Au Cœur de la Fournaise: Superbe Compagnie
Par E. L. Todd
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À propos de ce livre électronique
Histoire indépendante. Sans cliffhanger. Tout est bien qui finit bien.
Ash
J'ai beau me saigner pour mes parents depuis toujours, jamais je ne serai assez bien pour eux. Au lieu d'être fiers de moi, ils me perçoivent comme une charge, peu importe si j'ai fait quatre missions en Afghanistan. Les seules choses qu'ils ont choisi de retenir, ce sont mes tatouages, la vie de débauche que j'ai menée un temps, et mon bref passage en prison.
Le reste ? Ils s'en moquent.
Et pourtant, quand ils ont rencontré des problèmes, je n'ai pas hésité à leur sacrifier mon épargne, sans y réfléchir à deux fois parce que c'était ma famille, ma propre chair. Ils m'ont élevé en homme indépendant, et m'ont apporté tout ce dont j'avais besoin dans la vie. Et je me contrefiche de leur avoir tout donné, jusqu'au dernier centime, et ce, même si je n'ai plus rien de côté, si j'ai fiché mes rêves en l'air.
Ils avaient besoin de moi.
Sauf que maintenant, ils refusent de me rembourser avant que je ne sois devenu en tous points le fils dont ils rêvent.
Alessandra
J'ai une profession pour le moins inhabituelle.
Je suis escort pour homme ; en gros je feins d'être leur compagne pendant les fêtes de famille ou les évènements pros. Mon devoir est de faire semblant d'être profondément amoureuse de mon client. Et l'illusion est toujours parfaite.
Sauf que ce n'est pas du tout ce que je voyais.
Je ne suis pas une prostituée.
Ni une call-girl.
Je suis une actrice.
Enfoncez-vous bien ça dans le crâne.
On a des règles strictes, dans la profession. Pas de contact, de baiser, rien, mis à part éventuellement se tenir la main. Ceux qui refusent d'obéir recevront rapidement un coup de pied dans les couilles.
Pourtant, tout ça part en vrille le jour où Ash entre dans ma vie.
E. L. Todd
E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”
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Aperçu du livre
Au Cœur de la Fournaise - E. L. Todd
1
Alessandra
Aujourd’hui, pour la première fois depuis longtemps, je ne pensais plus à Tony.
D’habitude, dès le lever, je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il avait passé la nuit seul. Une autre se réveillait-elle dans son lit alors que je me levais seule ? Dans ces draps que j’avais achetés moi-même ?
Portaient-ils toujours mon odeur ?
Ce jour-là pourtant, une seule chose me préoccupait : mon café matinal. J’avais envie d’un latté à la citrouille. D’accord, dans le genre mille fois trop sucré, trop caféiné, trop tout plein de choses, on ne fait pas pire. Mais je m’en fichais complètement : j’en voulais un.
Après être allée chercher ledit café et un scone, je me rendis au bureau, situé à côté d’un restaurant chinois dont la devanture tape-à-l’œil détournait l’attention de la nôtre, qui s’effaçait en comparaison. À vrai dire, le phénomène était tel que nos clients avaient bien du mal à nous trouver. Et notre petit panneau, un bout de bois sur un maigre poteau téléphonique, n’arrangeait pas les choses.
En arrivant, j’allai m’asseoir à mon bureau en saluant la réceptionniste.
— Bonjour, Shelly.
— Bonjour.
Elle était occupée à jouer au solitaire, vêtue aujourd’hui d’une jupe droite serrée et d’un chemisier.
— Qui gagne ? demandai-je en savourant lentement mon café.
— Moi, comme toujours.
— Quel exploit…
C’est que ça doit être dur de jouer contre soi-même. Elle ne leva pas les yeux de sa partie.
— Tu as passé une bonne soirée, hier ?
— Merveilleuse, répliquai-je avec sarcasme. J’ai lézardé chez moi à mater une comédie romantique.
