Petites Nouvelles Craquantes A Déguster
Par Rafaele Di Conti
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À propos de ce livre électronique
Si vous aimez les histoires insolites, étonnantes, parfois sanglantes… allez dévorer les lignes de « Petites Nouvelles Craquantes ». Vous y découvrirez :
- La vengeance d’une maîtresse diabolique
- La naissance d’un grand amour
- Le déclin d’un grand peintre
- Les effets inattendus de la gourmandise
- Des retrouvailles surprenantes
…et bien d’autres surprises encore, pleines d’imagination !
Rafaele Di Conti
Une écrivaine passionnée ! "Depuis mon enfance je rêvais de devenir écrivaine". Rafaele Di Conti est née pour créer. Depuis son enfance elle a toujours écrit. Elle a publié "Binious assassinés", son premier roman, et "Meurtre d'un lunetier à Paris". Passionnée au parcours atypique, elle s'adonne aussi à la céramique d'art et à la peinture contemporaine. Pour être informé(e) de la parution de son prochain livre, vous pouvez lui écrire à : Rafaele.diconti@gmail.com
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Aperçu du livre
Petites Nouvelles Craquantes A Déguster - Rafaele Di Conti
Remerciements :
Je remercie mon éditeur et son équipe qui m'accompagnent dans mes créations littéraires.
« Des cachots suintera une liqueur plus forte que la mort
quand on la contemple du haut d'un précipice
les comètes s'appuieront tendrement aux forêts
avant de les foudroyer. »
René Char, extrait de La mort rose
IL ROULE, ELLE COURT...
IL ROULE
Haymeric avait beaucoup de route à parcourir pour arriver à Paris à son rendez-vous de dix sept heures.
Rouler sur les autoroutes était pour lui une récréation : une ouverture sur la vie, un regard au fil du temps sur les évènements plus où moins heureux de son existence.
Au volant, ses yeux fixés sur le long ruban gris argent qui défilait, il laissait vagabonder son esprit. Des vagues émotionnelles, plus ou moins calmes ou houleuses, surgissaient de ses souvenirs, évoquant les différents parcours de sa destinée.
Depuis quelques mois, il avait décidé de mettre fin à sa période de célibat en tournant le dos à ses vies professionnelle et de vieux garçon.
Écoutant les conseils avisés d’excellents amis, il avait fait paraître une annonce matrimoniale. Pour lui, le côté bouteille à la mer avait sa saveur. Pourquoi ne serait-elle pas repêchée par une main heureuse ? Il avait toujours eu le goût de l’aventure. Faisant confiance au destin, il avait préféré cette méthode. Ouvrir un catalogue « femmes à marier », chez une entremetteuse lui était impossible. Avec le temps il était devenu plus sentimental...
Jeune adolescent, il avait rêvé d’une existence libre de tout engagement. En attendant ce grand moment, il découvrait le monde en parcourant des livres de Jack London, d'archéologie sur les vieilles civilisations, d’histoire du réformateur turc Mustapha Khémal, des voyages de Tintin ou de ceux de Jules Verne. En refermant chaque livre, il pensait :
– Quand je serai grand, j’irai découvrir d’autres horizons, je quitterai cette région pour d’autres continents.
Il avait hâte.
Gai, intelligent, consciencieux, il aimait les études. Le temps où il lui avait fallu penser « avenir » était arrivé. Intéressé par les sciences, les maths et la biologie, il s’était tourné vers la médecine, se spécialisant dans les maladies tropicales. Il était un humaniste né, non seulement il soignerait mais pourrait réaliser son vieux rêve : visiter le Monde. Après douze ans d’études, ses diplômes en poche, très vite il s’était engagé dans des O.N.G internationales. Ces dernières n’hésitèrent pas à l’envoyer aux quatre coins de la planète.
Son premier poste avait été l’Afrique. Il avait su s’y adapter malgré le climat politique et son ignorance des us et coutumes des résidents. Il n’avait jamais quitté la France, et ne connaissait de ce continent que Tintin au Congo. C’était peu, mais cela l’avait aidé. Il avait trouvé beaucoup de dévouement, de solidarité, appris à faire des miracles médicaux avec rien, mis ses connaissances au service des plus démunis. En un mot, il avait appris à être inventif, à communiquer, à pratiquer la solidarité.
Il avait, avec ses collègues, fait face à plusieurs épidémies : choléra, paludisme, sida. Sans parler de tous ces hommes blessés que des guerres fratricides ramenaient broyés vers eux. Il ne comptait pas les heures au chevet des patients, pour les soulager de leurs détresses.
Le plus éprouvant avait été, pour lui homme dévoué et timide, de venir au secours de toutes ces femmes excisées qui avaient parcouru des kilomètres dans la brousse pour le rencontrer. Assises en tailleur, sur le sol battu du dispensaire, elles attendaient des heures pour son diagnostic et des soins salvateurs de leurs hontes cachées.
