La Revendication du highlander: L’Appel du highlander, #9
Par Mariah Stone
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À propos de ce livre électronique
Elle doit retourner au XXIe siècle. Il la retient prisonnière. L'amour de cette femme pourrait-il être le trésor qu'il souhaite revendiquer ?
Écosse, 2022. Alors qu'elle fait la fête avec des amis, la pédiatre Jennifer Foster est plus qu'un peu pompette quand leur bateau tombe en panne près de l'île d'Achleith. Après avoir débarqué en attendant l'arrivée des garde-côtes, Jenny découvre un rocher avec d'étranges marques. Pensant que c'est un jeu, elle tape dans l'empreinte de main qui y est gravée et se retrouve transportée au Moyen Âge.
Écosse, 1313. Le seigneur des Highlands Aulay MacDonald cherche un bateau trésor anglais qui pourrait changer le cours de la guerre. Lorsqu'il passe près de l'île d'Achleith, il voit une femme qui agite les bras. Pourrait-elle être une survivante du naufrage ? Comme l'un de ses ancêtres vikings, il la jette sur son épaule et retourne au château de Dunyvaig pour interroger son otage.
La dernière chance d'être mère de Jenny est une consultation de fertilité dans deux semaines. Mais le divin seigneur des Highlands refuse de la laisser partir. Pire encore, plus elle passe de temps avec lui, moins elle a envie de partir. Aulay n'a laissé aucune femme se rapprocher de lui depuis la mort de son épouse. Mais la fougueuse médecin pourrait guérir son cœur — s'il arrive à lui faire confiance.
Une femme qui cherche désespérément à rentrer chez elle et l'homme qui la retient prisonnière pourront-ils revendiquer un amour assez fort pour forger de nouveaux rêves ?
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Aperçu du livre
La Revendication du highlander - Mariah Stone
PROLOGUE
Islay, Écosse, octobre 1306
— Ne vous inquiétez point, Aulay. Si Dieu le veut, elle vivra, dit son frère Èoin.
Aulay MacDonald leva les yeux de sa coupe d’uisge ¹.
Èoin était assis à côté de lui à la longue table, les flammes des braseros dansant sur ses profondes rides, ses yeux accablés par le chagrin cachés dans l’ombre. Les six guerriers les plus proches d’Aulay étaient également à cette table, et tout le monde tenait une coupe d’uisge.
Beathan, l’un de ses plus proches amis, était parmi eux. Un sourire courba ses lèvres sous sa courte barbe sombre. Il posa une main sur l’épaule d’Aulay en signe de soutien et la serra.
— Dieu a toujours un dessein, déclara-t-il.
La grande salle du château de Dunyvaig, avec ses hauts plafonds comme une cathédrale, était silencieuse. Les flammes dansantes des braseros projetaient des ombres sauvages sur les tapisseries du cimier des MacDonald. Il y en avait six sur chacun des deux longs murs. Douze poings rouges et douze croix qui n’emplissaient pas la poitrine d’Aulay de fierté comme à l’accoutumée.
Ils semblaient le juger. Il ne devrait pas être ici, disaient-ils. Il devrait être à l’étage supérieur, dans sa chambre à coucher, où son épouse était peut-être en train de mourir en couches.
Et il ne pouvait absolument rien y faire.
Le bois en train de brûler crépitait. Le murmure des vagues entrait par les meurtrières, apportant l’odeur salée de la mer et des algues. Dans ce calme, les bruits de ce qui se passait au-dessus lui agressaient les oreilles… les pas, les gémissements déchirants de son épouse, et les voix inquiètes des sages-femmes.
Aulay faisait son possible pour les ignorer. Il ne pouvait pas aider Leitis, peu importe à quel point il le voulait.
Pourtant, il avait besoin de se rendre utile. Il était un homme d’action, le seigneur de son clan, et rester assis les bras croisés pendant que Leitis accouchait était une torture. C’était la septième fois. Elle avait survécu à six fausses couches.
Mais Bhatair, le médecin du clan, et les sages-femmes n’avaient jamais été aussi inquiets que maintenant.
Il devait donc se rendre utile. Il devait faire quelque chose qui apporterait de l’espoir. Préparer le sauvetage de Colum avec ses hommes.
