ET SEN MAR T I I AGE MENTS
Il est amusant de noter, quoique cela n’ait rien de tout à fait anecdotique, que l’on doit parmi les plus merveilleux romans traitant centralement du mariage – Orgueil et préjugés, Raison et sentiments ou Emma – à celle qui est sans doute la plus célèbre spinster (vieille fille) de la littérature anglaise. Si les intrigues de ses livres avaient suivi les canons corsetés de son époque, sans doute n’eussent-ils pas connu cette postérité qui est la leur, et qui semble ne jamais devoir se démentir. Bien sûr, il y a le style, le ton de Jane Austen, cette malice délicieuse, qui sait si merveilleusement faire fi des convenances en ne donnant jamais l’impression de les outrepasser, et que l’on retrouve dans les lettres à ses nièces Fanny, Caroline ou Anna, ou bien à celle qui est sa confidente, sa sœur aînée Cassandra. Mais ce qui fait l’inépuisable charme de ses romans, c’est cette audacieuse liberté de propos.
LA FEMME, SUJET DÉPENDANT
Son pasteur de père, homme d’Église respectable, était cependant suffisamment libéral d’esprit pour permettre à ses filles, malgré leur jeune âge, dede Henry Fielding et de Laurence Sterne, qui explique David Cecil dans mais qui ont sans doute renforcé chez elle cet esprit si typiquement anglais, ce que l’on retrouvera dans ses livres. C’est ainsi que les ressorts et les rebondissements des entrelacs sentimentaux auxquels sont soumis ses personnages servent une critique sociale d’autant plus efficace et profonde qu’elle avance masquée.
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