— Qu’est-ce que tu as regardé ?
— « N’oublie jamais ».
À ces mots, elle cessa son activité et redressa enfin la tête
— Il est super vieux, ce film ! Reviens dans le monde moderne, cocotte.
— Mais il est génial !
Elle leva les yeux au ciel puis les rabaissa vers ses cartes, lassée.
—Tu as un nouveau client, au fait.
— C’est vrai ? m’étonnai-je. Qu’est-ce que c’est, cette fois ?
— Je n’ai pas tout bien compris, mais c’est un homme qui a vraiment besoin d’une escort. Un truc en rapport avec sa famille…
Au beau milieu de sa phrase, elle revint à sa pile de cartes et sembla arriver à une impasse. Elle posa ses doigts sur ses lèvres, perdue dans ses pensées.
— Ça tombe plutôt bien, financièrement parlant.
J’étais escort depuis un an maintenant. L’entreprise pour laquelle je bossais appartenait à des amis à moi qui me filaient régulièrement du travail. Mais attention. Quoi qu’on puisse en penser, je n’étais pas une prostituée. Je rendais service à des hommes en faisant semblant d’être leur petite amie, et ça s’arrêtait là. Nous avions des règles très strictes : seuls d’innocents contacts étaient permis, comme se tenir la main, la poser sur la taille de l’autre. Toute autre forme d’avances se soldait nécessairement par un bon coup de pied dans les burnes.
— Le rendez-vous préliminaire est prévu dans la semaine.
— Est-ce qu’il est mignon, au moins ?
— Franchement ? Il est même carrément sexy.
Elle soupira puis empila ses cartes, devinant qu’elle avait perdu la partie.
— Un peu tête brûlée, mais sexy.
— Alors pourquoi est-ce qu’il a besoin de moi ?
Elle haussa les épaules.
— Je l’ignore, je ne le lui ai pas demandé. Mais il a beaucoup de tatouages.
— Ah…
Je ne savais trop qu’en penser. Les tatouages rendent pas mal sur certains hommes mais sur d’autres, ça fait carrément mauvais goût.
— Tu n’as pas déjà un client ce soir, au fait ?
— Si, avec le PDG.
— Bah, ça devrait aller comme sur des roulettes ! me rassura-t-elle avec un petit signe de main. Il te suffit de te pavaner à son bras puis de rentrer tranquillement chez toi.
— Ouais, t’as raison.
Mes contrats ne se passaient pas toujours très bien. Parfois les hommes demandaient plus que ce pour quoi ils avaient payé.
Mais rien que je ne sache gérer, en tout cas.
Roger vint me chercher à dix-neuf heures pétantes. Il portait un costume et une cravate noire, avec une chevelure aussi bien arrangée que s’il sortait tout juste de chez le coiffeur.
— Vous êtes très belle, me complimenta-t-il en me regardant de haut en bas, s’attardant particulièrement sur mes jambes.
— Merci.
Je verrouillai la porte du bureau et m’engageai à ses côtés sur les trottoirs de la ville. Par prudence, je ne donnais jamais ma véritable adresse à mes clients, car dans le métier, on ne savait jamais sur qui on allait tomber.
— Vous n’êtes pas mal non plus.
— Merci.
Après ce bref échange, il passa son bras autour de ma taille. Comme cela rentrait encore dans les termes de notre accord, même s’il n’y avait personne en cet instant pour nous voir, je laissai couler.
Il m’amena à sa limousine dont il m’ouvrit la portière arrière. Une fois qu’on fut tous deux installés, la voiture se mit en branle. Je gardai les jambes croisées, me tenant à mon sac à main. Ce qu’il y avait de sympa dans ce travail, du moins lorsque j’escortais des hommes, c’était qu’ils ne parlaient pas beaucoup. Je n’avais qu’à être là, avoir l’air mignonne, et c’est tout.
