Les fleurs de mon mal: Recueil de poèmes en prose
Par Rachel Désir
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À propos de ce livre électronique
À l'aube du mendiant au chevet d'un naufrage, aussi loin m'entraîne la larme au reflet de ma mère. Diligence d'une prunelle le carrousel de l'âge tendre, au fin fond de mes mirettes, gît un pastel… Quand frissonnait l'airelle, le printemps et sa jupette couronnaient mes années. Auréolée d'un levant elle était celle de mes couchants. Un soir de novembre sa caresse étiolée... Frémissait dans l'ombre l'alpage des jours heureux. J'ai vu passer l'oie cendrée voile sur son visage, elle me semblait cette immigrée loin de nos champs de blés. Froufrous de nos chemins fous nos babillages, toutes ces fleurs abandonnées au cortège des oies sauvages. Lointain corsage, au duvet de son cœur je me pelotonnais môme enjôlée. Serpentin de diablotins se querellent un brin de jasmin et la rose pâle là au creux de ma main et rechante la rivière au pied du vieux noyer où mon père s'est noyé à l'ancre d'un rocher. Migraine insolente parfois ma mémoire carambole dans l'ivresse du souvenir. L'ennui de l'automne les feuilles mortes tourbillonnent, à la chandelle de mes innocences le cocooning d'une paupière. Je l'aurais aimée ma mère, au-delà de mes yeux.
Plongez dans ce recueil et laissez-vous emporter par une poésie qui sonne comme un vibrant hommage à Charles Baudelaire.
EXTRAIT DE Les oies sauvages...
Fragile comme la rosée du matin, passe la vie. Oui j’ai vu passer les oies sauvages… La vie et son cœur de bohème, mitaine, le temps et son badinage, rivage. Quartier latin, musique au poing, un petit bout de trottoir, chant italien, tout me revient, guet-apens… Une valse blanche, un rêve étrange, voyage bleu le bord de tes yeux, tes mains, bohème, ailes d’hirondelle. Des paysages, montent les cieux, rêvent le gueux et l’enfance. Fragile le premier baiser note en silence la redevance du verbe aimer. Rien qu’une main, la rive du grand jardin, le bruit de nos reins, châtiment d’un demain, tout me revient…
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Magnifique hommage au maître du spleen ! - Jean-Marie Audrain, Plume de Poète
À PROPOS DE L'AUTEUR
Rachel Désir - Je naquis le deux janvier 1964, j'aurais aimé naître en mai à l'offrande du printemps. Je suis une autodidacte, pléonasme, je suis mon propre professeur de lettres. Une dyslexique qui se refuse à la dyslexie.
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Aperçu du livre
Les fleurs de mon mal - Rachel Désir
Les fleurs de mon mal…
* Quelques vers emperlés en hommage à Charles Baudelaire. Il se sentit si fatigué de la névrose de la censure qu’il ne ménagea point sa plume sous la lèpre de la syphilis. Sur sa fin, atteint d’aphasie, ses maux parlaient encore, feuillets d’hymne à la vie emmurés sur ses lèvres tremblantes et muettes. Il fut feu à l’âge de quarante-huit ans. À croire qu’à la fois humbles et merveilleux les poètes ne sont qu’eau douce d’une source fragile, beaux fruits mûrissant trop vite. Ne soyez point concierge d’une lune extravertie. La mouche fut venimeuse à cet enfant de bohème. Ma prose baudelairienne se fit bourgeon en mon cœur et y fleurit.
J’ai tant aimé Baudelaire que chacune de ses aubes me dore, ambre d’ange. Bleu marine d’un chandail, balivernes estivales... Ballet scandinave de la belle à l’appel du loup, une pelle et un où... Le meilleur clavier c’est celui de la vie où les doigts pianotent artistes sans intermittence et même si le cœur se trompe de touche le pouls fait mouche.
Mirador
Flirtant au vent dans tes cheveux les fleurs d’Éden, se noie dans ta prunelle le givre des cieux, passe un vol d’oies sauvages, se meurent leurs ailes caresses sur tes cils… Petite louve au souffle lourd, sous ton manteau, rabattue, tu rêves à contre-jour, velours d’automne sur tes joues la pâleur de novembre. Ta main apprivoise à pas chassé le reflet d’un blues… Son pull-over tout contre ta peau tu te souviens de ce jardin d’Alice, rosée éternelle sur tes lèvres les larmes chaudes de la rose.