Personne n’était assis à sa droite. C’était la place de Colum ; le fils aîné d’Èoin et ce qui se rapprochait le plus d’un héritier pour Aulay.
Il porta sa coupe à ses lèvres et but son uisge. L’alcool lui brûla la gorge.
— Nous trouverons Colum, dit-il d’une voix rauque, croisant le regard sombre d’Èoin. Le perdre fut comme perdre mon propre fils…
Il refoula le sentiment écœurant, qui lui serrait les entrailles, qu’un désastre était sur le point de se produire.
— J’ignore encore comment, mais nous le trouverons. Nous enverrons des espions. Nous interrogerons discrètement les gens. Nous mentirons, donnerons de l’or, et ferons tout notre possible.
Èoin hocha la tête.
— Je vous remercie, mon frère.
Aulay fixa le brasero du regard.
— Que savons-nous ? demanda-t-il pour se distraire.
— Nous savons qu’il a été ravi par le comte de Pembroke, dit Seoras, le frère cadet de Colum. Il a rassemblé tous les blessés.
— Aye ², répondit Èoin en considérant son fils cadet avec une sorte de révérence. Nous avons de la chance qu’il n’ait point été tué comme tant d’autres. Et je suis si fortuné que vous soyez encore en vie.
— Nous le sommes tous, déclara Aulay.
Un grand gémissement à l’étage le fit frissonner. Tous les hommes lui lancèrent un regard inquiet. Il serra le poing sur sa coupe pour se retenir de sauter sur ses pieds et de se précipiter à l’étage.
Il ne devrait pas être jaloux de son frère, qui avait deux fils et une fille. Tandis qu’Aulay avait creusé six petites tombes pour ses six enfants morts, Èoin n’avait jamais eu à faire une telle chose.
Durant ses quarante-quatre ans de vie, tout ce qu’Aulay avait voulu, c’était une famille. Il avait travaillé dur pour bâtir un clan puissant et soudé. Il n’était plus un jeune homme. Il voulait laisser un héritage derrière lui. Peut-être son héritier naîtrait-il enfin ce jour-là.
Ou peut-être perdait-il l’enfant et l’amour de sa vie pour toujours.
— Mon oncle ! l’appela sa nièce de douze ans, Anna.
Elle avait changé du tout au tout depuis qu’elle avait rencontré son père, Robert Bruce, pour la première fois, deux lunes plus tôt. La petite fille qui courait avec les enfants du village et les bergers n’était plus. À présent, elle était comme Laoghaire, la fille d’Èoin. Une future dame noble. Ses cheveux étaient attachés en deux jolis chignons sur les côtés de sa tête. La robe qu’elle portait était propre et neuve. Il n’y avait pas de saleté ni de poussière sur son visage.
Il se leva brusquement.
— Venez ! le pressa-t-elle. Elle y est presque.
Les hommes dans la grande salle se figèrent. Ils avaient tous été avec Aulay lors des six grossesses dévastatrices. Lors des six petits enterrements qui avaient suivi.
Se pouvait-il que, cette fois, Aulay entende les pleurs de son enfant, qu’il sente le petit poing serrer son doigt ?
Son frère se leva.
— Allez-y, Aulay, dit-il, lui serrant l’épaule. Tout se passera bien.
— Que Dieu vous bénisse, mon oncle, déclara Seoras, avant de lui mettre une tape dans le dos.
Beathan et les autres murmurèrent des paroles de soutien. D’encouragement. Alors qu’Aulay sortait à grandes enjambées, il savait que tout le monde voulait qu’ils aient un enfant en bonne santé.
Il monta les marches comme le vent. Les entrailles serrées par l’impatience, il ouvrit la porte de leur chambre à coucher.
Son estomac se retourna. Vêtue seulement d’une chemise, Leitis était accroupie sur leur lit, une sage-femme la tenant de chaque côté, tandis que Bhatair appuyait sur son ventre rond. Leitis émit un bruit à mi-chemin entre un hurlement et un rugissement. Ses cheveux sombres collaient à son visage comme des algues mouillées. Elle était pâle, si pâle. Sous son gros ventre, sa chemise était tachée de sang.
Aulay était cloué sur place. Une puanteur ferreuse flottait dans la pièce… C’était à cause de tout ce sang. Il se rappela leur rencontre devant le prêtre, devant l’église, le jour de leur mariage. Il avait alors vingt-quatre ans et avait espéré que cette union arrangée par son père serait heureuse. Il avait été frappé par sa beauté, par la fierté inébranlable dans ses yeux.
