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Bec et ongles
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Livre électronique214 pages2 heuresLes Gardiens des Abysses

Bec et ongles

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À propos de ce livre électronique

Les Gardiens des Abysses, numéro hors série
Dylan Shaw, dix-neuf ans, doit être la plus belle chose qu'ait vu Malic Sunden de toute sa vie. Après que Malic l'ait secouru d'une agression, Dylan lui fait savoir d'une manière claire qu'il est intéressé, mais le guetteur refuse même d'envisager de coucher avec lui à cause de son jeune âge. Malic est certain de ne pas être assez bien pour Dylan, qui a toute sa vie devant lui, et ne peut envisager de lui imposer le fardeau de ses secrets.
Mais l'obscurité de la vie de Malic ne peut être ignorée, et Dylan se retrouve rapidement impliqué dans son univers paranormal et dangereux. Malic se bat bec et ongles afin de repousser Dylan et le garder en sécurité, peu importe le fait que le jeune homme soit la clé de sa force et son seul espoir pour un futur.
LangueFrançais
ÉditeurDreamspinner Press
Date de sortie16 sept. 2014
ISBN9781623809553
Bec et ongles
Auteur

Mary Calmes

Mary Calmes believes in romance, happily ever afters, and the faith it takes for her characters to get there. She bleeds coffee, thinks chocolate should be its own food group, and currently lives in Kentucky with a five-pound furry ninja that protects her from baby birds, spiders, and the neighbor’s dogs. To stay up to date on her ponderings and pandemonium (as well as the adventures of the ninja), follow her on Twitter @MaryCalmes, connect with her on Facebook, and subscribe to her Mary’s Mob newsletter.

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    Aperçu du livre

    Bec et ongles - Mary Calmes

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    I

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    ÇA AVAIT été une bonne nuit, mon genre préféré. Rien de prévu, simplement le plaisir de sortir avec des amis proches et de laisser les choses vous mener où elles le souhaitaient. Le manque de destination rendit le voyage amusant. Prévoir était pour les amateurs.

    — Alors, dit René Favreau en me souriant par-dessus son épaule alors qu’il sortait de la boîte de nuit devant moi, n’es-tu pas heureux que je t’aie convaincu de sortir avec nous ?

    — Je l’étais jusqu’à ce que je voie qui nous rejoint à notre dernier arrêt.

    Je n’avais jamais compris le besoin de certaines personnes d’inviter davantage de monde à un groupe qui marchait très bien comme il l’était. C’était probablement le même besoin qui poussait les gens à l’adultère. Si un homme était sexy, alors deux le seraient davantage. L’idée de vouloir, d’avoir besoin de plus m’échappait. J’aimais les petits groupes, un petit cercle d’amis et un amant à la fois. Mais René voulais danser et s’amuser. Et pour lui, c’était mieux à plusieurs. Il avait reçu un SMS l’informant que Graham Becker et certains de ses amis seraient à la boîte de nuit dans le Castro et les avaient donc fait dévier de leur route afin de les rencontrer. J’étais subitement très fatigué et prêt à rentrer.

    — Attends.

    Il se plaça devant moi, me bloquant le passage.

    — Allez, Mal, reste. Tu n’auras pas à parler à Graham.

    Mais si. Il était là, j’étais là et même avec un large groupe, même avec dix personnes assises à table, je serais obligé d’au moins d’admettre sa présence et lui, la mienne. Les ennuis suivraient.

    — Malic, murmura Graham cinq minutes après que nous nous soyons assis.

    — Graham.

    On pouvait sentir l’air se rafraîchir. Je jetai un regard noir en direction de René. Il manqua de recracher la gorgée de scotch qu’il venait de prendre.

    — Qu’est-ce qui est si drôle ? lui demanda Graham.

    Il se contenta de secouer la tête, en essayant de respirer à travers la brûlure qu’avait causée le bon scotch n’entrant pas par la bouche. Les yeux vert foncés de Graham revinrent se poser sur moi, me fusillant. Voilà ce qui arrivait lorsqu’on disait la vérité.

    — Comment vas-tu ? lui demandai-je poliment.

    — Qu’est-ce que t’en as foutre ?

    Rien, je faisais la conversation, mais s’il voulait être un con, je pouvais facilement l’ignorer.

