À propos de ce livre électronique
Le baiser est différent tous les soirs.
Quand le rideau se lève, la guerre silencieuse entre Jem et Dawson s'interrompt juste assez longtemps pour que leurs personnages impressionnent le public avec une étreinte passionnée.
Dès qu'ils saluent, les deux acteurs de Broadway partent chacun de son côté. Mais, un soir, tout change. Le public a vent de l'alchimie entre eux et les foules se déchaînent. La direction du spectacle les envoie dans une campagne médiatique pendant laquelle ils doivent tous les deux présenter un front uni et passer encore plus d'heures ensemble.
Quand ils ont le temps de parler, les raisons de leur guerre commencent à se dénouer et l'alchimie entre eux flambe assez pour bondir de la scène et atterrir dans leurs vies réelles.
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Aperçu du livre
Faire Un Triomphe - Lucy Lennox
CHAPITRE UN
JEM
Le baiser était différent tous les soirs.
Certains soirs, c’était un bisou rapide et, certains soirs, c’était une galoche comiquement exagérée pour faire rire. Il y avait des spectacles où Dawson se forçait pour le public en me basculant théâtralement ou en me faisant tourbillonner avant de planter le baiser sur moi. Nous ne le répétions jamais ni même n’en discutions à l’avance. J’étais aussi surpris qu’eux, spectacle après spectacle.
Mais, quand nos lèvres se touchaient, une chose était certaine. Tout le reste disparaissait dans le théâtre. Les huit cents membres du public, les éléments du décor et les accessoires, les autres comédiens et même les lumières brûlantes de la scène. Pendant ce court instant, Dawson était à moi et à moi seul. Cela n’avait plus d’importance qu’il me regarde de haut comme un amateur qui ne méritait pas d’être dans une production de Broadway. Je me fichais qu’il soit un acteur formé de façon classique à la Carnegie Mellon et à la Juilliard alors que je suis presque autodidacte.
Dès que quelqu’un prononçait la réplique suivante : « OK, elle est partie », nous retournions tous nous asseoir à la table au centre des planches pour le reste de la scène. La vie continuait pendant approximativement vingt-quatre heures. Puis il m’embrassait de nouveau.
Je ne savais jamais à quoi m’attendre. Quel Dawson allais-je voir là-bas sous les projecteurs ?
Nous nous parlions à peine en coulisse. Après la première semaine de répétitions, je l’avais entendu se plaindre des crétins sans formation venant de la rue et décrochant des rôles par pure chance alors que des acteurs formés et parfaitement bons étaient ignorés.
Je savais qu’il parlait de moi.
J’avais gardé la bouche fermée jusqu’à la semaine suivante quand j’avais fait un commentaire méprisant sur les messieurs Je-sais-tout qui pensaient que, parce qu’ils avaient un joli morceau de papier (ou deux), ils étaient d’une certaine façon meilleurs que tout le monde.
J’avais essayé précisément une fois de lui poser des questions sur ses baisers imprévisibles, pour m’assurer que je jouais de manière appropriée, et il avait dit : « C’est de l’improvisation, Jem », comme si je n’avais peut-être jamais entendu parler de cette technique. « Suis le mouvement. »
Après cela, il semble que nous soyons entrés en guerre silencieuse. Cela fait onze longs mois. Nous avons fait ce que nous devions faire pour protéger la dynamique de la troupe de notre antagonisme mutuel, mais nous n’avons certainement rien fait de spécial pour être amicaux, en dehors de la participation aux activités du groupe où cela aurait été gênant si nous n’avions pas été agréables l’un envers l’autre.
C’était différent une fois que le rideau se levait.
J’adorais mon rôle dans le spectacle. Ça n’est pas mon Alfred était une farce haletante sur un parrain de la mafia des années 1930 qui essaie de cacher sa vie criminelle à sa femme parfaite et pieuse. Dawson et moi avions tous les deux des seconds rôles comme membres de la famille de criminels. Dawson était Lucky Loretto, dont le plus proche compatriote dans l’organisation d’Alfred était Trigger DeCaro, le rôle que je jouais. Pendant le spectacle, nous riions, nous élaborions des stratégies, nous faisions claquer des portes et nous nous poussions l’un l’autre dans des cachettes.
Nous nous embrassions.
Le voir habillé de son costume à rayures avec des guêtres me déroutait pendant une fraction de seconde tous les soirs. Pendant ce court instant, il avait l’air foutrement sexy. Grand avec une forte mâchoire et une tête recouverte de cheveux noirs et épais. Il était autoritaire, sexy, compétent et délicieux.