Cependant, Roger était plus âgé que mes clients habituels. Il avait près de la quarantaine et était divorcé. C’était justement ce qui l’avait incité à me contacter. Cette séparation, qui n’avait pas été des plus saines, alimentait les rumeurs auprès de ses pairs. Et Roger aurait bien aimé leur fournir un autre sujet de conversation… Comme moi, par exemple.
— Comment allez-vous ?
— Bien, répondis-je. Et vous ?
— Ça va.
— Dois-je savoir quoi que ce soit de particulier pour ce soir ?
— Non. Restez près de moi et souriez. C’est votre seule mission.
C’était le travail le plus simple qui soit.
On arriva à l’hôtel, avant de faire notre entrée dans le hall du banquet. Les gens étaient tous sur leur trente-et-un, et les femmes portaient toutes de superbes et élégantes robes de soirée. Roger me tendit une flûte de champagne puis en attrapa aussi une pour lui.
— C’est magnifique, le complimentai-je en prenant une gorgée.
— Mouais…
Il but longuement à son tour, gardant le bras autour de ma taille.
— Je me sens souvent seul lors de ces soirées. J’ai beau être dans une pièce comble, j’ai l’impression d’être isolé.
Ses yeux, presque éteints, ne dégageaient qu’une lueur lointaine et absente, comme s’il était perdu dans ses pensées. Ignorant comment réagir, je me donnai de la contenance en sirotant mon verre. Les gens déprimés ne me mettaient pas mal à l’aise, mais je ne savais simplement pas quoi répondre à de tels mots.
Roger se déplaça çà et là pour engager de brèves conversations mondaines avec quelques invités, me présentant comme sa petite amie... Et manifestement, tous furent impressionnés de voir qu’il s’était déjà remis sur pied, de surcroît avec une jeunette qui avait la moitié de son âge.
Lors de la vente aux enchères, Roger enchérit sur un voyage pour deux à Hawaï. J’espérais simplement qu’il ne comptait pas m’emmener avec lui s’il gagnait. Ensuite, on alla s’asseoir pour le dîner et parler avec ses collègues. Si tout le monde lui léchait les bottes et le traitait comme un homme de la plus haute importance, leur hypocrisie sautait aux yeux. Dès qu’il tournait le dos, ils se payaient ouvertement sa tête sans aucun scrupule.
J’avais de la peine pour lui.
Patron ou pas, il était clairement sympa. C’était lui qui avait organisé ce gala, et il se montrait amiable avec ses employés. Mais pour une raison qui m’échappait, il ne semblait guère apprécié. Peut-être que le scandale de son divorce était encore trop frais.
Et ce n’était pas juste.
Après le dîner, Roger se tourna vers moi.
— Une petite danse ?
— Volontiers, acquiesçai-je en le gratifiant d’un sourire, espérant ainsi lui remonter le moral.
Nous nous rendîmes sur la piste pour s’engager dans une valse lente. Respectueux, Roger garda ses mains sur ma taille et me guida avec aisance. Il n’en était pas à son coup d’essai, c’était évident.
— Tu es un bon danseur, le félicitai-je en le tutoyant au cas où on nous entendrait.
Avec un peu de chance, mes compliments finiraient par le faire sourire. Sa mine contrite faisait peine à voir.
— Merci…, murmura-t-il, regardant les autres couples. Désolé d’être de si piteuse compagnie. En général, je viens à ces évènements avec ma femme… Enfin, mon ex-femme.
Il semblait incapable de me regarder dans les yeux.
— Désolée…
Je ne savais pas trop ce qui s’était passé dans son couple, mais je la soupçonnais, en le quittant, d’être partie en emmenant avec elle toute sa raison de vivre.
— Elle avait quelqu’un d’autre, m’expliqua-t-il sans préambule. Alors elle est partie. Le pire, c’est qu’elle a emporté les enfants avec elle. Maintenant ils vivent tous à Long Island. Je ne les vois qu’un week-end sur deux.
Il me brisait le cœur.
