À propos de ce livre électronique
Histoire indépendante. Sans cliffhanger. Tout est bien qui finit bien. Les livres de cette série peuvent se lire dans n'importe quel ordre.
Cela fait des années que River se cherche une dulcinée avec qui se caser. Pourtant, au travers de toutes ses aventures, jamais il n'a réussi à trouver une femme susceptible de suffisamment l'intriguer pour lui donner envie de s'attarder auprès d'elle. Pour lui, elles ne deviennent jamais que des noms à ajouter à son tableau de chasse, mais rien d'autre.
Il a fini par abandonner.
Pourtant, un jour que River se retrouve à escorter une femme magnifique, celle-ci parvient à obtenir toute son attention avec ses remarques impertinentes et son esprit si acéré. Et non seulement River se découvre intéressé physiquement par elle, mais aussi spirituellement.
Son souci, c'est qu'elle est intouchable.
Car en tant qu'escort-boy, il a un code qu'en aucun cas il n'a le droit de briser.
Jamais de baiser.
Jamais de sentiments.
Et jamais de partie de jambes en l'air.
Ça ne l'empêche pas d'avoir envie d'envoyer paître toutes ces restrictions.
E. L. Todd
E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”
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Avis sur Séduisant Étranger
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Aperçu du livre
Séduisant Étranger - E. L. Todd
1
Meadow
Nathan Maxwell était l’incarnation du fantasme masculin. Un homme ténébreux qui n’avait pas besoin de beaucoup parler, car ses yeux s’exprimaient pour lui. Sombres et profonds, ils renfermaient de tels chasmes que j’aurais pu passer l’éternité à les contempler, à admirer, seconde après seconde, chaque pensée les traversant. Ou peut-être n’était-ce qu’une impression due au fait que je le connaissais mieux que personne. Être son assistante me permettait d’avoir un aperçu tout particulier de sa vie, dont je connaissais chaque habitude, chaque récurrence sur le bout des doigts. J’étais incollable sur la façon précise dont il aimait son café.
Nathan était grand, aussi, presque une tête de plus que moi, et chaque jour le faisait paraître plus délicieux encore dans son costume impeccable. Car jamais il ne portait le même deux fois, et tous les matins j’attendais avec impatience de découvrir quelle nouvelle tenue il avait enfilée. Il ne recyclait que ses cravates, qu’il m’arrivait, de temps à autre, de reconnaître.
Je ne savais pas trop ni quand ni comment mon obsession pour lui avait débuté. Peut-être comme une espèce de crush innocent ? Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours eu un faible pour Nathan. De sorte que le jour où son père m’avait proposé ce travail pour me dépanner, j’avais accepté, mais pas pour l’argent. Stupidement, j’avais espéré que si nous passions plus de temps ensemble, il finirait par me remarquer et qu’il cesserait de me voir comme une simple amie de la famille. Qu’en adoptant une autre posture, j’aurais enfin une chance de lui plaire.
Mais cela faisait un an, et ce n’était pas près d’arriver.
J’ignorais quel était le problème. L’attention des hommes me venait presque naturellement. On m’avait déjà offert de travailler dans le mannequinat, mais j’avais décliné, bien sûr. Prendre la pose devant un photographe, ce n’était pas vraiment l’idée que je me faisais du bonheur. Du coup, je me demandais : si de manière générale les hommes me trouvaient désirable, pourquoi pas lui ? Ma chevelure clochait-elle ? Ou mes vêtements ? J’avais bien étudié les femmes avec qui il sortait, et il ne semblait pas avoir de préférence particulière. Il les aimait juste belles.
Le jour où tout commença, j’étais tranquillement assise à mon bureau en essayant de me figurer comment il serait habillé quand tout d’un coup, la sonnerie de l’ascenseur retentit. Je me redressai aussitôt, tentant de masquer l’immense joie que son arrivée me procurait.
Les portes s’écartèrent, et laissèrent paraître un homme magnifique vêtu d’un costume Hugo Boss qui épousait à ravir ses larges épaules. Chaque pas accentuait ses hanches étroites qu’on devinait sous sa veste. Son ventre plat était dur comme la pierre, ce que je savais pour l’avoir vu torse nu à plusieurs reprises, lors de merveilleux après-midis d’été.