Quelques jours après leur mariage, il avait su que cette femme était faite pour être son épouse… et qu’il était né pour être son mari et son protecteur.
Mais les années qui avaient suivi, chaque fois qu’il avait brandi une petite croix devant la petite tombe de l’un de ses enfants, une partie de son âme avait été enterrée avec. Et à présent, vingt ans plus tard, l’amour de sa vie était peut-être en train de mourir. Vingt Noëls ensemble… Vingt étés… Un nombre incalculable de matins où il s’était réveillé à ses côtés… La femme avec qui il avait cru qu’il élèverait des enfants. La femme à côté de laquelle il pensait mourir un jour.
Seulement, cela n’arriverait pas.
Parce qu’elle périrait peut-être ce soir-là.
— Aaaaaaaargh…
Son cri de douleur lui déchira les entrailles.
— Ne poussez point ! hurla Bhatair. Ne poussez point !
— Je ne puis cesser…
Son cri était sauvage, comme celui d’un lynx devenu fou.
— Mon corps… aaaarghhh… mon corps doit pousser !
— Essayez de ne point pousser, dit la sage-femme à sa droite. Respirez.
Leitis regarda Aulay dans les yeux. Il sut que malgré la douleur atroce de l’accouchement, l’animal sauvage en elle s’était apaisé et que, l’espace de quelques instants, son épouse était revenue. Sa Leitis, qui pouvait rire comme personne. Sa Leitis, qui avait bâti un orphelinat pour le clan. Sa Leitis, qui respirait à l’unisson avec lui.
— Vous pouvez le faire, dit-il, s’approchant d’elle et lui prenant la main. Vous pouvez le faire. Respirez.
Elle hocha la tête et inspira profondément avec lui. Il respira de nouveau avec elle.
— Bien, Leitis, déclara Bhatair. Tournez-vous. Je vais essayer de nouveau de tourner l’enfant. Vous êtes ouverte. Il se présente par le siège. Pouvez-vous tenir bon et ne point pousser encore un peu ?
Elle ne cessa de regarder Aulay dans les yeux. De l’espoir envahit sa poitrine, car il savait qu’il en était de même pour elle.
— Aye, répondit-elle.
Aulay l’aida à s’asseoir contre les oreillers. Ils respirèrent ensemble pendant que Bhatair appuyait sur son ventre rond et le tournait. Il vit le moment où elle craqua. Le moment où respirer ne suffit plus et où la douleur prit le dessus. La bulle de tranquillité autour d’eux éclata. Une grimace de douleur tordit ses traits, et elle ouvrit la bouche et hurla.
Le bruit lui fit mal jusque dans ses os. La bouche de Leitis était grande ouverte, sombre et ronde. Puis son cri se fit plus sec, comme si son corps se contractait de nouveau. Ensuite, du sang se déversa sur ses cuisses et sur les draps, trempant sa chemise blanche comme du feu consumant du petit bois.
— Ne poussez point ! Ne poussez point !
Le reste devint trouble. Aulay aurait voulu se rappeler les dernières minutes de la vie de son épouse. Les dernières minutes où elle respirait, où elle pouvait le voir. Où sa peau était chaude et où sa bouche bougeait. Où il savait qu’elle était là, avec lui.
Mais tout disparut dans un brouillard.
Lorsqu’il fut de nouveau capable de réfléchir, la lumière froide du matin qui passait par les meurtrières baignait le corps inerte et grisâtre dans ses bras.
La première chose qu’il remarqua, ce fut le silence. Les hurlements qui avaient déchiré ses oreilles et tailladé son âme n’étaient plus.
Puis il voulut que les cris reprennent. Il aurait fait n’importe quoi pour l’entendre émettre le moindre bruit.
Parce que le corps dans ses bras était froid. Lourd. Silencieux.
Alors que les cris des mouettes et le murmure de la mer atteignaient de nouveau ses oreilles, il se sentit engourdi. Il se demanda pourquoi il ne souffrait pas.
Lors de ces moments dont il ne se souvenait pas, lorsque l’âme de son épouse avait quitté son corps, la sienne devait avoir quitté le sien aussi.
