À propos de ce livre électronique
La médecine moderne la maintient en vie, mais un highlander médiéval fait chanter son âme. Une diabétique coincée dans le passé risquera-t-elle sa vie pour un amour qui défie les époques ?
Écosse, 2021. Bryanna Fitzpatrick, diabétique et sur le point de s'évanouir, traverse le château d'Eilean Donan en titubant à la recherche d'un endroit où tester son taux de glucose. Mais lorsqu'elle s'aventure dans une caverne souterraine, une fée des Highlands l'envoie au Moyen Âge.
Écosse, 1310. Il y a quatre ans, le highlander Raghnall Mackenzie a juré d'élever le fils de sa promise mourante. À présent, il doit en épouser une autre pour récupérer ses terres et tenir sa promesse. Mais alors, sa future épouse l'abandonne devant l'autel.
Croyant être dans un agréable rêve, Bryanna accepte d'épouser le magnifique guerrier Raghnall Mackenzie. Lorsqu'elle se rend compte que ce monde médiéval est bien réel, elle essaye de s'échapper — mais il est hors de question que Raghnall laisse sa belle nouvelle épouse s'enfuir. Même si Bryanna n'aime pas son manque de ménagements à son égard, son âme torturée et sa belle musique lui parlent. Comme il ne lui reste que quelques doses d'insuline, elle n'a plus d'options. Mais peut-elle quitter l'époux qui a conquis son cœur… même si rester lui coûterait la vie ?
« La Promesse du highlander » est le septième tome de L'Appel du highlander, l'épique série de romance et de voyage dans le temps de Mariah Stone. Si vous aimez les romances historiques dramatiques, les mariages de convenance, et les héros alpha ténébreux, cette romance et ce couple destiné à s'aimer vous feront chavirer.
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Avis sur La Promesse du highlander
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Aperçu du livre
La Promesse du highlander - Mariah Stone
PROLOGUE
Terres à la frontière entre l’Écosse et l’Angleterre, 1306
Elle serait enfin son épouse.
Le cœur de Raghnall tambourinait d’impatience alors qu’il tapotait la bague dans sa poche. Son cheval progressait au trot sur la route usée menant à la ferme de Mòrag. Des massifs de pissenlits et de queues-de-renard flanquaient le sentier, et des pâtures brûlées par le soleil étaient visibles à travers les broussailles et les arbres.
Le chant de grillons, de sauterelles et d’oiseaux, et les bruissements du vent se mêlèrent en une heureuse mélodie, comme s’ils savaient tous qu’il allait enfin demander la main de la femme qu’il aimait. Il se mit à fredonner tout en respirant avec joie les odeurs de fleurs parmi les mauvaises herbes, la poussière et le fumier de mouton… et autre chose.
Il arrêta de fredonner.
Il sentait la fumée même s’il ne voyait pas la maison. Son ventre se serra alors qu’il talonnait sa jument, son épée bougeant dans son dos pendant qu’il montait la colline au galop.
Elle allume simplement le four, se dit-il. Elle a simplement pris du bois mouillé…
Il n’entendait rien à part le martèlement des sabots de sa monture. Alors que les buissons et les arbres défilaient à côté de lui et que l’odeur de fumée s’intensifiait, il savait qu’il se mentait.
Mòrag savait allumer un four. Elle le faisait depuis ses douze ans. Et en tant que veuve, elle vivait sans l’aide d’un homme depuis six ans. Personne ne coupait le bois pour elle, n’allumait son four, ni ne lui apportait du gibier pour un ragoût.
Puis il le vit, derrière la colline, parmi les épais nuages : le mur de fumée gris foncé qui s’élevait telle une tour dans le ciel sans vent.
Son corps entier s’engourdit. Il ne sentit pas ses pieds bouger et ses talons s’enfoncer dans les flancs de sa jument.
— Allez, ma belle !
Sa monture hennit et l’air qui lui fouetta le visage lui apprit qu’elle s’était élancée. Enfin, ils atteignirent le sommet de la colline, et il vit ce qu’il savait déjà.
La maison de Mòrag était en feu. Ainsi que sa grange, son étable et le champ d’orge.
Puis, dans la petite cour formée par les bâtiments autour, il vit une femme allongée sur le sol et une petite silhouette la tenir.
Non, non ! Je vous en supplie, Jésus, non…
Raghnall n’avait pas conscience qu’il murmurait alors qu’il talonnait furieusement sa jument, descendant dans la vallée au galop.