Pessereau
Ô… Le sais-tu ma bohème ? La rose est fumigène ! Le sais-tu toi ma muse ? Elle nous donne du talent par procuration quand elle éveille tes yeux et se fait nurse de cœur, en caressant ma peau elle cherche la femme aveugle. D’une bouchée de ghetto quand elle habille ma bouche de papier et de mots, j’entends monter au crescendo le chant de sa rosée. Ma main tremble, frêle oiselet posé sur un roseau. Et un poème bohème y trouve son nid, paillasse de mes écrits. Calligraphie de la tiédeur de ma plume s’appliquant à donner souffle à ces rides de vie que parsème ma prunelle infantile. Ne fut que pucelle d’Orléans ma poésie de craie blanche à la chandelle d’un vieux loup de mer, plèvre de mes lèvres. Ô ! Mémoire crécelle j’écoute grincer tes plaies, Aphrodite en son lai d’oreiller. Je me suis endormie jouvencelle et me suis réveillée ange ménopausée dans un lange crénelé. Un pleur suspendu à la fenêtre du temps, larme de la rose cardinale, crayonnage de la rose des vents aquarelle sauvage d’un cardinal à poitrine rose, canevas posé sur ma poitrine les feuilles d’automne. Corselet à ma taille évincée mes rimes balancelle et ficelles, perce-neige à l’espérance cadenassée, marionnette aliénée mon cœur de porcelaine dans son val dormeur, exonéré de l’impôt de l’amour, s’agrée jouvenceau en sa lisière déboisée, de la douceur d’une corolle de la fleur du rosier des bois. Ô ! Chante encore rossignol médium d’instants fugueurs du mois de floréal.
Le val des oies dormeuses
Passent les oies sauvages sous leurs ailes le duvet de l’oiseau lyre, garder ce parfum farouche des saisons cendrées. Goûter au suc de tes yeux, posée sur mes hanches la tiédeur de tes doigts, cette ivresse de peau me courbe comme un roseau au bord de l’eau goûtant aux gouttes d’eau. Un envol corsage de lune, se meurent sur petite affiche des ailes abandonnées. Un peu comme un vieux film s’entassent les souvenirs. Passerelle d’hirondelle, j’avais gravé sur une planche d’une vieille cabane en bois ton prénom… Passent les oies sauvages, charge sur leurs ailes la grue cendrée. Laissez-moi encore goûter à la tiédeur de ses rides avant infini sevrage le silence de ses lèvres. Derrière ma vitre passent les oies sauvages inaccessible voyage.
Les oies sauvages…
Fragile comme la rosée du matin, passe la vie. Oui j’ai vu passer les oies sauvages… La vie et son cœur de bohème, mitaine, le temps et son badinage, rivage. Quartier latin, musique au poing, un petit bout de trottoir, chant italien, tout me revient, guet-apens… Une valse blanche, un rêve étrange, voyage bleu le bord de tes yeux, tes mains, bohème, ailes d’hirondelle. Des paysages, montent les cieux, rêvent le gueux et l’enfance. Fragile le premier baiser note en silence la redevance du verbe aimer. Rien qu’une main, la rive du grand jardin, le bruit de nos reins, châtiment d’un demain, tout me revient… La sentinelle, un petit bout de trottoir, les oies sauvages, passe la vie rosée des matins… Quartier italien, un chant latin, la musique trottoir au poing, paysage des mains, rivage sans bleu, les cernes de tes yeux notent, guet-apens, voyage un rêve… Reviennent les oies sauvages ailes d’hirondelle, la valse d’une bohème, mitaines aux mains, le grand jardin et ses badinages. Tout m’échappe, le premier baiser, la redevance d’aimer, le gueux et l’enfance, le bruit de nos reins, un jupon blanc, le temps et ses mitaines, le badinage d’un cœur de bohème, fragile vol des oies sauvages.
Cœur de louve
Un petit horizon peint de la vague de tes cheveux, ne voile pas le temps, mon enfant. Le voile des cheveux grisonnant le fera bien assez tôt, voilette sur ta prunelle. Quand l’aquarelle de tes dix-huit ans chaland de toutes tes couleurs sera toile blanche sur le chevalet du printemps. Emporté par le vent le vermeil de tes lèvres, le bleu de tes mirettes, dans la paume de ta main le blues du temps, passant, à petits pas froissant ton pas. Les caresses de ta bohème, drapé de jupon froissé sur ta bouille, la frimousse d’un petit mousse au ton pastel, à petits vêtements t’habille le temps, tout doucement, petite ballerine aux pointes chassées de tes chaussons blancs.
Le bordel d’un je t’aime…
Tu me tends la main et s’anime bohème une ruelle. Ta paupière couvre-feu, un beignet de lune dans mes yeux. La fièvre frôle mes cheveux, renaissent mes mèches blondes. Tu me tends la main et s’anime clocharde de rue ma mémoire. Le souffle du temps m’enrôle marinière au vent et mon cœur retrouve une adresse château branlant d’un lange de jeunesse. Glaneuse d’un drap blanc ma main caresse ces gestes encore tièdes. À petits pas des moments flous… Gesticulent du bout des doigts