire et qu’il avait suffi qu’elle-même trouve ravissant ce portrait pour qu’elle ait aussitôt quelque chose à redire, mais toutes deux tombèrent d’accord sur le fait que ce portrait serait une jolie surprise pour Charles. Restait

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