Cela ne pouvait pas être elle. Cela ne pouvait pas être Mòrag et son fils, Seoc, pas ce jour-là…
Jamais…
Pas quand Raghnall était enfin prêt à épouser la femme qu’il aimait.
Parce que si c’était elle, cela l’anéantirait.
Plus il se rapprochait, plus son cœur se déchirait. La fumée noire et les cendres dans l’air le faisaient tousser. Il essaya de voir, même s’il avait peur de découvrir la vérité.
Ce ne fut que lorsqu’il passa le portail cassé et pendant de la ferme qu’il vit clairement les longs cheveux roux sur le sol noir.
— Mòrag !
Le jeune garçon roux leva la tête, le visage cendreux, les lèvres tremblantes. Il n’avait que six ans, et il tenait sa mère, qui était couverte de sang. Raghnall se rapprocha et sauta de sa monture avant même qu’elle ne s’arrête. Il chancela en touchant le sol, se fichant de risquer de se casser la jambe.
— Mòrag…, murmura-t-il en s’agenouillant près d’elle.
Ses mains tremblaient lorsqu’il prit la sienne tout en observant la plaie sanglante à son flanc. Les jupes de sa robe simple rouge foncé étaient remontées au-dessus de ses genoux, et il y avait des traces de doigts récentes sur la peau laiteuse de ses jambes…
Des jambes qu’il n’avait jamais touchées, peu importe combien il en avait eu envie, peu importe combien de fois elle avait suggéré qu’elle le laisserait la prendre, même sans être mariés.
Une rage impuissante l’ébranla, et il sentit son menton trembler alors que ses dents se serraient si fort qu’il en eut mal à la mâchoire.
— Mòrag, murmura-t-il, rencontrant ses yeux marron doré voilés par la douleur. Tenez bon, mon amour. Nous étancherons le sang et je vous emmènerai à Carlisle…
— Raghnall…, croassa-t-elle. Il est trop tard.
Le sang coulait rapidement, aye ¹, elle était pâle, et ses lèvres étaient d’un violet bleuté… Il avait vu assez de blessures mortelles sur le champ de bataille pour savoir qu’elle avait perdu trop de sang. Sa plaie… Ils devaient lui avoir entaillé le rein… Il était impossible qu’elle y survive. Le corps entier de Raghnall se glaça et s’engourdit.
— Je suis venu vous demander votre main.
Il la prit par les aisselles et la tira tendrement afin de poser sa tête sur ses genoux. Un faible sourire flotta sur les lèvres de Mòrag.
— Ah oui ?
— Aye, murmura-t-il en caressant ses cheveux tout en ignorant douloureusement la contusion qui se formait sous la peau tannée et bronzée de sa pommette. Je vous aime, Mòrag. Je vous aime, Seoc.
Il lança un regard au jeune garçon, qui cligna des yeux et détendit sa prise sur la petite dague à côté de lui par terre. Un petit guerrier de six ans…
Raghnall fouilla dans la poche en cuir à sa ceinture et en sortit l’anneau. Il était en argent et décoré d’entrelacs celtes simples.
S’efforçant de ne pas pleurer, il ravala le nœud qui lui griffait la gorge comme un couteau.
— Je vous aime depuis la première fois que j’ai observé à travers les buissons et que je vous ai vue commander vos travailleurs comme une reine.
Il effleura sa peau avec ses jointures et elle battit des cils. Un petit rire échappa à Mòrag.
— Et pourtant, j’ai cru que c’était mon bol de gruau qui vous avait incité à loger avec nous.
Il expira doucement.
— Ce n’était qu’une excuse. Une jeune veuve comme vous, une bonne ferme, un jeune garçon, et personne pour vous protéger… Je ne pouvais garder mes distances. Je n’aurais pu quitter les ambres dorés de vos yeux.
Il avait logé chez eux quelques semaines, avait regardé les travailleurs et protégé la ferme d’occasionnels reivers ² et petits groupes de voleurs. Ils avaient parlé. Ils s’étaient embrassés. Il lui avait susurré des mots doux pendant qu’il lui donnait du plaisir avec ses mains… Cela avait continué pendant des mois. Il avait appris à Seoc à se battre à l’épée et à se servir d’un arc. Il avait tout appris sur la ferme. Il avait pratiquement été son époux, sans la cérémonie religieuse.
Et elle l’avait donc suggéré.