Le souffle coupé, je le contemplai quelques instants. Chaque matin, la vision de cet homme me sidérait. Entre ses yeux bleus brillants, ses pommettes hautes et ses lèvres fines que j’avais tant envie de mordre, il était sublime. Et il se rasait un jour sur deux. C’est dire : je connaissais même sa routine de toilette ! Ce jour-là, il s’approcha de mon bureau avec un cartable sur l’épaule, me rappelant un Indiana Jones sans fouet ni chapeau.
— Bonjour, Meadow.
Je pris une profonde respiration, rien que pour m’imprégner de son parfum. Son eau de Cologne me brûla un peu le nez au passage, mais ça en valait la peine.
— Bonjour…
Je devais avoir l’air d’une écolière débile, mais sa présence me chamboulait complètement. Quoi qu’il en soit, Nathan ne sembla rien remarquer.
— Bien dormi ?
— Bien bien, répondis-je en toute hâte. Et toi ?
Le moindre détail de sa vie intime m’intéressait.
— Parfaitement, acquiesça-t-il. Dis donc, c’est pour moi ? demanda-t-il en pointant la tasse de café qui se trouvait sur mon bureau.
— Oui oui, dis-je en le poussant vers lui. Il est préparé exactement comme tu les aimes.
— Merci, Meadow, me remercia-t-il, tout sourire.
Oh grands dieux…
— Du courrier ? s’enquit-il.
— Oui, il t’attend sur ton bureau. Ton linge sort du pressing, au fait, et Mike est en train de faire laver ta voiture.
— Merveilleux. Merci.
Après avoir pris son café, il se rendit dans son bureau, mais s’immobilisa soudain avant de faire volte-face.
— Ah, et mon neveu…
— J’ai mis son cadeau sur ton bureau. Emballé, tout prêt.
Il jeta une œillade à l’intérieur, puis se retourna vers moi, étonné.
— Comment est-ce que tu es au courant… ?
— Papa m’en a parlé. Et c’est un hélicoptère télécommandé, au fait.
Ses yeux s’emplirent d’approbation.
— Comment me débrouillerais-je sans toi, Meadow ?
— Je l'ignore, Nathan, mais sache que je serai toujours là.
Pitoyable.
En retour, il m’adressa un sourire si ravageur que je sentis mes cuisses se contracter malgré moi et mon entrejambe se consumer d’un feu ardent. Si seulement je pouvais me calmer un peu ! Ce n’était qu’un homme après tout, comme les milliards d’autres hommes sur Terre. Mais mon cœur s’emballait pour lui à la moindre occasion.
Un peu plus tard, Danielle sortit de l’ascenseur et s’approcha de mon bureau, remarquant à voix haute :
— Ouah, c’est raffiné ici.
— Je sais, acquiesçai-je. Nathan a des goûts très précis en matière de déco.
— Qu’est-ce que c’est déjà comme genre de société ?
Elle rajusta son sac sur son épaule en admirant les alentours. Elle portait une robe noire moulante avec un collier d’or autour du cou, sa chevelure châtaine arrangée en de voluptueuses boucles.
— Architecte.
Cela devait faire la centième fois que je le lui répétais, mais l’information lui rentrait par une oreille pour aussitôt ressortir de l’autre.
— Et où est donc l’amour de ta vie ?
— Chuut ! sifflai-je en la menaçant du regard. On pourrait t’entendre !
Elle leva les yeux au ciel.
— On lit en toi comme dans un livre ouvert, Meadow. Il est sûrement déjà au courant.
J’espérais sincèrement que non. Ce serait humiliant au possible.
— Où est-ce que tu veux manger ?
Elle haussa les épaules.
— Quelque part où on sert de l’alcool.
— Il est midi, lui rappelai-je.
— Mais dix-sept heures à Londres.
Après un petit coup de rangement sur mon bureau, je pris mon sac à mon tour.
— J’ai bien envie d’un sandwich.
— Est-ce qu’ils vendent de la bibine à la supérette du coin ? demanda-t-elle très sérieusement.
— Pense à investir dans une flasque, ça te sera bien utile.
À cet instant, les portes vitrées du box de Nathan s’ouvrirent et il s’approcha de mon bureau en tenant un dossier. En chemin toutefois, il leva les yeux et aperçut Danielle. Son nez se plissa alors légèrement, et il la lorgna de bas en haut, discrètement pourtant, et en s’attardant particulièrement sur ses jambes.
