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On a volé le maillot jaune !
On a volé le maillot jaune !
On a volé le maillot jaune !
Livre électronique177 pages2 heures

On a volé le maillot jaune !

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À propos de ce livre électronique

Le cent-unième Tour de France est annoncé. Cette épreuve qui promettait d’être l’une des plus belles de toute l’histoire du cyclisme, est assombrie par le vol du maillot jaune. Qui a osé s’en prendre à ce mythe ? En cette année commémorative à plus d’un titre, le vol est vécu comme un sacrilège. Le commissaire Odile, aidé de Mériot l’envoyé de la Fédération, vont-ils découvrir à temps le voleur et faire reprendre sa place au fameux maillot ? Et comme un malheur n’arrive jamais seul, se greffe à cet acte crapuleux des sabotages à répétition… Le Tour va-t-il résister à cette avalanche de malchance ? Cette fiction se veut d’être avant tout un hommage à un mythe qui a traversé les frontières et le temps pour la plus grande gloire du deux roues…
LangueFrançais
Date de sortie22 mai 2014
ISBN9782312022475
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    Aperçu du livre

    On a volé le maillot jaune ! - Laura de Bigault de Cazanove

    cover.jpg

    On a volé le maillot jaune !

    Laura de Bigault de Cazanove

    On a volé le maillot jaune !

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    À mes enfants dont le soutien est pour moi d’un grand réconfort…

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-02247-5

    Je dédie ce livre à tous les amoureux de la petite reine et plus particulièrement à tous les cou-reurs cyclistes qui, au lendemain de la Grande Guerre, ont enfour-ché leur vélo pour prouver que la combativité ne se trouvait pas qu’au bout du fusil.

    Avant-Propos

    Le 19 janvier 1903 on assiste à la création du Tour de France. Il se substitue à la petite course cycliste sans vraie prétention qui existait depuis 1868. Cette course d’avant la Grande Guerre n’avait rien de comparable à celle que nous connaissons aujourd’hui. Elle partait d’une ville de France, traversait quelques paysages de jour comme de nuit, pour, une fois ce mini-circuit terminé, rejoindre la capitale.

    Épuisante pour les coureurs, la course en prolongation nocturne fut abandonnée au profit d’un parcours plus normalisé.

    Depuis sa création, le Tour connaît deux inter-ruptions : la première durant la Grande Guerre, et la seconde durant la Drôle de Guerre. C’est ainsi que 1914/1918 sonne l’arrêt momentané du Tour. Les coureurs, pour la plupart, combattant au front, les organisateurs ne souhaitaient pas offrir un spectacle en demi-teinte à une France meurtrie.

    L’armistice signée, le Tour renaît.

    En 1919, malgré l’enthousiasme, la passion et le courage des participants, on ne compte plus les abandons dus au mauvais état des routes et aux cols réputés infranchissables.

    Jusque-là, le signe distinctif du vainqueur de l’étape était un brassard vert. Noyé parmi le peloton, il se remarquait à peine. Pour redonner de la vigueur et de l’intérêt au Tour, le Directeur d’alors et créateur de la célèbre course Henri Desgranges, a l’idée de troquer le brassard vert contre un maillot jaune de la couleur du journal dont il est également directeur.

    Pari gagné… puisque d’un petit bout de tissu naît une grande course.

    Aujourd’hui, grâce à tous ceux qui ont fait la gloire du Tour, chacun se fédère et se mobilise, même au-delà de nos frontières, en l’honneur de ce maillot ; symbole d’une victoire sur le temps…

    1

    C’est la consternation à la présidence de la Fédération de Cyclisme ; le maillot jaune a disparu !

    Plus qu’un symbole, c’est un mythe que les voleurs ont dérobé.

    « Quand est-ce arrivé ? demanda abasourdi Monsieur Férol, le Président appelé en toute hâte.

    – Dans la nuit », répondit Samuel Grenois, le secrétaire de la Fédération encore sous le choc.

    Qui pouvait imaginer que le maillot jaune qui récompense le vainqueur de l’étape du jour pouvait faire l’objet d’un vol ? Il n’a aucune valeur, c’est un vulgaire morceau de tissu !

    Du tissu peut-être, il y est toutefois attaché toute une symbolique… Remporter le maillot jaune c’est le rêve que caresse tout bon coureur qui se respecte. Alors, ce larcin remet en cause le côté sacré de la course.

    Férol regardait la photographie d’Armand qui arborait fièrement le maillot du vainqueur. Lorsqu’il avait reçu ce coup de fil quelques mois plus tôt, il était loin d’imaginer ce qui allait se passer. Le sourire qu’alors il affichait, contrastait avec le visage crispé qu’il montrait maintenant. Comment annoncer la nouvelle ? La carte du Tour étalée devant lui, il parcourait de son doigt le trajet qu’avait déjà accompli les coureurs et le laissa glisser jusqu’au lieu où ils se trouvaient à cet instant.

    « C’est ici que le maillot a été volé ? demanda-t-il en pointant la ville.

