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Des cadavres dans les placards: suivi de Derrière les apparences
Des cadavres dans les placards: suivi de Derrière les apparences
Des cadavres dans les placards: suivi de Derrière les apparences
Livre électronique89 pages1 heure

Des cadavres dans les placards: suivi de Derrière les apparences

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À propos de ce livre électronique

Ensemble de deux nouvelles.

Des cadavres dans les placards
s’intéresse aux non-dits, aux occultations de la mémoire, qu’elle soit individuelle ou collective. Les personnages de ces nouvelles ont tous un compte à régler avec leurs attitudes passées, parfois même avec l’Histoire.
Derrière les apparences interroge l’envers du décor : la réalité des choses et des êtres est-elle bien celle que nous percevons ? Les protagonistes de ces récits, individus ou peuples, apprendront, hélas à leurs dépens, que les apparences sont souvent trompeuses…

Découvrez deux nouvelles traitant respectivement des non-dits de la mémoire, et des apparences trompeuses.

EXTRAIT

Je suis arrivé sur Wunna en pleine saison paradoxale. Ainsi nos physiciens nomment-ils cette alternance très courte de chaleurs caniculaires et de froids extrêmes. J’avoue être bien incapable ici d’en retracer les causes. Lors du stage de formation qui a précédé mon départ, j’ai cru mourir étouffé sous une avalanche de données scientifiques, dont la complexité n’avait d’égale que le caractère profondément ennuyeux. Peut-être n’étais-je guère réceptif non plus : je voyais sans cesse, en surimpression, le corps souple de Loretta bousculer la rigidité des équations projetées sur les écrans d’hypnoapprentissage. Je n’ai donc rien retenu des avatars orbitaux de Wunna. Si ce n’est une information pratique : mieux valait prévoir une garde-robe conséquente sur une planète où l’on pouvait, dans un laps de temps réduit, passer du tee-shirt à la fourrure polaire.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Ayraud est professeur de Lettres en Lycée Professionnel et animateur d’Ateliers d’Ecriture. Passionné de polars, il crée en 2002 et dirige jusqu’en 2006 le festival Mauves en Noir, qui accueille les meilleurs auteurs du genre. Outre différents textes dans des anthologies collectives, il a publié un recueil de nouvelles (Nos Rendez-vous manqués, Coëtquen Editions) ainsi que trois recueils de poèmes : L’Adieu au Père, Café La Perle et autres lieux et Chansons vivantes, aux éditions Lello.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie4 mai 2017
ISBN9782359620207
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    Aperçu du livre

    Des cadavres dans les placards - Philippe Ayraud

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    Table des matières

    DES CADAVRES DANS LES PLACARDS

    DERRIERE LES APPARENCES

    LES SILENCES DU CAPITAINE DUROC

    IMPORT

    ET POUR L’EXEMPLE

    DERRIERE LES APPARENCES

    PERDRE NOS CHAÎNES

    LE DÉTAIL QUI TUE

    LES SOUPIRS

    P’TIT CHEF

    PROLOGUE

    EPILOGUE

    CHARITE BIEN ORDONNÉE...

    PROLOGUE (il y a quelque temps, déjà…)

    IN VINO VERITAS

    La vérité figure

    PARTIE EN LAISSANT L’ADRESSE

    LA FRONTIERE

    PHILIPPE AYRAUD

    DES CADAVRES DANS LES PLACARDS

    suivi de

    DERRIERE LES APPARENCES

    nouvelles

    Éditions Ex Æquo

    42 rue sainte Marguerite

    51000  Chalons en Champagne

    www.editions-exaequo.fr

    Dépôt légal : novembre 2009

    PHILIPPE AYRAUD

    NÉ EN 1961, PROFESSEUR DE LETTRES ET AUTEUR.

    ANIMATEUR D’ATELIERS D’ÉCRITURE POUR ADULTES OU ADOLESCENTS

    Créateur et directeur du festival du roman noir Mauves en noir de 2002 à 2006, qui a accueilli les principaux auteurs français : Daeninckx, Pouy…

    Ouvrages déjà édités :

    Nos rendez-vous manqués, (nouvelles)

     Coëtquen éditions.

    L’Adieu au Père, (poèmes)

    LELLO éditions.