— Je suis désolée, Roger. Ça ira mieux, tu verras.
— Est-ce que tu crois qu’on a tous une âme sœur ?
Je songeai aussitôt à Tony.
— Non. Je pense que certaines personnes sont plus compatibles que d’autres, mais je doute qu’on n’aie qu’une seule chance de connaître le bonheur. Les couples dépendent aussi de ce qu’on en fait.
Il acquiesça lentement.
— J’espère que tu as raison.
— J’ai raison, Roger. Et tu trouveras quelqu’un.
— Je te crois, murmura-t-il, haussant les épaules. Mais elle me manque… Malgré tout ce qu’elle m’a fait.
Sans cesser de danser, il baissa les yeux au sol.
— Est-ce que tu trouves ça nul… ?
Le pauvre…
— Mais non. Tu l’aimais de tout ton cœur. On ne peut pas oublier quelqu’un du jour au lendemain.
Il acquiesça, et continua à danser.
À la fin de la soirée, on prit congé. La limousine nous ramena à mon bureau dans un calme silence que Roger ne brisa que pour murmurer :
— Je n’aime vraiment pas leur façon de me regarder… J’ai l’impression d’être redevenu le loseur du lycée.
— En quoi leur opinion vous importe-t-elle ? protestai-je. S’ils vous méprisent réellement parce que vous traversez une mauvaise passe, ce sont des gens affreux. Virez-les s’ils vous cherchent des noises.
Cela le fit doucement rire.
— Jamais je ne pourrais virer qui que ce soit. Ce n’est pas mon genre.
Il était trop gentil. Ce qui encourageait les gens à profiter de lui. Un comportement que j’avais trop souvent vu pour ne pas le reconnaître.
On arriva devant mon bureau, et Roger me raccompagna jusqu’à la porte.
— Je peux vous ramener chez vous si vous voulez. Vous n’êtes pas obligée de rentrer toute seule à pied.
Roger semblait inoffensif, mais je préférais ne pas prendre de risques.
— Ça ira. J’ai de la paperasse à remplir de toute façon.
Pensif, il me considéra longtemps puis se rapprocha, les mains enfoncées dans les poches, les yeux un peu distants.
— Merci de m’avoir accompagné ce soir.
— C’était un plaisir, Roger. Prenez soin de vous.
Au lieu de s’éloigner, il resta planté là, comme s’il avait autre chose à dire. Alors, j’attendis patiemment.
Il ne tarda pas à se pencher, visant mes lèvres des siennes.
— Hé ho ! m’exclamai-je, posant vivement la main sur sa poitrine pour le repousser. Qu’est-ce qui vous prend ?!
Il recula d’un pas et fit anxieusement courir ses doigts dans ses cheveux.
— Pardon… je ne sais pas où j’avais la tête.
— Avant d’accepter le contrat, je vous ai détaillé toutes les règles. Vous dépassez clairement les bornes.
J’avais un taser dans mon sac et n’avais pas peur de m’en servir.
— Désolé…, s’excusa-t-il en levant les mains, l’air coupable. Je ne suis plus moi-même ces derniers temps.
Comme il traversait une mauvaise passe, je laissai couler, encore une fois.
— Ça va, on fait tous des erreurs.
Mais il ouvrit alors son portefeuille et sortit une liasse.
— Et si je vous payais pour votre temps ?
Oh non, sérieux ?!
— Je ne suis pas une prostituée, Roger, sifflai-je en déverrouillant la serrure avant d’entrer.
— Oh merde, je suis désolé, bafouilla-t-il en rangeant à la hâte son portefeuille dans sa poche. Je croyais juste que…
— Bonne nuit.
Je lui claquai la porte au nez et la verrouillai aussitôt. Une fois qu’il eut disparu totalement de ma vue, je me laissai choir dans la chaise de mon bureau. Peut-être devrais-je passer la nuit ici… Il pourrait encore rôder dans les parages. Il avait beau avoir l’air inoffensif, il était trop blessé et déprimé pour réagir normalement. Avec ce travail… Je préférais ne pas prendre de risques.
