Les avatars de Viorne: Poésies, nouvelles et aphorismes
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Claude Lemonnier, auteur de cinq romans dont Le Labyrinthe de Fowley, Monsieur Roses et À l’instar des étoiles, nous surprend une fois encore avec son recueil de poésies, nouvelles et aphorismes intitulé Les avatars De Viorne.
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Avis sur Les avatars de Viorne
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Aperçu du livre
Les avatars de Viorne - Jean-Claude Lemonnier
L’Odyssée en robe noire…
http://tse1.mm.bing.net/th?&id=OIP.M2d53923e08240cf1cc6cebeac4e23f9bo0&w=300&h=300&c=0&pid=1.9&rs=0&p=0https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Dice.jpgC:\Users\jclem_000\OneDrive\Documents\delivry 3.jpgC:\Users\jclem_000\OneDrive\Documents\delivry.jpgC:\Users\jclem_000\Pictures\aaaaaaaaaaa.pngPo Easy
Le destin d’un homme amoureux
L’Odyssée en robe noire
C:\Users\jclem_000\Pictures\ody.pngErrance
Je pousse la porte du voltigeur
Le zinc brille incandescent
Avec deux glaçons
Je commande au garçon
Une eau-de-vie de Dantzig.
Je file au fond de la salle
Me poster devant les cariatides
Pauvres répliques de l’Acropole
Dédaigneuses, elles regardent
Ma bouteille qui diminue à vue.
Alors pour échapper à l’épée de Damoclès
Au tyran de Syracuse
Je commande un ricqlès, une suze.
Aux déboires, l’esquive est de boire
De boire, de boire comme un buvard.
Dans l’ivresse qui m’envahit
Tout se trouble tout est opaque.
Je perçois alors une femme tel un aurifère
Je sais dès lors que je vais l’adorer
Puis peu à peu, sans nul doute, la dédorer.
Elle s’assied à moins d’un mètre
Puis-je encore l’évaluer à l’alcoomètre ?
En quartier d’opéra
Au réveil, lasse, tu te sens hélas fatiguée
Allongée tu es là sur le canapé de java
Tu manges une orange en quartier d’opéra.
Vois la brise frileuse que le vent nous adresse
Sur ta bouche pulpeuse le fruit délaisse
Ses fibres juteuses sur le velours de tes lèvres.
De retour de la pièce d’eau
Ton bâtonnet carmin dessine
De jolies promesses d’aube fine
Sur ton sourire de déesse.
Ton doigt comme une menace me fait chut, motus
Dans l’haleine empreinte de l’embrun russe.
Tu soliloques, me susurres une phrase en disloque
Des mots succincts me cinglent en révérence grâce
Tu laisses trace sur l’azur
Je te promets les vagues qui guériront tes blessures…
Les couleurs Aphrodite
Nous partons en voilier sur la crête des vagues
Le ciel entrevu n’a d’égal bonheur.
Je mets le cap sur les îles, loin des pirates et des squales
Que peuple le royaume des sirènes.
Sur l’anneau de cordage, dans le flou du zénith
Ton corps allongé se reflète
S’accentuent alors mes idées en distorse
De voir ton buste qui amorce
Des couleurs Aphrodite.
Au large des Açores
Je sors le bathyscaphe, étrange engin des mers.
Vois le ballet nautique des algues chorégraphes
Dans la lumière aquatique qui s’affiche
La danse virevoltante des fischs
Me fait l’effet d’un flash.
Trésor, coque de bois, bâtiment du naufrage
Coraux et coquillages nous ramènent à la joie !
Déclinaison
Sur ton teint diaphane se couche le soleil
Dans l’ocre et le roux une licorne appareille.
Le soir dans la cabine
Après quelques mouvances
Les flots nous entraînent
Vers le cap de Bonne-Espérance.
La voile comme une traîne engouffre le vent
Éole nous envole bien loin de l’occident.
Soudain, accoudé au bastingage, observant les baleines
Je me sens virer de bord, coulez encre noire dans mes veines !
Vais-je perdre la boussole ? Finir à la godille ?
J’ai envie de crier terre ! Terre !
De chaque presqu’île faire une escale.
Çà et là, le cétacé plonge et replonge en toute quiétude
Nous sommes sous d’autres latitudes.
Prise de conscience
Ô ange mousse, quelque peu émoussé
Du rhum à souhait, tu n’en as cure
Je suis le fin laquais de tes injures.
Vole au vent toile du transat
Les jours, les mois avancent en folie disparate.
Vieux loup ridé, je songe à Lou Reed
À son Berlin Transformer sur la mer de dix heures.
Au rythme de croisière, je ne veux du naufrage
Que le sous-marin sage, desdites sorcières.
Je sais comme un seul homme
Qu’elles me sauveront des noirs goémons.
Mors ultima ratio
Tu peins une aquarelle Laurencin sur la mer d’huile
Loin de la Terre de Sienne, de la beauté toscane.
Ah l’âpreté diluvienne des chemins bougre d’âne.
Tu sirotes une limonade appuyée sur le mât d’artimon
Bras de mer, lame de fond, j’écoute tes galéjades
De la religieuse tu es la mante, chienne Scylla !
Acrimonieuse, écumante, tu chantes en sol, si, la.
L’odyssée n’aura pas lieu, invisible fil marin
Sucré comme sirop d’érable, misérable enfant
Ton corps désirable m’échappe enfin !
Je souhaite ta mutinerie
Le négrier en négoce
Le fouet rudimentaire.
Mors ultima ratio !
De quoi es-tu fière ?
S.O.S. sur les eaux, goélette en détresse…
Le feu aux poudres
Je n’ai rien vu de l’île que j’accoste
Dessalé, dessoûlé
Nous regardons en extase
Les perroquets sous les cocotiers.
À croire ou à penser, qu’en ce vendredi, nous allons Crusoé !
Sur cette île, quel livre emporteriez-vous, messieurs Defoe, Stevenson ?
Suis-je fou à la déraison ou la folie me déraisonne ?
J’ai peur des macaques et des singes à culs rouges
J’ai peur que tu me plaques entre les lianes qui bougent.
Toi ma belle en ce moment précis
Tu creuses la mer avec furie
Tu cherches l’aurifère, la métaphore
L’amphore offerte d’une vouivre d’or.
Mais voici qu’à l’horizon sur l’azur du soir
Apparaît un drapeau noir.
Le cap Captain
Je sors l’instinct de ma torpeur
Devant mes yeux une étrange scène
En feutrine de couleur
Borgne à souhait, plein de haine
Je vois le Cap Captain.
Entouré d’esclaves somptueux et sans en avoir l’air
Il sabre sa barbarie ordinaire.
Je te vois là-bas, tigresse en capture
Pieds et mains liés, dans la cage mordant l’osier.
C’est un quatuor sépulcral, rhum dans le gosier
Qui te fait l’amour déloyal
Comme des bourgeons printaniers.
Ô pauvre de moi troublant voyeur
Je scrute l’horizon, le drapeau noir, les