    Café La Perle et autres lieux, (poèmes)

     LELLO éditions

    —Nouvelles et poèmes en recueils collectifs,

     éditions de l’Ours Blanc.

    A François Braud et Bernard Giusti,

    qui ont publié mes premiers textes

    J’écris comme on se passe la langue sur une dent cariée : pour le plaisir de la douleur

    Denis Tillinac, En désespoir de causes

    DES CADAVRES DANS LES PLACARDS

    UN TRAIN POUR TEREZIN

    Un coup de dé jamais n’abolira le hasard...

    Stéphane Mallarmé.

    I

    Des putains d’trains, dans ma vie de chien, j’en ai pris plus d’un. Les tortillards qu’on guette à quai à l’aube incertaine, quand les néons blafards du Buffet de la Gare dégueulent leur maquillage, obscène à racoler tous les crevards. N’oublie jamais ça petit, le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt. J’en ai pris des plus classieux aussi, tu t’en doutes, des qui taillaient la route ou plutôt la voie vers la Russie, l’Orient, la Laponie...

    Je vais crever. Qu’est ce que je disais... Ah ouais les trains... Faut quand même que j’te raconte mon histoire. Installe toi bien petit, mets toi à l’aise dans mon compartiment, allonge tes jambes sur la moleskine usée de mes souvenirs en berne.

    Il était une fois un train...

    II

    En 1944, l’Office de Propagande du Reich décida de réaliser un film destiné à contrecarrer les informations qui circulaient sur les camps de concentration, et à influencer les commissions de La Croix Rouge internationale. Le tournage fut entièrement préparé et réalisé au camp de Térézin par des détenus Juifs sous le contrôle des SS. Dans le film on voyait les prisonniers jardiner, jouer au foot, visiter des bibliothèques, se prélasser au bord des piscines... Il s’agissait d’accréditer l’idée que le Führer, dans sa grande mansuétude, offrait une ville aux Juifs. Tu parles ! Une fois le reportage mis en boite dans des décors pipeau, la dernière prise de vue effectuée, ils ont regagné les camps d’extermination.

    Pour pallier le manque de figurants, les Nazis avaient affrété un train spécial au départ d’Auschwitz. Hommes, femmes, enfants, tous les acteurs nécessaires à la production du documentaire y avaient pris place. Pour une fois, ils avaient échappé aux wagons à bestiaux. Il fallait qu’ils arrivent en forme à destination...

    J’accompagnais le S.S qui dirigeait l’opération. En tant que chef monteur  ça faisait belle lurette que je m’étais tiré de l’usine je pouvais être utile à la réalisation du film. En tant que Juif, je servais de relais entre les officiers et ma communauté.

    Le S.S a arpenté le couloir, posant sur tous son regard froid et soupçonneux. Il l’a remarquée tout de suite, avec ses deux enfants serrés contre elle sur l’étroite banquette. Je suis sûr qu’il a pensé  : la beauté du diable de ces salopes de Juives.

    Il l’a toisée longuement. Puis il a sorti un dé de sa poche, qu’il lui a donné avec une feuille sur laquelle il avait griffonné  :

    6  : Tous les trois libres. Tu ne me dois rien.

    5  : Tous les trois libres si tu couches avec moi

    4  : Ta fille est libre.

    3  : Ton fils est libre.

    2  : Je t’exécute immédiatement.

    1  : Je vous abats tous les trois.

    III

    Le train a subi une formidable secousse, nous projetant les uns contre les autres. On a tous pensé qu’on quittait la voie, mais le rail délabré nous procurerait encore ce genre de désagréments. A cette époque, l’Economie de Guerre avait bien d’autres soucis que l’entretien du réseau ferré. Elle venait juste de lancer le dé, qui avait roulé sous une banquette. Je me suis mis précipitamment à quatre pattes pour le ramasser et je l’ai remis respectueusement à l’Oberfuhrer.

    Il y a jeté un coup d'œil et son visage s’est éclairé. Il lui a fait signe de le suivre. Pâle comme une morte, elle a obéi à l’injonction du destin. Cinq petits ronds en étoile inscrits dans un carré...

    IV

    Arrivés sur les lieux du tournage, les figurants ont été répartis dans des baraquements. Il l’a dévisagée sur le quai :

    - Tu es une chienne, mais je n’ai qu’une parole. Vous êtes

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