2
Ash
Le banquier assis en face de moi, dans son beau bureau aux larges panneaux vitrés, avait tout de l’employé typique qui déteste secrètement son job. Pour preuve, l’ennui régnait en maître dans sa voix, et son bureau, impersonnel au possible, rappelait l’espace déshumanisé de sa corporation.
— Comment ça, je ne remplis pas les critères pour le prêt ? aboyai-je. Comment voulez-vous que les petites entreprises aient la moindre chance de réussir si on ne leur donne pas un coup de main ?
C’est pas comme si je leur demandais un transfert de rein !
— Désolé, soupira-t-il, l’air plus ennuyé que jamais. Vous n’avez pas un actif suffisant.
— Il est pas si pourri que ça.
En réponse, il rebaissa les yeux vers son ordi.
— Monsieur, il faudrait que vous remontiez d’abord la pente pour qu’on puisse en parler sérieusement.
Et merde, pourquoi est-ce que j’avais acheté cette moto ?
— OK. J’irai emprunter ailleurs, alors.
— Où ils vous répondront la même chose.
Malgré l’envie dévorante de pousser un bon gros grognement, je parvins à m’en empêcher.
— Et un tatouage gratuit, non ? J’suis le meilleur.
Il ne broncha pas.
— Merci, mais non merci.
— Ma foi, soupirai-je en me levant sans même me donner la peine de lui serrer la main. J’irai emprunter des sous à quelqu’un d’autre.
— Bonne chance, Monsieur.
— Comment ça s’est passé ? me demanda Sawyer, installé en face de moi devant un steak couvert de sauce barbecue.
— À ton avis ?
Je touchais à peine à ma bouffe, trop énervé pour ça, alors que d’habitude je dévorais tout ce que j’avais sous la main. Je me sentais engourdi.
— Désolé, mec. T’as qu’à récolter les fonds autrement !
— On croirait à t’entendre que c’est facile. Ça pourrait me prendre des années.
Il fit non de la tête.
— Je t’avais dit de pas acheter cette bécane.
Pour la peine, je le foudroyai du regard.
— C’est pas le moment.
— Je te donne mon avis, c’est tout…, répondit-il en haussant les épaules.
— Ouais, bah abstiens-toi, rétorquai-je en lui balançant une frite à la figure.
Elle lui rebondit sur le visage et tomba sur son assiette.
— Tu as cinq ans ? demanda-t-il, effaré.
— Des fois, ouais, rétorquai-je en attrapant la frite en question et en la gobant.
— Mec, ça vient de toucher mon visage.
— Et ? fis-je en avalant une gorgée de soda. C’est de la bouffe. On s’en fout.
Il leva les yeux au ciel puis s’essuya les doigts avec une serviette.
— Et maintenant, que vas-tu faire ?
— Putain, j’en sais rien. Ça ne me dérange pas de travailler à Ascension, mais ça m’ennuie. Je veux mon propre salon, définir mes propres règles.
— Peut-être que tu pourrais la monter chez toi en attendant d’avoir assez de fric.
— Ça ferait très professionnel, c’est clair…
— C’était juste une suggestion, petit con. Et meilleure que toutes tes idées.
Lesquelles ? J’en avais aucune.
— Peut-être que je devrais me réengager dans l’armée.
En m’entendant, il cessa net de manger.
— C’est pas drôle, mec.
— Qui sait ! Ça pourrait les agacer assez pour les motiver à me payer.
— Ce sont des connards ! protesta Sawyer. Ils reporteront ça autant que possible.
J’avais le pressentiment qu’il avait raison.
— Et puis, tu serais vraiment prêt à revivre ça ? demanda-t-il, incrédule. Retourner en Afghanistan ?