Et il l’avait voulu. Les mots lui avaient chatouillé la langue à maintes reprises : « Épousez-moi. »
Mais chaque fois, la peur l’avait saisi dans ses griffes glacées alors que des souvenirs de son père le chassant de sa famille, de son clan comme un chien enragé lui revenaient. Son père lui avait appris qu’aimer des gens signifiait qu’il les perdrait. Qu’il finirait tôt ou tard par être seul de toute façon.
Alors, quand Mòrag avait suggéré qu’ils s’épousaillent, il était parti. Comme un lâche. Mais les quelques semaines loin de Seoc et elle avaient été atroces, et il avait décidé qu’il ne voulait plus jamais être loin d’elle. Il l’aimait plus qu’il ne craignait le chagrin.
— Ne parlez pas de mère ainsi, grogna Seoc en tailladant le sol avec son couteau. Pas de ses yeux, pas de quoi que ce soit. Daidh et sa bande sont revenus. Si vous ne les aviez point laissés partir, ou si vous aviez été ici…
Les paroles farouches du jeune garçon lui déchirèrent le cœur. Raghnall partageait une longue histoire avec Daidh, qui était à la tête d’un groupe de reivers. Les reivers pillaient les fermes, les villages et les terres à la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse. Longtemps auparavant, Raghnall avait été l’un d’eux, et Daidh ne lui avait jamais pardonné d’être parti. Raghnall aurait dû le tuer quand il en avait eu l’occasion ; il n’aurait pas dû laisser un homme dangereux comme lui partir.
— Vous avez raison, mon garçon, croassa-t-il. C’est ma faute. Tout cela. Mòrag, si je vous avais épousée comme vous me l’aviez demandé, j’aurais été ici. Je vous aurais protégée…
Elle serra faiblement sa main dans la sienne.
— Mais vous êtes ici à présent.
Le vent souffla de la fumée dans le visage de Raghnall, lui piquant les yeux et le faisant ciller.
— Je le suis.
Il pencha son front vers le sien, respirant son odeur – florale, féminine et n’appartenant qu’à elle –, gâchée par celles de la mort, du sang et de la fumée.
Mais il arrangerait les choses. Il ferait n’importe quoi pour apaiser sa culpabilité.
— Voulez-vous m’épouser, Mòrag ?
— Je savais que vous me le demanderiez un jour, répondit-elle avant de rire faiblement. Aye. Bien sûr que je veux vous épouser, mon brave highlander.
« Brave » ? Son âme était plus noire que les profondeurs de l’enfer. À cause de sa peur, il aurait le sang de la femme qu’il aimait sur les mains.
Elle cligna lentement des yeux.
— Prendrez-vous soin de Seoc ?
Seoc… le jeune garçon aux cheveux de feu et aux yeux aussi durs que des pierres précieuses. Il lui faisait penser à l’enfant qu’il avait été. Têtu. Un rebelle.
Un solitaire.
Mais le jeune garçon était sur le point de devenir orphelin. Il avait besoin que quelqu’un le protège, s’occupe de lui.
— Aye. Bien sûr que je prendrai soin de Seoc.
Elle rencontra son regard, les yeux ternes et faibles.
— Je vous remercie.
Elle regarda son fils, tendit la main vers lui et lui sourit. Les yeux injectés de sang, mais pourtant sans pleurer, Seoc prit sa main comme un homme en train de se noyer agripperait une corde.
— Prends garde à toi, Seoc. Écoute, Raghnall. Il sera ton beau-père à présent…
— Mère ?
Mais elle ne répondit pas, et sa poitrine ne bougeait plus.
Les flammes faisaient rage autour d’eux, le bois craquait et de la chaleur irradiait de l’incendie qui dévorait les bâtiments. Des cendres et des étincelles s’envolèrent, brûlant Raghnall lorsqu’elles atterrirent sur son visage.
Mais il s’en fichait. Il fixait le corps de la femme qu’il aimait, de sa promise, les ténèbres enveloppant furieusement son cœur et aspirant tout ce qu’il y avait autour.
Il voulait mourir, lui aussi. De regret. S’il n’avait pas été pris de doutes, elle serait encore en vie.
S’il n’avait pas été un lâche, il l’aurait protégée.
Quelqu’un tira sur sa manche et il leva les yeux. Seoc était debout à côté de lui, les épaules voûtées, les joues écarlates à cause de la chaleur ou de l’émotion.
Raghnall regarda le mur de feu qui les entourait de trois côtés.
