LE GARDE-PIERRES
Comme tous les matins, Christian a enfilé son costume. Veste et pantalon noirs, chemise blanche. Les nouveaux venus dans le métier ne se donnent pas autant de mal, mais il ne se voit pas faire autrement. Question de respect.
Un dernier coup d’œil dans le miroir, il positionne sa pince à cravate et sa bague au petit doigt de la main droite. Une chevalière en onyx qu’il porte depuis toujours. Comme une minuscule tache d’encre noire sur son corps immense.
Christian mesure 1 m 85, chausse du 48 et a les épaules qui vont avec. Dans la profession, ses mensurations ont été un argument. Depuis l’âge de 22 ans, il officie dans la sécurité, lui dont la jeunesse rêvait à une carrière militaire.
En 1968, il avait 15 ans, pas de volonté particulière de poursuivre des études et une mère qui disait à son fils : « Tu dois avoir