Et peut-être que même s’il était assis, la tenait et se sentait vivant, il ne l’était pas réellement.
Peut-être avait-il péri, avec Leitis et leur septième enfant.
Seulement, il ne le savait pas encore.
La seule chose qu’il savait, c’était qu’il n’aimerait plus jamais.
CHAPITRE 1
Mer d’Irlande, près de l’île d’Achleith, Écosse, juillet 2022
Le docteur Jennifer Foster tendit le bras droit par-dessus le bord du bateau affrété. Tandis que l’eau de mer éclaboussait son visage et sa vive robe vert pomme et jaune citron avec des fleurs violettes, elle poussa un petit cri.
Ses copines, assises côte à côte au bout du bateau, laissèrent également échapper de petits cris de joie. Elles tenaient toutes des flûtes de champagne en plastique.
— Attention, dit Natalie, saoule. Ton champagne dépasse.
Elle essaya de pousser le bout vert foncé de la bouteille dans le sac à main d’Amanda, mais sa main glissa et elle pouffa. Ainsi que Jenny, Kyla et Amanda.
— Je ne crois pas que Grincheux ira le dire au boss, déclara Amanda avant de finir sa flûte de champagne d’une traite et de sortir la bouteille de son sac. Pas avec le pourboire qu’on va lui donner.
Pendant qu’Amanda remplissait sa flûte, le bateau sauta sur les vagues et elle renversa la moitié sur le pont. Jenny leva son verre.
— À nous, dit-elle pour porter un toast. Quatre femmes indépendantes dans la fleur de l’âge ! Nous avons nos carrières, notre argent, le beurre et l’argent du beurre !
— Ouais ! répondirent ses copines à l’unisson avant de trinquer.
— Et aux Écossais sexy que je me tape depuis une semaine… Ce qui n’est pas le cas de Jenny ! ajouta Amanda par-dessus le bord de sa flûte.
Jenny fusilla son amie du regard sans rien dire. Elle but son champagne et les bulles lui chatouillèrent la gorge.
— Je n’ai pas divorcé récemment non plus.
— Pas récemment, dit Kyla en glissant ses cheveux foncés et brillants derrière son oreille. Tu as divorcé il y a trois ans et tu n’as toujours pas couché avec un autre mec.
— Pfff ! Comme s’il y avait du mal à ça, rétorqua Jenny.
— Excuse-moi ! cria Amanda, qui s’efforçait d’écarter ses cheveux blonds de ses yeux. Chérie, je t’aime, mais tu te montres un peu critique.
Le regard de Natalie fit des va-et-vient entre elles. Elle portait une magnifique paire de lunettes de soleil de créateur, et une robe d’été rouge vif, qui ressortait sur sa peau foncée. Après une semaine loin de ses deux enfants, avec plus de temps pour dormir et respirer, elle semblait revigorée et pleine d’énergie.
— Les filles, ne vous battez pas. Je sais ce qui vous aidera ! dit-elle, prenant la bouteille de champagne de la main d’Amanda. Ça !
Alors qu’elle versait le champagne, finissant la bouteille, Jenny lança un regard vers Kyla et elle.
— J’ai toujours voulu ce qu’ont Kyla et Natalie. Des enfants. Une famille. Pourtant, j’ai trente-neuf ans et…
Elle se tut, incapable de prononcer les mots. Le ciel bleu vif — si rare pour l’Écosse —, et l’eau couleur saphir lui faisaient mal aux yeux. Sa gorge était si serrée que les mots n’arrivaient pas à sortir.
Ce qu’elle voulait dire, c’était qu’elle avait trente-neuf ans et qu’elle commençait à manquer de temps. Elle avait fait trois tentatives de fécondation in vitro avec un donneur de sperme ces deux dernières années. Les FIV n’avaient pas réussi à s’implanter à cause de son endométriose, sans aucun doute, une maladie affreusement douloureuse qui l’affectait depuis toujours. Ses règles la faisaient souffrir le martyre. Elle avait appris à gérer et à vivre avec, mais le pire pour elle, c’était que ses chances de tomber enceinte et de porter son enfant naturellement étaient très maigres.
Sa dernière chance d’avoir son propre bébé était dans quatorze jours. Son rendez-vous au centre de fertilité avait été réservé un an à l’avance, et c’était le seul créneau disponible pour qu’elle entame le traitement hormonal pour extraire ses derniers ovules viables et les congeler.