— Nous devons partir. Allez.
Il prit le corps de Mòrag et s’éloigna. Des cendres et des étincelles tombèrent comme une pluie sur Raghnall et le jeune garçon à ses côtés. Distraitement, il se dit que c’était peut-être l’apocalypse. Le monde entier ne touchait peut-être pas à sa fin, mais le sien avait bel et bien était réduit à néant.
Il ne se permettrait plus jamais d’aimer. Il ne pouvait pas laisser une autre femme périr à cause de lui.
Et il ferait n’importe quoi pour protéger Seoc et lui offrir la meilleure vie possible.
Même si cela signifiait retourner à Eilean Donan, sur les terres Mackenzie – le foyer et la famille dont son père l’avait chassé onze ans plus tôt – et exiger ce qui lui revenait de droit.
CHAPITRE 1
Château d’Eilean Donan, septembre 2021
C’était l’endroit où elle mourrait.
Le ventre de Bryanna se serra à la vue du château d’Eilean Donan, qui paraissait presque noir contre le ciel de granit. L’image qui la hantait depuis ses seize ans lui apparut.
Son corps inerte dans les bras d’un homme de grande taille et aux larges épaules, vêtu d’une tunique simple qui lui arrivait au milieu des cuisses, une épée à la taille, ses longues jambes musclées couvertes de ce qui ressemblait à des chausses, ses longs cheveux foncés volant au vent tandis qu’il la portait. Mais malgré le nombre de fois où elle avait rêvé de lui, elle n’avait jamais vu son visage.
— Pardon, dit une voix en colère.
Un homme imposant lui mit un coup d’épaule en la dépassant.
L’impact la fit tituber, puis elle heurta sa sœur et s’agrippa à sa manche. Autour d’eux, les gens parlaient chinois, russe, italien et français dans un agréable mélange de voix. Le musée avait réduit ses heures d’ouverture à cause des récentes disparitions qui s’étaient produites au château, et les touristes téméraires essayaient de pénétrer dans le château pendant qu’il était ouvert.
Bryanna Fitzpatrick et sa famille en faisaient partie.
— Hé ! cria Pamela Fitzpatrick. C’était malpoli, monsieur !
Elle se tourna vers Bryanna et posa une main sur son épaule.
— Est-ce que ça va, ma chérie ?
Le visage de sa mère était rouge d’indignation. Le vent froid souffla l’odeur du loch dans le visage de Bryanna et poussa une mèche des cheveux blond vénitien de sa mère dans ses yeux. La crinière couleur miel de Bryanna volait au vent, et sa mère glissa ses cheveux derrière son oreille. Elle lui faisait penser à une mère poule. Étant infirmière, elle était toujours aux petits soins pour tout le monde, en particulier pour sa fille diabétique.
Bryanna se força à sourire.
— Je vais bien, maman.
— Tu as l’air pâle, tout à coup, dit sa mère avant de la pousser doucement vers la rambarde en pierre le long du pont. On va mesurer ta glycémie. Sors ton kit.
Kris, la sœur aînée de Bryanna, se tourna vers elles.
— Vous avez besoin d’aide ?
Elle aussi, elle avait les cheveux blond vénitien, et elle était plus grande et plus jolie que Bryanna.
Et aussi en meilleure santé. Et elle avait son propre appartement, un meilleur travail et un petit ami. Certes, Bryanna adorait enseigner la musique aux enfants, mais son insuline lui coûtait à elle seule la moitié de son salaire.
— Je vais bien, répéta Bryanna, ouvrant quand même son sac à main.
C’était plus simple de ne pas se disputer avec sa mère.
— Je suis simplement impressionnée par la beauté de cet endroit, c’est tout.
Elle aimerait pouvoir parler de ses visions à sa mère et à Kris. Du highlander aux longs cheveux noir corbeau, avec des blessures de guerre, et une tunique médiévale ensanglantée. De ses autres visions qui étaient devenues réalité, comme le fait qu’elle commencerait à souffrir de diabète à l’âge de seize ans, sa toute première vision. Son père qui était mort d’une crise cardiaque. Le rêve où le professeur de musique de son ancienne école avait décidé de déménager dans un autre État, laissant derrière lui une ouverture de poste qui ne figurerait dans aucune petite annonce.
Mais elle n’en avait jamais parlé à personne. Au mieux, les gens la prendraient pour une folle.