    Un mois plus tôt, nous nous étions retrouvés à la même fête et Graham avait vraiment bu. Il avait fini sur mes genoux, ses bras autour de mon cou, à me chevaucher et me supplier de le prendre. J’avais été plus que prêt à accéder à sa requête. Il était grand, bronzé et beau, et son regard sexy me faisait réagir. Afin de ne pas perdre de temps en conduite inutile, je lui proposai la salle de bain. Je voyais déjà la scène. Le faire dans les toilettes, son visage collé au miroir, sa chute de reins offerte, aurait été bien plus confortable que dans ma voiture. Ça me semblait être un bon plan. Je pensais qu’il serait content. Loin de là.

    Apparemment Graham n’était pas partant pour n’être que mon coup d’un soir. Ce n’était pas son genre, il était à la recherche d’une relation suivie. Je voulais juste baiser. Il avait été stupéfait d’avoir pris mon intérêt pour un intérêt de long terme alors qu’il était immédiat. Puis, il est devenu gêné. Et après, il me l’a reproché encore et encore et encore jusqu’à ce que la simple vue de cet homme me donne envie de me terrer sous terre. Il pouvait me haïr s’il le souhaitait, c’était son droit. J’aurais simplement préféré qu’il le fasse en silence.

    — Laisse Mal tranquille, lui dit René. Lâche l’affaire.

    — Qu’est-ce que tu fais ici ? me demanda Graham d’une voix cassante. Tu ne devrais pas être dans ton placard ?

    Bon sang.

    — Alors ?

    Il parlait de ma boîte. Ma boîte de strip-tease pour hétéros.

    Depuis que Graham avait découvert que mon club n’employait que des strip-teaseuses, il m’en faisait voir de toutes les couleurs. Pourquoi un homo possédait une boîte où seules les femmes se déshabillaient ? Il n’y avait aucune logique. Mais c’était parfaitement logique pour moi. Dans mon club de strip-tease, la Tanière de Roméo, vous pouviez voir de magnifiques femmes se tortiller hors de costumes élaborés, mais aucun homme sur scène. J’en avais fait une boîte pour hommes exprès car les voir se tortiller en string m’aurait été difficile. Coucher avec ses employés étaient mauvais pour les affaires de même que c’était immoral, je m’étais donc assuré de ne jamais être tenté de le faire. Mais mon explication n’aurait pas intéressé l’homme qui me haïssait. Ce qu’il ne savait pas, c’était que si je n’étais intéressé que par les coups d’un soir, c’était pour une bonne raison. Je ne voulais blesser personne.

    Je n’étais pas simplement un connard au cœur de pierre se comportant comme un salaud. J’avais des coups d’un soir sans nom, sans sentiment dans l’espoir que s’ils étaient rapides, alors la personne impliquée ne souffrirait pas. Oui, je voulais baiser, mais ce n’était pas tout, parce que j’étais un guetteur et que si je vous baisais alors que vous n’étiez pas mon compagnon, vous pourriez être blessé. Graham n’avait pas la moindre idée de la réalité du danger dans lequel il s’était trouvé.

    J’étais un guetteur et les guetteurs tuaient les démons. Je tuais des démons. Je les traquais avec d’autres guetteurs, cinq en tout, plus notre chef, la sentinelle de la ville, Jael Ezran. Chaque ville avait une sentinelle, chaque sentinelle avait cinq guetteurs à sa charge et tous chassaient les démons, à deux ou en groupe. Je me battais contre les créatures de la nuit ; le côté héroïque aurait probablement excité Graham. La partie qui l’aurait refroidit aurait été de savoir qu’après notre partie de jambes en l’air non seulement je l’aurais blessé en partant au milieu de la nuit, mais que j’aurais également vraiment pu le tuer.

    Le baiser, le contact d’un guetteur lorsque vous ne lui étiez pas destiné – celui qu’on appelait son ‘foyer’ – pouvait être mortel. Il y avait un nombre limité d’êtres humains avec lesquels être intime était possible et lorsqu’un guetteur trouvait le sien, c’était une fête. Ce n’était pas comme si un foyer était le seul et unique compagnon possible pour un guetteur, mais c’était simplement l’une des rares personnes qui pouvait supporter d’être intime avec un guetteur.

    Ryan, ou Rindahl comme ma sentinelle l’appelait, l’un des quatre autres guetteurs avec lesquels je chassais, avait récemment trouvé son foyer et je ne pouvais pas l’imaginer abandonner cet homme. Quand un guetteur trouvait son foyer, c’était habituellement parce qu’il avait enfin pris un risque et couché avec quelqu’un qu’il aimait. Lorsqu’il couchait avec cette personne, il espérait, priait pour qu’elle soit compatible avec lui. Ryan avait voulu Julian et avait donc parié sur un futur avec cet homme. Lorsqu’il avait découvert que Julian était son foyer, pouvait vraiment lui appartenir, je ne l’avais jamais vu aussi heureux. Il avait même permis à Julian de chasser avec nous. Ça n’était arrivé qu’une fois, mais le lui permettre simplement par amour était horrible. L’amour, sous toutes ses formes, semblait être plus une question de contrôle pour moi que n’importe quoi d’autre.