— Il y a pire…
Là-bas, j’avais vu des choses que je me refuserais toujours à raconter. Ceux que les films d’horreur font frémir seraient bien incapables de soutenir toutes les infamies que j’avais vécues. Ils en vomiraient pour l’éternité, je pense.
— Je ne veux pas que tu y ailles, protesta Sawyer. Tu es revenu cette fois-ci, mais la chance a ses limites.
C’était une idée bien déprimante.
— Enfin, de toute façon, je vois mes parents ce soir donc je leur en toucherai un mot.
— Bon courage.
— En gros, je vais continuer à jouer au Loto. J’ai plus de chances de gagner que de récupérer mes économies…
— Pourquoi est-ce que tu leur avais tout donné, à l’origine ?
Parce que je suis con.
— Mon père allait perdre son entreprise. Il avait déjà emprunté un max, et s’il ne trouvait pas d’argent, on allait lui prendre la maison. Mes parents auraient tout perdu, y compris leur réputation.
— Je suis surpris qu’ils aient accepté. Jamais les miens n’auraient supporté de recevoir quoi que ce soit de ma poche.
— Je savais déjà que c’était risqué, à l’époque. Si le prototype de mon père ne fonctionnait pas, ils auraient tout perdu, y compris mes sous.
Il secoua la tête.
— J’arrive pas à croire qu’ils te fassent poireauter comme ça.
— Selon eux, ils n’ont pas l’argent, mais j’en doute fortement.
Il se réinstalla dans la cabine et soupira.
— Tu sais quoi ? Peut-être que tu devrais retourner à l’armée, finalement, histoire de leur filer une crise cardiaque.
Tentant comme programme.
Ledit soir, j’entrai dans la maison de mes parents dans le Connecticut.
— Salut. Vot’ bébé est rentré, lançai-je à la cantonade.
— Est-ce que c’est Ash ? demanda Maman à voix basse.
Papa lui répondit aussi doucement :
— Est-ce que tu connais d’autres personnes qui font irruption comme ça chez les gens ?
Je les rejoignis dans la cuisine, où ils buvaient du thé en lisant le journal.
— Et voilà, par ma simple présence je viens d’illuminer votre journée. Quoi de neuf, les vieux ?
Maman m’adressa un sourire brusque, qui semblait un peu forcé.
— Bonjour mon chéri. Comment vas-tu ?
— J’ai déjà connu mieux.
Je l’étreignis rapidement, puis levai la main pour en taper cinq à Papa. D’un air malaisé, il considéra un instant mon geste avant de se résigner et m’en taper une.
— Je te retourne la question, quoi de neuf, fils ?
Avant de répondre, j’allai m’asseoir et leur piquai un cookie.
— Oh la vache, ce sont les meilleurs ceux-là !
J’en avalai bien cinq en trois secondes, fichant des miettes de partout sur la table et sur mes doigts.
Les yeux de Maman s’emplirent de désapprobation, mais Papa était plus cool.
— Comment s’est passée ta journée ?
— C’était de la merde.
— Ne jure pas ! objecta-t-elle.
— J’ai passé une journée horrible, râlai-je. La banque m’a encore refusé mon prêt.
D’un œil attentif, je guettai leur réaction. Maman jeta un coup d’œil à Papa puis baissa les siens au sol. Lui tâtonna sa tasse, sans rien répondre.
Tu parles d’un malaise.
— Écoutez, j’ai pas envie de faire mon cadre coincé du cul, mais j’aurais vraiment besoin de l’argent que je vous avais prêté. Ça fait quatre ans et j’ai suffisamment repoussé l’ouverture de mon salon.
Un soupir échappa à Maman, comme si elle était agacée, et elle sirota son thé en m’évitant scrupuleusement du regard, tout comme Papa que sa tasse intéressait très fortement.
Pourquoi les choses devenaient-elles toujours aussi gênantes dès que j’abordais le sujet ?