Dans cette baraque, au nom d’hôpital, le staff médical avait accueilli, aussi, des femmes et des enfants atteints de malnutrition ou des gamins porteurs du trachome qui pouvait les rendre aveugles. Cette maladie infectieuse transmise par l’eau croupie, qu’il fallait soigner et opérer.
Les jours et les nuits se suivaient sans leur laisser de répit. Il avait appris à aimer cette vie spartiate. C’est pourquoi, lorsqu’il avait dû quitter la région, il avait eu beaucoup de chagrin et de regrets.
Nommé à Madagascar auprès du petit peuple malgache qui vivait dans un univers infernal, il y avait trouvé une grande misère, dissemblable de celle de l’Afrique. La vie y était différente par sa culture, sa pauvreté, ses castes, ses traditions. Les bennes de ramassage d’ordures vidaient des tonnes de déchets, tassées par des bulldozers toute la journée, dans une carrière géante à ciel ouvert. Les va et vient de ces engins étaient semblables aux grondements d’un ogre affamé de pourriture. Celle des hommes.
Les cris aigus des oiseaux se battant pour attraper un morceau de chair putride étaient presqu’humains. Ici, l’enfer, « les poubelles de survie ». Des hommes, des femmes vivaient quotidiennement dans les rebuts de la ville, le citadin avait honte de cette sous-couche sociale.
Ces êtres qu’il avait soignés avaient une vie misérable, grattant, fouillant les détritus pour pouvoir exister. Ils vivaient l’hiver et aux saisons des pluies dans des boues fangeuses et malodorantes. Dans la poussière et les mouches vertes et bleues. L’été, femmes et enfants cherchaient dans cet enfer semelles de caoutchouc, aluminium, ferraille, chiffons pour les revendre à des collecteurs qui les exploitaient.
Il avait accompagné des femmes de douze à quarante huit ans qui accouchaient dans les détritus Les enfants mouraient tôt. Cela avait été pour lui une expérience particulièrement difficile, éprouvante, douloureuse.
En médecine tropicale, il avait fait des travaux sur la lèpre. Ici il y était confronté quotidiennement. Il vit la faim, vécut avec la misère, le dénuement. Pourtant, il entendait rire le petit peuple des damnés des ordures. Cela restait un mystère pour lui.
Ces êtres vivaient dans des tonnes d'immondices. Ils y avaient creusé des abris troglodytes, pour leurs enfants et eux. Il se souvenait de la première fois où il avait rencontré le regard de cet homme à demi-nu, enseveli sous une montagne d’ordures, qui d’un geste l’avait interpellé. Il avait dû surmonter son dégoût en se frayant un passage, glissant sur les asticots, la vermine, respirant les odeurs putrides, pour arriver à ce dernier. La désespérance des êtres ne l’avait jamais plus quitté.
Cette douloureuse expérience devait lui servir de référence durant toute sa vie. Ne jamais oublier la misère des hommes, s’était-il répété durant toute sa carrière médicale.
C’est avec soulagement qu’il avait quitté cette grande île où la différence entre riches et pauvres lui était devenue insupportable. Surtout dans les soirées huppées où il était convié.
Dans toutes ses missions il s’était efforcé de rester neutre pour s’occuper des populations auxquelles il était confronté. Il y avait des guerres ou des enlèvements, des assassinats là où il se trouvait. Certes, il avait ses idées, mais les exprimer devant des espions fantômes permettrait des répressions sur les O.N.G pour lesquelles il travaillait. Se taire avait été une discipline, grâce à laquelle les soins et la prévention pouvaient s’exercer auprès des démunis.
Au cours des années, ses missions suivantes lui firent découvrir la Colombie, la Bolivie, le Honduras, le Nicaragua, le Mexique.
À ce point de réflexion, il regarda la pendule de sa BMW, déjà une heure trente qu’il conduisait. Il était grand temps de faire une pause café.
Après avoir garé sa voiture sur l’aire de repos, il pénétra dans le snack, balaya du regard les clients attablés ou debout. Il fut agréablement surpris de voir de jolies femmes pomponnées, dans leurs tenues sport. Pour lui, qui avalait les kilomètres seul, la présence de la gente féminine était un réconfort.
D’ailleurs, pensa-t-il, comment se passer dans la vie d’une présence féminine ? Vivre seul, pour lui, n’était pas une solution. Apprendre à gérer la solitude était un apprentissage de tous les moments, avec des heures d’incertitudes. Nul n’avait le pouvoir, en croisant une personne dans la rue, au restaurant, dans un salon, de la pointer du doigt pour lui déclarer brutalement, au premier regard :
— J’ai flashé sur vous, c’est avec vous que je veux vivre !
Cette agression verbale grossière méritait en retour une bonne gifle, un verre d’eau ou de champagne sur le visage !
Face à ses pensées pour le moins saugrenues, un rire tonitruant lui échappa. Toutes les têtes se retournèrent vers lui. Pour se donner une contenance, il se dirigea vers les machines à boissons, en choisit une, la récupéra, puis à la