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Avant La Chute
Avant La Chute
Avant La Chute
Livre électronique148 pages2 heures

Avant La Chute

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À propos de ce livre électronique

'Avant La Chute' est un roman basé sur l’histoire de 'The Golden Bowl' (La Coupe d’or) d’Henry James, mais avec un tournant inattendu, car celui-ci y implique des amants homosexuels, Marty Townsend et Carlton Aspern, qui séduisent et manipulent la richissime veuve australienne, Clara de Veer, et sa fille Maggie. Le précieux vase, avec son défaut presque invisible, est le véhicule que Clarke utilise pour éteindre la flamme de confiance qui, précédemment, brûlait encore dans le cœur de Maggie. Il révèle les méfaits passés et le prix qu’il faut payer pour le péché d’adultère : l’abandon de ses désirs.

LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2014
ISBN9781311299499
Avant La Chute
Auteur

Aaron J Clarke

Aaron Clarke was born in Queensland on 24th January 1973, the middle child of two sisters. Like many other children, he watch a lot of television. Then one day he changed the channel to the ABC and saw "A Midsummer Night's Dream". Immediately taken aback by the lyrical beauty, he wanted to emulate Shakespeare.Aaron enrolled at James Cook University to study chemistry and biochemistry. In his second year he experienced his first psychotic episode and was hospitalised for several months. A year later he returned to JCU as an English student and started writing short stories and poems, which have been published in student publications and on the Internet.Please contact me at < aaron.clarke@my.jcu.edu.au > to discuss your opinions regarding my work, as I would greatly appreciate your point of view. Please address your questions as 'Reader Feedback' in the subject line of your email. Thanks, Aaron.

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    Avant La Chute - Aaron J Clarke

    Avant

    Chute

    Aaron J Clarke

    © 2014 Aaron J Clarke

    Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation

    réservés pour tous pays.

    Smashwords Edition

    Traduit de l’anglais par Nathalie Walker

    Relu par Angélique Olivia Moreau

    À Henry James, dont le roman, The Golden Bowl, m’a inspiré l’écriture de ce récit.

    Je suis aussi très reconnaissant envers les femmes suivantes : Nathalie, dont la capacité à corriger mes tentatives maladroites de traduire Avant La Chute fut grandement appréciée, Georgina, dont la bonne humeur a été pour moi un grand réconfort, et finalement mon professeur Florence, dont l’enthousiasme et l’amour de la langue française ont eu sur moi un effet profond. Par conséquent, je leur dédie ce livre.

    Chapitre I

    C’était un jour de printemps resplendissant. Le soleil pleurait des larmes d’or et le vent caressait la joue de l’homme qui errait dans un champ de fleurs rouges, jaunes et bleues. Cette scène bucolique dans la province française démentait cependant le galop de doutes et de regrets qui piétinaient dans son esprit. En tous les cas, ce à quoi Carlton allait faire face – des regards de reproches et des railleries - noircirait ce jour à tout jamais. Néanmoins, Carlton marchait vers son destin avec détermination, pour ne pas se soumettre, ni ne montrer aucun signe de faiblesse envers Marty, son bien-aimé, qui l’attendait avec impatience.

    Lorsque Carlton Aspern arriva à proximité du château de grès qui fut témoin de leurs nombreuses nuits passionnées, il fut pris de vertiges, comme si la flamme qui brûlait dans son cœur s’était éteinte par dégoût. Pourquoi se détestait-il autant ? Et surtout pourquoi désirait-il rompre tout lien avec Marty ? Son propre sentiment de honte en était la raison la plus évidente. Plus grande encore était sa gêne d’admettre que sa décision était purement financière. Carlton Aspern avait cependant été élevé dans l’idée que sa place dans la société serait cimentée par un mariage avec une femme riche, dont l’argent panserait les plaies de sa fortune et couvrirait les réparations de sa propriété, comprenant l’ancien château et ses environs.