Elle ne pouvait même pas penser au fait de coucher avec quelqu’un…
— Et, continua Amanda après une longue pause, tu es l’un des pédiatres privés les plus demandés de New York City, avec moi, ton associée. Nous avons un cabinet prospère, nous aidons beaucoup d’enfants à guérir, et… désolée de me vanter, mais nous n’avons pas vraiment de problèmes financiers.
— Amanda ! dit Natalie.
— Oh, allez ! fit Kyla. Ce n’est pas comme si elles se servaient des enfants. Elles méritent leur succès. C’est nous deux qui sommes coincées à la maison à essuyer des nez pleins de morves et à courir après des bambins.
Jenny sourit.
— Je veux courir après des bambins.
Sa vie lui paraissait incomplète sans son propre enfant. Il lui manquait quelque chose d’important et d’agréable, et ce vide était comme un immense abîme qui aspirait son âme et la faisait souffrir.
— Mais tu ne veux pas abandonner ta clinique, si ? demanda Natalie. Ça fait dix ans que vous travaillez là-dessus, Amanda et toi.
Jenny lâcha un rire mal à l’aise. Tout devenait soudain trop sérieux, tout simplement trop. Par-dessus le rugissement du moteur du bateau et le bruit des vagues qui déferlaient sur la coque, la voix de son ex-mari essayait d’atteindre son esprit :
« Au fond d’eux, les hommes veulent s’occuper des femmes, et les femmes veulent qu’on s’occupe d’elles. Si seulement tu travaillais moins et que tu passais plus de temps avec moi… si seulement on avait fondé une famille plus tôt… »
Et il avait fondé une famille… Sans Jenny. Il avait une fille de deux ans à présent et sa nouvelle épouse était femme au foyer. Exactement ce qu’il voulait.
Et Jenny… Jenny n’avait pas de fille, plus que quelques ovules, et elle avait un appartement vide, et le ventre noué par le sentiment terrifiant qu’il était trop tard. Qu’elle n’aurait jamais son propre enfant à étreindre et à adorer, qu’elle ne pourrait jamais sentir cette délicieuse odeur de bébé.
Que Tom avait raison. Que tout était sa faute. Que si elle avait cédé, l’avait laissé prendre les choses en main et avait vendu sa part de la clinique à Amanda, elle aurait pu passer plus de temps avec lui. Il ne l’aurait pas trompée. Ils seraient toujours ensemble. Si elle avait commencé à essayer de tomber enceinte à trente-deux ans, comme il l’avait suggéré, elle aurait sa propre fille ou son propre garçon à adorer et à gâter. Une petite fille ou un petit garçon avec les cheveux naturellement roux pâle de Jenny et les yeux verts de Tom.
— Et je vous admire tellement, dit Kyla. Vous avez accompli ce dont je rêvais, mais que je n’ai pas osé faire, Amanda et toi. Pourtant, nous sommes allées à la même fac de médecine, toutes les quatre.
Jenny soupira.
— C’est moi qui vous envie. Vous avez toutes des enfants. Même si ton mariage n’a pas fonctionné, Amanda, tu as toujours ton fils. Et vous, Natalie et Kyla, vous avez une famille heureuse. Il est probablement trop tard pour moi.
— Ne dis pas ça, répondit Kyla. Ça arrive tout le temps que des femmes tombent enceintes autour de la quarantaine. Cameron Diaz a eu un bébé à quarante-sept ans. Naomi Campbell a accouché à cinquante ans.
Le bateau sauta par-dessus une vague et cela ébranla le menton de Jenny.
— Oui, mais…
Amanda passa son bras dans le sien.
— Voilà ce qu’on va faire, commença-t-elle en désignant la mer. Dès qu’on arrive sur la côte irlandaise, on va aller dans un pub. Et cette fois, tu vas venir avec nous.
— Je suis allée aux pubs en Écosse.
— Ouais, c’est ça. Je veux dire, cette fois, tu vas draguer des Irlandais sexy, et tu vas t’envoyer en l’air avec tout plein d’entre eux — oui, tout plein —, et si tu te retrouves en cloque… eh bien… oups.
Leurs amies pouffèrent.