    – Non, là ! rectifia Bruno Clément, le vice-président arrivé entre-temps. Il ajouta ; j’ai eu le commissaire affecté à l’enquête. Le vol a eu lieu dans la nuit ; dans la salle où était encore exposé le maillot. La vitrine a été brisée. D’après les premiers éléments de l’enquête, il n’y a pas eu effraction. Le maire va vous appeler ; jetant un œil à sa montre il précisa… maintenant ! »

    Au même moment la sonnerie du téléphone retentit.

    « C’est pour vous Monsieur le Président, le maire de Reims, lui fit Samuel en lui tendant le téléphone.

    – Mes respects Monsieur le Maire. (…) Oui, c’est une bien triste nouvelle. (…) Bien sûr, nous ne mettons pas en doute votre service de sécurité. Qui aurait pu imaginer une telle chose ! (…) Nous nous en remettons à votre police. (…) Absolument, le Tour poursuit sa route. Nous n’allons pas annuler l’épreuve. (…) Très bien Monsieur le Maire, j’en réfère à la famille. »

    Dans un soupir Férol raccrocha le combiné. Se tournant vers Bruno il dit :

    « J’appelle les héritiers pour les informer. Contact Mériot, tu lui expliques en deux mots et tu lui dis de venir tout de suite.

    – Entendu Didier. Pour la famille, tu crois que…

    – J’en ai le devoir », le coupa-t-il.

    Pendant que Bruno Clément s’exécutait, le Président composait le numéro des héritiers, le cœur lourd.

    « Monsieur Adriaenssens Jaiden, bonjour. Je ne vous dérange pas j’espère ? (…) Je vous appelle car j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer ; le maillot de votre grand-père vient d’être volé. (…) Cette nuit, à la Mairie de Reims. Pour l’instant nous n’avons pas plus d’information. (…) Je comprends que cela vous attriste, il est vrai qu’en soit il n’a pas de valeur. (…) Vous avez raison, c’est un symbole pour le Tour et tous les amoureux du vélo. (…) Je ne saurais vous dire si la motivation serait là ou s’il s’agit d’un acte crapuleux. En l’état, il ne peut être monnayable. C’est ce que j’ai dit au commissaire que j’ai eu un peu plus tôt ce matin. (…) Très bien Monsieur Adriaenssens. Dans tous les cas, je vous tiens informé. (…) Merci, à très bientôt alors !

    – Comment a-t-il pris la nouvelle ? demanda Bruno Clément.

    – Ça lui a fait un choc, il ne s’attendait pas à ça ! Il prend la route dans la journée.

    – Pourquoi veut-il venir ? s’étonna Bruno qui trouvait inutile que l’héritier du maillot jaune se déplace alors qu’il en avait fait don à la Fédération.

    – Il pense qu’il est de son devoir de veiller à ce que les dernières volontés de son aïeul soient respectées. Tu as eu Mériot ?

    – Oui, je lui ai simplement dit que le maillot avait été volé cette nuit. Je n’ai pas eu besoin d’ajouter quoi que ce soit, il m’a répondu qu’il arrivait rapidement.

    – Parfait. Tu as tout préparé ?

    – C’est là », fit-il en lui tendant l’enveloppe qu’il tenait à la main. Inspectant des yeux le contenu, le Président s’assit derrière son bureau, songeur.

    À la Mairie de Reims, c’est une toute autre ambiance qui régnait. Le maire, prévenu dès la découverte du vol, s’était habillé en toute hâte. Arrivé sur les lieux en même temps que le commissaire de police, lui aussi réveillé aux aurores, il ne cessait de fulminer contre ce mauvais coup du sort.

    « Pourquoi a-t-il fallu que cela arrive dans ma ville ! avait-il explosé en constatant le délit. Regardez-moi ça ! Ce salopard a même entaillé la table en explosant la vitrine ! Cette table, la table sur laquelle fut signée l’armistice, nous a été prêtée par le conservateur du musée de la reddition. C’est un double sacrilège ! Je n’ose imaginer ce qu’il va me dire ! Le voleur a même emporté le livre des signatures. Vraiment ! Qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi le maillot ? Pourquoi le livre des signatures ? se demandait le maire qui ne décolérait pas.

    – C’est ce que mes hommes vont s’efforcer de comprendre », lui répondit calmement le Commissaire Odile.