    … C’était précisément ce à quoi pensait Carlton à Londres, deux ans auparavant, quand il fut conduit dans le salon privé de Madame de Veer, qui désirait connaître la véritable ampleur de sa collection de livres. Un de leurs amis commun, Franz Anderson, lui avait confié que cette riche australienne déboursait des fortunes pour des livres rares qu’elle comptait ajouter à sa future bibliothèque de Townsville, sa ville natale. Le nom de Townsville sembla déclencher en Carlton, tandis qu’il écoutait Madame de Veer, un sentiment de répugnance. Il ne pouvait imaginer de pire endroit pour héberger ses précieux ouvrages de Voltaire. Bien qu’il n’eut pas une très haute opinion de Clara de Veer, dont les accents mélancoliques semblaient par moment l’ennuyer, il était intrigué par l’amour qu’elle portait à ce coin perdu des tropiques ; et quand il s’aventura à demander « Où est-ce ? », elle répondit fièrement : « Dans le Queensland, bien sûr. » Alors qu’elle continuait de jacasser à propos des livres qu’elle désirait acquérir, il eut la révélation soudaine que cette femme à l’air terne avait peut-être une fille. Alors, sans hésitation, il demanda : « Avez-vous des enfants ? » Elle hocha la tête et dit : « Ma fille, Maggie. » Puis la vieille dame lui dévoila tout ce qu’il voulait savoir : l’âge de sa fille, et plus encore si elle était ou non mariée. Il fut enchanté de la réponse de Mme de Veer et lui annonça : « J’aimerais la rencontrer. »

    Mme De Veer fut aux anges de savoir que cet homme si cultivé montrait de l’intérêt envers Maggie, qu’elle craignait de ne voir passer inaperçue à Londres. Clara l’invita à prendre le thé en attendant le retour de Maggie. Tandis qu’ils tuaient le temps, Mme De Veer parlait tant qu’il fut tenté de lui demander de se taire, mais il se retint. Malgré cela, elle lui donna de nombreux renseignements sur la famille de Veer, surtout à propos de son défunt mari, George de Veer, qui fit fortune dans l’industrie du charbon, et de son désir de construire une grande bibliothèque à Townsville.

    Ainsi, sa raison d’être était de rechercher des livres de qualité, les plus rares possibles, afin d’accomplir le rêve fou de son défunt mari. Carlton commença peu à peu à apprécier son allure peu sophistiquée, qui avait résisté à la prétentieuse influence européenne. Soudain, la porte s’ouvrit et une magnifique jeune femme entra dans la pièce. Mme De Veer s’écria : « Voici ma fille, Maggie. »

    Quand Maggie les salua, le timbre de sa voix, à l’opposé de celui de sa mère, sa clarté, sa pureté, captivèrent Carlton au point qu’il en fut affecté physiquement : il en eut le souffle coupé, puis respira à nouveau…

    Ce sentiment d’essoufflement, dont il pensait ne plus jamais faire l’expérience, affecta à nouveau Carlton lorsqu’il se dirigea vers le château, ne se doutant pas qu’il était lui-même observé.

    Depuis la fenêtre de sa chambre, au deuxième étage du château, Marty Townsend aperçut celui qui épouserait le mois suivant une riche héritière entrer dans le bâtiment avec un charisme calculateur. Marty devinait les raisons de sa venue, ainsi que l’importance que ce jour printanier du 4 mai 1903 aurait sur sa vie. Il restait cependant convaincu que Carlton Aspern l’avait chéri davantage que Maggie de Veer, la riche Australienne, qu’il trouvait naïve et qui, d’après lui, ne connaissait pas aussi bien son jardin secret. Alors qu’Aspern grimpait avec lassitude les escaliers menant à cette chambre qui s’était fait le témoin de tant de tendresse, il eut honte de ce qu’il allait faire : rompre avec son amant. Des images intimes lui revinrent à l’esprit, ravivant ses souvenirs, mais il n’avait pas le choix : il devait rompre les liens qui les liaient. Malgré cela, Carlton se sentit incapable de résister au souvenir de Marty Townsend, qui l’attendait dans la chambre des plaisirs charnels, dans laquelle il était sur le point d’entrer. Il se lamenta en lui-même : « ô, quelle horreur. » Puis il prit une grande inspiration et frappa à la porte. L’attente sembla durer une éternité, il redoutait le moment où il devrait rompre avec l’homme qu’il adorait tant. Avec le grincement de la porte s’envola son dernier instant de grâce, et il pénétra dans la chambre. L’impression d’immobilité générale fut interrompue par le chant des oiseaux perchés dans un arbre à l’extérieur de la pièce ; alors Marty s’avança vers la fenêtre, referma les volets, et dit : « Je sais tout, et je connais la raison de ta venue. » Carlton s’apprêta à balbutier un mot, mais Marty continua : « Tu as honte. N’est-ce pas pour cela que tu es ici ? Mais laisse-moi te dire que tu es sur le point de commettre une grave erreur. » 

    « Comment cela ? Tu savais pourtant que je me marierais un jour ! » 

    Il éleva la voix : « J’y suis obligé, elle est riche ! »

    Blessé par cette remarque, Marty le supplia : « Je t’aime, je sais que tu ne me sacrifierais pas sur l’autel du capitalisme ! »

    « Qu’est-ce qui te fais dire que je ne le ferais pas ? »