    — Pas de réponses sarcastique ?

    Je posai le regard sur Graham, ne sachant de quoi il parlait.

    — Malic ?

    — Désolé, j’ai arrêté de t’écouter, qu’est-ce que tu disais ?

    Il leva les mains au ciel, se leva et s’éloigna. Je me retournai vers René.

    — Tu sais que t’es un con, pas vrai ?

    J’avais été distrait, c’est tout. Je n’essayais pas délibérément d’énerver les gens, mais ça arrivait tout de même beaucoup. Je m’ennuyais rapidement en règle générale, il était difficile de garder mon attention longtemps. Ceux qui y arrivaient devenaient mes amis.

    — Bon alors, tu t’es trouvé quelqu’un à baiser ?

    — On dit quelqu’un à qui faire l’amour ou avec qui coucher, me corrigea René, sourcils froncés, un air lassé sur le visage. Pourquoi est-ce que tu dois toujours être si vulgaire ?

    — Aies les couilles de dire baiser, parce que c’est tout ce que c’est, lui répondis-je en baillant.

    — Mal…

    — Si tu veux vraiment des chocolats et des fleurs, tu devrais draguer quelqu’un à la bibliothèque et les inviter à boire une tasse de thé.

    — Tu n’as pas un seul os romantique dans tout ton corps.

    C’était sûrement vrai, mais ça ne changeait rien aux faits.

    — Si c’est de la romance que tu cherches, ça n’arrivera pas dans cette boîte de nuit.

    Il me regardait toujours avec un air lassé, mais j’avais raison et nous le savions tous les deux.

    — Malic, tu sais que tu ne trouveras jamais personne capable de supporter tes conneries, n’est-ce pas ?

    Je grognai car ce n’était qu’un simple fait de la vie qu’il venait d’énoncer. Je m’excusai pour aller aux chiottes.

    — Je vais aller chercher les boissons. Qu’est-ce que tu veux ? me cria-t-il.

    Je lui passai ma commande sur le même ton et j’avançai dans la foule compacte du samedi soir jusqu’aux toilettes. Lorsque je les atteignis, je fus confronté à quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant : une file d’attente.

    — Il se passe quelque chose, annonça l’homme devant moi à mes chaussures.

    — Quoi ? demandai-je agacé.

    J’aurais préféré que plus de personne me regarde en face, dans les yeux. Mais ça arrivait rarement.

    — Je crois qu’un prostitué se fait botter le cul.

    Je le dépassai, puis plusieurs autres, mais personne ne protesta. La théorie la plus populaire était qu’à cause de mon air perpétuellement renfrogné associé à ma taille, mon envergure, mes épaules et mon torse, les hommes s’effaçaient devant moi. Lorsque je tournai au coin et entrai dans les toilettes, je réalisai combien les néons rouges assombrissaient la pièce. Parce que la pièce était si grande, il y avait des coins sombres de partout. Au bout de la ligne de cabines de toilettes, un homme faisait le guet.

    — Non !

    Le cri venait de l’une des cabines et je m’en approchai. Je ne courus pas, mais il était simple de voir que j’allais lui parler.

    — Recule, mec.

    Le guet leva la main.

    — Ce ne sont pas tes affaires.

    — Lâchez-moi ! cria de nouveau la voix.

    Je repoussai violemment l’homme qui me faisait face et lorsqu’il recula davantage que ce à quoi il s’attendait, il me lança un regard craintif. La force exhibée face aux autres était soit séductrice soit effrayante. Il était effrayé, ça se voyait sur son visage.

    — Laisse-le sortir… maintenant, lui ordonnais-je d’une voix basse, froide.

    Il me fixa longuement, puis se détourna et frappa sur la porte.

    — Greg, allez !

    J’attendis. Ce n’était pas comme si je pouvais ramasser l’homme et le jeter à travers la pièce. J’étais un guetteur, après tout, je combattais et tuais des démons, mais des sourcils se seraient levés et des questions auraient suivis si j’avais fait passer l’homme à travers le mur. J’étais grand et musclé, mais le type en face de moi semblait avoir pris un peu trop de stéroïdes. J’étais peut-être grand, mais cet homme l’était encore plus.

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