    Il avait tenu à venir en personne faire les premières constatations. L’événement était trop important. Même si le larcin touchait une pièce d’étoffe, il avait conscience qu’elle était unique et hautement symbolique. Il avait été commissaire très tôt ; à vingt ans il avait de l’ambition à revendre et une affaire comme celle-ci, une fois résolue, se couchait avec respect sur un CV. Au fil des enquêtes, il était devenu, comme aimait le plaisanter son père, un vieux routard du crime… Cependant, il regrettait qu’il soit encore célibataire, et il ne manquait pas de le lui rappeler dès que l’occasion se présentait. « Ambition et mariage ne font pas bon ménage », lui répondait-il en souriant chaque fois qu’il lui posait la question. Ambitieux, il l’était et il ne s’en cachait pas. Et puis, être mariée à un flic, c’était pas vraiment une vie… Il avait soufflé ses quarante bougies le jour du coup d’envoi du Tour ; c’est dire s’il se sentait doublement concerné. Pendant que le maire lui parlait, son cerveau cheminait. Il se disait que le choix du jour du vol n’était peut-être pas fortuit… tout comme le lieu. Il prit un mouchoir dans sa poche et entreprit d’essuyer les verres de ses lunettes. Dans sa hâte, il n’avait pas mis ses lentilles. Involontairement il comparait son physique d’athlète avec celui plus rondouillard du maire. Loin de lui l’idée d’être irrespectueux ; il était simplement fier de constater que les efforts qu’il fournissait pour conserver sa forme physique et son corps musclé se révélaient payants lorsqu’il côtoyait des quadragénaires aux corps plus relâchés ; ce qui était le cas de Monsieur le Maire. À quarante-cinq ans, il avait ce petit ventre qu’il rencontrait parfois au détour d’une lecture de Pagnol. Inspectant maintenant les débris, il constata que le plus gros des morceaux de verre se trouvait vers l’intérieur et à l’arrière du socle qui soutenait le maillot. Il se remémorait comment était exposé le maillot. Lorsqu’il était arrivé à Reims, il a été parmi les premiers à venir admirer le tout premier maillot de l’histoire. Où est la fiche du maillot ? s’interrogeât-il soudain. Le présentoir sur lequel se trouvait la fiche descriptive de l’histoire du maillot n’était plus dans la vitrine. Elle sera peut-être tombée au moment où la vitre a été brisée. Il fit le tour de la table, se pencha, s’agenouilla en prenant garde de ne pas se blesser avec les débris de verre qui jonchaient le sol.

    « Que cherchez-vous ? » demanda le maire qui observait le commissaire.

    Sans répondre, le commissaire Odile s’adressa au responsable de la course présent lui aussi.

    « Quelqu’un a-t-il ramassé la fiche d’information ?

    – Nous n’avons touché à rien », répondit l’un des surveillants.

    Se tournant vers le responsable de la sécurité de la Mairie, le commissaire ajouta :

    « La personne qui a découvert le vol a touché à quelque chose ?

    – Je ne pense pas. Dès qu’elle a vu la pièce, elle est tout de suite descendue prévenir le garde à l’entrée.

    – C’est bien la femme de ménage, il marqua une pause tournant les pages de son carnet à la recherche du nom qu’il avait inscrit un peu plus tôt, Madame Dolores Béranger qui a découvert en premier le vol ? poursuivit le commissaire.

    – C’est ça. Vous ne pensez pas ?

    – Je ne pense rien Monsieur Cler, coupa le commissaire. Elle est encore ici ? J’aimerais lui parler. »

    Le chef de la sécurité alla chercher la femme de ménage qui s’était retirée dans la salle de repos. Elle était toute retournée et s’était sentie mal après la découverte du vol. Le commissaire Odile remarqua l’extrême pâleur de la femme de ménage lorsqu’elle se présenta devant lui. Elle devait être proche de la retraite. Ses mains présentaient une légère atrophie ; un début de polyarthrite, pensa-t-il. Les yeux marrons encore humides le regardaient avec lassitude. C’était une femme usée qu’il avait devant lui. Pauvre femme ! elle n’aura pas eu une vie heureuse et sa retraite ne promet pas d’être tranquille, ne put-il s’empêcher de se dire.

    « C’est vous qui avez découvert le vol Madame Béranger ? interrogea-t-il en la faisant asseoir.

    – Oui Monsieur l’inspecteur.

    – Commissaire, rectifia gentiment Odile.

    – Oui Monsieur le commissaire », répéta Dolorès.

    Elle regardait ce grand bonhomme debout devant elle, tenant à la main un calepin dont il ne cessait de tourner les pages. Tout d’un coup elle se sentit oppressée. Il faut dire qu’avec ses un mètre quatre-vingts et sa carrure d’apollon, le commissaire en imposait. Même si elle devinait un corps parfait sous son jean et sa chemise qui lui donnaient un air décontracté, il se dégageait de lui la force tranquille du taureau.

    « Quelle heure était-il ?

    – Je ne sais pas trop. Je prends mon service à cinq heures et je commence toujours par le bureau de Monsieur le Maire, au rez-de-chaussée. Ensuite, je monte et j’attaque par le bout du couloir, répondit-elle d’une voix soumise.

    – Vous êtes plusieurs femmes de ménage à vous occuper de la Mairie ?

    – Je suis la seule à venir si tôt ; ça a toujours été comme ça. Mes collègues prennent leur service vers sept heures. Comme je suis la première arrivée, je fais le bureau de Monsieur le Maire et ensuite je passe directement à cet étage ; c’est celui qui m’a été assigné. Le temps de faire le bureau et d’arriver au Petit Salon, il me faut bien une heure.

    – Donc, il devait être six heures lorsque vous avez découvert le vol ?

    – Ce doit être ça ;

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