— Allez, je sais que la boîte s’en sort bien. Vous devez sûrement avoir l’argent, maintenant.
Je n’avais pas envie de mettre le nez dans leurs affaires, mais quel autre choix avais-je ?
— Désolé, mais non, répondit calmement Papa.
— Sérieux ? sifflai-je sans y réfléchir à deux fois. Vous venez d’acheter une nouvelle Audi ! Comment ça, vous n’avez pas l’argent ?
J’avais pas vraiment envie d’accuser mes parents de mensonge, mais ça n’avait aucun sens.
— On a fait un prêt, expliqua Maman.
— Mais bon sang, pourquoi est-ce que vous vous achetez des trucs que vous pouvez pas vous permettre ?! explosai-je en retour. C’est débile !
Papa me foudroya du regard.
— Ne parle pas comme ça à ta mère.
— C’est pas qu’à Maman que je parle comme « ça », sifflai-je, mais à vous deux !
La tension était à couper au couteau.
— Écoutez, vous n’êtes pas obligés de tout me donner. Contentez-vous de ce que vous avez. Si je demande moins à la banque, ils seront plus susceptibles d’accepter.
Maman et Papa se regardèrent l’un l’autre en chiens de faïence. Non mais sérieux, j’avais loupé quelque chose ou quoi ?
— Vous avez forcément de l’argent à me passer. J’ignore comment, mais vous avez remboursé votre prêt immobilier et vous venez d’engager des employés de plus.
Maman se recoiffa nerveusement, visiblement gênée. Papa rajusta ses lunettes, comme si lui ne savait pas quoi faire d’autre.
— Bon allez, arrêtez vos conneries, protestai-je. Qu’est-ce qu’il y a ?
Maman toussa.
— Ash, ton père et moi t’aimons beaucoup, mais…
Oh oh. Ça y est, c’est parti.
— Mais nous voudrions que tu changes de vie. Et ouvrir un salon de tatouage ne fera que t’enfoncer dans ta voie actuelle.
— Laquelle ? protestai-je. Je suis heureux. C’est pas ce que vous voulez pour moi ?
Papa prit le relais.
— Nous pensons que tu pourrais l’être plus si tu changeais quelques petites choses.
— Comme ? sifflai-je.
— Par exemple : et si tu venais travailler dans l’entreprise familiale ? demanda Maman. Tu pourrais grimper en rang et finir par la reprendre.
— Mais l’informatique ne m’a jamais intéressé, lui rétorquai-je. Jamais.
Elle tripotait nerveusement le bracelet de créateur à son poignet.
— Parce qu’avoir un salon de tatouage t’intéresse ?
— Yep.
C’était quoi le problème ?
— J’aime tatouer. Non, j’adore. Depuis toujours.
Maman baissa des yeux emplis de dédain vers mes bras.
— Il faut que tu fasses de meilleurs choix dans la vie. Et faire des tatouages n’est pas le meilleur départ qui soit.
— Parce qu’avoir un travail que je déteste le serait ? demandai-je, incrédule. Vous ne préféreriez pas que je fasse ce qui me plaît dans ma vie ?
Je ne les comprenais pas.
— Évidemment que si, acquiesça mon père. Mais nous ne pensons tout simplement pas que ce soit la meilleure façon de s’y prendre.
La colère commençait à monter et la retenir devenait une lutte de chaque instant, tant que je dus m’agripper à la table, refrénant l’envie de la renverser.
— C’est pas mon problème si mes choix de vie ne vous enchantent pas. Je suis comme ça, et ça ne changera jamais.
Un silence pesant s’installa. Le petit jeu de regards entre Maman et Papa continua.
— Nous en avons assez de devoir justifier ton comportement auprès des autres, soupira ma mère.
— Alors arrêtez, leur rétorquai-je du tac au tac. On s’en fiche de ce qu’ils pensent.