Au pire, ils lui diraient qu’aller à Eilean Donan était une mauvaise idée après tout et l’emmèneraient loin d’ici. Et elle ne pourrait jamais se le pardonner si cela arrivait. Visiter l’Écosse était le rêve de sa mère. Elle y était allée avec son père pour leur lune de miel, et ce jour marquait cinq ans depuis la mort de celui-ci.
Il leur manquait à toutes, mais surtout à sa mère. Alors, non, Bryanna ne gâcherait pas son voyage. Elle devait le faire, peu importe ses visions.
En outre, et si cette vision était fausse ? Après tout, où est-ce qu’elle croiserait un highlander avec un costume médiéval et une épée ensanglantée ?
— Allez, dit sa mère, l’aidant à placer la nouvelle lancette dans le kit et à insérer la nouvelle bande de test.
Bryanna se piqua l’annulaire du côté où c’était le moins douloureux et appuya sur sa peau pour faire couler une goutte de sang, puis elle l’essuya avec un mouchoir propre pour éviter d’utiliser du sang contaminé par de l’alcool. Ensuite, elle pressa de nouveau sa peau pour faire couler du sang sur la bande. L’écran afficha la valeur de 135 mg/dl.
Sa mère claqua de la langue et fouilla dans la poche de sa veste rouge.
— C’est un peu élevé à mon goût. Tu veux une injection d’insuline ?
Bryanna remit tout dans son sac à main. Elle savait que sa mère s’inquiétait, mais elle en avait marre d’être traitée comme une enfant.
— Merci, maman. Mais ça va. Je n’ai pas besoin d’insuline.
Sa mère soupira et pinça les lèvres, comme elle le faisait toujours quand elle s’inquiétait, mais Kris passa son bras dans celui de Bryanna.
— Tu as tes stylos-injecteurs d’insuline, hein ?
Bryanna tapota son sac à main.
— Toujours.
Juste au cas où, elle en avait pris trois. Évidemment, elle n’aurait pas besoin d’autant pour une visite au musée, mais elle avait appris que c’était toujours mieux d’être trop préparée.
Alors qu’elles se joignaient à la foule de personnes qui progressaient sur le pont, Bryanna regretta de ne pas pouvoir s’arrêter et laisser la beauté des Highlands lui couper le souffle.
Des montagnes marron verdâtre les entouraient, des algues flottaient sur la surface bleu sale du loch, tels des éclats de rouille, et même le ciel bleu semblait pâle ici. Elle n’était encore jamais allée à l’étranger avant – elle n’avait même jamais quitté l’Illinois –, le simple fait de respirer les odeurs étrangères du loch et de la mer, de l’herbe et des algues, devrait donc l’emballer.
À la place, son ventre se nouait encore plus à chaque pas qu’elle faisait vers le château. Les magnifiques murs marron-gris n’avaient pas l’air de contenir une aventure. Elle avait l’impression qu’une condamnation à mort l’attendait derrière eux.
La foule passa la porte et entra dans une cour sombre entourée de bâtiments et de murs, et elle eut l’étrange impression d’être au fond d’un profond puits. À l’intérieur du donjon principal, l’étroit couloir devant elle devint flou et tremblant.
Son taux de glucose devait continuer à monter, pensa-t-elle, exhortant la soudaine nausée de partir. Elle était tellement fatiguée. Elle devrait faire un autre test, mais elle ne voulait pas que sa mère s’inquiète à nouveau…
Les yeux brillants d’émotion, sa mère s’émerveillait alors qu’elles tournaient à gauche et suivaient la foule dans la caserne.
— Oh, c’est exactement comme pendant notre lune de miel ! Regardez, regardez, votre père admirait vraiment cette épée… Il aurait adoré être ici avec nous, ajouta-t-elle en serrant la main de Bryanna dans la sienne.
Si Bryanna avait cru le rêve qu’elle avait fait cinq ans auparavant, si elle avait dit à son père d’aller chez le médecin pour vérifier sa tension, il serait peut-être encore en vie.
Mais elle avait ignoré ce rêve. Elle avait peur de parler de ses prémonitions à qui que ce soit, en particulier parce qu’elles ne se réalisaient pas toutes. Elle était déjà un fardeau pour ses parents avec son diabète et ses frais médicaux ; comment pouvait-elle les faire s’inquiéter pour sa santé mentale par-dessus le marché ?
Elle avait des vertiges et sa tête la lançait, ce qui lui donnait l’impression que son cerveau tournait au ralenti, comme s’il était rempli de crème anglaise…
De la crème anglaise… Non. Elle voulait boire un grand verre d’eau.