— Amanda, ne sois pas bête, dit Natalie. Elle ne va pas se faire mettre en cloque par un Irlandais.
— Parce qu’elle devrait se faire mettre en cloque par l’un de ces highlanders en Écosse…, déclara Kyla par-dessus sa flûte de champagne.
Elles éclatèrent toutes de rire. Il semblait que Jenny était la seule à ne pas trouver cela drôle.
— Oh, ouais ! dit Amanda. Étant donné que j’ai goûté la cuisine locale à maintes reprises… que j’ai goûté plusieurs plats différents, si vous voyez ce que je veux dire… je le recommande chaudement.
— On peut même rallonger nos vacances ! cria Natalie en levant son verre. Oui, il ne nous reste qu’une semaine, mais on peut retourner en Écosse quelques jours…
— À vrai dire, on ne peut pas, dit Jenny. J’ai un rendez-vous dans deux semaines pour commencer le traitement hormonal pour l’extraction d’ovules.
Les sourires de ses amies s’effacèrent.
— Vraiment ? Tu en es arrivée là ? demanda Kyla.
— Ouais. Il ne me reste plus que dix ovules, et c’est ma dernière chance d’avoir mon propre enfant. Et j’aurai quand même besoin d’une mère porteuse.
Elles restèrent toutes silencieuses, à la regarder avec pitié.
— Allez, dit Jenny en se forçant à sourire. Assez parlé de moi. On fête le divorce d’Amanda. Même si on n’est pas sous le soleil d’Hawaï.
— C’est ça ! s’exclama Natalie avec joie.
Amanda leva les yeux au ciel.
— J’ai choisi l’Écosse et l’Irlande parce que je voulais rencontrer de « vrais mecs » qui prendraient les choses en main et qui me feraient tout oublier. Et je dois dire que c’est exactement ce qu’ont fait les highlanders.
Jenny pouffa.
— Ah ouais ? Je préfère quand même Hawaï, où les hommes sont plus tendres et s’occupent des femmes.
— Oh, crois-moi, les Écossais savent très bien s’occuper des femmes, rétorqua Amanda avec un clin d’œil.
Le moteur se mit à crachoter. Le bateau trembla et s’arrêta. Puis il redémarra. Le rugissement se transforma ensuite en un faible ronronnement, et le bateau s’immobilisa. Avec les vagues, qui faisaient doucement tanguer le bateau, et sans la vibration du moteur qu’elle sentait depuis une heure, Jenny eut l’impression que le sol bougeait sous ses pieds.
Il n’y avait que la haute mer autour d’elles, à part une petite île avec un phare qui s’élevait au-dessus de l’eau à environ cent cinquante mètres. L’île était rocheuse avec un sommet ovale, comme une énorme tête qui sortait de l’eau. Elle devait faire cent mètres de haut pour cent cinquante mètres de long. De la mousse verte et jaune recouvrait les pentes raides ; typique de l’Écosse.
— Qu’est-ce qui se passe ? marmonna Amanda.
Le moteur redémarra et le bateau avança, puis il s’arrêta de nouveau. Et tout recommença encore six ou sept fois avant que la porte du poste de pilotage ne s’ouvre et que le maître d’équipage ne sorte. L’homme était âgé d’une soixantaine d’années, avait les cheveux gris, le crâne un peu dégarni, une barbe courte et grise, et le visage renfrogné et profondément ridé.
— Pas de chance, mesdames, grommela-t-il. Le capitaine dit que le moteur a peut-être rendu l’âme. Nous devrons nous amarrer à Achleith et attendre un bateau de secours des garde-côtes d’Islay. Je doute que nous atteignions l’Irlande aujourd’hui. Pendant que le capitaine attend, je vous emmènerai à Achleith, afin que vous ne tombiez pas par-dessus bord après avoir bu. Il y a de vieilles ruines avec un rocher intéressant ; les gens d’Islay croient que des fées y vivent.
— Ça me va, dit Jenny avant de regarder ses amies. Est-ce que ça vous convient ?
— Oui, répondit Natalie avant de s’étirer. Toute aventure avant de retourner à ma réalité heureuse et ennuyeuse me va.
— Si on retourne à Islay, Jenny va coucher avec des highlanders, dit Amanda.
Jenny gloussa et secoua la tête.
Le maître