— Mais cela a un impact sur notre image, indiqua Papa. Et ce serait beaucoup plus simple pour nous si tu…
— Plus simple pour vous ? questionnai-je. Ce qui serait beaucoup plus simple pour moi, ce serait de ne pas avoir à supporter vos conneries tout le temps. Remboursez-moi l’argent que vous me devez et on pourra arrêter cette conversation.
Maman repoussa son thé, comme pour éviter de me le jeter à la figure.
— Nous payons encore les frais de ton séjour en prison.
Je levai les yeux au ciel. Encore ?
— Écoute, je me suis un peu laissé aller, et…
— Tu as forniqué avec une femme dans une ruelle aux yeux de tous ! explosa Papa. On nous en reparle encore !
— Je ne savais pas qu’il y avait un flic, d’accord ? protestai-je. Je n’avais aucune envie d’aller en prison ou de recevoir une amende pour outrage à la pudeur.
— Et c’est précisément de ça dont on te parle, expliqua Maman. Tu prends toujours de très mauvaises décisions sans jamais penser à personne d’autre que toi.
— Devriez essayer, sifflai-je froidement. Vous seriez bien plus heureux.
Maman jeta l’éponge.
— Ash, nous ne te donnerons pas cet argent avant que tu ne te sois repris.
Oh putain, ça y est.
— Vous déconnez, hein ? Je vous ai filé ces thunes pour que vous ne perdiez pas votre maison. Rien ne m’y obligeait, mais je l’ai fait parce que vous êtes mes parents. Et maintenant vous refusez de me le rendre si je ne vous obéis pas au doigt et à l’œil comme une foutue marionnette ?
— Ne jure pas ! m’ordonna Maman.
— C’est pas croyable, putain de bordel de merde ! Je sais pas comment vous faites pour dormir la nuit !
— Nous te rendrons cet argent, me promit mon père. Mais d’abord, nous voulons que tu t’engages sur le droit chemin.
— Le droit chemin ? répétai-je. À t’entendre, on dirait que je me drogue.
— Tu as presque trente ans, et tu ne nous as jamais ramené de fille, me reprocha Maman.
— Pourquoi ne cherches-tu pas à te caser et à fonder une famille ?
— Peut-être parce que ça ne m’intéresse pas ?
Je n’étais pas le petit-ami idéal et ça ne risquait pas d’arriver.
— Ma vie privée n’a rien à voir là-dedans. Rendez-moi l’argent que je vous ai passé. Si je pouvais avoir un prêt, je ne m’embêterais pas à venir vous rendre visite. Sauf que je n’ai pas le choix.
— Et ce n’est pas plus mal, dit Maman. Maintenant, tu vas enfin pouvoir arrêter tes bêtises.
J’avais envie de hurler.
— Je suis parti trois fois en Afghanistan. Si ça ne suffit pas à vous rendre fiers de moi, je ne vois pas ce qui vous y motivera.
La culpabilité s’inscrivit sur leurs visages.
— Tu n’y es allé que pour nous contrarier, me corrigea ma mère.
— Qu’est-ce qui vous fait croire que je ne recommencerai pas ? la défiai-je.
— Ce n’est pas drôle, gronda Papa.
— Ce n’était pas supposé l’être.
Maman changea de sujet.
— Voilà comment ça va se passer. Opère quelques changements dans ta vie et nous te rendrons l’argent.
Comment pouvais-je me retrouver comme ça à leur merci ? Je me sentais comme émasculé, impuissant. Jamais je ne me donnais la peine de supporter les conneries d’autrui, mais je n’avais pas le choix. Dès que j’aurais retrouvé mes sous, je n’en aurais plus rien à foutre. Et plus jamais je ne les aiderais, même s’ils me le demandaient.
— Lesquels, par exemple ? les interrogeai-je en grinçant des dents.
— Trouve-toi une gentille fille et case-toi.
— Qu’est-ce que ça va faire ? réclamai-je. Qu’est-ce que ça change que j’en baise une ou vingt ?
À ma rudesse, Maman