Super, voilà qu’elle avait soif aussi maintenant. C’était assurément les signes d’une crise d’hyperglycémie. Mais comment était-ce possible que ça la frappe de façon aussi inattendue alors qu’elle s’était sentie très bien sur le pont, seulement quelques minutes plus tôt ? La caserne était remplie de gens et, laissant Kris et leur mère, Bryanna tituba jusqu’au mur le plus proche afin de pouvoir s’accrocher à quelque chose. Peut-être qu’elle devrait demander de l’aide à l’un des employés du musée. Mais au moment où elle allait lever la main pour attirer l’attention d’une femme, quelqu’un d’autre l’appela et elle alla dans la direction opposée.
Tandis que Bryanna se laissait aller contre la surface rêche entre deux tableaux, les maux de tête commencèrent. Elle devait faire un test, qui montrerait probablement que sa glycémie était beaucoup trop élevée, et elle aurait besoin de son insuline. Elle devait trouver des toilettes ou quelque chose comme ça.
Elle n’arrivait pas à voir Kris et leur mère par-dessus toutes ces têtes. Elle leur enverrait un SMS aux toilettes. Lentement, elle traversa la foule pour retourner dans le vestibule. Elle vit une porte au fond ; peut-être menait-elle aux toilettes.
Heureusement, il y avait moins de gens dans le vestibule. La vision toujours floue, elle vit une sorte de panneau sur la porte et, se disant que c’étaient les toilettes – au point où elle en était, elle se fichait que ce soient celles des hommes ou celles des femmes –, elle l’ouvrit et descendit l’étroit escalier en pierre éclairé par une ampoule jaune terne. La paume contre le mur, elle avança prudemment. L’air était beaucoup plus humide ici, ce qui lui donna encore plus soif.
Lorsqu’elle atteignit le bas de l’escalier, elle vit un grand espace et, même si elle avait du mal à voir à cause de la faible luminosité, elle se dit qu’il y avait plusieurs portes.
— L’une d’entre elles doit mener aux toilettes, marmonna-t-elle en traversant le couloir en direction d’une des portes.
Lorsqu’elle l’ouvrit, le froid s’immisça jusque dans ses os, et une odeur d’herbe et de lavande l’enveloppa. C’était probablement un désodorisant, pensa-t-elle en entrant. Mais quand la porte se referma derrière elle dans un bruit sourd, elle ne vit ni cabines ni lavabos. Le même genre de lumière électrique terne illuminait un plafond en forme de voûte, un sol en terre battue, des murs grossiers, et un tas de gravats à sa droite.
Elle cligna des yeux et secoua la tête. Elle était manifestement dans la mauvaise pièce.
Elle se tourna pour sortir et poussa un petit cri surpris.
Une femme se tenait entre la porte et elle, vêtue d’une robe médiévale verte avec une cape et une capuche. Elle avait du mal à voir son visage, mais elle avait l’impression qu’elle souriait.
— Excusez-moi, dit Bryanna. Vous pouvez me laisser passer ?
— Vous êtes exactement là où vous êtes censée être, ma chère.
Sa voix était écossaise, mélodieuse et pleine d’enthousiasme.
— Non, je cherche juste les toilettes…
— Venez, ma chère, dit la femme, prenant sa main et la guidant vers le tas de rochers. Asseyez-vous. Tout ira bien. Je suis là.
Sa main était froide et aussi lisse qu’une pierre polie, et cela apaisa Bryanna. La femme avait raison. Elle pouvait faire son test ici, après tout.
Elle aida Bryanna à s’asseoir sur l’un des rochers plats sur le tas. Bryanna se rendit compte qu’il y avait des sortes de gravures sur le rocher, bien qu’elle n’arrive pas à se concentrer assez pour distinguer ce qu’elles représentaient… Mais elle remarqua une empreinte de main… Étrange. Dans la pierre ? Elle mourait d’envie de poser sa main dessus pour voir si elle faisait la même taille.
— Si vous faites cela, vous voyagerez dans le temps, déclara la femme.
Un petit rire échappa à Bryanna et elle leva la tête vers elle.
— Quoi ?
— Je m’appelle Sìneag. Je suis une fée. Vous n’avez point beaucoup de temps, ma chère. Votre maladie vous affaiblit, à ce que je vois, j’expliquerai donc rapidement. Vous voyagerez dans le temps et vous rencontrerez