Quelqu’un que je pouvais désirer.
Mais, dès que le rideau final descendait après le spectacle… c’était comme si rien n’était arrivé. Et, peut-être que rien n’était arrivé. C’était peut-être ainsi qu’était la vie de théâtre.
Lucky et Trigger étaient des potes.
Dawson et Jem ne l’étaient certainement pas.
« Jem, tu sors ce soir ? » Kota fit rebondir ses sourcils en me regardant dans le miroir des loges. « Le Retro fait une soirée un cocktail acheté, un cocktail offert de minuit à deux heures pour la troupe. »
Je hochai la tête et jetai un coup d’œil à Dawson, qui était debout de l’autre côté de la petite pièce simplement dans son pantalon de costume et son débardeur blanc. Le doux rayonnement de sa peau et la façon dont ses bretelles pendantes soulignaient les globes ronds de son cul dans ce pantalon.
« Ouais ? », demanda Kosta.
Je clignai des yeux et le regardai le miroir. « Désolé. Ouais. Je viens. Merci. »
Quelques gars de la troupe avaient récemment commencé à m’inclure dans leurs sorties après le travail. Même si je chancelais habituellement après le spectacle, très physique, j’avais appris à me rallier à eux. Se socialiser n’était pas facile quand on ne connaissait personne en ville, mais comme ma sœur me l’avait dit un million de fois : « Comment tu vas connaître des gens si tu n’essaies pas au moins un peu ? »
Alors, j’y allais pour un cocktail, qui se transforma rapidement en quatre cocktails, vu qu’ils étaient à moitié prix.
« Je devrais y aller, dis-je enfin en levant mon cul éméché de la table collante et en appréhendant le long retour en train vers mon appartement à New Brunswick, où je vivais avec ma sœur et son petit ami.
— Reste avec nous, dit Kota avec un sourire à fossettes. On a une chambre en plus maintenant que Taylor est parti pour LA et que notre nouveau colocataire n’est pas venu. Elle est presque aussi grande qu’une niche de taille modérée, mais elle a un lit et une porte qui ferme. »
Les deux types de la troupe qui partageaient l’appartement avec Kota hochèrent la tête d’approbation. C’étaient tous des types faciles à vivre et j’aimais bien passer du temps avec eux. Une fois que j’eus accepté, commander un autre verre fut bien trop facile. Avant de m’en rendre compte, j’avais une conversation à laquelle je ne m’étais pas attendu.
« C’est comment d’embrasser Dawson Priest ? »
Au début, je ne répondis pas parce que la question ne me visait clairement pas. Mais je ne pus m’empêcher d’y penser. Ses lèvres étaient fermes et charnues, et sa mâchoire était juste piquante comme il fallait…
« Jem, mec. Lars t’a demandé comment c’est d’embrasser Dawson. Sacré veinard, voilà ce que j’en dis. Ces lèvres ? Comment ça peut être autre chose qu’incroyable ? C’est l’homme le plus sexy du monde.
— Moi ? », demandai-je en me montrant de façon stupide. Je ne pouvais savoir comment c’était d’embrasser Dawson. Comment l’aurais-je su ?
Oh, attends.
« Tu veux dire le baiser de théâtre. »
Ils rirent. « Bien sûr, bébé, dit Kota. Le baiser de théâtre.
— Pourquoi vous riez ? »
Deux des types échangèrent un regard entendu. « Disons simplement que vous êtes tous les deux de très bons acteurs.
— Sexy, toussa un autre type dans son poing.
— Tellement sexy, soupira un autre.
— C’est juste… » Je pensai aux bons mots pour le décrire. « C’est juste quelconque, vous voyez ? »
Ils me fixèrent tous. « Essaie encore, dit Kota.
— C’est un trou du cul, lâchai-je. Alors, ça n’a rien de spécial. »
Le mensonge était lourd sur ma langue. C’était spécial, mais je ne le voulais pas. Je ne voulais pas admirer la façon dont il faisait de chaque soir une nouvelle expérience en me forçant à rester sur le qui-vive. Ou le regard qu’il avait parfois dans les yeux juste avant que ses lèvres touchent les miennes et qui disait : « Fais-moi confiance, ça va être incroyable », comme si nous étions vraiment des partenaires.
Je ne voulais vraiment pas