Mon cœur se brisa en mille morceaux.
— Nathan.
Il lui tendit la main, ayant oublié visiblement la raison qui l’amenait à moi.
— Danielle, se présenta-t-elle en acceptant cette poignée. J’ai beaucoup entendu parler de vous. Selon Meadow, vous êtes le meilleur patron dont on puisse rêver.
Il lui adressa un sourire ravageur.
— Elle exagère. C’est juste qu’elle travaille dur, et bien. Franchement, je ne sais pas comment je me débrouillerais sans elle.
Mon pire cauchemar est en train de se réaliser, juste sous mes yeux.
— Vous êtes amies, donc ?
— Yep, confirma Danielle. On allait déjeuner.
— Bonne idée, se réjouit-il. Meadow a bien besoin de s'arrêter un peu de temps en temps.
Qu'est-ce que ça peut m’agacer qu’il parle de moi comme si je n’étais pas là !
— Il te faut quelque chose ?
Il détourna à regret ses yeux de Danielle et les posa sur moi.
— Oui, j’ai besoin que tu faxes ça au service compta. Mais ça peut attendre la fin de ta pause déjeuner.
— Ça marche.
Je lui pris le dossier des mains en faisant de mon mieux pour me retenir de hurler. Le voir mater mon amie était une véritable torture. Pourquoi se sentait-il obligé de reluquer toutes les filles un peu mignonnes qui se présentaient à son bureau ? J’en savais tant sur lui que, bien entendu, je connaissais tout de sa vie personnelle. Malgré son ambition et son dur labeur, dans le domaine privé, il avait une grosse faiblesse pour les femmes, et allait de conquête en conquête sans jamais avoir l’intention de se caser. Une seule nuit avec lui m’aurait comblée, rien qu’une. Mais je nourrissais secrètement l’espoir d’être un jour celle qui le ferait changer. Quelle sotte ! Et j’en avais parfaitement conscience. Mais l'espoir est humain, n'est-ce pas ?
— Bon, je crois qu’il faut qu’on y aille, déclarai-je en me levant pour m’interposer, tentant de les éloigner l’un de l’autre.
— Ça a été un plaisir de vous rencontrer, murmura-t-il en continuant à la fixer intensément.
Lui sortait-il déjà le grand jeu ? Je ne pouvais plus le supporter.
— On va être en retard, Danielle, la grondai-je en la tirant gentiment par le coude.
Heureusement, elle pigea.
— Oui, pour moi aussi, répondit-elle par-dessus son épaule.
Ce ne fut qu’une fois dans l’ascenseur, lorsque les portes se furent refermées, que je retrouvai mon souffle. Plus jamais je ne demanderais à Danielle de me retrouver au bureau.
— Je comprends pourquoi il t’obsède, acquiesça-t-elle. C’est vraiment un beau gosse.
Pourquoi suis-je tombée amoureuse de lui ?
— C’en est distrayant…
— Il ne t’a jamais invitée à sortir avec lui ?
— Jamais, soupirai-je.
— Désolée.
— Je sais.
Je n’avais plus la moindre envie d’y penser, parce que cela me déprimait.
Avant d’entrer dans son box, je toquai.
— John voulait te demander si tu étais libre pour un golf cet après-midi ?
Il leva les yeux de son bureau, en pleine rédaction d’un mémo sur son iPad.
— Pas aujourd’hui, non.
— D’accord, notai-je en commençant à m’en aller.
— Meadow.
À cet appel, je revins, et ne pus m’empêcher de jeter une œillade à sa chevelure, légèrement décoiffée, mais de façon sexy. Ses yeux bleus scintillaient, comme toujours. Et comme toujours, tout chez lui m’attirait. Pourquoi ne pouvait-il être laid ?
— Oui, monsieur ?
Un stylo tournait entre ses doigts.
— Ton amie Danielle… Est-ce qu’elle est célibataire ?
Mes jambes me parurent lâcher sous moi et mon cœur se mit à battre la chamade. J’avais terriblement envie de pleurer, sans même savoir pourquoi. Nathan ne m’avait jamais un seul instant semblé se soucier de mon existence en tant que femme. Pourquoi laissais-je tout ça me tourmenter encore et encore ?
