Course Torride

Par Lucy Lennox

Lorsque l'opérateur de téléphone rose Azrael monte dans le covoiturage de Travis, le profil de conducteur de ce dernier prétend qu'il est sourd. Dieu merci. Sinon, l'homme entendrait les propos osés d'Azrael, ce qui serait d'un embarras sans nom, d'autant plus qu'Azrael est en réalité un puceau qui ne sait même pas s'il exerce son métier au téléphone correctement. 

 

Mais Travis n'est pas sourd. Il remplace quelqu'un d'autre et entend chaque mot de l'appel torride d'Azrael. 

 

Alors, lorsqu'ils finissent plus tard par se rencontrer par hasard dans un rendez-vous arrangé, des étincelles jaillissent dès le premier instant de leur rencontre. 

 

S'ensuivra une connexion enflammée dans laquelle Azrael et Travis réalisent qu'ils ont bien plus en commun qu'ils ne le pensaient au départ, malgré la famille très stricte d'Az et les dix ans de différence d'âge de Travis.

 

• Langue: Français
• Éditeur: Lucy Lennox
• Date de sortie: 4 juin 2024
• ISBN: 9798227425294

Aperçu du livre

CHAPITRE UN

TRAVIS

Le type monta dans la voiture en terminant de prononcer « petite salope » et la situation ne fit que dégénérer à partir de là. Ce n'était pas l'expérience la plus bizarre que j’avais eue en tant que chauffeur Uber, mais ça y ressemblait quand même. Bien qu'il ait été récupéré à l'extérieur du Twirl-Rite Dance Studio for Young Girls à Evanston, le langage de cet homme n'était même pas assez clean pour travailler sur un navire de la marine. On aurait dit qu'il faisait l'amour par téléphone avec le studio porno le plus gay de fucktown.

— Tu aimes ça, gros cochon ? ronronnait-il dans son téléphone portable alors qu'il montait dans mon SUV accompagné la morsure du vent froid de février. Tu sais à quel point mon petit trou rose se serre quand tu fais ce bruit. Tu veux que j'utilise mes doigts ? Mmf, c'est si serré. Très, très serré.

Sa voix transpirait le sexe à l'état pur, un grondement vibrant de désir et d'excitation provenant de ma banquette arrière. Je me rassis sur mon propre siège, jetant un coup d'œil dans le rétroviseur.

Curieusement, le pauvre homme avait l'air de s'ennuyer à mourir.

Et d’être sexy. Sexy et chaud comme la braise.

Je voulais lui dire quelque chose ou même simplement rire quand je l’entendis dire à la personne à l'autre bout du fil qu'il était en train de glisser trois doigts dans son « petit trou gourmand » comme un « bon petit garçon ».

En réalité, il ne glissait ses doigts dans rien d'autre qu'un paquet de chewing-gum à moitié vide.

Mais je ne pouvais pas ouvrir la bouche. Je remplaçais mon frère pour qu'il puisse se rendre à un entretien d'embauche. Mon frère jumeau m'avait appris qu'il pouvait être pénible de vivre avec une déficience auditive, mais conduire un Uber en étant supposé sourd était en fait assez agréable. J’avais vite compris que si davantage de chauffeurs connaissaient l’astuce de se déclarer sourd dans leur profil pour que les passagers s’abstiennent de parler à tort et à travers, il y aurait beaucoup plus de chauffeurs « sourds » dans le monde.

— Aïe. Ça fait mal, papa, continuait mon passager. Tu veux que je continue ?

Sa voix était si aiguë et plaintive que mon sexe ne pouvait s'empêcher de réagir.

— Tu sais que je n'ai jamais fait quelque chose comme ça avant, papa.

Mon Dieu, s'il vous plaît, dites-moi que ce n'est pas vraiment son père.

Je me rasseyais à nouveau dans mon siège, tentant de me concentrer sur ma destination. Selon l'application de mon téléphone, je le conduisais vers une résidence privée à Glencoe, au bord de l'eau. La banlieue de Chicago était connue pour ses manoirs valant plusieurs millions de dollars, et je me demandais ce que ce garçon à la bouche sale allait faire au pays des riches crasseux.

— Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oui, juste comme ça. Plus fort, papa, plus fort !

J'essayais de ne pas laisser ma respiration s'accélérer alors que l'homme simulait un orgasme. C'était presque impossible de ne pas remarquer chaque respiration saccadée et chaque gémissement provenant de la banquette arrière. Je voulais tellement voir son visage. Même si tout était feint pour le plaisir de son pauvre petit ami, je voulais voir à quoi il ressemblait en faisant ces bruits.

— Ah, oh ! Mmmpf, oui, oui, c'est AHHHHH !

M’arrêtant à l'adresse indiquée, je tressaillis en entendant mes pneus crisser légèrement contre le bord du trottoir. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, et j'étais désespéré d'avoir un meilleur aperçu de ce type.

Travis, reprends-toi bon sang. Le gars simule une relation sexuelle par téléphone avec un petit ami qui a probablement l’apparence d’un vieil ours richissime isolé dans cette demeure au bord du lac.

Je sentis une main chaude se poser sur mon épaule, elle me fit sursauter d’un bond de mon siège, laissant échapper un cri dénué de toute dignité. Me tournant pour regarder le passager, je vis un sourire timide en guise d’excuse pour m'avoir effrayé. Son visage était sacrément adorable. Je pouvais maintenant voir à la lumière du plafonnier qu'il était encore plus jeune que je ne le pensais. La vingtaine, peut-être – au moins dix ans de moins que moi.

Quel dommage.

Son teint olive clair était rose foncé sous un profond rougissement et ses épais cils battaient alors qu'il luttait pour maintenir le contact visuel avec moi. La main qui avait saisi mon épaule passait maintenant nerveusement dans ses cheveux bruns et bouclés, et je regardai même derrière lui, comme pour voir s’il ne cachait pas un autre gars à l’origine des discussions salaces que je venais d’entendre sur la banquette arrière de mon SUV.

Ce type était la chose la plus mignonne qui m’avait été donnée de voir. Il avait l'air presque... pudique, si c'était possible. Avait-il réalisé que j’avais pu l'entendre simuler avec son petit ami dans mon véhicule ? Peut-être n'avait-il pas vu mon profil de conducteur et réalisé ma prétendue surdité. Si c’était le cas, il devait maintenant être gêné à mourir.

Je remarquai que la main qui n'était pas dans ses cheveux faisait des gestes vers quelque chose près de sa bouche. En la regardant, je compris qu'il utilisait la Langue des Signes Américaine pour dire merci.

Un pervers à la bouche sale et au cœur pur. Avec le visage d'un ange.

Je venais de changer d’avis.

C'était la plus étrange de mes expériences en tant que chauffeur Uber.

CHAPITRE DEUX

AZRAEL

Même si je savais que mon chauffeur ne pouvait pas m'entendre, j'avais été mortifié de devoir prendre cet appel client à l'arrière de la voiture. L'opérateur Call Cox avait transféré l'un de mes habitués sur mon téléphone portable juste au moment où je quittais mon travail au studio de danse. Boris était l'un