    « Nos points communs… » Carlton était sur le point de formuler une réponse, mais Marty continua : « Parfois j’aimerais que tu sois un vrai salaud. Si tu l’étais, tout cela m’importerait guère. » Des larmes coulaient sur ses joues ; il les essuya du revers de la main et tenta ensuite de détourner le sujet de la conversation. Mais sa colère reprit le dessus :

    « Veux-tu que je me marie aussi ? »

    « Si tu penses que cela peut t’aider. »

    Il demanda alors d’un ton moqueur : « Et où d’après-toi rencontrerais-je une telle personne ? »

    « Où m’as-tu rencontré ? »

    Marty se rua vers lui, embrassa ses lèvres purpurines et beugla : « Tu veux que je me vende au meilleur acheteur, c’est ça ? Comme tu l’as fait ? »

    « Arrête tes âneries… »

    « Ce ne sont pas des âneries. Je n’en ai rien à foutre, moi, que tu sois riche ou pauvre. »

    Marty lâcha prise et repoussa Carlton, lorsque ce dernier lui dit : « Je dois me marier avec elle. »

    Alors Marty se rua vers la porte, l’ouvrit et quitta la chambre.

    … Les échos de la dispute résonnaient en Marty, et le désir d’entendre la voix de Carlton Aspern le gagnait à nouveau.

    Il aurait cependant l’occasion de revoir Aspern chez un de leurs amis, au 275 Cavendish Square. Marty se demandait s’il était sage de faire confiance à ce Franz Anderson, dont il pouvait apercevoir au loin la porte bleue. Il s’arrêta de marcher. Marty réfléchissait à la meilleure façon de contrôler Franz, une pratique que d’aucuns auraient appelée chantage. Marty savait pourtant que Franz pourrait à son tour révéler certains de ses secrets, et pour cette raison il devrait le forcer à rester coi et à garder le silence, surtout au sujet de ses relations amoureuses.

    Marty continua son chemin. Lorsqu’il fut sur le point de frapper à la porte bleue, il craignit l’instant où il devrait rendre son dernier souffle, où il demanderait sa bénédiction à un Dieu omnipotent. Qu’adviendrait-il de lui s’il continuait ? Peu importe ses intentions, elles étaient pernicieuses, et coûte que coûte il tâcha de refouler en lui tout sentiment d’empathie ou de compassion afin de pouvoir embrasser Carlton une fois de plus. Il frappa à la porte.

    Peu après, il fut conduit dans le salon où Franz était en train de lire le Times. Celui-ci ne se doutait pas de la tempête de sentiments que Marty était sur le point de déverser.

    Après de banales salutations : « Bonjour, quel plaisir de vous voir » et « Où étiez-vous ces derniers temps ? », Marty bougonna une réponse dont le détachement alarma Franz. Celui-ci tenta alors de remédier à la situation et lui proposa une tasse de thé. Marty ignora sa proposition, intentionnellement ou non, et demanda abruptement à son hôte :

    « Vous avez rendu un fier service à Carlton en le présentant à Maggie de Veer. »

    « Nul besoin de faire le chemin depuis la France pour me le faire savoir. » 

    Inquiet du tour que prenait la conversation, Franz eut besoin de quelques instants pour formuler la suite de sa réponse. Il remarqua la vive impatience de son invité, à la façon dont celui martelait frénétiquement sa chaise du bout de sa chaussure. C’est pourquoi il continua avec prudence :

    « Je pense qu’il vaudrait mieux que Maggie ne sache rien de votre histoire passée avec Carlton. »

    « Comme il est aimable de votre part de veiller à protéger ces secrets ; sachez que j’en ai fait de même avec les vôtres. » Le visage de Franz devint livide, ce qui fit s’esclaffer Marty. Il était ravi de constater l’emprise de ses mots sur son hôte. « J’aimerais à présent vous demander un petit service… » Le regard de Franz se figea à la requête de Marty. « J’aimerais que vous appeliez Maggie, et que vous lui disiez : « Marty Townsend est arrivé et aimerait beaucoup avoir à nouveau le plaisir de votre compagnie ». Pourriez-vous faire cela pour moi, Franz ? »

    « Ne serait-il pas plus sensé que vous restiez à l’écart de tout cela ? »

    Marty fut tenté de se dresser pour violenter cet homme qui manquait décidément de coopération. Mais il refréna sa réaction violente et décida de changer de sujet. « Avez-vous peint des portraits depuis notre dernière rencontre, Franz ? » Il montra du doigt la peinture d’un homme dont la vigueur et la jeunesse rappelaient celles d’un apollon. Franz fut surpris d’en venir soudainement à discuter des

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