— Elle est lesbienne, balançai-je sans réfléchir.
Il m’était impossible de les concevoir ensemble, elle et lui, l’objet de tous mes désirs. Ce serait de la torture.
— Ah bon ? s’étonna-t-il en levant les sourcils. Je ne m’en étais pas rendu compte. Désolé.
J’avais envie de lui répondre que toutes mes copines étaient lesbiennes, mais passons.
— Ce n’est rien. Tu n’as pas fini ta journée, au fait ? Il est dix-sept heures passées.
Il poussa un profond soupir.
— Si tu n’étais pas là pour me mettre à la porte, j’y resterais toute la nuit, je crois…
Après ces mots, il laissa tomber le stylo qu’il tenait à la main et se rabattit au fond de sa chaise. Devant lui, sur une feuillle, l’esquisse d’un building se profilait.
— C’est une bonne chose que je sois à tes côtés alors, convins-je. Tu as besoin d’une vie, toi aussi, ajoutai-je, non sans une note taquine dans la voix.
.
— Tu es une super secrétaire, Meadow. Non, la meilleure.
Gentil compliment, mais qui ne me plut guère, car il confirmait mes craintes. Je n’étais pour lui qu’une employée, une amie à la rigueur, rien de plus.
— Merci, je fais de mon mieux.
— Tu devrais rentrer chez toi, me suggéra-t-il. Je partirai quand j’aurai fini.
Il reprit le stylo.
De toute évidence, quelque chose lui trottait en tête. Il semblait particulièrement triste, et pas seulement parce que Danielle n’était pas libre.
— Tout va bien, Nathan ?
Sans répondre, il considéra son esquisse un instant avant de lever le nez vers moi.
— Ne t’es-tu jamais imaginé vivre une autre vie ? Est-ce que c’est vraiment de ça que tu rêvais petite ?
Une question fort philosophique, dites-moi !
— Non, effectivement. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
Le stylo se remit à tourner entre ses doigts.
— Pourquoi cette question ? Ta vie actuelle ne te plaît pas ?
Il se tut si longtemps que j’en vins à douter d’obtenir un jour une réponse.
— On se sent solitaire en haut du monde, parfois…
De temps en temps, il lui arrivait de s’ouvrir, de se montrer vulnérable. Et je le soupçonnais de ne dévoiler cette facette qu’à moi. Ce qui ne faisait qu’augmenter mon irritation. Pourquoi ne me voyait-il pas ? J’étais l'unique femme sur Terre à l’aimer pour qui il était réellement, le comprenant mieux que quiconque.
— Parce que seules quelques personnes peuvent arriver au sommet, expliquai-je. Et que les autres se démèneront toujours pour te rabaisser à leur niveau. Ne les laisse pas faire.
Ses yeux se tournèrent furtivement vers les miens.
— Tu es trop intelligente pour être à mon service, tu sais ?
— Je sais, répondis-je honnêtement.
— Pourtant, je ne supporterais pas de te voir me quitter.
Que j’aurais aimé qu’il me dise cela dans un tout autre contexte…
— Je suis bien ici, alors ne t’inquiète pas.
— Ouf, soupira-t-il joyeusement.
En retour, je commençai à fermer la porte.
— Allez, à demain, Nathan.
— Meadow.
Je rouvris, pleine d’espoir. Allait-il me proposer quelque chose ? Un verre, par exemple ? Il aurait pu m’offrir d’aller dans son lit que j’aurais directement accepté. C’est dire à quel point j’étais accroc.
— Oui ?
Il considéra son stylo un instant.
— Est-ce qu’il essaie toujours de me joindre ?
Je savais parfaitement de qui il parlait.
— Oui, chaque semaine.
Il acquiesça et continua à s’abîmer dans la contemplation de son stylo. Je renchéris :
— Je suis certaine qu’il aimerait que tu le rappelles.
Nathan cessa de triturer son fétiche.
— Je n’en doute pas.
— Sérieux, tu lui as dit que j’étais lesbienne ? s’effara Danielle.
Elle s’était immobilisée en plein mouvement, juste avant de prendre une gorgée de son verre.
— Je n’ai pas trouvé mieux…
— Que j’avais un petit ami ça aurait suffi, non ?
— Sauf que je n’avais pas envie qu’il me harcèle tout le temps pour savoir si tu étais à nouveau libre, râlai-je. Je me suis dit que ce serait plus facile comme ça.
Danielle poussa un long soupir.
— Ma cocotte, c’est pas normal.
— Je sais, me lamentai-je en me passant les mains sur le visage, honteuse. Crois-moi, je me déteste.
— Pourquoi est-ce que tu ne lui poses pas la question, tout simplement ?
Les bras m’en tombèrent.
— T’es folle ?
— Je propose tout le temps aux hommes de sortir avec moi, moi.
— Mais c’est mon patron !
— Demande-lui, insista-t-elle. S’il refuse, d’accord, ça fera mal, mais ensuite tu pourras aller de l’avant. Ce qui serait une bonne chose, non ?
— Ou alors rien ne changera et je continuerai à l’aimer. À la différence que mon cœur sera déjà brisé.
Ce qui était plus susceptible de se produire.
— Alors, change d'emploi.
— Impossible, ça aussi, soupirai-je.
— Pourquoi donc ?
— C’est le job le plus simple du monde, avec un salaire génial, des avantages, et plein de vacances.
— Mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine si tu passes tout ton temps à baver sur ton patron ?
— Probablement pas…
— Quand est-ce que tu es sortie avec un homme pour la dernière fois ?
— Eh bien, le week-end dernier, figure-toi.
— Et comment est-ce que ça s’est passé ? demanda-t-elle avant de prendre une nouvelle gorgée.
— Eh, offris-je pour toute réponse, en haussant les épaules.
— Eh ? m’imita-t-elle en fronçant un sourcil. Ce n’est pas un mot, ça.
— Ça allait, commentai-je. Il était mignon et on s’est relativement bien amusés.
— Tu as couché avec ?
— Oui.
— Et comment est-ce que c’était ? Ne me réponds pas « eh ».
— Ça s’est bien passé, répétai-je. Mais je ne l’ai pas rappelé.
— Donc ça ne s’est pas « bien » passé, en fait.
Je haussai les épaules.
— C’est juste que j’ai senti que ça n’allait rien donner.
Elle m’adressa un regard agacé.
— Comment est-ce que tu veux avoir une relation sérieuse avec quelqu’un si tu restes à fond sur le même mec ? Jamais tu ne décrocheras si tu ne te bouges pas un peu.
Rien de nouveau sous le soleil.
— Tu n’as pas tort…
— Est-ce que tu crois avoir une chance, avec lui, au moins ?
Admettre mes espoirs m’embarrassait.
— Parfois, j’ai l’impression que oui. On s’entend à merveille, et je te jure qu’on a un lien. Je le sens, et des fois il a l’air de s’en rendre compte aussi. Mais il ne dit jamais rien.
— Peut-être parce que tu es son assistante, observa-t-elle, et qu’il ne mélange pas travail et plaisir. Ou parce que tu es une amie de la famille et que tu es déjà dans la friend-zone.
— Possible.
— Parce que tu es une femme superbe, m'assura-t-elle. Mais peut-être qu’il te voit comme une sœur.
Je grimaçai.
— J’espère sincèrement que non.
Elle termina son verre d’un seul et long trait.
— Tu sais ce que tu pourrais faire ?
En règle générale, les idées de Danielle n’allaient pas chercher très loin.
—Hmm?
— Une de mes amies est allée à Belle Compagnie et a embauché un escort super canon pour faire semblant d’être son petit copain. Son ex a été si jaloux qu’il est revenu à genoux pour la supplier de le reprendre.
Je ne la suivais pas.
— Tu voudrais que j’embauche un mec pour rendre Nathan jaloux ? Il ne me remarque même pas. Je doute que ça fasse une quelconque différence. Et je n’ai pas besoin de payer un homme pour sortir avec.
— Sauf qu’il ne t’a jamais vue en couple, n’est-ce pas ? demanda-t-elle. Alors, peut-être que s’il voit un autre te désirer, ça lui fera envie à lui aussi.
— Je ne sais pas…
— C’est ta dernière option, s’imposa-t-elle. Ensuite, soit tu t'en vas, soit tu lui rentres dans le lard.
— Mais pourquoi embaucher quelqu’un ?
— Eh bien, ça t’épargne la culpabilité
